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Critiques de Marlène Charine (372)
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Inconditionnelles

Lorsque les membres de l'équipe d'intervention, la capitaine Silke Valles à leur tête, pénètrent dans la maison, ils investissent très vite toutes les pièces. Un coup de feu retentit car, malgré les sommations, l'homme ne compte pas se rendre. Très vite, les membres se précipitent près des trois gamines, dont l'une d'elles est plongée dans une baignoire d'eau glacée... Samantha et Mélie ont été enlevées dix jours auparavant. Malgré les recherches de la police locale et de celle de Lyon dépêchée, aucune trace d'elles. Tout s'accélère dès lors que Romane est enlevée sept jours plus tard. Si le suspect principal ne pourra aujourd'hui plus faire de mal, qu'en sera-t-il pour ces trois enfants, d'autant que Mélie est aujourd'hui dans le coma, que Samantha ne réagit plus au monde qui l'entoure ? Seule Romane semble, en apparence, moins souffrir. Quant aux parents, surtout les mamans, aux comportements et au statut social différents, ils savent d'emblée que leur vie ne sera plus jamais la même...



Sur le devant de la scène, trois femmes, trois mères de famille éprouvées par l'enlèvement de leur fille. À leurs côtés, la capitaine Silkes Valles qui, malgré la mort du kidnappeur, s'attelle tout de même à l'enquête pour savoir si ce dernier agissait vraiment seul. Outre cette enquête, Marlène Charine s'intéresse plus particulièrement au retour à la vie et au quotidien des trois gamines enlevées puis séquestrées, jusqu'à 10 jours pour deux d'entre elles. Comment surmonter un tel drame ? Comment tenter d'oublier ce qu'elles ont vécu ? Quant à leurs mamans, comment pardonner, si tant est que cela soit possible, et comment rassurer leur progéniture ? À travers ces quatre portraits de femmes toutes différentes, aussi bien de par leur statut social que par leurs réactions, mais toutes brisées, blessées dans leur chair et liées bien malgré elles, l'auteure dépeint, avec beaucoup de justesse et de tendresse, divers thèmes tels que le deuil, le pardon, la justice, la vengeance... Des portraits de femmes et de mères, Silke en faisant partie car dès le début du roman, l'on devine qu'elle cache des zones d'ombre, parfaitement dépeintes et fouillées. Un roman captivant et original car donnant ainsi la parole aux victimes, qu'il s'agisse des enfants et, par ricochet, des mères.
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Tombent les anges

Pour être addictif , ce livre est addictif et du début à la fin , une fin haletante , oppressante pour laquelle le lecteur voit monter " l'adrénaline " au fur et à mesure que " l'épaisseur " des " pages restantes " diminue . Au moins , de ce point de vue , voilà un polar - thriller qui , en flirtant avec le paranormal , sait nous amener lentement mais sûrement dans des situations de plus en plus étouffantes....Et oui , Henri Salvador nous a quittés depuis longtemps déjà, pas question de compter sur Zorro , pour sauver l'un des personnages d'un destin funeste....." Et alors ? Et alors ? Eh , eh , Zorro est arrivé..é ..é ...sans s'presser ...er ..er ...le beau Zorro , le grand Zorro .." On oublie , ça c'était avant ...

En attendant ...Mais comment en est - on arrivé là ? Oh , c'est finalement simple . Cécile, stagiaire police , le capitaine Kermarec , son supérieur, Agathe , sa soeur possessive et maternelle , Audrey , superbe fille , Xavier , frère jumeau d' Audrey , Damien , un artiste petit copain de la belle Audrey , Raphaël, un psy aussi compétent que beau et son épouse, Vera, adorable "secrétaire ", si accueillante pour pour les patients et patientes de son mari , et quelques autres encore ...En clair , pas tant de personnages impliqués que parfois ce qui , vous l'avouerez , devrait faciliter l'enquête...

Le résultat ? Oh , il est beau le résultat, y'en a bien au moins un dans " le tas " qui ne " fait que des bêtises , rien que des bêtises " et pas pour du chocolat ou des CravenA, non ? le résultat , il est écrit en toutes lettres à la page 333 et il est beau :"Tout cela était-il seulement réel ?

Et l'enfer se déchaîna au sous - sol de la maison ....."

Vous avez bien lu , page 333 sur un total de 342 !!!

Vous êtes prévenus, et un " homme prévenu en vaut deux " . ( Oui , les filles , les femmes aussi ) Après, comment en est - on arrivé là ? Ah ben ca , c'est une longue , trés longue histoire de ....333 pages , forcément... Et on ne s'ennuie pas le moins du monde dans cette intrigue finalement assez classique .

Assez classique , certes , mais bien menée , pleine de fausses - pistes , de rebondissements , d'événements qui , malgré quelques " délires paranormaux " , nous maintiennent sur des rails aux aiguillages bien huilés .Les personnages sont humains , enfin presque tous , et évoluent avec bonheur dans une histoire de bonne facture , dévoilant leur vie " cabossées" au fil des pages , offrant des " plages salutaires " de repos ( ...ou de répit ) qui nous permettent de souffler entre " deux temps forts " ....

Sans être un vrai coup de coeur , comme on dit , c'est un roman à l'intrigue bien " ficelée " , qui va " crescendo" au fil des pages .L'écriture est simple , mais pas simpliste, hein , et ne constitue aucunement une entrave au bon déroulement des faits .



Allez , un dernier indice car je vous sens intrigués. Vous vous souvenez de la page 333 qui sent la poudre ? Et bien , en cadeau , voici la première ligne de la page 9 ." Il n'y avait eu aucun bruit particulier. Ni choc sourd , ni grincement , ni même le moindre cliquetis qui aurait pu expliquer son réveil..."

Alors comment passe - t - on du calme à la tempête en trois centaines de pages ? Ben , en lisant , tiens !!! Vous pensiez que j'allais vous le dire ? Ce serait bien un mauvais service à vous rendre et vous priver d'un bon polar .

À bientôt et , bonne journée , le soleil brille .....
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Léonie

Ce soir-là, après avoir passé une partie de la soirée devant la télé, Léonie annonce à Raymond qu'elle va se coucher. Après lui avoir souhaité de doux rêves, tenté de caresser sa jambe, il referme le bracelet métallique autour de sa cheville. Ce soir-là est le 2189e que la jeune femme passe ici, soit 5 ans, 11 mois et 29 jours depuis son enlèvement et sa séquestration. Si le 2190e commence comme tous les autres, il va pourtant prendre une tournure inattendue lorsque, au petit-déjeuner, Raymond s'écroule, murmure d'appeler les urgences. Sauf qu'au lieu de lui donner son portable, Léonie le regarde, en pleurant et en tremblant. Elle réalise qu'il est mort et que, surtout, elle est libre ! Mais il lui est pourtant terriblement difficile de sortir ne serait-ce que de cette maison, son seul repère depuis toutes ces années...

Ce jour-là, Diane, vétérinaire dans un parc animalier, rend visite, comme d'habitude, à son frère, Loïc, victime d'un accident de parapente il y a presque 6 ans, aujourd'hui tétraplégique et muet. Protectrice, elle fait tout ce qu'elle peut pour le stimuler. Pour cela, grâce à Jonas, le chef de Loïc, elle lui lit quelques comptes-rendus d'anciennes enquêtes non résolues. Le dossier Léonie Marchal refait surface...



