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Critiques de Mathieu Siam (31)
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En descendant le fleuve

En Descendant le Fleuve le douanier Rousseau - Mathieu Siam - Éditions Léon Art & Stories - Lu en mai 2022.



Je voudrais signaler une petite erreur, dans les informations du livre, il est indiqué qu'il y a 320 pages !!! On est loin du compte ici, et en plus elles ne sont pas numérotées.



Joli, coloré, amusant et intéressant livre jeunesse, En Descendant le Fleuve de Mathieu Siam, nous conte un voyage dans les oeuvres du Douanier Rousseau, l'histoire d'un petit garçon qui à cause d'une maladie pulmonaire ne peut pas se déplacer et s'ennuie devant la fenêtre de sa chambre. Son père est fabricant de chaises. "Dès que je marche, mes poumons sifflent, crachent et brûlent comme une locomotive pourtant immobile... de ma chambre, je vois les usines qui fabriquent des nuages d'ennui. Tout est silencieux. L'ennui, ça ne fait pas de bruit" (je ne peux pas noter la page de ces textes, les pages ne sont pas numérotées).



Et nous suivons ainsi l'aventure de ce petit garçon qui parvient à embarquer dans une barque et descend

le fleuve et... se perd. Il rencontre alors un douanier...



C'est poétique, léger, un moment suspendu dans le temps, on découvre au fur et à mesure de la lecture des peintures du Douanier Rousseau (il a vraiment été douanier), n'a jamais quitté la France, il peignait d'après des cartes postales, des catalogues, des visites dans des serres. C'est un peintre de l'imaginaire, un

"naïf".



Il s'est marié, a eu 8 enfants mais seul un enfant lui a survécu, la tuberculose sévissait en ce siècle-là (19ème, début 20ème siècle). Sans doute que le petit garçon de l'histoire représente ce fils d'Henri Rousseau.



A la fin du livre, il y a une série de représentations des tableaux en rapport avec l'aventure vécue par le petit garçon (qui n'a pas de nom).



Et puis, sous forme de questions, on découvre qui est le Douanier Rousseau, où a-t-il appris à peindre, était-il vraiment douanier, pourquoi est-il connu aujourd'hui,

peut-on vraiment voyager sans bouger, quel est son héritage ?



Une bien belle découverte de cette édition Léon, que je remercie de tout coeur pour ce cadeau, j'ai reçu également un catalogue que je vais bien garder pour mon plus jeune petit-fils à qui je vais d'ailleurs transmettre ce livre. Un bien aimable petit mot manuscrit accompagnait ce cadeau, signé par l'équipe des éditions. .

Mes remerciements également à Babelio pour cette Masse Critique d'avril 2022, sans qui je n'aurais sans doute pas découvert ce bijou.



Je recommande pour les enfants d'environ 6-8 ans.



Et puis, voici quelques liens sur le Douanier Rousseau pour plus d'informations.



Chanson de la Compagnie Créole : le Douanier Rousseau

https://www.youtube.com/watch?v=m4OV8__VA-c



Son exposition au Musée d'Orsay en 2016

https://www.youtube.com/watch?v=UgMYFdc5J9A



Les dessous du visible

https://www.youtube.com/watch?v=_I9evxt2rpw



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Les frontières du douanier Rousseau

Il est sans doute le plus célèbre de la profession des douaniers : c'est le douanier Rousseau ! La Compagnie Créole avait d'ailleurs une chanson qui lui était consacré.



En réalité, il s'agissait plutôt d'un peintre autodidacte français considéré comme le maître de l'art naïf. Ses toiles étaient moquées à cause de l'aspect enfantin. Pourtant, il y avait toute la maîtrise d'une technique particulière. Il fut l'un des premiers avant-gardiste qui a donné la voie à d'autres maîtres de la peinture tel que Picasso ou Gauguin.



Certes, il fut surnommé le douanier Rousseau en raison de son ancienne profession certes éloigné du monde de l'art où il contrôlait l'accès des boissons alcoolisées sur Paris. Comme il était issu d'une famille modeste, il fallait bien vivre ! ll s'est familiarisé lui-même à la peinture. Il a produit un grand nombre de toiles qui représentent souvent des paysages de jungle alors qu'il n'a jamais quitté le territoire national.



Il a été arrêté en novembre 1907 pour avoir été entraîné dans une affaire minable d'escroquerie par un ami, Louis Sauvaget, comptable dans une succursale de la Banque de France. Il fut même incarcéré à la prison de la santé à paris après avoir été jugé à la cour d'assises de la Seine. Il a été condamné à deux ans d'emprisonnement. La BD revient sur son procès où ses réponses à la justice paraissaient en total décalage comme s'il ne parvenait pas à comprendre la gravité de l'accusation. En réalité, c'était un artiste à la candeur désarmante.



Voltaire disait que si les lois pouvaient parler, elles se plaindraient d'abord des gens de loi. Comme il avait bien raison car l'impunité touche souvent les notables quand les jugements sévères touchent le petit peuple. On se rend compte très vite que ce procès n'est qu'une mascarade de plus afin d'entacher la dignité d'un artiste. J'ai eu beaucoup de peine pour lui à l'énoncé d'un verdict vraiment inique.



J'ai bien aimé cette biographie et cette approche originale par son procès pour découvrir qui il était vraiment. C'est réellement un beau portrait plein de charme et de sensibilité pour un agréable moment de lecture !

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Je continue

Club N°52 : BD non sélectionnée

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Je ne sais pas quoi en penser... raconter Bernard Moitessier par le prisme d'un attaché de presse qui part à sa recherche.



