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Citations de Mary Lutyens (46)


Je ne pense pas que le mal, quel qu'il soit, puisse être vaincu par la brutalité, la torture ou l'asservissement ; il ne peut l'être que par quelque chose qui ne soit pas le produit du mal. La guerre est le résultat de notre soi-disant paix, qui n'est faite que de brutalité, d'exploitation, d'étroitesse d'esprit, etc., se répétant chaque jour. A moins que nous ne changions notre vie quotidienne, nous ne pourrons prétendre à la paix ; les guerres ne sont que l'expression spectaculaire de notre comportement de tous les jours. Je ne pense pas avoir fui l'horreur ; je pense simplement que la violence n'offre pas de solution, de solution ultime, quel que soit celui qui l'exerce. J'ai trouvé la solution à tout cela, non pas dans le monde, mais en retrait de lui. Par le détachement, le vrai détachement, celui qui vient lorsqu'on est ou tente d'être (mot manquant), d'aimer et de comprendre. Cela est très ardu et pas facile à cultiver.
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La méditation est un des arts majeurs dans la vie, peut-être « l'art suprême », et on ne peut l'apprendre de personne: c'est sa beauté. Il n'y a pas de technique, donc pas d'autorité. Lorsque vous apprenez à vous connaître, observez-vous, observez la façon dont vous marchez, dont vous mangez, ce que vous dites, les commérages, la haine, la jalousie— être conscient de tout cela en vous, sans option, fait partie de la méditation. Ainsi la méditation peut avoir lieu alors que vous êtes assis dans un autobus, ou pendant que vous marchez dans un bois plein de lumière et d'ombres, ou lorsque vous écoutez le chant des oiseaux, ou lorsque vous regardez le visage de votre femme ou de votre enfant.
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Quand l’homme percevra le mouvement de sa propre conscience il verra la division entre le penseur et la pensée, l’observateur et l’observé, l’expérimentateur et l’expérience. Il découvrira que cette division est une illusion. Alors seulement apparaît la pure observation qui est vision directe, sans aucune ombre provenant du passé. Cette vision pénétrante, hors du temps, produit dans l’esprit un changement profond et radical.
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A trente-cinq ans, il avait été l'un des hommes les plus beaux que l'on puisse imaginer, non seulement par les traits de son visage, mais par sa façon de se tenir, sa souplesse, l'impression qu'il donnait, dans toute sa personne, du plus lumineux bien-être intérieur. Pour ce qui est de sa vieillesse, je ne peux mieux faire que de citer la description d'un homme qui fut, pendant quelques années, très proche de lui :
Quand on le rencontre, que voit-on ? Je dirai, dans la plus extrême mesure, de la noblesse, de l'énergie intérieure, de la grâce, de l'élégance. Une politesse exquise, un raffinement du sens esthétique, une immense sensibilité, une compréhension pénétrante de tout problème qui lui est soumis. Nulle part en lui ne se trouve la moindre trace de quoi que ce soit de vulgaire, de moyen, de banal. On pourra comprendre ou non son enseignement, critiquer, peut-être, certains de ses actes, certaines de ses paroles, mais personne ne peut nier— ce serait inconcevable l'extraordinaire noblesse et la grâce qui se dégagent de toute sa personne. On serait tenté de dire qu'il y a là un style, une classe, qui le situent bien au dessus, bien au-delà de la moyenne des hommes. Je suis sûr que cette façon de m'exprimer ne manquerait pas de l'embarrasser, mais que puis-je dire d'autre ? Dans son vêtement, dans son maintien, sa manière d'être avec les autres, ses mouvements, ses paroles, Krishnamurti est un prince, au sens le plus élevé qu'on puisse donner à ce mot. Quand il entre dans une pièce, tout le monde sait, aussitôt, qu'il y a là quelqu'un d'extraordinaire.»
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Le cerveau s'use dans cette obscurité qu'il a lui-même créée et c'est de là que naissent les conflits. Le cerveau peut-il se renouveler ? Peut-on empêcher la détérioration des cellules cérébrales, la sénilité ? K suggère que grâce à la vision intérieure directe, les neurones sont susceptibles de changer, de subir une transformation physique. Ils agissent alors de façon ordonnée et le cerveau ne tarde pas à se guérir du mal que des années de mauvais fonctionnement y avaient introduit.