S'il est, effectivement, question de kidnapping et séquestration dans ce roman, Marlène Charine ne manquant pas de relater quelques jours parmi les 2189, il y est surtout question de l'après. Du premier jour, et des suivants, de liberté. Parce que si Léonie, âgée de 19 ans le jour de son enlèvement, a connu la violence (coups, viols...), a surmonté tout ce temps enfermée, empreinte de doutes et de désespoir, elle se rend compte aussitôt qu'elle ne sait plus vivre Dehors. Ce Dehors qui lui a été interdit lui est désormais inconnu. Que sont devenus sa mère et son beau-père, son petit ami de l'époque, ses amis ? En même temps qu'elle nous dépeint ce que découvre, au fil des jours, la jeune femme, l'auteure se penche sur l'histoire de Diane et de Loïc qui, de prime abord, ne semblent avoir que peu de liens avec cette dernière, si ce n'est que Loïc, sans son accident, aurait dû mener cette affaire de disparition. En alternant ainsi ces deux histoires, l'auteure nous offre une intrigue fort bien menée, empreinte de rebondissements et campée par des personnages finement dépeints, que ce soit Léonie, qui va tenter de s'adapter au monde extérieur, Loïc, prisonnier dans son propre corps mais attentif à ce qui l'entoure, ou encore Diane qui cache de nombreuses fêlures.

Un thriller addictif et original !
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Tombent les anges

Mon esprit a subi un bug livresque ! 



Tous les ingrédients sont réunis pour un excellent thriller avec ce mélange des genres : romance, mais sans tomber dans le gnangnan, fantastique que la lectrice que je suis adore.



Une très belle découverte. Autant par l’écriture d’une grande qualité, que par l’intrigue déconcertante et extrêmement bien construite. On ne s’imagine pas un thriller doublé de fantastique, paranormal et pourtant l’auteur réussit le tour de force de présenter un récit crédible.



On pourrait trouver bizarre que le surnaturel côtoie cette enquête hors norme, mais bien au contraire. L’auteure arrive à maintenir une tension sur une grande partie du récit avec des éléments que l’on ne voit pas venir, du moins que l’on a du mal à imaginer tellement c’est déconcertant…



On lit en apnée pour reprendre son souffle et se poser pour digérer, car c’est un livre qu’on ne peut lire que vite tellement on a envie de comprendre, de savoir et en même temps, on se dit, non mais sérieux ? Oui sérieux, « Mais pourquoi pas ! Après tout ! » Pourquoi certaines personnes seraient douées de perceptions particulières et surtout pourquoi celles qui le seraient ne travailleraient pas dans la police ?



Lorsque l’on pense que l’auteure distille des infos anodines, qui semblent sans rapport avec l’intrigue, plus loin, on comprend que les choses sont beaucoup plus compliquées que cela n’y paraît et tout est relié d’une manière très surprenante.



Cécile, complètement perdue, mais on le serait à moins… Merlin, supérieur attachant meurtri par la vie… Et les autres : une équipe de choc, chacun avec ses qualités et surtout une équipe d’une grande empathie et d’une cohésion à toute épreuve.



Une lecture qui m’a fait passer par plusieurs sentiments… La révolte face au sexisme… L’empathie pour Cécile, perdue entre ses peurs, ses visions et ses envies, et même cette petite romance, entre deux être meurtris par la vie est sympa au point de trouver belle cette rencontre. La haine face aux découvertes et comme toujours, on découvre que l’homme est un être vil, malsain et manipulateur, prêt à tout pour assouvir ses travers…

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Inconditionnelles

Les thrillers sont souvent des univers très masculin, la plupart des personnages sont des hommes les femmes ayant souvent le rôle de victime et quand c’est une femme qui enquête elle est souvent seule dans un milieu dopé à la testostérone. En cela Inconditionnelles détonne car c’est un thriller au féminin : 4 femmes tiennent le devant de la scène.

Silke : une enquêtrice tenace, une écorchée qui tente de garder ses sentiments sous cloche et d’éviter les interactions sociales trop intimes. Déterminée et forte elle consacre toute son énergie à sauver les autres à défaut de pouvoir se sauver elle même.

Face à elle il y a ce trio de femmes : Garance, Blandine, et Cora, meurtries par le kidnapping de leurs filles respectives par un pervers. On pourrait penser que le retour à la maison est un happy end mais il signe en fait le début d’une longue descente aux enfers. Le parti pris de l’auteur est intéressant, il ne s’agit pas de suivre la traque du détraqué jusqu’à ce que la police le retrouve. Pour une fois l’histoire commence après., en compagnie de ces 3 familles sur lesquelles une bombe semble avoir été lâchée.

Ces femmes aux vies très différentes sont dans les premières pages du livre construites comme des stéréotypes ce qui m’a un peu inquiété, mais au fil des pages les caricatures volent en éclat et les personnages gagnent en épaisseur et en complexité. Comme lorsque l’on apprend à connaître une personne il faut un peu de temps pour la cerner derrière le masque. Cette découverte des personnages permet de ménager des rebondissements et de surprendre le lecteur. Ces 3 mamans ours animées par la révolte, la colère et l’amour vont se révélées être sans concessions ou … inconditionnelles. Elles ne reculeront devant rien pour protéger chacune à leur manière leur enfant.

4 mère meurtries et une enquêtrice animée par son instinct à la recherche de la pièce manquante du puzzle. Un quatuor qui nous entraîne dans une danse lugubre dont personne ne ressortira indemne. Si le rythme n’est pas effréné les pages se tournent vite, le suspens est au rendez-vous et l’intrigue est rondement menée.



Marlène CHARINE nous tient en haleine grâce à sa plume addictive. Le lecteur s’attache à ces femmes, je voulais savoir ce qu’elles allaient devenir encore plus que je ne voulais connaître le dénouement de l’histoire. Un bon moment de lecture pour lequel je remercie babelio et sa masse critique mauvais genre (ma préférée!!!) et les éditions Calmann Levy.

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Tombent les anges

Cécile Rivere, gardienne de la paix, intervient avec son collègue suite à une plainte d’une voisine dans un appartement au septième étage d’un immeuble parisien. La policière semble avoir entendu les cris d’une femme que l’on est en train d’agresser. Mais pourtant, l’appartement est vide. Le lendemain, prise d’un doute, elle revient sur les lieux et croise le capitaine Kermadec venu perquisitionné le logement. Le corps de la locataire a été retrouvé à des centaines de kilomètres de là. Surpris par la conscience professionnelle de Cécile, il l’engage dans sa brigade criminelle. La mort d’Audrey, une infirmière de vingt-cinq ans, va être sa première enquête qui va révéler bien des secrets et être l’objet d’interventions surnaturelles…

« Tombent les anges » est un honnête polar, mélange d’enquête policière et de phénomènes de poltergeist. Heureusement la partie fantastique de l’histoire reste vraisemblable et laisse le récit crédible.

C’est un roman bien écrit, avec des surprises, un suspens intéressant et une fin un peu tirée par les cheveux mais qui ne gâche pas le plaisir du lecteur. On n’est pas scotché aux pages mais on a envie de connaître le dénouement.

Prix du polar romand.

Editions Calmann-Lévy, Le Livre de Poche, 342 pages.

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Léonie

Raymond vient de s'écrouler !