C'était bien trouvé : après raconter Bernard Moitessier par cet angle, je ne sais pas dire si c'était la meilleur approche...



Barbara

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Galet

"Il y a très longtemps, on m'appelait "Nuage d'eau".

J'étais le miroir du ciel.

Plus tard, on m'a nommé "l'Entourant".

Je protégeais les terres.

Avec le temps, mon nom est devenu "Océan"."





Haut dans les airs, une mouette survole la plage. Sur le sable, non loin d’un blockhaus, joue une petite fille. C’est Galet.



Galet est en conversation avec l'océan. Elle s’adresse à lui comme à un ami, un ami imaginaire, un confident, un peu comme une petite fille se confie à son journal intime. Ses rêves, ses doutes, ses colères.



Quand l’infiniment petit s’adresse à l’infiniment grand.



Galet, c’est l’histoire d’une petite fille qui grandit…





Peu de pages, un graphisme dont le dépouillement confine au raffinement, un noir et blanc rehaussé de délicates touches de bleu, des textes dont le minimalisme confère pourtant de l’ampleur au récit.



C’est un petit bijou que signe Mathieu Siam avec ce premier roman graphique tendre et plein de poésie dans un joli format à l'italienne.



Vous aussi, laissez-vous emporter par l’histoire de Galet !


Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Les frontières du douanier Rousseau

La simplicité leur est insupportable.

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Ce tome contient une biographie partielle du douanier Rousseau, ne nécessitant aucune connaissance préalable. Il a été réalisé par Mathieu Siam pour le scénario, et par Thibaut Lambert pour les illustrations et les couleurs. La première édition date de 2022. Il comporte cent-huit pages de bande dessinée, ainsi qu’une postface de sept pages avec illustrations, dans laquelle le scénariste explique la genèse du projet, sa motivation et ses objectifs ainsi que ceux du dessinateur.



Palais de Justice de Paris, le 9 janvier 1909. Il neige et un homme en costume avec un chapeau, une canne et une sacoche court pour y entrer. Il glisse sur les marches et perd l’équilibre. La sacoche vole dans les airs, s’ouvre en tombe et les papiers s’éparpillent. L’écrivain Castel reprend juste sa sacoche, sans prendre le temps de ramasser ses documents, même pas ceux que lui tendent des passants. Il pénètre enfin dans la salle d’audience et prend place à côté de du journaliste Rassat. Les deux hommes font connaissance. Rassat, journaliste au Petit Quotidien demande à l’écrivain ce qu’il vient faire dans un jugement de faits divers, car on n’est pas dans un café de Montparnasse ici. La veille au soir dans tous les cercles littéraires, on ne parlait que de ce procès. Il paraît que le peintre Rousseau est une curiosité à entendre et qu’il y a bien matière à faire un bel article. Ce peintre est fantasque. Le juge fait entrer l’accusé : Henri Rousseau. Il demande au greffier de procéder au rappel des chefs d’accusation et des faits établis la veille.



Monsieur Henri Julien Félix Rousseau, retraité de l’Octroi de Paris, est accusé de faux et usage de faux. Messieurs les jurés, la cour a établi hier que Monsieur Sauvage, commis de 3ème classe à la banque de France, déclara à Monsieur Rousseau avoir été victime d’usurpateurs. Il lui demanda de l’aide pour récupérer son argent. Monsieur Rousseau n’y vit pas d’inconvénient. Sur les instructions précises du banquier véreux, Rousseau réalisa de faux chèques. Le 9 novembre 1907, Rousseau se présenta à la succursale de la banque de France de Meaux, où le caissier lui remis 21 billets de 1.000 francs correspondants au montant des faux chèques. Il donna les billets à Sauvaget qui lui offrit 1.000 francs pour le service rendu. Le juge demande à l’accusé s’il reconnaît les faits. Rousseau demande : lesquels ? Les chèques, le juge lui indique que ce sont des faux, mais pour le peintre ils étaient vrais, voilà tout. Il veut bien reconnaître tout ce qui a été dit, mais ce qui lui paraît grave, c’est de ne pas pouvoir finir sa toile en cours. Son avocat reformule : ce que son client veut dire, c’est qu’il comprend la gravité des actes reprochés, mais qu’il n’en est pas pour autant responsable. Il est lui aussi une victime de ce monsieur Sauvaget. Rousseau reprend : il est bien une victime. Mais après avoir réfléchi toute la nuit, il croit qu’il est possible d’arranger tout cela rapidement : on le libère et il fera un grand portrait de la dame du juge.



