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4.5/5 (sur 70 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Marie Nocenti se présente "Passionnée de lecture et d’écriture depuis l’enfance, je me suis lancée en 2009 avec un premier roman qui m’a permis d’aiguiser ma plume. Actuellement, j’écris un roman qui se déroule aux États-Unis au lendemain du massacre des Sioux à Wounded Knee en 1890. « Le sourire d’un ange » est beaucoup plus personnel, une parenthèse sur la vie et la mort. Quand je n’écris pas, je lis (trop ! ), j’enseigne (à des futurs lecteurs), j’écoute du métal symphonique (en écrivant), je médite, tout en m’occupant de ma petite famille."

Source : ISEditions.com
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De hauts sommets enneigés couronnés de nuages blancs se profilent à l’horizon. La réverbération du soleil sur les pentes m’éblouit violemment tandis que je grelotte sous la morsure du froid vif à cette altitude. Je marche derrière une colonne de piétons vêtus d’une robe safranée laissant nue l’épaule droite, un tissu paprika savamment drapé sur l’autre bras. Leurs pieds sont chaussés de sandales en dépit des températures glaciales. Tous ont le crâne rasé. Je suis la dernière de la file et la seule femme du groupe, habillée en tous points comme eux. Transie de froid, je m’enveloppe plus étroitement dans l’étoffe rouge, ne laissant que mon visage à découvert.
La procession des moines bouddhistes gravit solennellement le sentier en lacets au son des instruments de musique et des mélopées de prières afin de rejoindre le temple situé au sommet de la montagne. Perché sur un promontoire rocheux, le monastère domine la région d’une hauteur vertigineuse et offre une vue à couper le souffle sur la chaîne himalayenne.
Tout au fond de la vallée, une rivière sinue entre les massifs arides, charriant ses eaux boueuses après une pluie diluvienne. Des champs cultivés en terrasses s’étagent sur les pentes de part et d’autre du ruban de vie, apportant la seule touche de couleur dans ce paysage rude.
Les poumons en feu, brûlés par l’effort et le manque d’oxygène à cette altitude, je peine à suivre la cadence, levant avec difficulté mes pieds gourds et mes jambes raidies par le froid. Au loin, des gongs tibétains retentissent de plus en plus fort, indiquant que nous approchons du but. Les vocalises gutturales des moines nous parviennent, dominant la musique des trompes, des tambours et des cloches. Le chemin cède subitement la place à des marches taillées dans la roche sur lesquelles trônent à intervalles réguliers des statues de Bouddha. Portée par l’énergie des chants liturgiques, je débouche sur la place principale en titubant de fatigue.
Le spectacle qui s’offre à ma vue me saisit d’une telle émotion que je ne peux retenir mes larmes. Construit en briques et en bois, le temple occupe toute la surface, coiffant la cime de la montagne qu’il prolonge en se fondant dans le paysage. Des guirlandes de drapeaux de prières multicolores suspendues entre les toits des bâtiments claquent dans le vent. Au sommet de son plus haut toit, de longues bannières colorées accrochées à un immense mât ondulent à la manière de serpents portés par les airs.
La procession pénètre dans le temple sans cesser de chanter. Par respect, je m’immobilise sur le seuil du sanctuaire réservé aux moines bouddhistes. Par la porte ouverte, j’aperçois les bonzes concentrés sur leurs prières, certains en méditation, d’autres entonnant leurs mantras avec des voix de gorge.
Un sentiment de paix profonde chasse mon épuisement et mes craintes. Je m’approche précautionneusement du bord du précipice, protégée par une barrière en bois qui court jusqu’au début du sentier. Le vide m’attire, mais je refuse de céder à la tentation. Au loin, la brume s’estompe peu à peu, laissant apparaître un arc-en-ciel de toute beauté. Prenant naissance sur les deux massifs montagneux qui se font face, il enjambe la rivière telle une arche ouvrant sur un autre univers.
Son apparition à cet instant précis de ma vie représente un symbole d’espoir et un signe de changement, preuve que mon esprit s’ouvre à la vérité, guidé par mon cœur. Trouverais-je un jour la paix intérieure ?