Abattu par une crise cardiaque.

Léonie est libre. Enfin !

5 ans, 11 mois et 30 jours de séquestration.

Mais ce n'est pas si simple pour la jeune fille de quitter ses chaines, cette maison, où elle a connu tant de sévices et d'humiliations.

Encore sous l'emprise de son tortionnaire, elle panique, elle a peur.



En parallèle, nous apprenons aussi l'histoire de Diane et de son frère, Loïc.

Diane veille sur son frère, un flic en charge du dossier de disparition de Léonie, avant un terrible accident de parapente le rendant tétraplégique.



Au-delà de cette affaire, qu'est-ce qui les unit ?



Marlène Charine va répondre à cette question en nous embarquant dans une intrigue très bien menée, pleine de rebondissements, de fausses pistes, aussi.

Des histoires sur ce sujet, j'en ai déjà lu un bon paquet et pourtant, la romancière a réussi à me surprendre en le traitant d'une manière bien différente.

C'est ce qui m'a particulièrement plu dans ce thriller, m'a intriguée et a rendu ma lecture très addictive.

Ses personnages ont su me toucher, me faire réagir, me questionner.

J'ai réfléchi à bien plus d'un scénario. J'ai pas mal cogité....

(Ça m'a fait beaucoup de bien d'ailleurs.)

Mais l'auteure nous réserve un dénouement aussi étonnant que tout le reste.



Un roman noir, vous l'aurez compris, à la hauteur de mes espérances.



PS : Dans mon adolescence, j'ai eu un chien qui s'appelait Fidjie... Nous en avons parlé, Marlène Charine et moi, lors de notre rencontre aux quais du polar et nous avons bien rigolé...

Vous comprendrez pourquoi en découvrant ce livre.
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Tombent les anges

Ce n’est pas « Tombe la neige » ce roman déroutant, et cependant l’héroïne, Cécile, a souvent froid, très froid, tombe presque en hypothermie…. Car elle voit des ombres., elle se la joue , dit elle avec ironie, « sixième sens » . Elle voit des morts, ce qui l’handicape énormément, car elle ne comprend pas, de plus cela lui vaut d’être mise à pied provisoirement, parce que, ça, dans la police, c’est trop et quand c’est trop, c’est trop….. puis elle continue avec un chef qui ne croit pas, lui, qu’elle est folle.

Elle le lui prouve, en sauvant l’équipe.

L’intérêt du livre, c’est ce cheminement entre une jeune fille perturbée, et sa vision qui va nous convaincre qu’elle n’est pas folle.

L’intérêt du livre, ce sont les allers retours entre les délires de Cécile ( elle entend des voix , une dispute grave, entre avec ses collègues dans l’appartement, or il y a bien eu violence et meurtre …. Mais à 2000 kilomètres de là !) entre ces délires , donc, et les récits par les défunts de leur péripéties avant leurs derniers instants .

L’intérêt du livre, c’est aussi le rapport entre Cécile et sa sœur, présentée au départ comme une bobo bio assez caricaturée par Cécile, mariée avec on ne sait qui, mais parfait, des enfants parfaits, une maison charmante, tout pour être heureuse, Perfectland en un mot, ce qui horripile Cécile accablée de problèmes. Pourtant cette sœur parfaite comprend, bizarrement, ses errements et la sororité aidant lui apporte son l’aide absolue.



Non seulement bien vu, cette aide arrivée au bon moment, et aussi cruciale, inattendue et pourtant crédible, ce qui rend tout le roman crédible.

Oui, pour son premier roman, Marlène Charine a fait fort, c’est nilebeh de babelio qui m’avait convaincue, au moment où je cherchais des polars pas trash alors merci nilebeh.

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La Protégée

Bonjour ,

Voici « La Protégée » de Marlène Charine. J’ai eu un coup de coeur pour ce thriller machiavélique. Nous suivons Maddy qui intègre un programme de protection des témoins après avoir dénoncé son compagnon meurtrier. Le commandant Theven, chargé de son suivi, la soupçonne de manipulation et place sa protégée comme professeure dans un centre pour enfants inadaptés. Attendez-vous à baigner dans une atmosphère sombre, pesante, malsaine, peuplée de suspicions et d’interrogations. Les personnages principaux sont attachants, hauts en couleurs et certains sont bouleversants par leur passé douloureux et tourmenté. L’auteure nous manipule avec brio jusqu’au twist final fort réussi. Je reste séduite par son style bien particulier, une écriture percutante, incisive et teintée d’humour noir. Un excellent thriller comme je les aime !
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Inconditionnelles

Un polar noir mâtiné de thriller, une affaire Dutroux "revisitée" et transposée de la Belgique à la région d'Annecy.



Octobre 2016, au SRPJ de Lyon, dans le bureau de la commandante Silke Vannes, cheffe de l'OCVRP ( office central pour la répression des violences aux personnes ), un visiteur qu'elle attendait depuis des années se présente dans ses locaux. Elle lui raconte...



Mars 1998, trois fillettes d'à peine huit ans disparaissent ; d'abord Samantha et Mélie, puis une semaine après c'est au tour de Romane.

Les trois gamines se connaissent, se fréquentent.

Elles sont originaires du même village, Saint-Jorioz, et sont dans la même classe et dans la même école.

Dix jours après les deux premiers enlèvements une commerçante signale ( l'affaire est connue de tous à commencer par les médias ; les mères ont lancé un appel télé au(x) ravisseur(s) ) à la police le comportement suspect d'un homme.

Réaction rapide de la police qui investit le lieu d'habitation du suspect, ce dernier armé et refusant d'obtempérer est tué.

Les trois enfants retrouvées encagées dans de petites cellules insonorisées, fabriquées derrière la cloison en bois du sous-sol de leur kidnappeur, sont sauves.

Samantha est traumatisée.

Mélie gisant inanimée dans une baignoire emplie de glace souffre d'une grave hypothermie ; elle est dans le coma entre la vie et la mort.

Romane qui n'a subi "que" trois jours de séquestration a l'air d'avoir moins "morflé" que ses camarades, mais son comportement est pour le moins "troublant"...



Ce sont donc trois victimes d'un(?) sadique pédophile que la police, emmenée par la capitaine Silke Vannes, son chef le commandant et ami Basile Prieur, tous deux appartenant à l'OCVRP et mandatés par le SRPJ de Lyon, le chef Delgrande, chef de la police municipale, et tous leurs équipiers de la PJ d'Annecy, a tiré des griffes de Francis Lerieux, un quinquagénaire passablement "déséquilibré".



Les indices concordent, les témoignages les corroborent... En dépit de l'intuition du capitaine Silke Vannes, qui croit obstinément que Francis Lerieux n'est qu'un comparse et que le vrai coupable court toujours, l'affaire est classée.



Les trois petites ont retrouvé leur famille.

Seule Mélie reste dans le coma, hospitalisée en soins intensifs.

Samantha et Romane sont confiées à des psychiatres spécialisés dans le type de traumatismes qu'elles ont subi... avant de retourner à l'école.

En dépit de ce soutien psychologique, des médicaments et de l'affection des leurs, elles sont la proie d'humeurs labiles et de terreurs.

Samantha qui a connu des sévices que Romane n'a pas vécus, est la plus exposée à ces crises de panique.

Les hommes portant la barbe l'épouvantent... or les joues de son ravisseur étaient glabres...

