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EAN : 9782757891865
224 pages
Points (19/01/2024)
3.8/5   15 notes
Résumé :
Louise et Karim sont deux jeunes gens de notre temps, que bien des choses opposent et qui, malgré leurs différences, se rencontrent, s’aiment, et se mettent en couple. Mais peu à peu, une troisième voix entre avec eux dans leur nouveau foyer : la société. La société qui a des idées bien arrêtées sur ce que devrait être une femme, ce que devrait faire un homme, sur ce que l’on doit manger, porter, acheter, accepter, refuser, encourager, détester, aimer. Est-ce une si... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Clairement une lecture qui n'était pas faite pour moi. J'ai lu ce roman dans le cadre du Prix Merlieux des bibliothèques et du début à la fin, ce fût pour moi une lecture plate, sans réel intérêt. Je reconnais que ce récit possède d'indéniables qualités néanmoins, rien ne m'a touché.
Louise et Karim, deux jeunes trentenaires que d'apparence tout oppose si ce n'est une passion pour la chose politique, se rencontrent, s'aiment et finissent par se mettre en couple et même se marier malgré leurs différences.
Deux ambitions, deux façons de voir la vie, deux histoires familiales seront le terreau de ce récit fictif prenant décor dans une campagne électorale qui n'est pas sans rappeler la prise de pouvoir de Macron.
L'autrice alterne entre "trois" narrateurs, Karim, Louise et "ensemble" pour nous conter une histoire pleine de clichés qui au final n'apportent pas grand chose.
Je ne doute pas en revanche que ce roman trouvera son public.
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« Pour la fourmi, la rosée est une inondation. » Proverbe indien & Marie-Fleur Albecker.
Magistral, apprenant, « Ni seuls ni ensemble » est dans la cour des grands. Ce roman est un kaléidoscope sociétal de haute voltige. Tout, dans ce récit peut être annoté, tant l'ouverture d'un débat intérieur est au coeur de chaque page. On ressent une autrice observatrice des diktats sociétaux. le majeur est l'éclat de lumière de chaque phrase. Jamais on ne s'égare dans le descriptif. Pour la bonne raison qu'ici, il n'y en pas. Nous sommes dans un livre majeur qui élève le lecteur par sa finesse, son intuition et sa haute intelligence. Roman choral, satire politique, on aime le passage d'une voix à l'autre, puis « Ensemble », Louise et Karim sont des symboles plus que des protagonistes. N'oubliez pas que ce récit est soutenu et à mille lieux d'un roman d'évasion et d'amour. Loin de la caricature, l'histoire est réaliste et crissante. Tour à tour Louise et Karim prennent la parole. Karim est français. Ses parents sont marocains. Une enfance ordinaire bercée dans les valeurs républicaines.
« On avait un appartement en HLM tout neuf. Je peux pas dire que j'ai une famille engagée, c'était profil bas, ne surtout pas attirer l'attention et tout se passera bien. Des parasites de la lutte quoi ! » « Karim croit vraiment à la fraternité, c'est pour ça qu'il fait de la politique : Liberté, Égalité, Fraternité, on n'a rien fait de mieux. »
Il va rencontrer Louise lors d'une réunion du Parti centraliste du 17° arrondissement. Louise, conformiste à l'extrême, parents aisés, qui a étudié dans une grande école de commerce est en charge côté ville des sauces aux légumes dans une multinationale.
« Mais on ne choisit pas tout dans sa vie. »
Karim a fait Sciences-Po, mange du porc, athée, volontaire et déterminé, il pousse du pied les aprioris qui lui sont infligés.
