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Jeanne Corporon Delpont (Autre)
EAN : 9782268105772
184 pages
Les Editions du Rocher (08/09/2021)
4.09/5   17 notes
Résumé :
Août 1981. Georges Brassens souffre d'un mal dont il cache le nom, même à ses proches. Puisque la Camarde affûte sa faux, il compte profiter du temps qui lui reste pour composer de nouvelles chansons, auprès de Joha Heiman, surnommée Püpchen, prendre du bon temps avec ses amis et remonter sur scène à Bobino...

Comme chaque été, Georges a regagné sa résidence secondaire Ker Flandry, son havre de paix situé non loin de Paimpol. Pendant ces quelques jour... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Jeanne et joha , les muses de Brassens .
Jeanne , son aînée de 30 ans , femme au grand coeur , éternelle amoureuse de son ' jo ' . Georges Brassens lui vouera une tendresse infinie , un lien indéfectible les reliera jusqu'à la mort de Jeanne . Malgré le côté de plus en plus fantasque de Jeanne , les années qui passent , l'amour qui deviendra filial pour lui mais jamais pour elle , Brassens lui gardera toujours la première place dans son coeur .
Et puis Joha , la seconde muse , celle qui sera tour à tour , la femme aimée , la confidente , la femme qui veille sur son grand homme sans jamais se plaindre .
Maryline Martin nous livre un portait intime de Brassens , intime mais d'une grande élégance , on entre sur la pointe des pieds dans la vie amoureuse de l'auteur qui consacrera plusieurs chansons à sa Jeanne .
Un très beau livre que je vous recommande .
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Août 1981, ce sont les dernières « vacances » de Georges Brassens, dans sa maison Ker Flandry à Lézardrieux, en Bretagne. Il vit ses derniers jours, ayant refusé la chimiothérapie pour son cancer. le voyage en compagnie de Joha a été pénible.

Peu à peu, avec la mort qui rôde de plus en plus près, les souvenirs remontent : Sète, Paris, la guerre, le STO, la clandestinité, la faim, le refuge chez Jeanne qui devient sa maîtresse malgré la différence d'âge, la période de vaches maigres, les premiers textes, le piano sur lequel il s'acharne pour composer dans le silence absolu…

On va accompagner l'ami Georges, dans ces moments difficiles, entrant dans son intimité autant que dans son parcours, mais ce n'est jamais une biographie, l'auteure ayant choisi de nous montrer avant tout le chanteur poète, tel qu'il est avec ses proches, ses amis, sa fidélité de chaque instant à ceux qui l'ont aidé au temps des vaches maigres, comme dans le succès.

Cela donne un beau portrait de l'homme, mais aussi de ces deux femmes qui se trouvent ainsi mises en lumière à leur tour.

J'ai aimé la poésie de l'écriture de Maryline Martin, poésie qui aurait beaucoup plu à un de mes poètes préférés de l'époque dont voici un exemple :

« Cependant, sa Püpchen, pour laquelle il éprouve une tendresse inouïe, il ne veut pas la brusquer. Tendresse et déférence, désir et pudeur sont les quatre points cardinaux de son coeur. En silence, ils se dévisagent. Histoire sans paroles de deux êtres qui s'aiment sans compter malgré le temps qui passe et ne se rattrape plus. »

Je voulais rendre hommage à l'ami Georges, qui aurait cent ans et dont on célèbre les quarante ans de la disparition (on aime bien célébrer par chez nous, les gens sont plus grands morts que vivants, comme le Duc de Guise !) alors je voulais apporter ma petite pierre, mais je n'avais pas envie de me lancer dans une biographie-pavé alors ce livre était pour moi.

J'aime bien Georges Brassens, sa sensibilité derrière son apparence d'ours moustachu, certains de ses textes sont sublimes. Il faisait partie de mon Panthéon, au début des années 80, en bonne compagnie : Jacques Brel, Léo Ferré, ou Jean Ferrat… et le jour de sa mort, avec mes proches, nous étions sonnés, et pourtant, on le savait très malade, mais on sa mort a laissé un vide, une génération de chanteurs en train de s'éteindre, tandis que de jeunes talents commençaient à poindre.