De plus, Samantha a, elle, été "témoin" du martyr de Mélie.

Cependant que dans les dessins de Romane se glisse de plus en plus souvent un "personnage" féminin aux cheveux roux.

Cela suscite la curiosité de sa psychiatre, qui en fait part à ses parents.

Et cette silhouette aux cheveux roux finit par atterrir sur le bureau de la Capitaine Silke Vannes... de plus en plus confortée dans sa certitude que l'enquête n'a pas révélé le vrai coupable...

De plus, une gamine rousse, aux yeux d'un bleu inoubliable, s'est immiscée inexplicablement dans cette affaire.

Elle s'appelle Anaïs. Mineure de seize ans, récemment émancipée par une mère alcoolique incapable de l'élever, elle a des fréquentations qui questionnent...



Les trois petites victimes ont des parents.Trois mamans très différentes que rien, sinon cette affaire , ne rapproche.

Cora, la maman de Samantha, est tombée enceinte à dix-sept ans. Cette mère célibataire a d'abord été tentée par l'avortement, privée de lait, souffrant d'une mastite, et sans argent, elle a failli abandonner son bébé. Mais elle a un farouche instinct maternel. Cet instinct l'a emporté sur l'adversité.

Pour survivre, elle cumule plusieurs boulots, ne compte ni ses heures, ni les jours, ni les nuits.

Cora est prête à tout pour que Samantha s'en sorte et surmonte l'horreur endurée.

Mélie, plongée dans le coma a une famille aimante.

Blandine est une maman poule, l'empathie et la compassion faites femme... ce qui est synonyme de plus de souffrances que le reste du commun des mortels.

Bruno, son mari qu'elle aime lui est infidèle et flirte de plus en plus avec l'abandon du domicile conjugal.

Jordan, le frère aîné de Mélie, adore sa mère et sa soeur.

Cette affaire va faire naître sa vocation : il sera plus tard officier à l'OCVRP...

Cora qui est un peu "la prolétaire" des trois, s'entend bien avec Blandine, ex-architecte d'intérieur, et donc représentante de la classe moyenne supérieure.

La maman de Romane, Garance, est chirurgien-dentiste. Mariée à Lionel, associé dans un cabinet d'architectes, elle passe pour être froide, hautaine, arrogante, méprisante, insensible.

Jusqu'à l'enlèvement de sa fille, elle vivait éloignée affectivement de Romane proche de son père.

Ce drame va faire remonter à la surface tout l'amour qu'elle croyait ne pas éprouver pour son enfant. Elle va devenir une mère inquiète, protectrice, vengeresse.

Garance, bourgeoise "indifférente", tout comme la capitaine Silke Vannes, est persuadée que le vrai coupable n'est pas celui qu'on leur a servi.

Les trois mères vont se rapprocher afin de découvrir qui est le monstre qui s'est attaqué à leurs enfants...



S'il y a une chose qui m'horripile lorsqu'un(e) auteur met en scène des flics, ce sont les clichés.

Hélas, dans ce roman, Marlène Charine nous rejoue la rengaine de la flic qui traîne un lourd fardeau, un lourd passé, qui a été suspendue, qui est suivie par un psy, qui doit suivre un lourd traitement, qui ne dort pas la nuit ou qui, quand elle dort, fait d'horribles cauchemars et est exposée à des crises de somnambulisme, grignote plus qu'elle ne mange, boit des hectolitres de café et a des pulsions suicidaires...

Je passe sur les quelques ficelles et invraisemblances de l'histoire... qu'elles n'affecten pas.



Ce que je n'ai pas vraiment aimé, ce sont ces trois mères qui décident de se faire justice elles-mêmes... quitte à séquestrer, torturer, changer leurs prénoms pour devenir trois "Louisette"...

J'ai évidemment bien compris que l'auteure par ce biais poussait le lecteur à s'interroger sur la loi du talion... il n'empêche !



Ce qui a fait de cette lecture que j'aurais souhaité plus "coulante" l'objet de moments de légère lassitude, c'est le style d'ingénieure chimiste de l'auteure, des phrases à la syntaxe plus algébrique que littéraire, un lexique trop maigre à mon goût, où les répétitions sont nombreuses, où l'esprit ( les bons mots ) n'accouche que de formules convenues.



En revanche, la structure narrative et l'intrigue m'ont plus qu'intéressé.

Le fait que ce roman ait pour auteur une auteure et pour protagonistes Silke, Cora, Blandine, Garance, Samantha, Mélie, Romane, Anaïs... soit huit "femmes" est chose à souligner. Il y a des hommes, je tiens à rassurer ceux qui croiraient avoir affaire à un roman d'amazones, mais il faut admettre qu'une telle présence féminine est rare. Donc, un grand bravo !



Ce livre a été publié par Calmann-Lévy, a reçu trois Prix... ce n'est évidemment pas le fruit du hasard.

J'ai fait un billet que j'ai voulu honnête. Ce polar noir n'est bien sûr pas une lecture que je déconseille.





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Tombent les anges

Marlène Charine nous offre un roman totalement addictif.



La plume est captivante, l'écriture ancrée dans le suspense, poudrée d'une pointe de surnaturel. Un cocktail étonnant pour un thriller bien noir. On y entre de plain-pied, incapable de reposer l'objet, embarquée par un suspense haletant.



Tout n'est pas noir ou blanc, l'enquête que vont mener Cile, la stagiaire en quête de rédemption et son patron Merlin va le leur prouver.



Impossible de vous en dire beaucoup sans risquer de divulgâcher aussi je vous propose de vous embarquer dans ce voyage terrible aux confins de la noirceur humaine, éclairé toutefois par la passion d'un peintre pour sa muse, par la tendresse d'un Breton solitaire perdu sur une terre bien inhospitalière.



Il y est question aussi d'esprit d'équipe, de liens familiaux, de regrets, de vocation, de tendresse. Un récit servi par des personnages étonnants, crédibles malgré la touche fantastique. Tout est à sa place. La voix d'Audrey avant/après guide les pas du lecteur sans lui dévoiler trop tôt ce qu'il doit découvrir.



Un thriller incroyable qui vous laisse orphelins de Cécile, qu'il sera difficile d'oublier tout à fait.



Un excellent moment de lecture, un vrai coup de coeur pour cette auteure que je suivrai désormais avec attention. Que d'émotions !

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Storia 2022



Paru le même jour que le dernier 13 à table, ce recueil de nouvelles n'inclue que des auteurs de la grande famille du noir et du polar. Il s'agit du troisième dont les droits seront reversés à l'association ELA ( Association Européenne contre les Leucodystrophies ) après Phobia paru chez J'ai lu en mars 2018 et Storia 2021 paru aux éditions Hugo poche il y a un an. Une façon de faire une bonne action, de sensibiliser les lecteurs à ces maladies infantiles ( elle se déclinent sous de multiples formes ) et de se faire plaisir puisque des recueils de cette qualité, même si vous boudez les nouvelles en règle générale, je n'en n'ai pas lus souvent.

Mais avant de passer au contenu je vais peut-être parler de cette maladie, même si des familles le font beaucoup mieux que moi au travers de leur vécu, sous forme écrite ou de vidéo accessible par un flashcode en fin d'ouvrage. Confirmant que les aides de l'association parrainée par Zinedine Zidane va certes en grande partie à la recherche mais également aux familles : le budget requis en matériel médical adapté est en effet extrêmement onéreux.