« Refaire le monde, faire fi de son surmoi anti-communiste, anti-bourgeois et trouver attendrissant tous les détails de l'autre qu'on déteste ailleurs par principe. »
Ensemble : « C'est peut-être ça, « bref » l'instant où l'on bascule du calcul à l'engagement à l'autre. le coeur qui sent et non la raison. Ce n'était pas non plus une passion. »
Karim et Louise s'assemblent. Entrechoc culturel, dépasser les clivages, nager à contre-courant. Qu'importe, ils s'aiment un peu, beaucoup, passionnément, jusqu'à la limite. Quelle limite ? Comment ce jeune couple peut-il se réaliser lorsque les différences tournent au vinaigre. Les vieilles lunes reviennent. L'effort est vif et acéré pour montrer la bonne figure à l'autre famille et faire barrage aux messes basses et aux non-dits. Jeu de balles, affrontements, Louise et karim sont projetés dans la réalité. L'idiosyncrasie d'une société gargarisée aux habitus conformistes et opportunistes, voire racistes. Tout bascule. La pièce montée va-t-elle s'écrouler ? Mariage pluvieux, mariage heureux dites-vous ? Karim est pris dans un engrenage qu'il assume trop (la politique) (chut, lisez, lisez ce palpitant !). Louise devient soumise (la femme de). Ce récit rabat les cartes sans compromis aucun. le fonctionnement d'une société qui déchire les espoirs de concorde , renverse les chaises et bouscule tout irrévocablement. Chaque signe est une alerte rouge. Karim et Louise : le mythe de Sisyphe. « Ni seuls, ni ensemble » interpelle par son ton placé au plus juste. A l'instar d'une autrice qui, plus que visionnaire et perspicace, dévoile, démontre sans jugement aucun. Nous sommes dans l'authenticité et la projection des questionnements existentialistes. Comment deux contraires peuvent-ils faire alliance commune ? Brillant, succulent, plus qu'un coup de coeur, ce livre est au-delà de tout. Il est un miroir sociologique d'utilité publique. Une sacrée leçon de vie ! Publié par les majeures Éditions Aux forges de Vulcain.



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Louise rencontre Karim et malgré l'adversité ils se marient et n'ont pas beaucoup d'enfants. Anti-romance par excellence, "Ni seuls, ni ensemble" est un roman accrocheur. Raconté sur un ton guilleret (on pense parfois carrément au pastiche) il affronte les clichés et donne envie de connaître la suite. J'ai cru aux personnages et aux situations, un peu moins apprécié les calques transparents, n'en voyant pas trop l'intérêt (Sauveur Génial ou le Parti Centraliste, pourquoi ?) L'épilogue laisse sur sa faim, et appelle une suite !
Lu dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio.
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Construit autour de la rencontre entre une femme (Louise) issue de la bourgeoisie provinciale et un homme (Karim) issu de l'immigration, alimenté par la lucidité féroce de l'auteur, ce roman a beaucoup d'atouts.
Les précédentes critiques ont mis en avant la pression mise sur Louise et Karim par les cadres sociaux et familiaux qui pèsent sur leurs épaules. En réalité, Louise et Karim se veulent tous deux en rupture douce avec leurs origines. Rejetant, sans grande difficulté, les valeurs familiales qui fixaient des cadres, les voilà évoluant dans une mer de subjectivité qui les entrainent de compromissions en compromissions. A mes yeux, le poids sur leurs épaules vient plus de la négation des cadres sociaux antérieurs que de leur existence. Ils évoluent en suivant les valeurs vagues et contradictoires de notre époque, qu'ils ne sont pas réellement appropriés et qu'ils piétinent sans beaucoup d'états d'âme. Et bien sûr les valeurs familiales qu'ils ignorent et dont ils se disent détachés les rattrapent au passage. Reconnaître un cadre aide à se construire, que ce soit dedans ou à l'extérieur. Je n'ai pas beaucoup ri en suivant leur histoire banale et tiède, sans vraie rencontre, sans dialogue et sans projet commun.
La métaphore politique avec En Marche! est assez parlante : c'est le croisement de personnes issues de monde différents, sans véritable projet commun, et amenés à renier ce qu'ils étaient (et les cadres dans lesquels ils évoluaient), unis d'abord par l'action quotidienne.