L’exercice de la biographie en bande dessinée nécessite de faire des choix : plutôt une construction chronologique ou plutôt une construction thématique, plutôt une histoire à la première personne ou plutôt des témoignages présentant des facettes différentes du sujet. Les auteurs parviennent à intégrer ces différentes approches en situant le temps présent de la biographie en 1909, lors du procès d’Henri Rousseau (1844-1910), alors âgé de soixante-cinq ans. À la prise de contact, voici donc une bande dessinée de prétoire : avocats, juge et témoins évoquent la vie du douanier Rousseau et celui-ci les interrompt par des commentaires décalés. D’un côté, cela donne un cadre au récit et constitue un dispositif propice à la prise de recul puisque chaque intervenant commente avec un jugement de valeur apporté par les années écoulées, ou sur la base d’un point de vue découlant de leur fonction, l’accusation, la défense, la gestion du procès. D’un autre côté, ce n’est pas un cadeau pour le dessinateur qui se retrouve avec des scènes très statiques essentiellement composées d’individus en train de parler tout en conservant une posture, à l’exception d’Henri Rousseau montrant plus naturellement ses émotions. Thibault Lambert réalise des dessins à l’aquarelle, sans trait de contour encré (sauf pour quelques nez et quelques mentons), en couleur directe. Il a opté pour une nuance chromatique d’ambiance appliquée aux séquences de procès, entre acajou, brique et terre de Sienne, déclinée en teintes plus ou moins foncées en fonction de l’éclairage. Cela apporte une forme de monotonie, faisant ressortir que ce n’est pas un environnement propice à l’épanouissement de l’artiste jugé, à l’expression de sa créativité. L’expressivité des visages transmet bien l’état d’esprit des intervenants, entre énervement, moquerie, amusement, ou incompréhension. Chaque personne en train de parler ou d’écouter adopte une position en cohérence avec ses propos ou la manière dont il les reçoit. L’artiste parvient à apporter du rythme et du mouvement avec le langage corporel et les cadrages, dans ces suites de plans poitrine et plans taille d’individus en train de parler.



Dès qu’une personne apporte son témoignage, la bande dessinée passe en couleurs, toujours en couleur directe, majoritairement avec des teintes pastel. La peinture de Lambert comprend une forme de simplification des traits des visages, des silhouettes, des éléments de décors, sans pour autant essayer de singer les caractéristiques de la peinture du douanier Rousseau. Il utilise l’aquarelle pour évoquer l’ambiance lumineuse, rendre compte des formes, jouer avec les taches de couleurs, et à deux reprises opérer un glissement vers une toile de Rousseau, comme si la perception du peintre s’imposait à la réalité pour la transformer et entraîner le lecteur dans sa vision intérieure subjective entièrement modelée par sa sensibilité. Les séquences de témoignage apportent une forte variété visuelle de lieux et de personnages : les douaniers attendant sur le quai d’un port qu’un navire se présente, les collègues de Rousseau lui faisant un canular dans un cimetière de nuit, la visite d’une grande serre tropicale avec quelques animaux en cage, une vision de Paris et de la tour Eiffel, un été dans la campagne près de Laval, un atelier de ferblantier, un cabinet de notaire, un champ de tournesols (avec un clin d’œil à Vincent Van Gogh en page 46), une cellule de prison bien grise, l’appartement de Rousseau à Paris avec la petite cour en bas d’immeuble, et à trois reprises une source d’inspiration du peintre. D’un côté, le rendu à l’aquarelle apporte une forme d’unité visuelle à l’œuvre. De l’autre côté, le dessinateur surprend régulièrement le lecteur par une composition ou l’agencement des couleurs : le dessin en pleine planche essentiellement blanche en page 15 alors que Rousseau entame une esquisse, les ombres chinoises des troncs dénudés de nuit dans le cimetière en page 19, les taches de couleurs pour les fleurs des bouquets d’une vendeuse sur le marché, l’effet de jungle naïve dans la serre, le blanc qui sépare une femme en train de poser de Rousseau qui prend les mesures pour bien montrer la distance d’interprétation entre sujet et artiste en page 71, le dessin en double page montrant l’activité effervescente dans la petite pièce principale de l’appartement parisien du peintre, etc.



Ainsi la narration visuelle tient le lecteur par la main pour qu’il considère la réalité pour partie avec le regard d’Henri Rousseau. Le scénariste commence par le présenter sous son jour le moins flatteur : un contrefacteur pas très futé, criblé de dettes, un citoyen peu conscient de ses responsabilités et incapable d’y faire face, un peintre n’ayant pas les pieds sur terre et dont la prétention d’artiste suscite la moquerie des adultes du fait de la naïveté de ses toiles. Au fil des témoignages, le lecteur assiste à des passages clé de la vie de l’artiste, par ordre chronologique, à l’exception de la première scène expliquant d’où provient le qualificatif de Douanier qui a fini par remplacer son prénom. Il découvre un homme issu d’un milieu prolétaire, obligé de devenir soldat car son père l’a inscrit d’autorité dans l’armée. Mais aussi un créateur persuadé de son talent et de la qualité de sa vision artistique, ayant côtoyé Alfred Jarry que l’on voit commencer à composer Père Ubu dans l’appartement de Rousseau, Pablo Picasso avec qui il discute, Guillaume Apollinaire et Marie Laurencin qui viennent manger chez lui, sans oublier Jean-Léon Gérôme (1824-1904), peintre et sculpteur français dont il fut le voisin de palier.



En entamant une biographie d’un artiste célèbre et retenu par la postérité, le lecteur espère découvrir sa vie, les conditions de développement de son talent, et la réalisation de ses principales œuvres, ainsi que l’accueil qui leur a été réservé. Le scénariste donne satisfaction sur chacun de ces éléments, en procédant par exemples ou par échantillons, plutôt que de manière exhaustive, avec un choix très intelligent et pertinent. Il ne s’arrête pas là : dans la postface, Mathieu Siam écrit que qu’il était intrigué par deux choses concernant ce peintre. Tout d’abord le fait qu’on ne l’appelle pas le peintre Henri Rousseau, mais le Douanier Rousseau, sans compter que le scénariste lui-même travaille pour l’administration des douanes. Puis le fait qu’il est personnellement réceptif à sa peinture : ses toiles provoquent un premier effet déstabilisant conduisant parfois à l’hilarité. Ses personnages aux proportions incohérentes, ses perspectives improbables et ses motifs naïfs, évoquent un travail enfantin. Au cours de cette biographie, ces caractéristiques sont exposées, y compris les réactions hilares. Puis Siam va plus loin en exprimant l’effet que les œuvres du Douanier Rousseau produisent sur lui, ce qui lui parle et transforme sa vision personnelle du monde, le lecteur pouvant alors réagir en comparant ses propres réactions.