Le témoignage ému d'une mère s'interrogeait sur la faculté du gouvernement à dégager des fonds abyssaux lorsqu'il a fallu s'adapter au covid 19, rechercher un vaccin, aider les entreprises. Et à ne rien faire pour elle ou son fils de dix ans hospitalisé à domicile, ayant perdu toutes ses facultés motrices, devenu aveugle, mettant des couches. Il entend encore, mais c'est provisoire. Et pourquoi est-il dans cet état presque végétatif, aux portes de la mort, alors que tout allait bien à la naissance ? Parce qu'il a hérité de mauvais gènes.

Moins d'un enfant par jour naît en France avec cette pathologie qui ne sera détectée au plus tôt qu'au bout de quelques mois, souvent après plusieurs années. Cette maladie neurodégénérative, on peut désormais en ralentir les effets destructeurs via des effets cliniques, des structures adaptées. Quelques années de gagnées avec la chair de votre chair que vous n'aimez que davantage pour son courage. Mais au final ses premiers pas seront du passé quand ramper deviendra son unique moyen de déplacement, ses premiers mots ne seront plus que des borborygmes, et une paralysie totale finira par vous l'ôter avant l'arrivée de la grande faucheuse.

Votre vie sociale en souffrira, le regard d'inconnus sera souvent gêné, parfois déplacé. Pour se faire des amis il faut taire son quotidien et simuler une joie de vivre sans trop mentionner les visites aux hôpitaux et les batteries d'examens qui rythment votre quotidien. Parce qu'il ne faut surtout pas mettre mal à l'aise nos interlocuteurs.



Il est devenu coutumier de donner une thématique désormais aux recueils de nouvelles. Je ne sais pas qui a instauré cette mode. Des textes courts sont commandés pour figurer dans une anthologie particulière. Les noms des auteurs sont probablement plus vendeurs que la qualité des textes. Cela dit, ça n'est pas non plus inintéressant de voir comment peut se décliner un même sujet, certains écrivains en profitent pour sortir de leur zone de confort et surprendre leurs lecteurs. Mais la qualité est rarement régulière. On lit frénétiquement un petit bijou d'inventivité et après on se fait chier comme un rat mort. C'est peut-être pour ça que les nouvelles n'ont pas toujours l'accueil qu'elles mériteraient.

C'est à nouveau Damien Eleonori, auteur de la mort n'existe pas, qui réunit de nombreux auteurs pour faire parler de cette association ELA. le premiers des thèmes proposé était la phobie, les contes de fée dans une version détournée et plus moderne l'année dernière, et j'ai beaucoup aimé celui-ci : Les auteurs doivent se mettre en scène dans une anecdote, un fantasme, un cauchemar. Quasiment tous les narrateurs et narratrises seront donc les écrivains eux mêmes qui vont entraîner le lecteur dans d'insoupçonnés délires.

Parce qu'il est bien connu que les auteurs de romans noirs ne sont pas bien dans leur tête.

Et c'est ainsi que nous retrouvons quelques uns de nos auteurs préférés, et quelques inconnus également, dans des mises en abîmes où ils incarnent un jumeau virtuel, lui même écrivain, racontant ses déboires avec son éditeur, mettant un point final à son roman, en plein salon du livre avec ses lecteurs. Certains prennent plaisir à jouer les monstres, d'autres préfèrent parler de leurs proches ou encore de leurs souvenirs.

Certains par contre n'ont pas vraiment joué le jeu, incarnant juste n'importe quel personnage lambda, se contentant de lui donner leur prénom ou de parler de lui à la première personne du singulier. Ce qui ne veut pas dire pour autant que sa nouvelle était ennuyeuse.



L'une de mes préférées a été celle du Québecois Hervé Gagnon. Son alter ego, un auteur répondant au nom d'Edgard Wagner, est abasourdi en entendant aux informations que Blanche Neige et les sept nains allait être interdit sous toutes ses formes, le film portant préjudice aux personnes de petite taille. Alors Edgard se met à rédiger un long pamphlet libérateur en se posant des questions humoristiques sur ce qu'ont devrait interdire par mesure de tolérance, pour ne heurter personne. Retirer Obélix et le père noël qui pourraient offusquer les obèses ? Ne plus vendre les chaussures par paire par respect pour les unijambistes ? Si le bikini est aujourd'hui considéré comme sexiste alors la burka peut-elle être le symbole de la libération de la femme ?

"On réécrit Barbe bleue pour cause de violence conjugale ?"

Et son discours n'en finit pas de parler de toutes les minorités, de tous les courants sexuels si nombreux qu'il n'y comprend plus rien, et ce qui en ressort avec un humour acide c'est que la tolérance ne se demande pas pour tout et à n'importe quel prix, et qu'il ne faut pas rendre l'homme blanc hétérosexuel responsable de tous les maux.

Je l'ignore mais j'emets l'hypothèse qu'Hervé Gagnon a été probablement énervé après les accusations de racisme à l'encontre d'Annie Cordy, d'Hergé, ou d'Agatha Christie qui s'était appuyée sans aucune arrière-pensée sur une vieille comptine de 1869 quand elle rédigea les dix petits nègres. Ou encore des accusations de pédopornographie complètement infondées auprès d'un de ses confrères écrivain, Yvan Godbout, dont le livre Hansel et Gretel avait été interdit provisoirement.



Ils sont deux à rêver du prix Goncourt dans ce recueil.

D'abord il y a Victor Guilbert, persuadé qu'Urinoirs pour dames fera un très bon titre pour le prochain prix et qui, sous l'effet de psychotropes, écrira frénétiquement l'histoire de Solange, dame-pipi à l'aéroport de Roissy, pleinement épanouie par son métier, sa vocation. Il apprendra parallèlement que son richissime voisin n'est autre que Guillaume Musso, et se mettra en tête de lui voler son manuscrit. Quiproquos et sourires garantis !

Si vous l'ignoriez, Fred Mars, auteur de la lame mais aussi de nombreux manuels de sexologie, et Mö Malö, auteur bien français de polars nordiques, ne font qu'un. Mais ils se dissocieront dans "Le point G" et accueilleront à leur table Emma, romancière de livres érotiques, afin de réunir leurs talents respectifs pour régiger le futur Goncourt à six mains. Ce qui est bien sûr formellement interdit. Arriveront-ils à écrire le texte parfait sous une seule identité ?

Là encore, un texte qui détend, à lire avec beaucoup de second degré. Mais on y apprend aussi plein de petites choses sur le Goncourt.



Autre auteur aux multiples identités, avec lesquelles il va d'ailleurs jouer tout en s'amusant avec le lecteur, Ian Manook et Roy Braverman, son alter ego qui écrit désormais des thrillers à l'américaine. Lui va voir son appartement se remplir peu à peu des personnages issus de son imaginaire alors qu'il est en pleine crise de la page blanche. Et ses personnages ont des exigeances. Blanche par exemple en a assez de se faire défoncer le cul dans une scène mièvre que l'auteur n'a de cesse de réécrire. Son amant se rebelle également et exige un twist dans lequel il tomberait amoureux d'un homme d'église, même s'il n'y en n'a pas le moindre dans le livre en cours.

Paradoxalement, l'auteur se défend ainsi : "C'est moi qui décide de qui vit et qui meurt dans mes romans", autrement dit il est le seul maître à bord.