Voici ce que disait de lui Jacques Prévert :

« Il ne demandait rien à personne, tout le monde l'a écouté. Il avait quelque chose à dire, à rire, à chanter et même quelquefois à pleurer. La plupart lui en ont su gré. »

Un grand merci à NetGalley et à Elidia éditions du Rocher, qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteure que je ne connaissais pas du tout et dont le style m'a bien plu, ainsi qu'à Matatoune dont la chronique m'a emballée. https://vagabondageautourdesoi.com/2021/09/08/maryline-martin/

BrassensJeanneandJoha #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Ce petit livre nous raconte les femmes qui ont compté pour Brassens ! Jeanne qu'il a connu jeune adulte et qui avait 30 ans de plus que lui et Joha qu'il rencontra après la guerre et fut sa compagne jusqu'au bout.

Elles furent l'une et l'autre ses muses ! Et si Maryline Martin nous fait entrer dans l'intimité du grand Georges à la fin de sa vie, elle éclaire aussi des moments du passé avec ces deux femmes.

Il n'est pas vraiment question de biographie mais simplement d'un voyage auprès de Jo sous l'oeil amoureux des deux femmes, de ses amis et de sa famille !

Un récit très tendre, très intime mais pudique, à l'instar de Georges Brassens, et qui dévoile des facettes méconnues de l'artiste. Si vous aimez Georges Brassens vous aimerez ce livre.

#BrassensJeanneetJoha #rentreelitteraire2021 #netgalleyfrance

Challenge RIQUIQUI 2021
Lecture THEMATIQUE septembre 2021 : Première rencontre !
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Aujourd'hui, avec mon ami Caillou, on se dit qu'on va traîner à la librairie. Lui parce qu'il a une heure à tuer, et moi parce que j'ai promis à Gunes, le Kurde de ma connaissance, d'enrichir sa culture littéraire française.

le libraire, qui maintenant me connaît, m'accueille littéralement à bras ouverts :
- Galette, j'ai pensé à vous ce matin ! On a eu un nouvel arrivage !

Caillou soupire.
- Bon, bah je monte à l'étage plonger dans la sous-culture des mangas, je vous laisse à vos discussions d'intello.

Le libraire, que Monsieur Chabance mon prof communiste définissait ainsi : « le père La Binocle, ça fait trente ans que je le connais, et trente ans qu'il a quatre-vingt-dix ans », le libraire, donc, me tend un livre.
- Vous aimez Brassens, je crois ?
- C'est ce qui se murmure.
- Vous aimez les histoires d'amour ?
- Quand elles finissent mal. Elles sont le plus fidèle à la réalité.
- Je pense que ça devrait vous plaire.

C'est une jolie couverture, sobre, orange comme les châles de ma cousine zadiste, avec un joli dessin d'un gus que tu devines comme étant Brassens, avec sa jolie pipe dont la jolie fumée forme un joli coeur.

Ça en serait presque mignon, dis donc.

- M'enfin, 17 € pour ça, j'ai pas tellement les moyens, moi.
- Je vous fais une ristourne, parce qu'il est entre de bonnes mains.

Je prends donc la bête, et en rentrant, je le range machinalement entre un Daphné du Maurier et un René Fallet.

Et je l'oublie, pendant une bonne dizaine de jours.

Jusqu'à ce que je me souvienne de son existence, mardi soir, alors que je recherche une bonne lecture pour occuper mon insomnie.

Soit c'est Blake et Mortimer, soit c'est Brassens.

J'ai choisi Brassens.

Et en fait, comment est-ce ?

Bonne question. Je suis mitigée.

En général, les rares bouquins que j'ai pu lire sur Brassens m'ont laissée sur ma faim.

Auteur pas très bon et enfonceur de portes ouvertes, en général. Mais là, c'est différent.