L’exercice de la biographie doit au moins satisfaire l’horizon d’attente comprenant le récit de la vie de l’artiste, un minimum de recul, et une narration visuelle en cohérence avec soit la vie du peintre, soit son œuvre, et, au mieux, proposer des passerelles entre les deux. Les deux auteurs réussissent parfaitement à tenir cette promesse implicite, et parviennent à faire mieux en transmettant ce qui leur parle, ce qui les touche dans les toiles du Douanier Rousseau avec clarté et sensibilité. Une belle réussite qui donne envie d’aller voir ou revoir une exposition consacrée à cet artiste.
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Un arc-en-ciel

"Je pense à mes amis qui sont partis. Les arbres de mon âge connaissent parfois la solitude."





Posez-vous un instant et ouvrez-vous au monde qui vous entoure… Entendez-vous le bruissement des feuilles du vieux chêne et les coassements de la grenouille ? Juste là, tendez bien l’oreille…



Ils sont en grande conversation parce qu’aujourd’hui c’est un jour spécial, c’est l’anniversaire du vieux chêne. Il est plus que centenaire. Rainette et tous les habitants du champ sont réunis pour lui rendre hommage. Des souvenirs sont évoqués comme lors de ces veillées d’antan et pourtant pour le vieux chêne, le cœur n’y est pas. Le poids des ans lui pèse de plus en plus. Rainette décide alors de l’accompagner de ses mots et de ses dessins…



Après Galet, Mathieu Siam nous revient avec un émouvant roman graphique sur les liens entre les êtres, entre les âges, une histoire sur le temps qui passe, sur la vie qui s’en va.



Une histoire qui pourrait être sombre si elle n’était portée par l’enthousiasme de son auteur qui nous offre un conte plein de vie à la poésie sensible et aux reflets chatoyants.



Posez-vous un instant et ouvrez-vous aux autres, ouvrez-vous à Un arc-en-ciel d’émotions !





"Un arc-en-ciel, c’est un clin d’œil dans le ciel, un coucou à la vie, une marque d’amitié."


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Empreintes

Les blablas de Nad & manU !



Qu’ils sont magiques les mots de Mathieu Siam, ils renvoient des échos de bonheur aux pourtours de mon cœur…



Submergée d’émotions et du bout de mon âme, une vive envie de peindre quelques empreintes de vers, au seuil de mes hivers.



Danse de flocons dans les marées du ciel. Une neige tourbillonnante et le murmure du vent. Une empreinte dans le temps.



Des étoiles dans la nuit noire, empreinte du soir…



Un fruit dans l’arbre cueilli. Bisous tout doux sous les feuilles. Empreintes d’amour.



Douce musique et le rire des enfants. Marelle, galet et cloche-pied. Empreintes de petits secrets chuchotés.







« J’empreinte une lune rousse avec de la mousse

Et un cauchemar avec du buvard... »







Dessinateur, peintre et conteur, Mathieu Siam se fait plus que jamais enchanteur.



De Galet en Arc-en-ciel, en nos cœurs et nos âmes, ses Empreintes demeurent.



En quelques mots, quelques traces, petits instants de vie, son esprit comme sa poésie nous envahit.



Tendresse, douceur et beauté derrière lesquelles savant dosage entre légèreté et gravité.



L’air, la terre, l’eau et le feu, de Mathieu Siam sont le terrain de jeux.



Peintres des quatre éléments, son précieux talent jamais ne se dément.



En cette sombre période, un point lumineux dans le noir, un petit bijou comme une lueur d’espoir…





« J’empreinte un rayon de lumière

Des éclats de mer

Une nuit d’hiver... »


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Un arc-en-ciel

Aujourd'hui Rainette est toute joyeuse. Comme chaque année, elle s'affaire à préparer l'anniversaire de Monsieur le Chêne qui sera donné ce soir en son honneur avec tous ses amis.



Mais Monsieur le Chêne est triste et n'est pas d'humeur à fêter son centenaire. Il est si usé et abattu par le poids des années. Ses écorces portent les stigmates du passé et sa mémoire se fait de plus en plus lourde. Même ses fruits sont un fardeau. C'est qu'il en a vécu des drames depuis un siècle : l'hiver 54, la sécheresse de 1976, les caprices du vent, la solitude, les maladies et la folie des hommes. Vieillir lui a pris tout son temps et le besoin de repos se fait ressentir. Son heure frapperait-elle à sa porte ?



Rainette ne l'entend pas de cette oreille. Elle accompagne son ami, tout au long de la journée, munie de sa palette aux couleurs flamboyantes ainsi que du papier à dessin et lui demande de lui raconter ses mémoires, Monsieur le Chêne a tant de souvenirs précieux à nous raconter.



Mathieu Siam m'avait émerveillé avec « Galet » et c'est une fois de plus qu'il renouvelle ses promesses avec ce récit. Cette histoire est une invitation au temps qui s'écoule. Elle aurait pu sombrer dans la tristesse et le pathos mais c'est avec élégance que Mathieu lui a donnée une toute autre couleur. Plus d'une corde à son arc, en ciel, l'auteur a écrit et dessiné cet album. Sa plume en dit long sur sa générosité quant à ses dessins, il en ressort une infinie tendresse. Il aborde avec finesse et poésie un sujet sensible que nous redoutons tous : la flamme au bout du chemin.