Mais il explique aussi en conférence de presse que "Ce sont mes personnages qui décident de mes romans." Encore une nouvelle totalement barrée d'un auteur qui s'en donne à coeur joie en donnant vie à ses personnages.

Marlène Charine choisira une formule approchante puisqu'un soir trois de ses personnages récurrents ( Tombent les anges et Inconditionnelles sont publiés chez Calmann Levy ) prendront corps sur la banquette arrière de son véhicule et auront eux aussi des exigences, notamment de faire partie de son quotidien comme des personnes à part entière. Mais comment les présenter à sa famille ?



Quelques uns ne s'éloigneront pas de leur terrain de jeu favori et resteront dans le polar, au sens large du mot.

C'est le cas de Damien Eleonori qui va mettre en scène un double interrogatoire, celui du couple Barent interrogé par un commandant suite à la disparition d'une jeune femme à proximité de leur domicile, peu après y avoir été invitée. Mais où est donc l'auteure dans tout ça ?

Même question dans la nouvelle "dernière limite" de Ludovic Lancien, où il est question d'un cauchemar onirique dans lequel Lucie croise le jeune Adam dans un état de putréfaction avancé, qui la maudit avant de s'enflammer sous ses yeux. Elle se verra également dans un cimetière s'arracher les ongles pour creuser dans la terre sous laquelle repose le corps de sa mère. Et ainsi se succèdent les épisodes anxiogènes de Lucie, enfermée dans son imaginaire infernal.

Et Angelina Delcroix, qui a été criminologue et psychothérapeute, reprend le temps de son histoire sa casquette de psy. Parmi ses patients, Maxine, seule au monde et qui manque cruellement de confiance en elle. Alors que la déontologie l'interdit, Angelina va nouer un lien très fort, presque amical, avec cette femme. Elle se sent également responsable parce qu''il semblerait qu'un autre de ses patients, peu avenant, peut-être psychopathe, les ai pris pour cibles Maxine et elle.



Les salons littéraires et les fans perturbés serviront de terrain de jeu à Barbara Abel, Amélie Antoine et Salvatore Minni.

Sous forme d'anecdotes, les trois auteur(e)s se souviennent de rencontres un peu particulière.

-"Comment une si charmante personne peut-elle imaginer des trucs pareils ?" Nous rigolons souvent, mon amie et consoeur Karine Giebel et moi, de cette phrase récurrente qui semble nous définir comme deux monstres déguisés en romancières cordiales et sympathiques - écrit Barbara Abel, souvent en compagnie de la Varoise et du farceur François-Xavier Dillard dans les salons. Un jour elle fera la rencontre plus originale d'une lectrice prénommée Bérénice et de fil en aiguille, les deux femmes se rendront compte que l'imagination littéraire de l'une coïncide avec la vie bien réelle de l'autre. Leurs prénoms, celui de leurs conjoints, leurs professions et bien d'autres détails encore. Et connaissant Barbara Abel, pas toujours tendre avec ses personnages, la lectrice veut s'assurer qu'il ne va rien lui arriver de grave. Comme si sa vie était dictée par la Belge. Alors ? Simple coïncidence ? Piège ? Et dans le cas contraire quelles concessions faire sans dénaturer son style ? Un petit bijou !

Amélie Antoine nous relate quant à elle son quotidien avec son conjoint et leurs enfants, ainsi que ses angoisses qui perturbent son comportement et la rendent agressive, invivable.

Elle a en effet reçu l'inquiétant message "Souviens-toi l'été dernier" dans sa boîte aux lettres. Ou plus précisément "Je sais ce que tu as fait. Il est temps de payer." Même chose sur messenger. Un véritable harcèlement. Et ça n'est pas le premier puisqu'un fan obsessionnel ( je précise ici quand même que ça n'était pas moi ) se rendait à chaque salon pour la rencontrer et passer du temps avec elle où que ce soit, imprimait chacune de ses photos disponibles sur internet ou ailleurs après l'avoir fait agrandir. D'abord flattée, elle a ensuite appréhendé chacune de ces rencontres. Est-ce qu'il serait de retour ? Quel secret cache Amélie ? En dépit d'une fin un peu convenue encore une réussite que cette nouvelle où la Lilloise nous confie un peu de son quotidien, tout en nous livrant une autre facette d'elle-même.

Monsieur Concerto. C'était le nom d'un des principaux personnages du roman Claustrations de Salvatore Minni. Qui vient de finir de rédiger son troisième "one-shoot". Ses romans ne sont pas destinés à avoir de suite ou d'enquêteurs récurrents. Lui aussi reçoit d'inquiétants courriers. "Tu sais ce que j'attends de toi."

Jennifer est une fan, et quand il la rencontre à un salon du livre elle est particulièrement insistante : Elle veut retrouver ce fameux Concerto dans un prochain livre. Et l'auteur a beau lui expliquer que ça ne sera pas le cas elle continue à insister lourdement. Victime de vandalisme, Salvatore Minni se demande forcément si tout ne serait pas lié.



Passé, présent et futur : Trois choix pour des auteurs qui incarnent leur propre personnage dans des versions légèrement différentes.

Ainsi Vincent Radureau, entré au service des sports de Canal + en 1992, se souvient d'un des premiers matchs qu'il a commenté. Lady Diana était encore en vie, le tunnel sous la Manche toujours en cours. Et ce jour-là à Manchester s'affrontaient les deux équipes de la ville ( City et Chelsea ). Y jouait alors un petit français du nom d'Eric Cantona. Et le journaliste également auteur de deux romans noirs raconte dans une version peut être un peu exagérée comment il a failli arriver en retard en négligeant le décalage horaire ... et en étant poursuivi par des hooligans dont il avait percuté la voiture en oubliant un instant de quel côté on roulait en Angleterre. Pas alléchant dit comme ça mais au final on a un véritable petit thriller.

Petite scène de famille au présent pour Nicolas Druart ( L'enclave, Nuit blanche, Jeu de dames ). Il incarne son propre rôle de papa d'une adorable fillette de trois ans à qui il va acheter un tipi à la brocante, elle qui adore jouer aux indiens. Et ce malgré les avertissements du vendeur qui ne voulait pas mettre l'objet réputé maléfique en vente. Pas la nouvelle majeure du recueil.

Guillaume Ramezi se projette quant à lui en 2049 où il sera en mission spatiale, et bientôt le premier homme à mettre le pied sur mars. Si du moins tout se passe comme prévu.



Les deux dernières nouvelles, signées Mathieu Parcaroli et Ophélie Cohen, ont trait à la violence conjugale. Et on peut vraiment les rapprocher à plus d'un titre.

L'un commence par un meurtre, le second par un enterrement dans le jardin.

Tous les deux racontent l'escalade dans l'horreur.

"Pour tout et surtout pour rien, il me frappait, m'injuriait, me rabaissait." ( Parcaroli )

"Où que 'aille, il allait. J'étouffais mais je ne pouvais pas le quitter." ( Cohen )

Dans les deux on retrouve le cheminement habituel du pervers narcissique qui prive sa victime de liens extérieurs. Les amis disparaissent.

Les auteurs ne sont pas vraiment présents. L'auteur de "Le cri des corbeaux" a été témoin au mariage qui s'annonçait pourtant heureux. Quant à Ophélie Cohen, elle raconte une histoire à la première personne du singulier mais cette nouvelle ayant remporté un prix et clôturant le recueil, j'imagine qu'il faut la voir comme un cadeau aux lecteurs.