Cette rencontre sans rencontre, qui permet d'avancer ensemble et de croiser l'autre sans violence frontale, mais sans réelle acceptation et reconnaissance, a peut-être ses vertus politiques. A chacun d'en juger. Sur le plan domestique, elle m'a plutôt fait frémir.
Tous ces ingrédients auraient pu permettre de faire un très bon livre. Mais voilà, l'auteure manque un peu de souffle, regarde avec acuité la société contemporaine, mais ne nous emmène nulle part.
Et pour finir, je n'ai pas du tout accroché avec le style, que j'ai trouvé lourd. Quelques tentatives sont faites pour paraitre moderne et populaire, mais deux ou trois expressions vulgaires (le remarquable "c'est chaud du gland" revient à plusieurs reprises...) ne font pas du Céline, ni même du Grand Corps Malade, surtout quand les pages suivantes ressemblent à des notes prises en cours de sociologie...
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Avec sa couverture rose et ce dessin de pièce montée, on s'attend à une comédie romantique. D'une certaine manière Ni seuls, ni ensemble en est une, mais c'est une comédie amère, terriblement actuelle et très intelligente. On rit à la lecture de ces pages mais on grince des dents également. Belle surprise que ce roman drôle et percutant qui questionne sur la notion d'engagement au sens large et parle de notre époque.
Louise est issue d'un milieu bourgeois et travaille dans une entreprise qui fabrique de la sauce tomate. Elle rencontre Karim dans une réunion du partie centraliste. Jeune homme issue d'un milieu populaire et dont les parents sont nés en Algérie, il rêve de percer en politique. Très vite, il tombent amoureux et se mettent en couple. Mais les grands débats qui traversent le société et les ambitions politiques de Karim s'invitent dans leur union.
Dés les premières pages le ton se fait léger, décalée. Cela m'a un peu restabilisée au début mais très vite je me suis laissé emportée. Louise et Karim se racontent chacun leur tour ou ensemble, c'est leurs voix que l'autrice nous fait entendre. Il y a énormément d'humour et d'ironie. La question d'engagement dans un couple, mais aussi en politique traverse tout le roman. Elle est vécue de manière différente par les personnages. Dès le début de leur couple un décalage se créé dans leur attente mais ils avancent malgré tout.
Rarement une de mes lectures aura autant résonné avec l'actualité la plus proche. Les grands débats qui animent notre époque sont tous présents dans ce roman (il ne manque que le covid en fait). Certaines situations font écho à des événements politiques qui se sont réellement passés. L'autrice les analyse de manière très juste. Elle pointe les lâchetés et les compromissions que l'ambition politique fait advenir. Il y a une forme de fatalisme aussi, malgré les meilleurs intentions de départ, Karim se retrouve prisonnier d'une engrenage et renonce à ses principes. Louise est le soutien de l'ombre de son mari mais surtout la spectatrice de ses choix politiques.
La différence de milieu et d'éducation semble au départ anodine à Louise et Karim. Ils projettent tout deux des fantasmes et des clichés sur la famille de l'autre. Cela créé des maladresses et des incompréhensions. Même si des barrières tendent à s'effondrer, il reste compliqué de s'aimer et de se comprendre quand on vient d'univers si differents. Les grands débats qui animent la société, les injonctions contraires ou la politique résonnent dans le couple et cristallisent les différences. L'autrice fait preuve d'une très grande lucidité et dépeint, avec une plume parfois acide, les vicissitude d'une couple de notre époque.
Un texte mordant aussi drôle qu'intelligent qui ne manquera de faire réagir son lecteur. Très belle surprise !
Lien : https://lapagequimarque.word..