Un Arc-en-ciel … même le noir est une couleur.

Une invitation à vivre pleinement le temps qui nous est « conté ».


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Galet

Vous connaissez ma fascination pour les galets et les secrets qu’ils renferment. Et si vous me connaissez très bien, vous savez aussi combien l’océan m’ensorcelle ainsi que le chant répétitif des vagues et les messages que l’écume vient déposer à mes pieds.

C’est avec plaisir qu’à Noël j’ai découvert qu’un magnifique galet était venu s’échouer sous mon sapin.



Galet est une petite fille solitaire. Elle aime se promener le long de la dune. Dans cette plénitude, elle ramasse les plus beaux galets, les caresse et partage ses émotions avec l’océan. Cet échange enfant-océan résonne fort en moi et me ramène à mon enfance. Ce face à face nous berce comme le ressac des vagues et nous plonge dans les abysses de notre for intérieur.



Que peux bien raconter Galet à Océan ?

Elle lui parle de sa mélancolie, ses colères, ses doutes, ses craintes. Avec sagesse, Océan apaise son vague à l’âme. Il lui fait écho et lui délivre ses plus jolis ricochets.



Ce sont les yeux emplis d’embrun que j’ai tourné la dernière page de ce parcours initiatique d’une délicatesse rare. Comme l’écume d’un jour, Mathieu Siam a déposé à mes pieds une goualante d’une grande beauté. Les maux de Galet se marient à merveille aux illustrations. Le trait est fin et délicat. La palette, bleu, noir, blanc, apporte ce calme que nous offre l’immensité de l’océan.

Par ce premier ouvrage très prometteur, l’auteur nous livre un souffle de vie, un instant de poésie au graphisme épuré, au son mélodieux.



« Galet » … quand je serai grande, je serai …




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Les frontières du douanier Rousseau

Belle réussite : l’angle d’approche. L’album s’ouvre sur le procès d’Henri Rousseau (accusé de faux et usage de faux). 4 témoins vont se succéder à la barre : Antoine Cotton, un collègue douanier et ami de Rousseau, Valentin Fleury, un ami d’enfance, Armand Quéval, propriétaire du logement de Rousseau et enfin, M. Unde, un spécialiste et critique d’art.



4 témoins qui vont permettre de dévoiler l’homme.



Le premier dessin de Rousseau révèle un vieil homme qu’il faut soutenir, accablé par ce qui lui arrive et qui ne comprend pas ce qu’il fait là puisqu’il a une toile à terminer.



La première image que l’on a de ce peintre est donc emprunte d’empathie, on a envie de l’aider, on ne comprend pas non plus ce qu’il fait là, le délit parait si mineur (surtout aujourd’hui où les hommes politiques rivalisent de comportements plus abjects les uns que les autres).



« Ce que nous montre Rousseau, c’est l’émerveillement. » dira M. Unde.



Et ce que font Mathieu Siam et Thibault Lambert, c’est ouvrir la porte vers cet émerveillement. Le lecteur ne peut qu’être surpris, touché, bouleversé par cet homme qui croit, sans faillir, en son art et qui est pourtant moqué partout et notamment au salon des Refusés.



On dit de sa peinture qu’elle est naïve, on pourrait dire de l’homme qu’il est authentique. Il ne ment pas, il ne se cache pas derrière des faux-semblants, il parle avec ses fantômes, il peint des paysages qu’il imagine ou qu’il voit sur des cartes postales ou dans des catalogues, il fait fi des règles de la perspective, (ce qui est au premier plan est juste plus gros), les formes et les couleurs sont celles qu’il a envie de montrer, peu importe la réalité. Il offre, à celui qui regarde ses tableaux, un rêve.



Avec cette BD, Mathieu Siam nous incite à réfléchir sur la notion même d’art. Qui décide de ce qui est beau ? Qui entre dans les codes ? Qui n’y entre pas ? Qui décide des codes ?



L’album est beau, il est doux au toucher, tendre dans les illustrations, avec des couleurs qui alternent entre les bruns de la salle d’audience et les flamboiements des verts, des rouges, des jaunes, comme une résonance avec les tableaux du peintre.
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Galet

Galet, c’est une parenthèse de beauté dans un monde égoïste.



C’est une apostrophe à la vie.



C’est une virgule de sérénité et de poésie.



C’est un point d’interrogation devant l’avenir, une quête initiatique qui fait frémir l’épiderme.



C’est un moment de philosophie à offrir à tous les enfants, pour les inviter à réfléchir, à rêver, à saisir l’insaisissable.



C’est un magnifique regard sur le monde tracé par un auteur sensible, d’un trait délicat auréolé de la sagesse des mots.
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En descendant le fleuve

Livre reçu dans le cadre de l'opération « Masse Critique » de Babelio dont je remercie les organisateurs ainsi que les éditions mentionnées.

Le livre de Mathieu Siam permet aux enfants qui ne peuvent pas partir à l'aventure qu'ils soient handicapés ou qu'ils se sentent empêchés par un monde adulte contraignant, de s'échapper de leur condition «immobile» par des ressources qu'ils trouvent en eux-mêmes.

Le petit garçon du livre ne peut pas marcher, alors il navigue. Il s'ennuie devant sa fenêtre, alors il part en barque.

C'est à ce moment-là que l'art intervient. L'auteur a choisi un peintre qui n'est jamais sorti de Paris alors que ses tableaux représentent l'exotisme le plus exubérant. L'imaginaire n'a pas besoin des yeux pour voir – même si ça aide – il devine, extrapole, rêve…donne à voir. Et c'est ce que fait le petit garçon qui, de tableau en tableau, «voit» dans sa descente du fleuve ce que l'artiste a peint.