Et dans les deux cas, il ne s'agit pourtant pas de la violence domestique au sens où on l'entend habituellement. En particulier le couple dans "Lui et moi" signé par l'auteure d'Héloïse. Encore deux écrits de qualité.



Et c'est d'ailleurs le cas, honnêtement, des trois quart de ce recueil, il n'y a que quatre ou cinq textes qui n'ont pas remporté ma totale adhésion mais ils ne m'ont pas non plus ennuyé pour autant. Et c'est vraiment très rare une telle homogénéité sur cinq cent pages et dix-sept nouvelles. Il n'y a pas beaucoup d'auteurs connus mais il ne suffit pas de commander des histoires aux dix écrivains les plus vendus pour assurer la valeur d'une anthologie. Bien au contraire.

Si vous êtes convaincu de ne pas aimer les histoires courtes, trop souvent déçu, accordez leur une dernière chance avec Storia 2022. Au pire des cas vous aurez fait une bonne action.

Son seul défaut au final c'est que si vous avez déjà comme moi un an de lecture devant vous, vous allez avoir envie de découvrir encore d'autres auteurs.

Avouez qu'il y a pire comme reproche.



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Tombent les anges

Ce titre de «Prix du Polar roman 2020» est clairement mérité à la lecture de ce livre qui vous tient en haleine du début jusqu’à la fin. Il n’a même pas passé la journée de mon côté. La faute à ce récit qui fait la part belle au suspens (entretenu) , à une écriture addictive et à un zeste de surnaturel.

Décidément la Suisse recèle plus que de belles montres . Elle nous offre des auteur(e)s de talent et démontre que la relève est assurée après quelques précurseurs qui font notre bonheur depuis des années maintenant.



On fait connaissance avec Cécile Rivère, une jeune policière pas vraiment bien dans sa peau . La faute à son travail dans une équipe dirigée par un chef un brin tyrannique et à des prémonitions très particulières qui lui permettent de rentrer en contact avec …des morts. Mais Cécile n’est pas folle et elle souffre de ce pouvoir dont elle ne peut parler. Sa dernière enquête va lui faire commettre des actes irrationnels afin de permettre à la victime défunte de se venger de son assassin. Des actes qui vont lui valoir un mois de suspension mais lui permettre d’intégrer l’équipe du capitaine Kermarec qui veut lui laisser une nouvelle chance en tant qu’officier stagiaire.

Bien lui en a pris car dans l’enquête qui l’accapare - le pseudo suicide d’une jeune femme- l’aide de Cécile va être plus que précieuse et va permettre à Merlin Kermarec de s’orienter vers une piste criminelle. Mais le duo n’est pas au bout de ses surprises et de rebondissements qui vont les amener à découvrir des facettes beaucoup plus sombres derrière cette infirmière angélique.



Marlène Charline commet ici un livre parfaitement réussi tant par la qualité du récit que celle de ses personnages. Dès les premières pages on est effectivement happé par cette enquête hors-norme portée par deux protagonistes, deux solitaires en mal de tendresse, de compréhension mutuelle et d’amour, Merlin et Cécile. A vous de découvrir s’ils sauteront le pas de l’amitié entre collègues…

Une pincée de romance dans une histoire beaucoup plus noire et glaçante parfaitement scénarisée par l’auteure. Une auteure qui maîtrise l’art du rythme et des événements afin que ses lecteurs restent scotchés jusqu’au bout. La touche habilement amenée de surnaturel permet au récit de gagner en mystère sans tomber dans le fantastique car on est bien dans un polar. Sans aucun doute.

L’auteure aime aussi que ses protagonistes «mouillent le maillot» et prennent tous les risques, Cécile en saura quelque chose ….C’est peut être aussi pour ça qu’on s’attache à elle alors qu’elle est malmenée et confrontée à ses visions et à ses fragilités. Une héroïne qui marque sans ambiguïté ce roman plein de belles surprises.

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Inconditionnelles

Je viens de terminer « Inconditionnelles » de Marlène CHARINE, édité chez Calmann Levy, reçu dans le cadre de la masse critique mauvais genre organisée par Babelio.

Autant vous le dire tout de suite, j'ai passé un très bon moment de lecture !

Ma sensibilité de maman a été mise à rude épreuve mais mon appétit de lectrice a été rassasié. Je note également la part belle faite aux femmes dans ce roman. En effet, l'intrigue est portée par quatre personnages principaux qui sont quatre femmes. Trois mères de famille (Garance, Blandine et Cora) et une femme flic (Silke).

Le livre se découpe en 4 parties et se déroule sur 2 temporalités : 1998 et 2016.

L'histoire commence par un coup de bélier. le capitaine Silke Valles et son équipe forcent l'entrée d'une maison délabrée sur les hauteurs d'Annecy. A la cave, trois fillettes sont retrouvées. Mélie est inconsciente, plongée dans une baignoire remplie de glace. Sam et Romane sont recroquevillées à côté, terrifiées mais indemnes. L'homme qui les retenait prisonnières est abattu par les policiers. L'affaire est-elle bouclée pour autant ?

Le point de vue des mères et celui de la police alternent par le biais de chapitres courts et vivants.

La plume de l'auteure est fluide et agréable à lire. Le scénario bien ficelé. Les personnages sont campés avec justesse. La fin est une vraie fin… comme j'aime.

Je n'avais pas lu le premier livre de Marlène CHARINE « Tombent les anges » ; je vais réparer cette erreur très prochainement.

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La Protégée

Pour « sauver sa peau et sa liberté », celle que la presse a surnommée « La muse du vampire » a conclu un accord avec la police : elle entre en clandestinité sous le statut de témoin protégé en échange de la dénonciation de son ex compagnon, un mafieux sociopathe de la pire espèce dont elle a partagé la vie et le lit pendant plusieurs années…

Devenue aujourd’hui Madeleine Lemans, « Maddy », elle est planquée dans un lieu isolé, un institut pour enfants inadaptés où elle sera chargée de « cours divers »… Son référent, le commandant Theven, est loin d’être convaincue par cette « Maddy » à qui il a construit un passé et une nouvelle identité…

Victime ou bourreau ? Harcelée ou harceleuse ? Manipulée ou manipulatrice ?

Un thriller haletant, une atmosphère malsaine : le scénario tisse un filet dans lequel le lecteur se retrouve empêtré sans pouvoir démêler le vrai du faux, comme Romain Theven…

Un esprit torturé… Nous sommes dans la tête de Maddy, et le moins que l’on puisse dire est qu’on n’y est pas le bienvenu … mais elle non plus n’est pas très à l’aise avec ce qui se passe dans sa tête !

Certains chapitres donnent la parole à Maddy ; le lecteur suit ses impressions en temps réel ; des phrases courtes, parfois sans verbe ; des phrases lapidaires qui donnent un caractère d’urgence au texte... Le lecteur reçoit ses pensées comme un jet de pierres, comme une volée de bois vert.

Une intrigue tortueuse et bien menée qui nous trimballe de doutes en certitudes et de nausées en effarements…

Par contre, la fin a été un peu trop tarabiscotée pour moi et m’a empêchée de monter à la note maxi… Dommage ☹

Au final, un excellent thriller que je conseille, avec la « patte » de Marlène Charine et son style inimitable, à l’emporte-pièce, qui vous prend dans ses mailles pour ne vous lâcher qu’au mot FIN !!