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Les indiens peuvent vivre dans la pauvreté, mais une pauvreté digne, pas dans cette misère dégradante, humiliante qu'ils subissent au quotidien. Il reste tant de chose à faire, tant de combats à mener pour retrouver l'honneur et la dignité qui vont de pair avec de bonnes conditions de vie.
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Des événements terribles se produisent chaque jour dans le monde, emportant des êtres chers et laissant les survivants complètement démunis. Prisonniers du sablier du temps qui s'écoule inexorablement, nous sommes totalement impuissants face aux événements qui échappent à notre contrôle. Si nous ne pouvons défaire le passé, en revanche, nous pouvons agir sur notre avenir en choisissant parmi les différentes voies qui s'offrent à nous dans le futur. Car chacun est maître de sa destinée par les choix qu'il fait à chaque instant de sa vie.
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Elle eut tellement honte d'avoir été violée, son corps souillé et ravagé par la brutalité de ces deux hommes, qu'elle appela la mort de tout son être, de toute son âme.
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La grande majorité des humains était d'incroyables égocentriques qui n'aspiraient qu'à s'épancher sur leurs petites personnes et il était facile de détourner leur attention de ses problèmes personnels. Très peu d'entre eux faisaient preuve d'une véritable empathie et la plupart du temps les questions étaient purement posées par curiosité.
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Car, de son avis, le suicide n'était pas un acte de lâcheté. Au contraire, il fallait un immense courage pour passer à l'acte et dépasser ce moment fatidique, irrémédiable, où il n'y a plus de retour en arrière possible. Où tout bascule dans l'obscurité.
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Que représente donc la mort pour quelqu'un qui n'est plus que l'ombre de lui-même ? Qui a perdu ce qu'il avait de plus cher et qui n'a plus rien à quoi se raccrocher ? Qui est déjà mort car vidé de son essence vitale ?
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La jeune femme le regarda avec circonspection, interdite par sa réaction démesurée. Jamais dans ses pires moments, et il en avait eu sa part ces derniers mois, il ne s'était montré à ce point vulgaire. L'homme charmant et bien élevé qui avait jadis ravis son cœur s'était métamorphosé en une créature démoniaque crachant des mots orduriers dignes d'une scène de l'exorciste. Inquiète, elle préféra ne rien répondre. Il cherchait un moyen d'expugner sa hargne et elle faisait une cible facile dans le huis-clos de leur chambre.
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Bien qu'Olivier revînt dîner régulièrement à la maison par la suite, Henri ne put se faire un jugement à son sujet. Directeur d'une agence de communication, le jeune homme jouissait d'un niveau de vie aisé, sans être riche. Habile orateur, il pouvait tenir une discussion tant sur la politique que sur l'économie ou l'actualité, et il affichait une assurance désinvolte en toutes circonstances. Pourtant, sans que jamais il lui eût donné matière à douter de ses véritables intentions, quelque chose en lui d'indéfinissable le mettait mal à l'aise. Malgré toutes ses qualités, il le trouvait trop poli, trop gentil, trop aimable, trop serviable, trop lisse, trop généreux, trop attentionné envers Alice pour être honnête. Dans ce monde rongé par la corruption, l'hypocrisie et l'appât du gain, de tels traits de caractères cumulés lui apparaissaient paradoxalement presque suspects. Par respect pour sa fille et sans preuve tangible, il choisit de garder ses impressions mitigées pour lui.
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Alice l'écoutait d'une oreille distraite depuis la cuisine, attentive à ne pas faire brûler le repas qu'elle concoctait d'une main tremblante, le ventre noué par la crainte de dire ou de faire quelque chose qui lui déplairait. Un mot de travers ou un geste maladroit lui vaudrait systématiquement une remarque ironique ou un reproche désagréable teinté de méchanceté. De plus en plus souvent, il l'accusait d'avoir déplacé un objet qui avait disparu ou de l'avoir cassé, ce dont elle ne se souvenait jamais. La faute en revenait systématiquement au traitement médicamenteux qui l'abrutissait, du moins s'en persuada-t-elle. Toutefois, ses amnésies répétées empoisonnaient le quotidien et la faisaient douter à chaque instant de ses propres perceptions et de ses souvenirs, la plongeant dans un perpétuel désarroi. L'impression de marcher sur un fil tendu au-dessus du vide en permanence la vidait peu à peu de son énergie.
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