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3/5 (sur 1 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1958
Biographie :

Professeur des universités, Martine Xiberras a été de 1992 à 2000 Maitre de Conférences Hdr en sociologie, Université Paul-Valéry – Montpellier III. Elle est docteur en Anthropologie Sociale et Culturelle.

Elle a été Chargée d'enseignement à la Faculté libre de Paris et dans différentes écoles de travail, enseigne la sociologie à l'Université de Toulouse-le-Mirail (en 1989). - Chargée de mission au Commissariat général du plan (en 1992)

Source : Catalogue de la BNF et http://www.univ-montp3.fr
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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
5. « […] Michel Maffesoli observe trois formes concrétisées de la violence. La violence monopolisée par une structure surplombante mais plurielle (l’État, la technostructure) qu'il intitule "la violence totalitaire". Car cette violence reste celle des pouvoirs institués qui se sont aujourd'hui généralisés dans une forme de contrôle social panoptique comme l'a notamment montré M. Foucault.
Face à la 'violence totalitaire' et panoptique se développe a contrario une petite violence généralisée, micro-événements qui occupent les interstices minuscules d'une ambiance d’asepsie sociale. Cette autre forme de violence se concrétise dans deux tendances principales : la 'violence anomique', et il faut entendre selon notre proposition 'anomie positive' et la 'violence banale' […]
La violence anomique est une violence fondatrice. Elle s'insurge mais elle propose concomitamment un nouveau système de valeurs, une nouvelle conception du monde, une vision voire un projet de société. D'abord marginalisée puis minoritaire, la violence anomique peut parfois réussir à proposer sa façon de concevoir la société : c'est la cas de la dissidence politique ou culturelle ou religieuse, l'hérésie telle que l'observe aussi Jean Duvignaud.
Cependant, il existe une seconde forme de violence plus banale. Banalisée parce qu'elle reste fragmentée, plus que minoritaire et pourtant généralisée comme peut l'être une atmosphère d'agressivité mesquine et quotidienne. » (pp. 126-127)
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2. « Soit la société tend à encourager la recherche des 'différences' avec l'étranger et ce dernier reste 'exclu' du groupe. Dans le cas des métropoles occidentales, cette attitude est généralisée : chacun devient étranger à autrui. Soit la société tend à encourager la recherche des 'similitudes' avec l'étranger, et ce dernier est alors 'accueilli' au sein de différents collectifs. Lorsque ce sont les 'similitudes singulières' qui prévalent, l'étranger est accueilli au sein d'un groupe local restreint déjà constitué (clan, communauté) qui lui ressemble. Cette perspective crée ainsi un lien social de type communautaire et fondé sur la solidarité mécanique décrite par Durkheim.
Lorsque ce sont des 'similitudes typiques' qui prévalent, l'étranger est accueilli au sein d'un groupe spécifique, transversal (religion, profession, …). Cette perspective permet de créer un lien social de type sociétaire et fonde plutôt une solidarité de type organique, selon la définition durkheimienne.
Enfin, lorsque ce sont des 'similitudes générales' qui prévalent, l'étranger est accueilli au sein de l'ensemble humain le plus vaste possible. Cette perspective adoptée par les représentations collectives permet alors de construire ce que Simmel et Durkheim appellent le niveau de la morale universelle. » (p. 63)
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1. « Fondamentalement, ces populations ressentent toutes une 'différence' : parfois revendiquée (terrorisme, intégrisme) jusqu'à simplement subie (handicap psychologique, physique), voire même injustement imposée (enfermement, ghetto). Il semble effectivement que ces différences qui éclatent à tout propos, et dans de multiples formes, constituent la clef de voûte des attitudes de rejet et d'exclusion. […]
[…] C'est au nom de ces valeurs ou de ces représentations du monde que ces populations finissent par être exclues, soit qu'elles s'excluent d'elles-mêmes d'un monde où elles n'ont pas leur place, soit qu'elles sont exclues par les autres du fait de l'irrecevabilité de leurs idées […] ou du mode de vie. […] Or l'exclusion pour des idées ou des valeurs demeure moins visible parce qu'elle n'opère pas toujours, et pas immédiatement, d'exclusion physique.
Car les exclus ne sont pas simplement rejetés physiquement (racisme), géographiquement (ghetto) ou matériellement (pauvreté). Ils ne sont pas simplement exclus des richesses matérielles, c'est-à-dire du marché et de leur échange. Les exclus le sont aussi des richesses spirituelles : leurs valeurs manquent de reconnaissance et sont absentes ou exclues de l'univers symbolique. » (pp. 17-18)
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6. « Les nouveaux conflits sociaux pénètrent toutes les brèches, jusqu'à l'intimité de la vie privée. Tout en déclinant les rôles de médiateurs que jouaient jusque là les partis, l'intelligentsia, etc., les nouveaux mouvements sociaux sont portés par des groupes de plus en plus globaux : face à un appareil de pouvoir de plus en plus intégré, ni le citoyen ni le travailleur ne peuvent s'opposer. Seules quelques grandes collectivités peuvent encore mener une résistance globale face à une domination globale.
Marginalité et déviance se recouvrent donc : face à une immense majorité silencieuse, on ne distingue plus que quelques minorités actives que l'on confond pêle-mêle avec la marginalité et la déviance.
C'est parce que le problème du pouvoir actuel réside dans les difficultés de l'intégration. Il ne se rend pas compte, notamment quand il tente par exemple de médicaliser les problèmes sociaux, qu'il contribue à leur marginalisation ou leur mise en "ghetto médical". » (p. 166)
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3. « Alors que la criminologie s'efforçait jusque là de trouver les raisons des comportements déviants dans les caractéristiques propres aux individus déviants ou à leur milieu, les interactionnistes étudient l'ensemble de relations sociales qui concourent à la déviance : ils observent alors au moins deux systèmes d'action qui s'affrontent, en général dans les représentations collectives, et en particulier dans les relations de face à face.
Le regard de la société, qui définit la catégorie de la déviance. Le regard des stigmatisés, qui intègre l'étiquette apposée par la société mais qui développe néanmoins son propre point de vue.
Pour les interactionnistes, la déviance n'est donc jamais inhérente aux actes ou aux individus, mais construite peu à peu, au cours d'activités nombreuses et enchevêtrées, par des agents multiples, aux approches différentes voire antagonistes. » (pp. 95-96)
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4. « Si l'interactionnisme symbolique travaille sur la déviance sans jamais aborder le concept d'anomie, c'est que pour ce courant de pensée, l'exclusion, ce n'est pas le vide, ni dans les représentations, ni dans le lien social qui attache les exclus ensemble. S'il y a vide, ou plus exactement symbole d'ordre négatif, c'est seulement une image ou une étiquette négative que la société accroche au stigmate.
C'est sans doute cette mise au point d'ordre théorique qui permet à cette école d'exposer sereinement ses nouvelles hypothèses : il existe plusieurs mondes alternatifs à la norme officielle. La morphologie de ces groupes, la nature du lien social qui les relie, leur mode de représentations collectives, prennent des formes plus ou moins stables qu'il reste à décrire et à expliquer. » (p. 118)
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