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Mais les dirigeants de la Société Théosophique et la plupart des adeptes de Krishnamurti n'allaient pas tarder à être profondément choqués. En août 1929, au cours d'une réunion d'Ommen, en présence de Mme Besant et de trois mille membres de l'organisation nouvelle, Krishnamurti annonça qu'il dissolvait l'Ordre de l'Étoile. A aucun moment il ne nia directement qu'il pût être l'Instructeur du Monde. « Il m'est indifférent, dit-il, que vous me croyiez l'Instructeur ou que vous ne le croyiez pas. Cela n'a que très peu d'importance... Je ne veux pas que vous me suiviez... Vous avez été habitués à ce qu'on vous dise... ce qu'est votre statut spirituel. Que c'est enfantin! qui d'autre que vous-mêmes peut savoir si vous êtes beaux ou laids à l'intérieur... »
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Dans sa conversation avec le Swami, K définit son attitude vis-àvis des gourous. A la question du Swami, «Selon vous, quel est le rôle du gourou, un précepteur ou un éveilleur ?» K répondit : « Monsieur, si vous utilisez dans son sens classique qui est «celui qui disperse les ténèbres, l'ignorance », est-il possible qu'un autre personne, quelle qu'elle soit, illuminée ou stupide, puisse aider à disspier l'obscurité qui en soi ? » Le swami demanda alors : « Mais Krishna-ji accepteriez-vous que le fait de montrer soit nécessaire ? » K répondit : « Oui bien sûr, je montre. Je fais cela. Nous le faison tous. Je demande à un homme sur la route s'il peu m'indiquer le chemin pour aller à Saanen et il le fait; mais je ne perds pas pour cela mon temps en dévotion, ni à lui dire : «Mon dieu, vous êtes l'être le plus grand». Cela est puéril.
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Vous devez vous libérer, non à cause de moi mais en dépit de moi... Toute cette vie, et particulièrement ces derniers mois, j'ai lutté pour me libérer, me libérer de mes amis, de mes livres, de mes relations. Vous devez combattre pour la même liberté. Il doit y avoir un bouleversement constant à l'intérieur de vous-même ? Placez toujours un miroir devant vous et si vous y voyez des choses contraires à l'idéal que vous vous êtes fixé, modifiez- les... Ne faites pas de moi une autorité. Si je vous deviens nécessaire, que ferez-vous lorsque je ne serai plus là ?... Certains parmi vous croient que je peux vous donner un breuvage qui vous libérera, que je peux vous donner une formule qui vous libérera ; ce n'est pas ainsi. Je puis être la porte mais c'est à vous de franchir cette porte pour trouver la libération qui se trouve au-delà... La vérité survient comme un voleur, quand on s'y attend le moins. Je voudrais inventer un nouveau langage, mais comme je ne le peux pas, je voudrais détruire votre propre phraséologie et vos conceptions. Personne ne peut vous donner votre liberté, vous devez la trouver en vous ; mais comme je l'ai trouvée, je voudrais vous montrer la voie... Celui qui est parvenu à la libération est devenu Instructeur, comme moi. En chacun se trouve le pouvoir de pénétrer dans la flamme et de devenir cette flamme. Comme je suis là, si vous me gardez en votre coeur, je vous donnerai la force d'y parvenir... La libération n'est pas réservée à la minorité, aux élus, aux êtres choisis. Tout le monde peut l'obtenir à condition de ne plus créer de Karma. C'est vous-même qui mettez en mouvement la roue de la naissance et de la mort dont les rayons sont angoisse et souffrance. Vous seul pouvez immobiliser cette roue. Alors vous serez libres. La plupart des gens se cramponnent à l'individualité, au sentiment du moi. C'est cela qui crée le Karma. La libération est vie et cessation de la vie. C'est comme un grand feu, quand vous y entrez vous devenez flamme ; puis vous en jaillissez comme des étincelles, appartenant à cette flamme.
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Nous allons méditer ensemble... comme lorsqu’on laisse la fenêtre ouverte et que l’air entre à sa guise. La méditation c’est tout ce que l’air apporte, c’est tout ce qu’est le vent... Il faut qu’elle soit ouverte par amour, par affection, en toute liberté, et pas dans l’attente de quelque chose. Voilà ce qu’est cet état de beauté, cet état de l’esprit qui voit mais ne demande rien.
Avoir pleinement conscience des choses est un état d’esprit extraordinaire - avoir conscience de son environnement, des arbres, de l’oiseau qui chante, du soleil levant, là derrière vous ; être attentif aux visages, aux sourires, à la boue qui couvre la route ; percevoir la beauté de ce pays, d’un arbre se détachant sur la rougeur du ciel, du friselis de l’eau -, avoir de toute chose une conscience sans choix. C’est ce que je vous invite à faire en chemin. Écoutez ces oiseaux, ne cherchez pas à les nommer, à en identifier l’espèce, écoutez simplement leurs bruits.
