AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Maria Stefanopoulou (12)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Fragments : Nouvelles et récits de Grèce

Dans ces Fragments. Nouvelles et récits de Grèce, les éditeurs Vera Michalski-Hoffman et Catherine Fragou, ont commandé des textes à 5 auteurs grecs et 4 français. Il s'agissait de rendre hommage à la Grèce  dans le cadre de l'année 2018 (Athènes est alors capitale mondiale du livre de l'Unesco).



De très beaux textes d'auteurs grecs contemporains dont une sur la Nuit d'Arcadie, où ce voyageur, abreuvé par les textes des auteurs grecs de l'Antiquité, part sur les routes du Peloponnêse et découvre la "campagne parsemée de constructions et de routes qui couturaient le.paysage, de barrières qui délimitaient les propriétés" (p. 12). Une autre nouvelle sur la vieille maison de son père dans un village "entre deux montagnes pelées  en un lieu oublié de Dieu" ( p. 39) menacée par les projets immobiliers du maire du village de construction d'une route qui devrait permettre de transformer toute la région en pôle touristique.



Rêve et réalité, références à la Grèce antique et à la Grèce contemporaine, se mêlent dans plusieurs de ces nouvelles et nous donnent, par petites touches, l'image d'une Grèce bien différente des clichés des cartes postales pour touristes estivaux.





Une étude de deux Francais sur la richesse des bibliothèques du mont Athos et la relation des moines aux livres. Des textes d'auteurs francais sur leur decouverte et leur relation à la Grèce et un ensemble de photographies de la Grèce prises, dans les années 1950, par Jacques Lacarrière, grand connaisseur de la Grèce et de la langue grecque, auteur de l' été grec et du Dictionnaire amoureux de la Grèce.



Mais quel dommage, aucune présentation de ces auteurs ne nous est faite pour nous guider dans la découverte de cette littérature grecque contemporaine, trop méconnue. Aucune mise en contexte non plus.

Pas plus d'ailleurs que ne sont présentés les auteurs français dont les textes sont publiés à la fin du volume. Qui sont-ils ? A quel titre ont-ils été  sollicités ?



Bref, l'impression d'une publication, trop rapidement conduite, destinée à un cercle d'initiés.

Commenter  J’apprécie          217
Athos le Forestier

Ce roman choral questionne avec acuité une période douloureuse de l’histoire grecque : le massacre de Kalavryta. La Wehrmacht, en représailles de l’assassinat de prisonniers allemands par les résistants, rassembla tous les hommes du village de Kalavryta sur le champ de Kapis pour les fusiller puis brûla le village. Au centre de ce roman, Athos le forestier, survivant improbable du massacre, alors que son propre fils meurt à ses côtés, trouve refuge dans la forêt puis s’y établit définitivement pour y trouver la paix de l’esprit, renonçant à sa vie d’avant, laissant femme et enfant. Se considérant comme un mort en sursis, Athos se consacre désormais au soin des arbres et se tient à l’écart de toute lutte fratricide alors que la Grèce est déchirée par une guerre civile opposant anciens résistants, majoritairement communistes, et l’armée gouvernementale du régime royaliste. Autour de lui, des figures féminines fortes, sa femme Marianthi et sa fille Margarita qui lutteront toute leur vie contre un sentiment d’abandon, sa petite fille Lefki qui cherchera à comprendre l’attitude de son grand-père et vivra à l’ombre de sa mémoire. Il y a aussi Kurt le médecin allemand, rescapé lui aussi, ami d’Athos, revenu en Grèce après la guerre pour réparer les crimes commis par les troupes allemandes. Tous ces personnages se succèdent et racontent les évènements de leur point de vue offrant ainsi différentes lectures du passé et comment celui-ci a modelé la vie de chacun d’entre eux.

Mêlant références bibliques et mythologiques, l’auteure nous fait réfléchir sur la violence à laquelle personne n’échappe dès lors que l’on prend les armes pour défendre son pays ou ses convictions. Athos, figure de paix, est celui qui renonce à toute vengeance pour sauver son humanité. Il est également la mémoire vivante des victimes (Athos signifie cendre en grec), celles qui sont mortes ce jour-là sur le champ de Kapis. Pour chacune d’entre elles, Athos a planté un gland qui au cours des années sont devenus une belle chênaie afin que les morts ressuscités revivent dans chaque jeune tronc. Pour ne pas oublier.

