je compte avec mes yeux
les bras des éoliennes
dans les champs
du retour
et les maisons aussi
je te parle
le ciel en bleu de travail
interdit le cafard
je m’applique à sourire
mes petits crocs
d’humain
ne sont pas bien assis
c’est de ta faute je crois
les maisons se ressemblent
comme sœurs et cousines
j’aime les volets criards
comme des bouches d’enfants
les pas si belles
les toits bizarres
et les fleurs mêlées
aux légumes en couleur
j’ai sur la peau encore
quelques baisers collés
mais ne le dirai pas
l’enfant est une femme
et parfois ses cheveux
fleurissent sur ses joues
et cachent son regard
je vieillis les dentellières
tissent chaque jour
des traces sur mon corps
qui ressemble au tien
j’ai des amis vivants
et nous buvons du vin
nous buvons trop c’est sûr
mais comme il faut être fort
pour entrer dans le jour
chaque et chaque matin
le chat n’est plus le même
j’ai du mal à l’aimer
mais je sens que ça vient
je fume toujours un peu
des tabacs étrangers
et fais des jeux de mots
qui te laissaient
de marbre
et voilà que j’arrive
l’avenue comme hier
toute droite
déjà
tu vois la vie
ça va
surtout
ne t’inquiète pas
pour moi