« Quand j'avais dix ans j'ai vu mon père mourir devant mes yeux. Peut-être est-ce une des raisons qui a fait que je suis devenu un assassin ».
Quel incipit accrocheur, vous ne trouvez pas ? C'est la raison qui m'a fait sélectionner ce roman policier lors de la dernière masse critique mauvais genre et je remercie les Editions Ocrée et Babelio pour cet envoi.
Des meurtres au stylo attisent nécessairement la curiosité. Qui peut choisir ce mode opératoire un peu désuet dans notre monde de nouvelles technologies ? Quelle symbolique trouve-t-on derrière ?
C'est donc une très bonne entrée en matière pour ce thriller, alternant les chapitres narrés par l'assassin et ceux sur la commissaire en charge de l'enquête.
Le tout est rédigé dans une écriture fluide, ce qui n'est pas étonnant quand l'auteur est également acteur et scénariste.
Néanmoins, après ce début très prometteur, le soufflet s'est un peu dégonflé.
J'ai été dérangée par plusieurs points, mais cet avis n'engage que moi et n'est pas forcément partagé à la lecture des autres critiques :
- La structure m'a conduite à comprendre très rapidement l'identité de l'assassin
- Un adjectif (je ne dirai pas lequel) employé à plusieurs reprises me semble un indice trop visible
- L'histoire personnelle de la commissaire de police est très développée alors que certains aspects n'ont pas d'intérêt dans le récit
- Les points de vue narratifs choisis ne laissent pas assez de place à des descriptions d'actions, qui pourtant permettent de donner plus de rythme
- La caractérisation initiale de certains personnages, jusque dans leur prénom et leur comportement, les exclut d'emblée de la liste des suspects, ce qui est dommage.
C'est un premier roman, avec toutes les difficultés de l'exercice… Cependant, avec sa plume et son art de l'incipit,
Mathieu Vervisch pourra, j'en suis certaine, trouver son lectorat !