En entrelaçant ainsi l'oeuvre du peintre dit «naïf» – et ce n'est pas mal choisi pour transporter un enfant – Mathieu Siam a su intégrer le réel au fictif, et inversement. L'art fait partie intégrante de la narration par un procédé de juxtaposition des couleurs et du noir et blanc, des lignes et des éléments du récit encadrés comme des photos. L'aventure réelle se mêle à l'aventure rêvée, les conventions tombent : «Étrangement, l'aventure ne sent pas les épices et le chocolat chaud comme je l'imaginais». le Douanier parle. Un langage ni soutenu ni familier crée le lien entre l'adulte et l'enfant. Et l'enfant à qui on a dit que le peintre – qui signait Henri – était célèbre sous l'appellation du Douanier Rousseau le campe en douanier qui s'appelle Rousseau, exécutant son travail de douanier : «Rousseau contrôle, pèse et taxe».

C'est une oeuvre dont la lecture se met à la hauteur des yeux des enfants, et des parents avec qui il peut ouvrir la discussion. Une touche d'humour égaye l'ensemble. Les tableaux utilisés en cours de récit sont représentés dans leur intégrité en fin d'ouvrage avec les informations standard (nom, date et titre) et quelques questions-réponses viennent, sans obligation, approfondir les connaissances. Les éléments biographiques aident à la compréhension du texte ainsi qu'à l'identification empathique. Mais pas seulement. Les questions du genre : «Quel est son héritage ?» ou «Peut-on vraiment voyager sans bouger ?» élargissent la dimension du livre qui se termine d'ailleurs sur la phrase : «Certains oiseaux sont là pour voler, d'autres sont faits pour rêver…», à l'exemple de l'autruche et du dodo qui ne volent pas, mais qui tiennent compagnie à l'enfant au retour de son périple.

Très belle collection découverte à cette occasion et avec le catalogue 2022 que les éditions Léon art et stories ont eu l'amabilité de joindre à l'envoi avec un petit mot aimable.

N.B. C'est sans aucun doute un réflexe d'adulte, mais l'absence de pagination m'a gênée, ne serait-ce que pour situer mes références.

anne.vacquant.free.fr/av/
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En descendant le fleuve

Un jeune garçon handicapé, coincé dans son fauteuil regarde le paysage par la fenêtre. Mais les journées sont longues quand on n’a rien à faire. Quand le seul fait de respirer est une occupation à plein temps.



Il aimerait bien voyager, découvrir le monde au-delà des « usines qui fabriquent des nuages d’ennui ». Mais comment peut-on partir à l’aventure quand on est vissé à un fauteuil ?



Grâce à l’art… car l’important, quand on regarde un tableau, ce n’est pas ce qu’il représente, c’est ce qu’il évoque à l’intérieur de notre âme. Regarder pour mieux s’accepter ou mieux s’oublier. Observer pour mieux se sonder. Et puis laisser libre cours à l’imaginaire. Rêver, voyager sans bouger. N’est-ce pas le rôle de l’art ? De la littérature ? De la peinture ? Une œuvre, et de multiples lectures…



Cet album onirique est magnifique. Mathieu Siam est un poète qui dessine des mots comme il écrit des personnages, avec grâce. A travers des pages féériques qui mêlent et entremêlent tableaux du Douanier Rousseau aux dessins de l’auteur, le lecteur descend le fleuve et voyage dans le temps et dans l’espace artistique.



Cet album est parfait pour découvrir ce peintre à hauteur des yeux d’un enfant.
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Galet

Une mouette, le souffle du vent, des blockhaus à la mémoire lourde, une petite fille jouant avec des galets, et l’océan. Un paysage en bleu blanc noir, un visage doux beau mélancolique. Depuis toujours, elle parle avec lui. L’océan. Comme à un ami. Imaginaire. Elle lui conte ses histoires ses joies et ses peines, lui confie ses secrets ses colères, ses envies aussi. Et pendant qu’elle l’écoute, elle fait glisser entre ses doigts des galets. Les observe, les caresse, les couve du regard comme des trésors. Des bijoux précieux et fragiles. Mais aujourd’hui, elle sent bien que les choses changent. Que la petite fille en elle disparaît. Que l’enfance la quitte, que l’océan s’efface. S’évapore comme l’écume. Elle et lui se détachent l’un de l’autre. C’est ainsi lorsqu’on grandit… C’est un passage obligé. Souvent douloureux. Le monde des adultes l’angoisse tant, qu’elle interroge son grand ami une dernière fois. Son ressac la rassure, son immensité l’enveloppe, son bleu la submerge. Elle n’entendra plus sa voix mais elle sait qu’il sera toujours au fond d’elle. Là où l’enfance se blottit.

La beauté des mots et des dessins de Mathieu Siam a fait s’élever en moi, le souvenir de la petite fille qui sommeille… doucement tendrement.
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Un arc-en-ciel

Il y a exactement un mois, je vous faisais l’éloge de l’album Galet de Mathieu Siam, tout en tons bleus.



Ici, changement de décor : la couleur est à l’honneur.



Rainette accompagne le vieux chêne dans son chemin vers la mort, elle est là, l’entoure de mots, de dessins, de présence. Dans cette transmission intergénérationnelle, il apporte ses souvenirs, elle apporte son réconfort. Un peu de force vitale pour parcourir les derniers mètres vers… l’éternité.