Commenter  J’apprécie          162
Athos le Forestier

Le titre et le sujet attirent : un homme vit dans la forêt du Péloponnèse, rescapé d'un massacre commis par les occupants allemands de la Grèce, un massacre historique à Kalavryta en 1943. La poésie de la forêt dans la montagne, une ambiance mystérieuse, enchevêtrées, sont au rendez-vous annoncé, et cela en fait un intérêt majeur du roman. le mystère va plus loin, dans le sens même des évènements entremêlés, résistance grecque suivie de guerre civile, où l'on s'interroge avec le tact nécessaire sur la situation des coupables et des victimes, et sur la réalité historique de l'enchaînement évènementiel, jusqu'à la trame narrative elle-même, polyphonique et intergénérationnelle, qui reprend l'interrogation sur la réalité et la justice. Le charme, l'envoûtement même, vraiment ressentis de façon remarquable en première partie de l'oeuvre s'en estompent peut-être un peu par la suite, le rôle quasi prophétique attribué alors à Athos alourdissant parfois l'ensemble. Difficile cependant, de ne pas avoir envie de reprendre le roman un jour pour se replonger dans l'atmosphère mythique du mont Chelnos, lieu symbolique s'il en est de l'histoire de la Grece moderne.
Commenter  J’apprécie          130
Athos le Forestier

Un roman grec se déroulant essentiellement de 1943 à nos jours, depuis le terrible massacre de Kalavryta.

Athos le forestier qui hante les forêts depuis ce jour, depuis la mort de son fils, depuis qu'il a survécu alors que toute la population masculine a péri, Athos est-il réel, est il un génie de la forêt, dernier refuge des partisans, alors que la Grèce est déchirée, par la guerre contre les Allemands, puis par les combats fratricides? Récit à plusieurs voix, Athos le forestier refuse la violence, toute la violence, que celle ci se sente justifiée ou pas, et sème des chênes....

Un beau récit, qu'on peut lire sans difficulté même si comme quoi on ne connait rien du tout à l'histoire grecque moderne.
Commenter  J’apprécie          91
Athos le Forestier

Dernière sélection pour le prix des lecteurs Privat 2020 et nos adorables libraires ont sélectionné un roman passé inaperçu en cette rentrée littéraire : Athos le forestier. Il est vrai que la maison d’édition (Cambourakis) est plus discrète que d’autres mais elle offre des titres de grande qualité et Athos le forestier est un de ceux là.

L’histoire est celle d’Athos, forestier dans le Péloponèse, qui en 1943 échappe à une fusillade de la Wehrmacht et se cache dans une cabane. Sa femme et sa fille quittent Kalavytra. Mais quelques années plus tard la petite fille et son arrière petite fille s’y installent. Iokasti, l’arrière petite-fille cherche à résoudre le mystère Athos et se lance à sa recherche.





On n’entre pas dans ce récit facilement je dois l’avouer et ce n’est pas une lecture « détente » que l’on s’accorde après une journée de travail épuisante. Il faut avoir l’esprit libre pour se lancer dans la lecture de ce roman.

Athos est un personnage énigmatique pour le lecteur et pour les personnages féminins du roman dont les voix s’enlacent au fil des pages. Tour à tour les femmes de ce roman prendront la parole pour raconter leur histoire d’Athos, pour reconstruire ce mythe, cette figure paternelle qui semble perdu dans la vaste forêt grecque. Mais Athos et son histoire sont aussi pour l’auteure une belle occasion d’aborder un sujet qui est pour ma part nouveau : la place de la Grèce pendant la Seconde Guerre Mondiale et surtout la Guerre Civile grecque. L’histoire d’Athos est une réflexion sur la barbarie, la violence, la guerre et les guerres. Mais Athos le forestier est aussi un regard posé sur l’humanité et sur la nature comme un refuge face aux horreurs du monde, la nature comme ultime rempart à la barbarie humaine.

En résumé : une belle découverte littéraire, des sujets profonds et une écriture dense.

Commenter  J’apprécie          82
Athos le Forestier



La littérature, dit-on, aide à comprendre le passé d’un pays, son histoire, ses drames lointains ou rapprochés. Ce présupposé est largement confirmé par le magnifique récit de Maria Stefanopoulou, qui signe à cette occasion son premier roman, même si cette auteure a déjà produit des nouvelles et essais sur la critique et la violence.

