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3.58/5 (sur 113 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Née en 1981, Marie-Fleur Albecker est normalienne, agrégée de géographie et docteur en aménagement du territoire et urbanisme.
Elle enseigne l'histoire et la géographie au lycée.

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Le jeudi 20 septembre 2018, la librairie Charybde (129 rue de Charenton 75012 Paris - www.charybde.fr ) avait la joie d'accueillir Marie-Fleur Albecker, autour de la récente publication de son premier roman, "Et j'abattrai l'arrogance des tyrans", aux éditions Aux Forges de Vulcain.


Citations et extraits (72) Voir plus Ajouter une citation
« L’accouchement est le seul rendez vous à l’aveugle où on est sûr de rencontrer l’amour de notre vie ».
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[ XIVe siècle ]
[…] pourquoi donc un paysan français voudrait-il attaquer un paysan anglais ? Parfois, les puissants arrivent à leur faire croire qu'il s'agit de leur survie, mais soyons raisonnables deux minutes, si on y réfléchit sérieusement, qu'est-ce qu'un paysan français en a à branler, de son homologue angliche. Non, on ne leur demande pas leur avis, on la leur bombarde, la guerre. On part à la conquête d'autres territoires. On : les puissants, les nobles, les riches, ceux qui font la guerre. Simpliste ? Si je puis me permettre, c'est fou ce simplisme qui fait que ce sont toujours les mêmes qui parlent de 'simplisme', et bizarrement ce ne sont pas eux qui se cassent le dos à biner dans les champs ou à nettoyer nos chiottes.
(p. 16-17)
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Je ne sais même pas comment j'ai fait pour tenir tout ce temps, un an ou presque, je ne saurais même pas le dater, aujourd’hui quand j'y pense c’est comme un brouillon figé de jours et de nuits, un temps indéfini et glacé interminable. Moi, le plus souvent, j'étais comme une poupée mécanique, et à l'intérieur, je m'étais recroquevillée dans une grotte, qui sait, peut-être dans un ventre, le mien, j'étais redevenue un fœtus, un être en devenir, et j'attendais pour ressortir, parce que je ne savais pas comment être moi et être mère. p. 254
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[…] il va y avoir une guerre, et comme dans toute bonne guerre, en fait, ce sont plutôt les Anglais, de préférence de basse extraction, qui vont au charbon POUR des types qui veulent être rois. Cent mille morts ; après la Grande Noire [épidémie de peste au milieu du XIVe siècle] et la guerre de Cent Ans, c'était pas rien à demander au bon peuple, alors même qu'il existerait une solution bien plus simple […] : balancer les rois, princes, généraux et ministres dans une arène, en slip de bain et armés de bâtons. Et hop ! à qui restera le dernier debout, la victoire. En plus, la vente des billets pourrait rapporter de l'argent, car qui n'a jamais rêvé de voir un prince en slip ?
(p. 25)
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Le nombre : ils seraient plusieurs dizaines de milliers. Les chroniqueurs (John Stow, Thomas Walsingham, Henry Knighton, l’Anonyme de Sainte-Marie et surtout Jean Froissart, féroce contempteur de la révolte) disent trente à quarante mille en Essex, et le même nombre dans le Kent. On ne sait pas vraiment, en réalité, combien ils étaient, et eux non plus (d’ailleurs, combien savent compter correctement au-delà de mille ?) ; sinon que sur la route ils occupent un espace considérable, et que le soir lors de l’étape les hommes continuent à arriver plusieurs heures après que l’avant-garde s’est installée sommairement dans un pré. Contrairement à la tradition bien connue de la police contemporaine qui vise à tranquilliser les bons citoyens affalés devant leur télévision en minimisant les chiffres des participants aux manifestations, les chroniqueurs de ces temps reculés s’adressent à un public lettré, et pas aux téléspectateurs de la classe moyenne alors quasi inexistante, qui ont le pouvoir de faire basculer un mouvement social et s’en emparent rarement car ils espèrent toujours, en dépit de toutes preuves ou statistiques, réussir un jour individuellement. Les chroniqueurs, eux, veulent faire comprendre à leurs alliés de classe le danger terrible dans lequel ces paysans obtus et déraisonnables ont mis l’ordre établi. Ainsi, leur compteur est plutôt branché sur un coefficient multiplicateur, celui qui forme dans l’imaginaire des bonnes gens des hordes sanguinaires, le couteau entre les dents. Mais ne savez-vous pas, bonnes gens, que nous pouvons tous, chacun et chacune d’entre vous, marcher un jour sur Londres ? Il n’appartient qu’à nous.
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Mais il faut hélas partir du principe que les hommes veulent du pouvoir, une ambition peu compréhensible si vous voulez mon avis : pourquoi notre civilisation n’a-t-elle pas tenté de vanter les mérites du bonheur, plutôt, voilà une chose qui est tout de même un peu forte de café, café que nous produisons d’ailleurs à grands frais d’esclaves. Ici, en 1381, il n’y a plus d’esclaves mais des serfs (qui sont sans doute les descendants des esclaves), gens qui ne sont pas esclaves, mais non libres (attention, c’est subtil) : exploitants de la terre du seigneur, ils lui doivent des services, les corvées, et n’ont théoriquement pas le droit de déménager comme ils veulent, sauf quand le seigneur a vraiment le dos tourné. Je simplifie, mais bon, c’est l’idée générale. Quand il s’agit de la privation de liberté, l’humain est toujours inventif ; on pourrait se dire qu’il dirigerait ses capacités d’innovation plutôt sur le clitoris, par exemple, mais non : prison, servage, esclavage, bracelet électronique, camp, maison d’arrêt, panoptique, cul-de-basse-fosse, oubliette, cage, chaînes, et j’en oublie.
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Attention, niveau intendance, c'est quand même le XIVe siècle, les mecs sont pas au niveau des trotskistes non plus, ça panique un peu, cette expédition à trente kilomètres de chez soi. Heureusement, les femmes restent sur place pour garder la baraque.
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C'est l'histoire de Johanna Ferrour, c'est l'histoire de Richard Plantagenêt le deuxième, c'est 'histoire d'un paysan, c'est l'histoire de John Ball et de Wat Tyler, c'est l'histoire du mois de juin 1381, c'est l'histoire du mois de juin 1381, c'est l'histoire des Jacques, des Tuchins, des Remensas, des Hussites, des Rustauds, c'est l'histoire des soulèvements des gens ordinaires, c'est une histoire de terres, d'injustice, de liberté, de foi et d'horizons perdus.
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La guerre est une affaire d'hommes, la guerre est une affaire de rois, la guerre est une affaire d'argent..
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Sans vouloir être langue de pute, les révolutions sont plus souvent motivées par des peines de gousset et la peur des poches vides que par un franc et désintéressé amour de son prochain.
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