Brassens Jeanne et Joha de
Maryline Martin et
Jeanne Corporon Delpont aux éditions du Rocher
https://www.lagriffenoire.com/1091449-romans-
brassens--jeanne-et-joha.html
La Goulue: Reine du Moulin Rouge de
Maryline Martin aux éditions du Rocher
https://www.lagriffenoire.com/1050380-romans-
la-goulue---reine-du-moulin-rouge.html
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Jeanne aime la fantaisie, les gens qui ne marchent pas dans les clous, le swing, Charles Trenet et les mots doux… L’existence n’a pas toujours été tendre avec elle. Sa vie ressemble à celle d’un bon nombre de paysannes bretonnes montées à Paris au début du siècle. Pour trois francs six sous, elle effectue, le dos courbé sur la machine des travaux de couture.
Avec le corps inerte de Jeanne que l'on met en bière, c'est une partie de Jo que l'on enterre. Il était un chien fou quand Jeanne le connut, l'aimait et l'hébergeait dans "la cour des miracles " de l'impasse Florimont . Elle lui fit co fiancé toutes ses années de vaches maigres. Le succès est venu, il demeura chez elle. Mais chez elle, il était chez lui avec Marcel, auprès de son arbre. Et puis Marcel, Jeanne et l' arbre sont morts.
Le public est surtout fasciné par la Goulue, qui pendant le "cavalier seul " laisse libre cours à son exubérance, ce qui lui vaut une popularité précoce, placée sous le signe de la provocation teintée de vulgarité.
Face au téléphone raccroché, le regard perdu dans le vague, je repense à Louise, son rire de jeune fille fusant de ce corps devenu lourd de trop d’amour, de trop de chair, de trop de tout. Ils ne sont pourtant pas si lointains les moments où je recueillais ses souvenirs du temps où elle était jeune et belle et menait le french cancan. À eux seuls, ses mots étaient des échos prêts à être imprimés sans réécriture superflue2.
« Dis-leur, hein tu leur diras que j’ai été une bonne fille mon Jeannot ? ! » Cette voix d’outre-tombe est une supplique.
J’ai retrouvé dans l’un des tiroirs de mon bureau le carnet en moleskine rouge et me suis assis devant ma machine à écrire.
Ce 29 janvier 1929, j’ai envie de vous raconter l’histoire de Louise Weber, plus connue sous le nom de La Goulue…
[...] les Années folles sont là pour étourdir les miraculés des tranchées. On s'éloigne de la guerre sans pour autant pouvoir l'oublier. Ce que l'on adulait hier devient rapidement dépassé le lendemain. Le public a besoin de consommer et dépenser l'argent sérieusement dévalué.
Georges cultive le paradoxe et ne s' en cache pas .S'il fait des chansons, c'est pour se plonger dans un monde qu'il crée selon ses envies et se détourner du quotidien...Il préfère, à la réalité de l'ordinaire, ces voyages intérieurs.
On ne devrait jamais demander à quelqu'un s'il est heureux, parce que c'est indiscret.
Le Moulin Rouge n'est pas seulement une salle où l'on danse, c'est un parc d'attractions avec ses chevaux de bois, un stand de tir, une brasserie. Pour parvenir jusqu'à lui, les visiteurs doivent traverser un grand jardin où l'on vient admirer un éléphant de stuc, pittoresque héritage de l'Exposition universelle, récupérée sur le trottoir de l'avenue Rapp.
La jeune femme va livrer le linge fin et propre à la clientèle du quartier de l'Europe. Ses sens sont en éveil, ses yeux scrutent les intérieurs des appartements cossus où les bourgeois font appel à des artisans décorateurs.
¹Les journalistes arrivent de plus en plus nombreux à l'impasse, éconduits par une Jeanne qui siffle, telle la soupape d' une cocotte-minute.