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3.5/5 (sur 30 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Formé comme comédien au conservatoire du Xème arrondissement puis à l’ESAD (école supérieure d’art dramatique de Paris), Mathieu Vervisch a joué dans de nombreuses fictions à la télévision et au cinéma sous les directions de Zabou Breitman, Nicolas Bouckhrief ou Manuel Poirier, ainsi que dans le très remarqué « L'Inconnu du Lac » d’Alain Guiraudie (prix de la mise en scène Cannes 2013). Parallèlement, il a signé des pièces de théâtre dont « Le parricide est encore très mal vu dans notre pays » joué au théâtre 13 et le seule - en -scène " La chauve sourit ", des scénarios de longs-métrages et des romans. Depuis 2015, il est le metteur en scène et directeur d’acteur de la compagnie Colette Roumanoff qui se produit en tournée dans toute la France et à Paris au Palais des Glaces.

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Citations et extraits (53) Voir plus Ajouter une citation
« A huit ans on n’a pas conscience de l’argent, on pense qu’une maison ça vaut cent francs, que le prix d’une voiture est le même que celui d’un pain au chocolat, on ne comprend pas comment se remplit le frigo. »
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Ce bon peuple, ce gentil peuple, ce peuple éclairé désormais assujetti à la pensée unique des réseaux sociaux, ce troupeau moutonnier qui prétend réfléchir par lui-même, qui se targue de s'être affranchi de l'influence des grands médias, mais qui n'a jamais été autant manipulé, trop heureux de croire à son indépendance d'esprit à travers des fake news et une politique de l'émotion.
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Dès qu’elle vit le beau William, Rosalie oublia qu’elle s’était juré de ne jamais plus aimer. C’était un jeune homme, comme elle n’en avait croisé que dans les portraits flatteurs qui recouvraient les murs de sa chambre. Elle pensait qu’un tel
physique n’existait que dans l’esprit de peintres grassement payés pour idéaliser les figures de riches commanditaires n’ayant pas réalisé que trente ans avaient passé. Le bel étranger aux yeux sombres ne se poudrait pas, ne couvrait pas sa
belle chevelure noire d’une quelconque perruque qui aurait paru sur lui un meuble superflu. Sa mâchoire carrée et son regard franc dénotaient avec les minauderies et la rouerie des petits marquis rompus à l’exercice des dîners de salon. Il semblait un peu perdu, un peu animal, mais l’intelligence qui se dégageait de l’intensité de son regard persuadait la belle duchesse que cette image était uniquement le reflet d’une pondération protestante, loin des effusions bruyantes et hypocrites de ses hôtes habituels. C’était de toute évidence un homme, et elle se dit, en le voyant, qu’elle n’en avait pas croisé tant que cela.
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Quand elle pensait à l’ensemble de ses lectures, chez Perrault ou chez les frères Grimm, l’aspect rustre et les vêtements rudimentaires de ses geôliers ne laissaient rien augurer de réjouissant. Ils parlaient sans doute dans une langue elfique, et se disputaient à propos de la meilleure façon de la cuire avant de l’avaler. Si elle était dans un rêve, tout était possible. Peut-être allaient-ils la faire rôtir ? Ou peut-être la mettraient-ils dans une grande marmite, pour la bouillir avec quelques légumes bien choisis ? Ce ne serait en tout cas pas à l’un de ces monstres qu’elle révélerait son nom, ni l’identité de ses parents. Ils pouvaient toujours la torturer, l’enfermer pendant mille ans, l’accabler de sorts maléfiques, ou lui donner à boire des potions amères, elle ne révélerait jamais ses secrets, et ne se laisserait pas amadouer par des sucreries, méthode qu’elle savait pratiquée par les mangeurs d’enfants.
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On imagine aisément le sort qu’aurait été le sien, si elle avait eu le malheur de frapper à la porte de serpents tels que la vilaine veuve. Plusieurs familles de la région maudissaient le jour où elle avait pénétré chez eux, promettant de les aider par la volonté du Ciel. Séduisante par nature, comme peut l’être Satan lui-même, elle savait user d’un ton suave pour endormir ses victimes, avant de les entraîner dans les limbes, une fois que celles-ci avaient signé son pacte diabolique. Cette fois encore, elle comptait sur son chant de sirène, auquel étaient sensibles, dans la réalité, les enfants bien plus que les marins, pour attirer à elle la petite orpheline. Elle pourrait ainsi ajouter le nom d’une âme perdue sur son grand tableau.

— Alors petite ? Tu te caches ? Tu es bien jolie dis-moi ! Ça te dirait de vivre dans une grande maison, avec un tas de frères et sœurs ?
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Césarine ne saisissait toujours pas un traître mot du baragouinage, mais elle commençait à admettre qu’il n’avait pas forcément de mauvaises intentions. Elle voyait qu’il tentait de se faire comprendre, et elle parvint à être désolée pour lui. Amusée, même. Tant et si bien qu’elle se mit à sourire, puis rire, divertie par ce jeu improvisé consistant à deviner les mimes, grimaces et borborygmes du gaillard un peu gauche. En le regardant gesticuler ainsi, s’y reprenant à plusieurs fois pour exécuter des gestes confus, elle se dit qu’il ressemblait, en fin de compte, davantage à l’un des sept nains qu’à un ogre affamé. Il se dandinait maladroitement, décidé à ce qu’elle finisse par le comprendre, remuant comme un gros ours qui chassait une abeille.
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Cet imbécile n’avait rien trouvé de mieux que de massacrer sa femme à coups de couteau pour avoir le loisir de vivre une idylle avec une servante. En plus d’être un mauvais mari et un mauvais catholique, il avait plongé la monarchie dans le chaos, offrant une image détestable de la noblesse et du pouvoir, suspectés d’être dépravés et corrompus. Il était certain pour le marquis que le petit peuple, qui n’y connaissait rien en armoiries, ferait un amalgame facile entre lui et son inconséquent parent. Il ne voyait pas d’autre choix que de s’évader de cette ville bouillonnante, infestée d’insurgés revanchards, cette prison à ciel ouvert, pressant toute sa population entre les remparts du mur des fermiers généraux.
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Elle mettait dans l’éradication de la misère une ardeur et un acharnement qui faisaient d’elle la plus engagée de tout le sud de l’Angleterre sur la question. À sa manière bien particulière. Car elle employait davantage d’énergie à supprimer les pauvres que la pauvreté. Parfaitement en phase avec la philosophie de la New Poor Law de 1834, modifiant l’ancienne loi d’assistance publique, elle considérait comme trop importante, pour les honnêtes contribuables, la part de l’impôt consacrée aux nécessiteux, et trouvait scandaleux que l’argent qu’elle avait gagné à la sueur du front de son défunt mari serve à entretenir une population responsable de sa condition.
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Même pour le plus incorruptible des individus, ce qui était loin d’être le cas de Chessman, il est des chiffres au-delà desquels les certitudes les plus ancrées vacillent, et où le plus raisonnable de tous les hommes accepte de devenir fou.
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Et lorsqu’il respirait sa peau, tout en caressant ses petites mains potelées, Antoine, avait le sentiment d’inhaler une drogue exotique dont il ne pourrait jamais se passer. Tombé dans une dépendance furieuse, il ne voulait plus s’éloigner d’elle trop longtemps. Alors, contrairement à la coutume propre aux familles aisées, il avait renoncé à la confier à une nourrice à sa naissance, prenant le risque de s’attacher à un bébé qui ne passerait peut-être pas les premiers mois. Mais il ne voulait pas perdre une seconde de bonheur avec ce fruit d’un miracle, que son épouse et lui avaient tant attendu.
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