Citations de Mary Lynn Bracht (109)
"Je suis une haenyeo. Comme ma mère, comme sa mère avant elle, et comme ma sœur le sera un jour, ainsi que ses filles - je n'ai jamais été rien d'autre qu'une fille de la mer. Ni vous ni aucun homme ne pourrez me l'enlever."
Ma mère et moi sommes des haenyeo. Les hommes, nous ne leur devons rien. Seule la mer peut nous réclamer des dettes.
Hana se concentre sur la promesse que tout finira par s'arrêter, car tout finit toujours par s'arrêter – puis elle s'endort. Capable de contrôler son esprit, elle choisit ce qu'elle y laisse entrer.
Hana sait comment manier un couteau. Chaque jour, le sien l'accompagne dans ses plongées pour décrocher les abalones des parois du récif, pour récolter les algues et même pour ouvrir les huîtres que les bateaux de pêche japonais laissent parfois derrière eux. Hana pourrait sans peine lui triturer le cœur comme si une perle était cachée à l'intérieur. Cette simple pensée lui donne des frissons dans le dos, fait danser sur ses vertèbres les doigts de la vengeance. Est-ce donc cela que l'on appelle le courage ?
Toute la cabine reste en suspens ; pendant un moment, on n'entend même plus une respiration. Comme si tout le monde attendait que le soleil se décroche du ciel pour fondre sur Hana et la réduire en cendres. Hana a osé tenir tête à un soldat japonais. Tout le monde sait qu'il ne faut jamais faire ça.
Ma mère et moi sommes des haenyeo. Les hommes, nous ne leur devons rien. Seule la mer peut nous réclamer des dettes.
Hana grimpe sur le poney tacheté, qui s'ébroue et remue la tête pour dégager sa frange de ses yeux. Tout doucement, Hana ramène sa crinière sur le côté. Elle peigne du bout des doigts le crin rêche, et le souvenir d'une autre époque survient, celui des algues qui lui chatouillent les mains sous la mer, lorsque les eaux sombres l'entouraient. Puis le poney secoue la tête et se met en marche. L'image a disparu, remplacée par le vaste ciel bleu suspendu au-dessus d'elle et l'herbe jaunie qui se balance comme une vague infinie.
Le chien a posé la tête sur ses genoux. Il sent la rosée du matin. Ses poils mouillés effleurent le dos des mains d'Hana. Dès son retour sur le camp, le chien ne l'avait plus quittée, comme s'il l'avait adoptée, elle, l'enfant perdue, puis retrouvée brisée par ces épreuves douloureuses. Le chien adore poser la tête sur ses mains croisées, quand la jointure de ses doigts s'enfonce dans les plis de la peau qui pend sous son museau. Ses yeux se lèvent alors vers elle, comme pour vérifier que tout va bien, et Hana baisse la tête pour plonger son regard dans ses grands yeux sombres qui clignent lentement en même temps qu'elle.
C'est en nous souvenant du passé que nous l'empêcherons de se répéter. Les livres d'histoire, les chansons, les romans, les pièces de théâtre, les films et les monuments commémoratifs sont essentiels pour nous aider à ne jamais oublier, afin de construire l'avenir sur la paix.
Toutes les guerres sont des crimes contre les filles et les femmes de ce monde!
La pitié est un bon sentiment, lui dit-elle d’une voix pleine d’autorité. Chacune de nous mérite qu’on ait pitié d’elle, mais personne dans ce maudit pays n’a suffisamment de compassion pour nous faire cette faveur. Voilà pourquoi nous sommes ici à vivre dans l’humiliation, torturées chaque jour. Que nous reste-t-il, sinon le peu de bienveillance que nous pouvons nous montrer entre nous?
- Gentils? Vous ne savez même pas ce que ce mot veut dire. Vous nous traitez comme des chiennes. Vous, les soldats, vous, les hommes, êtes les pires créatures que porte cette terre. Vous semez la haine, la douleur et la souffrance partout où vous passez. Je vous méprise, tous autant que vous êtes.
La honte : ce mot pèse sur l'esprit d'Emi. L'entendre prononcé tout haut lui est douloureux. La honte qu'elle ressent est enraciné en elle et n'a rien à voir avec le fait que sa sœur ait été victime de prostitution forcée. Cette honte est si profonde qu'elle fait désormais partie d'elle et ne pourra jamais s'effacer.
C'est en nous souvenant du passé que nous l'empêcherons de se répéter. Les livres d'histoire, les chansons, les romans, les pièces de théâtre, les films et les monuments commémoratifs sont essentiels pour nous aider à ne jamais oublier, afin de construire l'avenir sur la paix.
Mary Lynn Bracht
La pitié est un bon sentiment. Chacune de nous mérite qu'on ait pitié d'elle, mais personne dance maudit pays n'a suffisamment de compassion pour nous faire cette faveur. Voilà pourquoi nous sommes ici à vivre dans l'humiliation, torturées chaque jour. Que nous reste-t-il, sinon le peu de bienveillance que nous pouvons nous montrer entre nous ?
Contrairement à la génération actuelle, qui semble trouver légitime de passer sa vie en quête du bonheur, sa génération à elle n'a jamais envisagé le bonheur comme un droit dont chacun devrait jouir.
A l'école de son village, tous les enfants étaient mis en garde contre les dangers de l'opium : seuls les gens inférieurs en consommaient, disaient ses professeurs, et c'était d'ailleurs la raison pour laquelle les Chinois en étaient tous dépendants
Je suis une haenyeo […] comme ma mère, comme sa mère avant elle, et comme ma sœur le sera un jour, ainsi que ses filles - je n’ai jamais été rien d’autre qu’une fille de la mer. Ni vous ni aucun homme ne pourrez me l’enlever.
Toutes les guerres sont des crimes contre les filles et les femmes de ce monde
Tu pars ? Tu pars ?
M'abandonnes tu ?
Comment vivre sans toi
M'abandonnes tu ?
Je voudrais m'accrocher à toi
Mais si je le fais, tu ne reviendras pas
Je dois te laisser partir, mon amour !
Alors, pars et reviens-moi vite !