En fait, l'auteuresse (je dirai pas autrice, hé hé) a pour ambition de retracer les dernières semaines du poète, entrecoupées de son histoire d'amour avec la fameuse Jeanne, et la fameuse Püpchen.

C'est assez émouvant, dans un sens, parce que lire la mort d'un gugusse que t'aime bien, ça te met toujours la larme à l'oeil.

Ce qui fut le cas pour moi.

Oui, oui, j'ai versé ma larmichette. Mais ce doit être mon allergie à la poussière, hein.

J'ai appris deux-trois trucs que j'aurais pas forcément eu envie de savoir. Comme le fait que Brassens avait eu une liaison avec Patachou.

Ouais, j'ignorais ça. Je suis pure, je sais.

Mais j'ai quand même du mal avec la biographie qui se veut vaguement roman.

C'est con, je sais, mais l'image de « Georges » (ce n'est pas une familiarité de ma part, hein, je ne me permettrais pas, avec lui...), l'image de Georges, donc, caressant la cuisse de Püpchen en tirant sur sa pipe, je ne sais pas, ça me met un brin mal à l'aise.

On va encore crier que je suis collet monté.

Ah, mes amis, si vous saviez...

En tous cas, ce livre ni mauvais, ni excellent. D'où mon syndrome de la page blanche. Mauvais, non, il se lit vite et bien. Mais je doute qu'il reste dans mes mémoires bien longtemps.

Contrairement à l'intéressé. Ça va de soi.
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2021 est une année de commémoration pour Georges Brassens et Maryline Martin fait revivre le chanteur à partir des femmes qui l'ont soutenu, fait confiance, entouré pour qu'il devienne le poète et le chanteur que nous aimons toujours.
Jeanne-Marie le Bonniec est le premier amour de Georges Brassens. Elle fait découvrir, à son homme du sud, le village où elle est née, Lanvollon . Et, c'est là, au coeur de cette Bretagne sauvage, à Lézardieux précisément que Maryline Martin décide de raconter le mois d'août 1981.
La maladie prend de plus en plus de place. Et, cet été sera le dernier ! Pourtant, il est à l'image de tous les autres. Ses fidèles y veillent ! Alors, le temps passe tranquillement à peaufiner jusqu'à la perfection ses textes et leur musique. La virée avec les copains au bistrot du coin permet de retrouver une certaine insouciance et d'oublier l'impensable. C'est aussi le moment pour chacun de décliner pour eux-mêmes les souvenirs d'une rencontre hors norme consacrée presque entièrement à la poésie. Les événements qu'ils l'ont construit se racontent autour des femmes qu'il a aimé passionnément et qui l'ont choisis.
Son père, maçon, et sa mère, lingère, dans une ville qui s'écrivait encore Sette, Maryline Martin en parle peu. Son récit commence vraiment lors de sa venue à Paris pour échapper aux mauvaises fréquentations qui lui ont fait connaître la police avec ce vol de bijoux.
Qu'à cela ne tienne ! Antoinette, sa tante, l'accueille à Paris et lui trouve un emploi disponible. Mais, rétif à l'autorité comme à la contrainte, Brassens ne supporte pas longtemps l'emprise du travail. Des usines Renault à d'autres emplois, aucune place ne le satisfait plus que d'aller dévorer les livres de la bibliothèque du 14è arrondissement.
A la première permission du STO, il en profite pour « déserter ». Alors, c'est Antoinette qui demande à la Jeanne de le cachait dans l'impasse, alors que celui-ci est déjà dans son lit !
Pendant sept ans, la Jeanne et son Marcel vont le cacher dans leur taudis. Jeanne et ses animaux est celle que Brassens chante avec La cane de Jeanne et Marcel est à jamais L'auvergnat. Avec ce ménage à trois, Jeanne lui donne tendresse, confiance et liberté et ne doute jamais de son talent.
Henriette Ragon, dite Patachou, est la femme du succès. Elle a su se faire petite, attentive, souriante, elle aussi confiante ! Elle sait écarter les opportuns mais surtout les nymphomanes. Elle ne partage jamais sa vie et pourtant, à elle est dédié La non demande en mariage. En s'envolant pour les États-Unis, la belle volage oublie le poète moustachu.
Joha Heinan dite Püpchen entre dans sa vie. Elle est son ancrage, son manager, son amour, à la fois sachant toujours préserver la liberté du chanteur qui n'a qu'une priorité, écrire et encore écrire.
Maryline Martin fait revivre par son ton et son style l'homme que l'on pressent dans ses concerts. Bougon, timide, Brassens avait une parole rare mais péremptoire qui ne souffre aucune contradiction. Il défend sa liberté comme une valeur rare, s'excuse presque d'avoir autant de succès et n'est heureux que lorsqu'il prend sa guitare et qu'il peaufine un texte.
Récit romancé court mais terriblement bien documenté, Maryline Martin maitrise à la fois son sujet mais aussi son style. En cette année de célébration, c'est une bien jolie façon de revenir au poète, à l'homme fidèle, à celui qui n'a jamais oublié celles qui l'ont aimé.
Chronique et extrait avec photos ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2021/09/08/maryline-martin/