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Tombent les anges

Une jolie couverture et un résumé attrayant. Un thriller qui promet pleins de surprises, je fonce.



L'intrigue de base est relativement simple. Cécile, gardienne de la paix effectue son tour de garde quotidien avec son collègue quand un appel radio leur signal des cris provenant d'un appartement. A leur arrivé il n'y a visiblement personne. Mais le lendemain, la propriétaire de l'appartement est retrouvé morte à plusieurs centaines de kilomètres de là. Cécile fait donc la connaissance d'un flic et ensemble ils mèneront une enquête.



Alors oui je dis bien "ils mèneront une enquête" et non pas "ils mèneront l'enquête" car une fois les premiers chapitres passés, on n'entend plus parlé de la première victime. Pourtant j'aurais aimé en savoir un peu plus...

Mais passons. J'ai beaucoup aimé les premiers chapitres, pleins de mystères, beaucoup d'interrogation. Il y a matière à faire un bon thriller. Des flash-back intrigants. Mais plus je passais les pages moins j'avais d'engouement pour cette histoire. Et le sentiment s'est poursuivi jusqu'à la fin de ma lecture.



Au final ça reste tout de même un bon livre. La lecture est très fluide, ça se lit vraiment bien, facilement et rapidement. L'idée du paranormal est vraiment original. Somme toute une lecture agréable.

Malheureusement, amatrice de thriller et de frissons, je commence à comprendre les filons de ce style littéraire. Ce que je veux dire par là c'est qu'au final c'est toujours un peu la même histoire. Les personnages changent, l'intrigue aussi mais finalement ça se déroule toujours de la même façon et "Tombent les anges" ne déroge pas à la règle.

Hâte de lire le prochain thriller qui saura me faire frissonner et me surprendre. Si vous avez des propositions je suis toute ouïe.
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Tombent les anges

3 points importants pour moi quand je mets un 5 étoiles.



L'histoire me happe en moins de 10-20 pages

Je m'attache aux personnages.

Je pense très souvent au livre durant la journée et j'ai qu'une envie en rentrant du travail c'est de vite me replonger dedans pour connaître la suite.



Ce livre a répondu aux trois points.

Je ne connaissais pas l'auteure, merci au vlog de Steff pikitibouqine.

Maintenant j'ai envie de découvrir les autres livres de Marlène Charine.



On était pas loin du coup de coeur ❤



Oui il y a du fantastique, donc ce qui n'aiment pas, passez votre chemin.

Ceux qui comme moi aiment, plongez-vous dedans !
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Léonie

Marlène Charline n’a pas fini de me surprendre. Elle nous offre ici le portrait de deux femmes dont le cours de la vie a soudain basculé. En arrière-plan une enquête policière où nos deux personnages féminins jouent un rôle de premier plan à divers degrés.

Léonie s’est fait kidnapper à la sortie d’une boîte de nuit et est restée séquestrée près de six ans auprès de Raymond. Elle n’a dû sa liberté que grâce à la crise cardiaque qui a emporté son geôlier. Mais rester enfermée, le plus souvent entravée, pendant tout ce temps dans un milieu clos peut aussi générer une peur de l’extérieur, de ce monde qui a vécu sans elle pendant près de six ans et qui l’a peut-être définitivement oublié.

Diane est vétérinaire dans un parc animalier et depuis l’accident de parapente de son jeune frère Loïc qui l’a rendu paraplégique, bloqué dans un lit d’hôpital, sa vie est rythmée par les allers-retours auprès de son frère cadet à espérer une amélioration. Diane se sent responsable de l’avenir de Loïc qu’elle rêve de voir se mouvoir comme avant et de reprendre son métier de policier comme ses enquêtes.

Jonas, l’ancien chef de Loïc mène des investigations sur la découverte de corps retrouvés en forêt. Deux individus qui vont le ramener quelques années plus tôt, à l’époque de la disparition d’une certaine Léonie Marchal…



Beaucoup aimé les personnages et leurs interactions dans cette histoire plein de surprises et de rebondissements. L’auteure suisse sait nous tenir en haleine dans son troisième roman qui confirme son talent. Elle parvient parfaitement à brouiller les pistes au bon moment sans nous laisser beaucoup de répit. Aucune faute de rythme et un scénario qui ne laisse rien au hasard, j’ai été une nouvelle fois conquis par la plume de Marlène Charline.

Vivement le prochain !







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Léonie

Presque 6 ans, c’est le temps depuis lequel Léonie vit recluse dans une maison, avec tout le confort certes mais avec une chaine attachée à la cheville dont son ravisseur détient la clé…

Presque 6 ans, c’est le temps depuis lequel Loïc, excellent flic estimé par ses collègues, vit reclus dans son corps après un terrible accident de parapente, dont il est ressorti en vie, certes, mais incapable de bouger ni de parler…

Le rapport entre ces 2 destins tragiques ?

L’accident de Loïc s’est produit le jour où sa brigade a été chargée de la disparition inquiétante de Léonie, jeune femme de 19 ans volatilisée après une soirée en boîte de nuit…

Presque 6 ans, c’est le temps depuis lequel Diane, vétérinaire et sœur de Loïc, a mis sa vie entre parenthèses et donne tout pour aider son frère dans sa récupération d’une « vie »…

Des phrases courtes, parfois sans verbe, des pensées à l’emporte-pièce, nous sommes dans la tête de Léonie au fil de ces 2190 jours…

Des phrases courtes, édulcorées, d’une précision chirurgicale, quelques dialogues sans joie, nous sommes avec Diane, la sœur de Loïc dont la vie a basculé et tourne désormais autour de son frère et de sa réadaptation depuis 2190 jours…

Malgré une fin que j’ai trouvée un peu trop tordue et tirée par les cheveux, ce drame haletant frôle le coup de cœur !!

J’avais adoré « Inconditionnelles »… cette fois encore, Marlène Charine m’a prise à la gorge et tordu les tripes avec ce thriller !

BRAVO à cette Louve talentueuse dont je suivrai les nouvelles parutions avec enthousiasme et MERCI de nous procurer de telles émotions de lecture 😊

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Inconditionnelles

Silke, commandante de police, est rejointe dans son bureau un soir très tard par un autre policier, avec lequel elle s’assoit pour raconter l’histoire qui a marqué sa carrière et sa vie, quinze ans auparavant. Cette histoire, c’est celle du kidnapping de trois fillettes, amies du même âge, dont les mamans ne se connaissent pas vraiment et ne s’aiment pas trop non plus, et de Silke, en charge de les retrouver. D’ailleurs le livre commence par leur délivrance - et donc le suspense n’est pas là.

C’est un polar particulièrement intense. Complètement en dehors des sentiers battus car justement, on ne se pose pas la question de savoir si on va les retrouver. Toute l’histoire se caractérise par le déroulé de ce qu’il se passe après leur libération, la reprise de la vie ou pas des gamines et de leurs mères, dévastées et qui vont batailler ferme avec leurs préjugés, avec leurs souffrances et surtout avec leur part d’ombre.

Un polar haletant et questionnant, qu’on ne peut pas reposer, une découverte totale et un coup de coeur absolu.

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