Cet album est du genre à laisser muet de stupéfaction. Que dire d’autre à part : « waouh ! ».



Et vous me direz : quoi ? Tu nous fais perdre notre temps pour cette seule interjection ! Une bafouille pour t’exclamer niaisement ! Bah oui, mais euh… ils ne sont pas nombreux les auteurs d’albums jeunesse qui me coupent la chique. Alors, il fallait bien que je le mentionne.



Et puis, j’ai tellement envie que vous découvriez cet auteur et ses albums que je vais rajouter quelques mots pour essayer de vous convaincre de lire ses deux albums.



Mathieu Siam est un philosophe et un poète, un artiste rempli d’humanisme qui met en lumière et en couleurs la vie comme la mort. Cet auteur a tout compris à l’art de la littérature jeunesse, il ne prend pas les enfants pour des abrutis mais au contraire pour ce qu’ils sont : des êtres capables de philosopher, de rêver, de comprendre l’indicible pour peu qu’on leur ouvre les yeux. C’est un auteur qui élève ses lecteurs, qui les fait grandir, et réfléchir.



La très grande réussite de cet album c’est sa façon légère d’aborder un thème grave. Légère et en même temps profonde et en même temps superbe. Waouh !



Cet album s’adresse aussi bien aux enfants qu’aux adultes. C’est un livre pour regarder, pour comprendre, pour parler, pour rêver, pour échanger entre les petites et les grandes mains, pour vieillir dans un nuage de couleurs.
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Les frontières du douanier Rousseau

Attirée par la vie de Henri Rousseau dit Douanier Rousseau (1844-1910) que je connaissais très peu, j’ai été contente de recevoir par Babelio et sa Masse Critique cette bande dessinée en échange d’une chronique.



Les frontières du Douanier Rousseau raconte une journée du procès que le peintre a vécu à la fin de sa vie après quelques jours d’emprisonnement. Accusé de vol, escroqueries et abus de confiance, Mathieu Siam et Thibaut Lambert choisissent de nous présenter un vieil homme de soixante-quatre ans, usé, complétement déphasé ne comprenant rien à ce qu’on lui reproche. Le procès est représenté avec une absence de couleurs autour de bulle avec des nuances de marron, blanc et noir.



En faisant intervenir le témoignage de quatre personnes, le passé du Douanier Rousseau est évoqué. Tout d’abord, ce sont ces activités de douanier à l’Octroi qu’ils racontent. La personnalité du Douanier Rousseau est décrite comme naïve, rêveuse et décalée. Et pourtant, son ami reconnait son influence dans le groupe d’amis en amenant la beauté. Une formidable double page évoque la luxuriance du Mexique, en guerre avec la France, par le dessin de la serre du jardin des plantes où le talent de l’artiste semble être recréer.



Puis, le procès fouille dans sa vie d’étudiant pour ressortir un ancien délit avec le témoignage du fils du directeur de l’Octroi. On y découvre l’amour de jeunesse du Douanier Rousseau, une belle polonaise Yadurgha. Mais, aussi, que son père autoritaire est incapable de reconnaître les qualités de son fils.



Suit alors le témoignage du loueur de l’atelier du Douanier Rousseau. C’est ainsi tout l’entourage du peintre qui s’invite dans la BD. Y est montré la générosité du peintre qui héberge le poète et romancier Alfred Jarry. On apprend que Marie Laurencin n’était pas satisfaite de son portrait qui ne lui plaisait absolument pas alors que le peintre le trouve très réussi. Mais surtout, est reproduit l’éloge de Guillaume Apollinaire, son ami, qui, plus tard, sur sa tombe fera graver par Brancusi un si bel hommage !



Le dernier témoignage concerne la reconnaissance du talent du Douanier Rousseau. Il fut tellement décrié, et Mathieu Siam et Thibaut Lambert restituent bien le mépris de beaucoup, que même les hommes de loi au procès le déconsidèrent.



Sonia et Robert Delaunay qui forment aussi son cercle d’amis acceptent son côté fantasque et le présentent à un marchand d’art qui deviendra son principal vendeur.



Mathieu Siam explicite, à la fin des Frontières du Douanier Rousseau, son choix pour ce peintre, le travail avec Thibaut Lambert et ses recherches. Le travail documentaire qu’il présente permet de considérer cette bande dessinée comme un véritable essai décrivant plus que la vie du peintre, sa façon d’être, son comportement avec son entourage et sa passion dévorante pour l’art. Ainsi, la bande dessinée n’est pas seulement un divertissement mais aussi une façon d’en apprendre plus sur ce sujet particulier.



Les frontières du Douanier Rousseau rendent particulièrement bien compte de la personnalité étrange mais si attachante d’un peintre longtemps déprécié mais qui a su imposer, au fil des années, sa conception du monde. Mathieu Siam et Thibaut Lambert ont réussi à recréer ce personnage dans toute sa complexité et son talent. Leur travail, délicat tout en respectant les faits historiques, est un soutien à la compréhension de cet artiste, admiré par les avant-gardistes du XXè siècle et dont on reconnait l’importance aujourd’hui. Une découverte très appréciée !
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Galet

Je m’appelle Galet et plus tard je serai...



*********



Ce roman graphique est une parenthèse intime, une pause douceur qui touche l’imaginaire.



C’est un « Nuage d’eau » sur les échos du ciel.



C’est une musique qui fait « La » et parfois « Si », tantôt calme, tantôt agitée. C’est la mélodie du ressac, le vent dans les voiles qui siffle sa cadence, des embruns de promesses, c’est la danse des vagues. Vague à l’âme ou lame de fond.