C’est un roman choral, qui expose successivement les points de vue des différents personnages : Athos, qui est forestier dans le Péloponnèse, se cache dans sa cabane car il passe pour mort, ayant échappé aux représailles de la Wehrmacht du 13 décembre 1943à Kalavryta. Dans ce village ont été massacrés tous les habitants. Son épouse, Marianthi et sa fille Margarita quittent la localité.

Près de quarante ans plus tard, Lefki, la fille de Margarita, s’installe à Kalavryta pour y créer une Clinique de la douleur car Lefki est médecin. Iokasti, fille de Lefki, représente la quatrième génération après la seconde Guerre mondiale : elle veut résoudre le mystère d’Athos, et se lance dans la forêt à la recherche de son grand-père Athos.

Ce roman est riche à plus d’un titre : il ne néglige aucun aspect : l’humain, l’historique, et l’écologique. En effet, Athos, comme l’indique le titre du roman, est forestier : il manifeste pour la forêt, pour la nature une complicité et une affection sans borne : « La nature, qu’Athos chérissait tant, était ma grande rivale. Il était toujours seul et libre avec elle. Et quand il était auprès de moi, il n’avait qu’une hâte ; retourner auprès d’elle. »

Les personnages de ce roman ne sont pas monolithiques, ils gardent, malgré les drames que traverse la Grèce à ce moment, leurs distances et leurs sens critiques. Ainsi, Lefki résiste-elle avec courage à la tentation, pourtant bien compréhensible, de la haine brute : « J’ai vécu avec la haine de la guerre. Haine des Allemands, haine des maquisards (…) Je n’ai pourtant jamais songé à me venger, je n’en ressentais pas le besoin. »

Ce récit nous plonge, aussi, dans les arcanes de l’histoire contemporaine grecque ; les horreurs de l’occupation allemande, bien sûr ; mais aussi les déchirements de la guerre civile survenue entre 1945 et 1947 qui a opposé les Grecs nationalistes et communistes. Il y a également une réflexion sur la guerre, la violence très riche dans ce roman, qui nous séduit par l’humanité de ses personnages et le dévoilement de leurs interrogations, de leurs doutes, de leurs souffrances : « Il existe trois voies pour conjurer le viol de sa conscience et gagner sa liberté personnelle :devenir martyr en participant à un juste combat ;feindre de se soumettre en dissimulant son credo ; s’exiler de son propre chef .Fidèle aux lois de la nature ,le forestier a tracé un quatrième chemin . »

C’est très réussi pour ce premier roman. Nous attendrons ave grande impatience les prochains écrits de Maria Stefanopoulou.









Commenter  J’apprécie          81
Athos le Forestier

Je lis quelques pages tous les matins. L'écriture est touffue, comme les forêts, profondes et silencieuses qu' Athos préfère aux humains. Symbiose avec la nature, mais aussi l'histoire de la Grèce aux prises avec deux guerres successives, mondiale et civile. Occupants, partisans, maquisards abonnés à la cruauté. Des noms de localités chantants et difficiles à prononcer. Un roman sous forme de récit choral, points de vue féminin, sur trois générations. Assurément une lecture exigeante, qui requiert attention et lenteur. J'avance à pas comptés, je vous en conterai davantage, arrivé plus loin sur ce bout de terre en proie à de violentes secousses intérieures.

Les stigmates profonds d'un massacre hantent trois générations de femmes, seules très tôt. Le survivant préfère les arbres à la compagnie des hommes. Athos replante les vies perdues dans une chênaie éternelle. Une mère et une fille apprennent à se connaître sur le tard avec un minimum de mots. L'écriture est déjà très mûre pour une premier livre. L'histoire trop triste atténue le plaisir de lire une langue issue du fond de l'être.
Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
Commenter  J’apprécie          70
Athos le Forestier

Les moments de grâce littéraire de cette ampleur ne sont pas légion. Le premier roman de l’autrice grecque Maria STEFANOPOULOU est à la fois d’un grand enseignement et un pur ravissement. Vers 1931, Athos, un forestier, épouse Marianthi. Elle a 18 ans, lui un peu plus de 20. Le 13 décembre 1943, leur vie bascule, il fait partie des victimes du massacre nazi de Kalavryta en Grèce, laissé pour mort. Seulement, à l’instar de douze autres hommes, il en réchappe, contrairement à son fils Giannos, 12 ans, exécuté. Depuis ce jour, il a abandonné sa famille et vit à l’écart du monde, dans la forêt, solitaire et mutique. Plus tard, sa petite-fille Lefki veut en savoir plus sur le massacre de Kalavryta, sur le déroulement du drame, sur les raisons qui ont fait que son grand-père a été épargné, lui qui « était au-dessus de tout ça, mais il se rangeait clairement du côté de la Résistance sans craindre les collaborateurs ni les anticommunistes ».