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K se rendit de Montesano à Paris le 21 septembre. Il avait promis au sculpteur Antoine Bourdelle— qu'il avait connu grâce à Mme de Manziarly— de poser pour lui. Les séances commencèrent le lendemain. Bourdelle aurait voulu qu'il restât tout un mois pour lui permettre de faire une statue en pied, mais c'était impossible. K posa huit jours durant : deux heures le matin et deux heures l'après-midi. « Bourdelle est un sculpteur de première classe », dit-il à Mme Besant le 23 septembre, « c'est vraiment un maître dans sa profession. Il ressemble à Rodin, mais en mieux, je pense ». Bourdelle, qui avait alors soixante-dix ans, fut immédiatement conquis par K. « En entendant parler Krishnamurti, on est étonné : tant de sagesse chez un être si jeune... Krishnamurti est un grand sage et si j'avais quinze ans, je le suivrais ». Ce sont-là ses propres paroles. Son buste de K, aujourd'hui au Musée Bourdelle à Paris, lui paraissait être l'une de ses plus belles oeuvres.
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L'étrange processus dont il a été question au chapitre précédent avait commencé le dimanche 20 août. K le décrivit à Mme Besant dans une lettre du 16 septembre, mais, en écrivant à Lady Emily le lendemain il donna plus de détails :
Voici plus de dix jours que je ne vous ai écrit... Je crois avoir une excuse sérieuse. Depuis cette mémorable expérience je ne me sens pas bien ». Chaque soir, vers 18h30, je sombre dans une semi-inconscience, je ne mange rien et je vais me coucher. Cela dure de 18 h 30 à 19 h 30, ou même 20 h 30. Je me tourne et me retourne dans mon lit ; je gémis et murmure des choses étranges. En fait, je me comporte presque comme un possédé. Je me lève en croyant qu'on m'appelle et m'écroule sur le sol ; je délire énormément, je vois des visages étranges et de la lumière. Je ressens constamment une grande douleur dans la tête et à la nuque, et je ne peux pas supporter qu'on me touche. En même temps, je suis très sensible, ne pouvant supporter le moindre bruit, aussi faible soit-il. Je me sens tellement fatigué et épuisé pendant le temps où cette chose se passe. Elle prend parfois une forme très aiguë et il faut employer la force pour me retenir. A d'autres moments, elle se poursuit doucement. Quand la crise est passée, je me rappelle certains passages de la situation créée ; je prends alors mon repas et vais me coucher. Je n'en connais ni la raison ni la cause. Cela dure depuis près d'un mois, presque chaque jour, sauf quand je vais à Los Angeles. Il est possible que je sois clairvoyant quand cela sera terminé ou que je devienne progressivement fou!!! Depuis cinq ou six jours, je vois ma défunte mère. Quand je ferme les yeux, surtout le soir, lorsque Rosalind qui veille sur moi à ces moments-là se trouve près de moi, je la vois très nettement, de fait, je l'appelle à haute voix et confonds Rosalind avec elle, depuis longtemps disparue. Peut-être qu'elle se sert de R. ou que R. est la réincarnation de ma mère. Je ne sais laquelle des deux hypothèses est la bonne ; cela n'a d'ailleurs aucune importance. Quand je suis dans cet état, je me rappelle des scènes d'enfance oubliées depuis longtemps: comme lorsque j'étais malade et reposais alors sur les genoux de ma mère!!! les mendiants à qui nous donnions à manger, comment elle me réveillait, le départ pour l'école, etc.. Je ne trouve aucune explication à tout cela mais je vais demander à C.W.L. de me la donner, s'il veut bien. Voilà comment je passe mes soirées. Nitya, étendu sur le transat de la véranda, Rosalind dans ma chambre, pour m'empêcher de tomber.
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Ceci fut probablement la première fois ou K fit mention de ce qu'était pour lui la «véritable» méditation- «faire des découvertes inattendues et surprenantes à l'intérieur de soi» sans ancun but ni aucune direction. Au cours de ce genre de période, son esprit était des plus pénétrant, incisif et alerte. L'idée communément comprise de la méditation, apaiser l'esprit en le maintenant fixe sur un mot ou un objet ou pratiquer une autre quelconque forme de technique était pour K inutile et engourdissant.