C’est une tempête fragile de colère et d’amer, le cri de la lune qui anime les marées.



C’est un cœur de pierre, le sel de la mer. Des larmes iodées, trop de mots égarés. C’est un enfant qui pleure d’avoir su pardonner.



« Un galet, ça a un cœur de pierre.



Mon cœur à moi est comme une éponge pleine de larmes. »



C’est le chant de l’eau qui heurte le rivage, le tumulte des flots.



C’est le soleil qui brille à l’amitié naissante.



C’est un phare, un repère, un guide et un refuge. Un chemin, quatre mains. Et des souvenirs qui jamais ne nous quittent.



« Je prendrai le large et rêverai de ton rivage. »



C’est une rencontre entre la mer et ses berges, le présent et le lointain. Entre le bleu des eaux et les nuances du ciel. C’est la chaleur des pieds dans mille grains de sable. Le temps que l’on prend pour s’apprivoiser. Un certain réconfort. C’est une bulle de quête et d’or, un trésor...



Galet, c’est une histoire d’amitié entre une petite fille et l’océan, un moment hors du temps. Une fenêtre sur l’horizon, aussi unique que mon complice manU. Merci pour tout...
Lien : http://www.lamarreedesmots.c..
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Je continue

En 1969, Bernard Moitessier, grand favori du Golden Globe Challenge, abandonne subitement la course maritime. Il disparait avec son bateau, le Joshua.



Après les frontières du douanier Rousseau, Mathieu SIAM et Thibaut Lambert ont décidé de nous embarquer dans l’aventure du grand navigateur et écrivain maritime reconnu, Bernard Moitessier qui est né en Indochine 1925 où il passe son enfance. Il apprend à naviguer avec les pêcheurs du golfe du Siam.

De pages en pages, nous allons suivre les aventures de Pierre Deménonva, journaliste timide qui se lance dans le défi de retrouver Bernard Moitessier. Le scénario de Mathieu SIAM est porté admirablement par les dessins bien reconnaissables de Thibaut Lambert. J’aime particulièrement les nuances suivant les actions des bleues, des jaunes orangés / marron. Ce très beau conte philosophique sur la liberté et sur l’avenir de la grande bleue m’a permis de découvrir le golfe de Siam. Ceci aurait-il un lien avec le nom de l’auteur ? Ou est-ce une pure coïncidence.



Lors d’une conférence de presse, Jacques Arthaud, l’éditeur du navigateur apprend aux journalistes que les organisateurs n’ont plus de nouvelles de Bernard Moitessier. Son bateau le Joshua, a dévié de sa trajectoire et a disparu. Comme il est impossible de le joindre – interdiction d’assistance – les questions sont nombreuses. Après 305 jours en mer, Bernard Moitessier lance : « Je continue sans escale vers les îles du Pacifique, parce que je suis heureux en mer, et peut-être aussi pour sauver mon âme ».
Lien : https://educpop.fr/2024/01/2..
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Empreintes



Un album qui vient rejoindre ma collection Mathieu Siam et celle de Nono & Alma pour les lectures du jeudi chez Mamili



Comme à chaque fois Mathieu sait nous conter des histoires tout en poésie, tendresse et émotion et nous rappelle l'empreinte de l'enfant qui veille en nous.



Une lune rousse avec de la mousse,

Un lundi avec de la pluie,

Un rayon de lumière,

Un étang au reflet d'or et d'argent.



Toutes ces empreintes gravés dans notre cœur ressurgissent à chaque page.



Mathieu Siam empreinte, tamponne, griffonne, poétise laissant une trace partout où il passe.



Un album à lire et à contempler pour les enfants et ceux qui le sont restés.

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Les frontières du douanier Rousseau

Le 8 janvier 1909 s’ouvre le deuxième jour du procès du peintre Henri Rousseau, dit » le Douanier Rousseau « . Vieil homme voûté par ses 64 ans, affaibli par quelques jours de détention, il a reconnu la veille les accusations de faux et usage de faux. Mais il ne comprend pas la gravité de son acte.



Face à l’attitude candide du peintre et de ses propos décalés, la cour devra répondre à la question suivante : » Rousseau, êtes-vous un génie ou un benêt ? « 

À travers le récit de quatre témoins et les plaidoiries de deux avocats, nous découvrons les amis de l’artiste-peintre, comme Picasso, Gauguin, Pissarro, Alfred Jarry, Guillaume Apollinaire et bien d’autres.



Après avoir savouré l’album « En descendant le fleuve » de Mathieu Siam, j’avais hâte de continuer l’aventure avec « les frontières du douanier Rousseau ». Cette Bande dessinée vient de recevoir le Prix Nouvelle République 2022. L’univers graphique de Thibaut Lambert m’a séduit par son dessin naïf et poétique. La palette de couleurs qu’il utilise pour marquer la période du procès Rousseau et parallèlement la vie de l’artiste sont bien bien trouvées.



Le texte de Mathieu Siam est d’une tendresse infinie. Je trouve que les traits de caractère de cet artiste hors du commun sont admirablement mis en valeur. Le choix de nous narrer la dernière partie de sa vie accentue notre attachement à cet homme de 64ans, usé par la vie. 



Avec toute leur sensibilité ces deux artistes ont réussi à nous transporter dans le monde merveilleux du Douanier Rousseau.

J’aime le choix de la police d’écriture. Bravo et merci, c’est vraiment une belle réussite.



Claudia
Lien : https://educpop.fr/2022/11/2..
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