Pour être plus près de possibles informations sur ce massacre, Lefki, qui jusque là vivait aux Etats-Unis, est nommée médecin à Kalavryta au milieu des années 80. Mais déjà les souvenirs familiaux ont été nombreux dans ce roman polyphonique d’une rare grâce malgré le sujet brûlant. Comment Athos, pacifiste convaincu, s’est retrouvé à Kalavryta en 1943 ? Pourquoi son propre fils s’y trouvait-il aussi ? Dans cette tragédie, tout semble être histoire de représailles : des maquisards grecs auraient fait prisonniers puis exécuté 81 soldats allemands. Les nazis se seraient vengés en détruisant un village entier et en y exterminant la population. Marianthi, la femme d’Athos, déteste d’ailleurs ces maquisards, elle qui ne souhaitait que vivre tranquillement, heureuse, en paix. Quant à Athos, il paraît frappé d’amnésie, avoir oublié tout le passé.



Il aurait dû mourir ce jour-là, d’autres sont morts à sa place, l’injustice a frappé, ce démon qui pourrait le poursuivre ne semble pas l’effleurer. Pour survivre, pour s’échapper de lui-même, Athos s’est réfugié dans la montagne, « La civilisation est pire que l’état sauvage ». Dans son pays, la guerre a continué. La « mondiale » a fait place à la « civile » (1944-1949), sans un moment de répit. Le peuple grec était divisé entre soutiens aux nazis, aide aux alliés, en particulier britanniques, et partisans communistes, les clans se haïssent, la violence engendre la violence. Le parti communiste sera d’ailleurs interdit et entrera en clandestinité sitôt après la victoire des monarchistes durant des élections boycottées par la gauche en 1946.



« Athos le forestier » est un roman intense car jouant sur les cordes sensibles sans aucun pathos. Il raconte de manière défanatisée des événements atroces, une escalade de la violence dans un pays meurtri. Il prend pour témoin la filiation, l’héritage de la mémoire familiale pour convoquer la mémoire collective, il ne règle pas de comptes inutiles avec l’ennemi, il décrit, tout simplement. Mais surtout il possède ces refuges notoires qui sont la forêt, la montagne, la nature, ce monde dans lequel va vivre Athos, loin des humains, loin des souvenirs abominables. Sa famille à lui, ce seront les arbres, dont il prendra soin. Certaines pages sur la nature sont époustouflantes de beauté, d’autres sont plus oniriques, comme jaillies d’un conte.



L’équilibre entre récit historique et Nature writing est parfait et pour tout dire impressionnant de maîtrise. Deux sujets a priori antagonistes, qui ici se complètent sans se parasiter, une recette qui tient du miracle. Dans une Grèce divisée et exsangue, « Deux pays en un seul, désormais mutilé », les souvenirs hantent et font mal. Des enfants dont l’histoire personnelle s’est écrite bien avant leur naissance, à cause du traumatisme à long terme subi par leurs aïeuls.



« Athos le forestier » est de ces romans rares. Entre tragédie mondiale, drame familial et recherche de la résilience, il met en scène une nature majestueuse qui entre en contradiction avec les champs de bataille. Il aborde de nombreux sujets, devient philosophique, reste pacifiste. De plus, et ce n’est pas le propos le moins important du roman, il remet en question une existence précise… Sur ce point, je ne peux en dévoiler davantage, car il s’agit d’un des nœuds principaux de l’intrigue. Un roman éloquent, bouleversant, poignant sur l’Histoire de la Grèce contemporaine qui n’a jamais fini de souffrir. Il est un petit chef d’œuvre à garder près de soi. Rédigé en 2015, il fut traduit en France par René BOUCHET (qui a repris la traduction de l’intégralité de l’œuvre fictionnelle de Nikos KAZANTZAKI pour Cambourakis) en 2019. Il est un récit précieux, original, qui secoue tous les sens, jusqu’à cette couverture éblouissante. Paru dans la déjà prestigieuse Collection Grecque de chez Cambourakis, son format poche le rend financièrement très abordable. N’y voyez là aucun appel du pied, pourtant…



https://deslivresrances.blogspot.com/
Lien : https://deslivresrances.blog..
Commenter  J’apprécie          60
Athos le Forestier

L'amour d'Athos pour les arbres, la foret, sa vitalité, son langage, pourrait avoir été décrit par Jean-Marie Pelt. La présentation de cet amour-complice entre le monde vegetal  et le héros forestier occupe un premier chapitre tres écologique.