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critiques presse (1)
LeFigaro
01 avril 2021
Histoire impertinente d’un jeune couple contemporain.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Si on leur avait demandé de comparer leur vie entre leur mariage, et la nomination de Karim en tant que secrétaire d'Etat aux Territoires, à une route, voici ce qu'ils auraient répondu (on ne le leur a jamais demandé, mais c'est l'exercice du jour) :

LOUISE

Ce serait une route de montagne, de moyenne montagne, attention, par exemple une route des Vosges, qui serpente au milieu d'une forêt de sapins. Après chaque virage, on espère voir, enfin, une trouée dans le mur de troncs de la forêt, apercevoir la vue. Mais non, ce sont de nouveaux troncs bruns et lisses, coiffés juste sous la voûte des feuilles (car les épines sont des feuilles, après tout) de petites touffes de branches nues et craquantes, comme un étrange duvet ébouriffé. Il a plu, ou c'est le matin : du sol monte un brouillard comme d'une solfatare, peut-être féerique, peut-être fantomatique. l'ombre ne te quitte jamais, même si quelques rayons de soleil parviennent parfois à percer la canopée : ils donnent une idée du monde du dehors, ils disent que le soleil reviendra. Pourtant on ne le voit jamais.
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Consultés, les forums Doctissimo avaient eu des avis tranchés mais divergents : « il y a une fuite, un problème qui suinte dans ton psychisme, sort du refoulé : l’eau symbolise l’inconscient et parfois la féminité : c’est donc l’inconscient qui fuit, échappe à la censure du surmoi » ; « tu as un problème dans ton couple, tes parents symbolisent ce couple, tu rêves d’être comme eux » ; « rêver d’inondation correspond souvent à l’envie du rêveur de libérer ses désirs sexuels » (il aurait donc fallu accepter que le rêve non seulement ne soit pas littéral alors que finalement l’eau fuyait vraiment de son plafond, mais par contre que certains éléments en soient assez littéraux – genre : eau égale sexe – et que d’autres soient complètement antagoniques avec l’apparence du rêve). Bref, la plus grande confusion régnait dans son esprit, comme si la fuite ne suffisait pas.
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C’est fou, les hommes ; il s’est même senti obligé de me préciser que dans notre classe sociale, de toute manière, on avait très peu de chances d’attraper le sida. Je veux dire, mais what the fuck (oui, moi aussi, je peux dire des gros mots). Enfin, il avait l’air tout content d’être obligé de mettre des XXL ; ça aussi, pour moi, mystère : que trouvent les hommes dans la satisfaction d’avoir un gros sexe ? Je veux dire, le passage n’est pas forcément large, non ? Ah, c’est tout de même étrange cette époque où il faut avoir des relations sexuelles avant d’avoir la possibilité de tomber amoureux. Cette nuit-là, j’ai regardé les platanes jaune brique sous les lampadaires pendant que Karim dormait. Je n’aimais pas mon corps. Je me suis endormie sur le parquet.
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On ne sait pas trop bien pourquoi, vu que les mecs ont parfaitement le droit de discuter dans la rue… et puis c’est le 17e, pas la porte de la Chapelle, et d’ailleurs, même porte de la Chapelle, la liberté, merde ! Mais Martine est déterminée. Sinon, la plupart des meufs plus jeunes ont surtout les dents qui raient le parquet, donc c’est pas vraiment le bon plan pour se mettre en couple, parce qu’on finit par être en compétition. Ça m’est arrivé avec ma dernière copine, c’était juste pas possible, ça n’a pas duré, elle m’a poignardé dans le dos deux-trois fois. D’ailleurs, nos idées n’étaient plus compatibles, elle est à Centralisme démocratique.
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Karim fait partie de l’aile gauche du Parti centraliste ; il pense que c’est en étant membre d’un grand parti que ses idées auront une chance d’être appliquées, que de l’intérieur seulement on peut avoir une petite chance d’infléchir le système. L’entrisme, c’est un mot qu’on lui a appris à Sciences-Po. Ses professeurs, d’ailleurs, en riaient : « L’entrisme, disaient-ils, cette tactique qui réduit peu à peu les trotskistes à coups de champagne et de caviar, n’est-ce pas la plus belle invention du système pour montrer que tous y ont leur place ? » Karim, lui, y croit encore.
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