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La négation totale est l’essence de l’affirmation. Quand il y a négation de tout ce qui n’est pas amour - le désir, le plaisir - alors l’amour est, avec sa compassion et son intelligence.
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La pensée est temps. La pensée est née de l’expérience, du savoir, inséparables du temps. Le temps est l’ennemi psychologique de l’homme. Notre action est basée sur le savoir et donc sur le temps, ainsi l’homme se trouve toujours esclave du passé.
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L'esseulement, le désespoir et la misère que vous éprouvez loin de la personne que vous aimez existaient avant que vous tombiez amoureux. Ce que vous appelez amour est seulement une excitation, le camouflage momentané de votre vide. Vous vous évadiez de l'isolement à travers une personne, vous vous serviez de cette personne pour le dissimuler. Votre problème n'est pas cette relation amoureuse, mais c'est plutôt le problème de votre propre vide... N'ayant pas d'amour à l'intérieur de vous-même vous cherchez continuellement quelqu'amour qui vous remplira de l'extérieur.
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Ni Leadbeater, ni Mme Besant ne pouvaient expliquer l'étrange état de K. Le premier, en particulier, était perplexe, comme en témoigne sa lettre du 12 mai 1923 à Mme Besant :
Il est évident que pour les questions supérieures, les méthodes de progression varient avec chaque individu. Je ne comprends pas pourquoi Krishna doit subir d'aussi terribles souffrances physiques. Je suis sûr que le corps des brahmanes est d'une pureté exceptionnelle et qu'il devrait exiger moins de préparation que le véhicule européen moyen. Personnellement, je ne me souviens aucunement d'avoir éprouvé quelque chose de cette sorte quand j'ai franchi la même étape, bien que le développement de la Kundalini m'ait causé un désagrément extrême. Comme vous le suggérez, ce peut être en partie dû à la préparation de son corps pour l'Occupant Suprême, bien que nous ne soyons pas au courant d'une précipitation de Sa venue. Mais il se pourrait bien qu'une fois cette préparation terminée, il faille au corps des années pour se remettre complètement avant d'avoir à subir la tension de Son habitation effective. Le cas est si unique, en fait, que la seule chose à faire est d'attendre.
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Lady Emily demanda à Rajagopal de taper le manuscrit. En envoyant une copie à Ruspoli elle lui dit : J'espère que vous serez heureux de lire ceci autant que je l'ai été. Connaissant K et son honnêteté absolue, on n'en est que plus frappé... Pour vous et moi qui savons combien il a été malheureux, n'est-ce pas merveilleux de penser qu'il se sent heureux et en paix, s'étant trouvé lui-même ? Tout le cours de ma vie est certainement changé et j'espère que le vôtre le sera également. Nitya sentait lui aussi que sa vie avait changé. Comme il le disait à Leadbeater le 1er septembre : « J'ai bien
peur de n'avoir pas été aussi utile à Krishna que j'aurais dû l'être ; j'ai été plutôt un obstacle, mais dorénavant je vais l'aider de toutes mes forces... Si vous pouvez m'indiquer comment faire pour lui être utile, rappelez-vous que je vous en serais reconnaissant. » Il écrivit à Mme Besant . « Le monde entier a tellement changé pour moi depuis cet événement, que je me sens comme une bulle soudain devenue solide ; la vie est devenue simple, Dieu merci. C'est comme si je n'avais jamais vraiment vécu jusqu'ici, mais désormais je ne pourrais plus vivre autrement qu'en servant le Seigneur. »
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Je ne lis aucun livre religieux, philosophique ou psychologique; il est possible d'aller à une très grande profondeur en soi et de tout découvrir.
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Lorsque l’esprit est ainsi attentif, le processus d’association de la pensée prend fin naturellement et l’esprit devient tranquille. Alors de cette tranquillité surgit un tout autre mouvement... Cette méditation-là part de l’éternel et rejoint l’éternel, car le fondement sur lequel on s’appuie n’est plus le temps, mais la réalité.
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C’est cela, la conscience dénuée de tout choix, de toute condamnation, comparaison ou interprétation, et qui n’est qu’observation. Voilà qui rend l’esprit hautement sensitif. Dans cet état de vigilance, il y a attention - mais point de contrôle ni de concentration. Rien que l’attention. Autrement dit, vous êtes dans un même temps en train d’écouter les oiseaux, de voir le soleil se lever, d’entendre passer les voitures, d’être attentifs à vos pensées et à vos sentiments, et au mouvement dont est animée cette attention. Votre attention est globale, sans limites, et couvre non seulement le conscient, mais aussi l’inconscient.
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