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Critiques de Martine Van Woerkens (6)
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Les faiseurs d'anges

Une interruption de grossesse, avec ce qui précède et ce qui suit, du temps où les avortements étaient dits criminels : la douleur, la honte, les séquelles. Dans la veine d’Annie Ernault, les tristes souvenirs d’un passé qui refait surface aux États-Unis. Une écriture alerte, et un peu de Mahabharata.

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Les faiseurs d'anges

Le premier roman de Martine van Woerkens s’ouvre sur une impression de vitesse. Les actions, les réactions, les remarques du professeur, la douleur, l’historique médical… tout cela se mêle sans comprendre où se situe Jeanne. C’est une avalanche de contraintes qui s’abat sur elle. Elle est entourée d’un cadre rigide où sa féminité, sa maternité, sa sexualité sont observées par des hommes et une société. Arrive ensuite une pause. On saisit alors que Jeanne raconte son histoire à Mêle-Brin, une femme plus âgée qui ne partage pas son point de vue sur le combat féministe et sur certains figures marquantes (Gisèle Halimi et le procès de Bobigny). Les premiers chapitres créent une sensation troublante. On voit naître une douleur profonde chez cette femme et un engagement politique. La vie de Jeanne est un combat.



Le roman se divise en deux parties : d’abord, Jeanne, son parcours, son engagement, sa vie, ensuite, Jeanne et Reda. Au début, on entend une voix qui nous explique l’origine de son soulèvement, de son indignation face a sa société et son époque. Cela va des propos paternalistes lors des examens médicaux aux injonctions faites aux femmes sur les sujets les plus intimes. La seconde partie est la rencontre de deux êtres et de leur combat respectif. Au sein de ce couple, vient également le sujet du dialogue et de la parole libérée. Jeanne veut savoir plus de choses sur la guerre. Reda a l’impression d’avoir déjà tout dit. Est-ce que tout a été dit ? Ou est-ce que ça n’a pas été entendu ? Dans quelle mesure, les voix des individus portent-elles vraiment dans cette France.



Le livre est un long parcours d’un être pour libérer sa parole et livrer sa douleur. Le chemin suivi est poétique et imaginaire. L’autrice tire un fil de l’expression et du titre « les faiseurs d’anges ». Elle montre la violence physique et psychologique de l’avortement (subi avant la loi Veil) et la fait cohabiter avec ces presque nés devenus esprits. C’est une manière, parfois déstabilisante sans que cela n’empêche l’émotion, de rappeler qu’une société est un ensemble de voix tues et que le silence – personnel ou collectif, contraint ou choisi – prend de la place.
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Les faiseurs d'anges

Le personnage principal n'est peut-être pas une victime, mais en tous cas une nouille qui se plie au désir des hommes, sans rien connaitre de son corps ni émettre la moindre protestation devant tout c e qu'elle subit. Ceci étant, quand elle ouvre enfin la bouche pour donner son avis, j'ai regretté qu'elle l'ait fait tant c'est inapproprié et gratuit... A travers elle, c'est l'histoire des femmes dans la 2e moitié du 20e siècle que nous suivons, où la mollesse du personnage égale celle du style de l'autrice, les personnages semblent de carton-pâte, rien qui puisse éclairer d'une réflexion nouvelle cette histoire des femmes, encore moins celle de la guerre d'Algérie, tout juste évoquée. Le plus plaisant et dynamique à lire est encore le résumé, totalement mensonger dans la mesure où rien n'est mené tambour battant et l’humour totalement absent.
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Les faiseurs d'anges

Lire ce roman à quelques jours de l’entrée de l’IVG dans la Constitution française a été un moment riche en émotion. (Je suis très en retard dans le partage de mes lectures !)



Lire l’histoire de Jeanne, elle qui a dû avoir recours à un faiseur d’anges ou plus précisément un homme qui s’est fait passer pour tel…

Jeanne qui 4 ans après cet avortement se décide à consulter car les douleurs sont insupportables…

Jeanne qui apprend alors qu’elle est stérile…



Un roman où les fantômes ont la part belle… les fantômes des avortements… les fantômes de la Guerre d’Algérie… les fantômes qui nous constituent parfois bien plus qu’on ne le voudrait…



Un roman qui aborde de nombreux thèmes : l’IVG et les stigmates aussi indélébiles qu’invisibles, le corps des femmes à disposition des hommes, des médecins, la PMA, le féminisme et le patriarcat…

Un roman entre réalité et conte mystique où Jeanne s’entretient avec la Mêle-Brin, cet esprit picard qui lui rend visite parfois…



Une lecture dont les sujets m’ont beaucoup plu… mais qui m’a parfois perdue… et pourtant, cela reste une très belle lecture que je recommande !
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Les faiseurs d'anges

Comme elle l'annonce lors de son entretien avec la Mèle-Brin, Jeanne Blade a eu trois chances dans la vie.

Et pourtant, tant d'épreuves à surmonter.

C'est un premier roman engagé que nous transmet ici Martine Van Woerkens. Un résumé aussi glaçant qu'émouvant sur des décennies de lutte, des combats des femmes pour la liberté sexuelle, pour le contrôle de leurs corps.



Alors que l'avortement est encore illégal, Jeanne n'a pas d'autre choix que de faire confiance à son compagnon de l'époque. Une intervention clandestine qui lui fait frôler la mort et qui la rend stérile. Jeanne va nous raconter son parcours, son engagement féministe, les rencontres qui vont changer sa vie, son rêve de d'un monde meilleur en compagnie de Reda, son combat pour qu'un petit être puisse un jour l'appeler : maman - et malgré la malchance, malgré les embûches, notre autrice nous présente le portrait d'une femme qui ne sera jamais perçue comme une victime.



Un récit court, instructif, intelligent, bien écrit qui nous fait prendre conscience du chemin parcouru dans une époque où l'on est bien forcé d'imaginer que l'on pourrait tout perdre.



Un récit qui questionne aussi sur les avancées scientifiques, sur leurs bienfaits, sur la construction des familles dans un monde qui avance toujours plus vite. Toutes les options sont abordées : avortement, GPA, mère porteuse, bébé éprouvette, jusqu'à l'intégration et la religion d'un enfant qui n'a encore pas voix au chapitre.

Devenir mère oui mais à quel prix ?

Même si le couple est solide et le désir d'enfant est là, face à la stérilité, chaque personne a son propre avis sur la meilleure façon d'accueillir un enfant



Les chapitres sont intenses, nous suivons la vie et l'histoire de Jeanne que l'on souhaiterait un peu plus attachante tout de même. La carapace de l'héroïne est si dure que même le lecteur peut s'épuiser à la briser.

Néanmoins, la lecture est fluide, émouvante, et l'on referme ce livre avec un brin d'espoir, comme une naissance, une nouvelle vie pleine de promesse.



Un très bon premier roman que je vous invite à découvrir !
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Les faiseurs d'anges

Portrait poétique et captivant des moments fondateurs d'une très jeune fille fin des années 50, et de la femme qu'elle devient. L'autrice peint très justement et finement un avortement illégal, les émotions de la jeune fille, son évolution, sa réflexion sur le désir d'enfant, sur l'amour, la relation à l'autre. Dévoré en 2 jours.
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