Les disparus renaissent dans un arbre, une forêt . Amour renforcé par l'atmosphere de 2 guerres successives : 2eme puis civile en 48 dans les montagnes grecques.

Magnifique travail de mémoire , à plusieurs voix, mais étouffant , le texte est complexe, la démarche philosophique parfois obscure, difficilement decryptable. Un chant grec ?
Commenter  J’apprécie          60
Athos le Forestier

Très belle couverture.

Le quatrième de couverture dévoile une histoire qui me semble passionnante : la vie d'un homme qui survit à un massacre. Il se réfugie dans la solitude de la forêt, sans retour en arrière.

Miam miam miam...

Bon... il y a de très beaux passages, mais bon sang, que je me suis ennuyée à la lecture de ce livre. Je l'ai lu jusqu'au bout, par je ne sais quel sens du devoir et je ne l'ai pas regretté malgré ces passages interminables sur l'histoire de la Grèce pendant la deuxième guerre mondiale et la guerre civile qui lui a succédé (si j'ai bien compris).

Malgré les dialogues qui semblent uniquement servir le désir de partager l'idée que la violence engendre la violence.

La fin sauve vraiment ce roman !

Donc, je me suis ennuyée mais pour ceux qui connaissent déjà cette période de l'histoire grecque et s'y intéressent, cela peut être à lire.
Commenter  J’apprécie          61
Athos le Forestier

Cénotaphe d'une présence mi-rêvée mi-réelle, très fin questionnement sur la différence entre le crime et le sacrifice, la survie de la culpabilité, Athos le forestier dans son invention d'un retrait dans la forêt pour survivre à un massacre, pour s'inventer justice et destin, offre une vision saisissante de la Grèce d'après-guerre. Quatre générations de femmes se partagent cette mémoire grecque déchirée, ses fantômes et sa croyance dans la Nature. Aux confins du fantastique, Maria Stepanopoulou signe un roman entre souffrance et cendre comme une lumineuse interrogation morale.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          61
Athos le Forestier

Décembre 1943 en Grèce, c’est l’escalade. L’armée allemande décime en représailles les hommes de la ville de Kalavryta. Athos, le forestier est laissé pour mort et disparaît dans la forêt. Marianthi, sa femme et Margarita, sa fille, accusent le choc de la mort du fils Giannos. Elles souffrent aussi de l’effacement de la figure paternelle. C’est Lefki la petite fille qui racontera les méfaits de la guerre et l’empreinte du patriarche sur quatre générations de femmes grâce à la formule d’un roman à plusieurs voix. Vous avez fait le plus dur de ce livre : se familiariser avec les noms grecs.

Le sujet abordé est difficile. La part accordée à la nature et la forêt donnent de l’oxygène au récit et modère la violence des hommes. On parle de deuil, de mémoire collective et individuelle, de traumatisme de guerre et de reconstruction. Cependant les femmes sont fortes dans la résilience et ne souffrent pas de l’aura charismatique du forestier qui plantera un arbre pour chaque homme tombé. C’est de la forêt qu’ Athos apporte un soutien différent pendant la seconde guerre mondiale et la guerre civile qui divisera durablement la nation.

Ce livre m’a permis de mieux connaître la Grèce contemporaine. Est-il nécessaire et légitime de porter une arme pour résister ? De nombreux sujets sont abordés ici dont la transmission, l’enfance meurtrie, l’héritage psychique, la guerre, la résistance, les réfugiés. Entre ombre et lumière, Maria Stefanopoulou donne un nouveau mythe ambitieux à la Grèce et l’Europe grâce au personnage d’’Athos. On aimerait aussi trouver refuge dans son épaisse forêt.
Commenter  J’apprécie          32


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Maria Stefanopoulou (41)Voir plus

Quiz Voir plus

Devinette scato du jour, pluie et grisaille

À quel auteur français classique vous fait penser une grand mère napolitaine souffrant de coliques ?

Jean Racine
François Rabelais (ne tombez pas dans le piège)
Pierre Corneille
JBP dit Molière
Nicolas Boileau
Nicolas Edmé Restif de la Bretonne
Charles Louis de Montesquieu
FMA dit Voltaire
Denis Diderot
Jean de La Fontaine

1 questions
2 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}