Lien : https://vagabondageautourdes..
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Avec le corps inerte de Jeanne que l'on met en bière, c'est une partie de Jo que l'on enterre. Il était un chien fou quand Jeanne le connut, l'aimait et l'hébergeait dans "la cour des miracles " de l'impasse Florimont . Elle lui fit co fiancé toutes ses années de vaches maigres. Le succès est venu, il demeura chez elle. Mais chez elle, il était chez lui avec Marcel, auprès de son arbre. Et puis Marcel, Jeanne et l' arbre sont morts.
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Jeanne aime la fantaisie, les gens qui ne marchent pas dans les clous, le swing, Charles Trenet et les mots doux… L’existence n’a pas toujours été tendre avec elle. Sa vie ressemble à celle d’un bon nombre de paysannes bretonnes montées à Paris au début du siècle. Pour trois francs six sous, elle effectue, le dos courbé sur la machine des travaux de couture.
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Georges cultive le paradoxe et ne s' en cache pas .S'il fait des chansons, c'est pour se plonger dans un monde qu'il crée selon ses envies et se détourner du quotidien...Il préfère, à la réalité de l'ordinaire, ces voyages intérieurs.
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Jeanne 'amante laisse place à une mère de substitution, la mère éternelle, celle qui dans ses roses et dans ses choux n' a pas trouvé d'enfants. Jeanne décrite par les familiers comme un personnage de roman. Digne, fière indépendante et généreuse à la fois.
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Jeanne qui, les bras ouverts, l avait accueilli, lui, le jeune réfractaire du STO...Jeanne qui inspectait son linge de corps pour le prendre en flagrant délit de libertinage...Jeanne qui cachait son unique pantalon pour l empêcher de sortir...Jeanne qui ne supportait pas de l entendre chanter des airs de son Midi natal de peur qu il ne retourne chez Elvira...

Jeanne qui devenait furie quand les femmes lui manifestaient une attention trop marquée...Jeanne qu il conduisait à Paimpol avec sa ménagerie...Jeanne qui venait de se remarier avec un ivrogne...Celle qui l avait logé, blanchi et nourri avait été toutes ces femmes à la fois. Elle venait de disparaître pour toujours et cet adverbe de temps lui faisait l effet d un coup de poignard en plein cœur.
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Videos de Maryline Martin (18) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Maryline Martin
Brassens Jeanne et Joha de Maryline Martin et Jeanne Corporon Delpont aux éditions du Rocher https://www.lagriffenoire.com/1091449-romans-brassens--jeanne-et-joha.html
La Goulue: Reine du Moulin Rouge de Maryline Martin aux éditions du Rocher https://www.lagriffenoire.com/1050380-romans-la-goulue---reine-du-moulin-rouge.html
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