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Critiques de Matthias Lehmann (82)
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La vengeance de Croc-en-jambe

Dans la Vallée de la Fensch, en Moselle, le crime organisé, le trafic de stupéfiants règnent...

3 gangs s'opposent.

Le cartel de la Fensch, les forains et les kabyles.

Nic et Matt, musiciens itinérants, aussi bien attirés par le cachet de leur prestation, que pour les pintes promises, vont se retrouver impliqués bien malgré eux, à cette guerre du pouvoir dans la région.

Un récit bien noir, parsemé d'un humour assez caustique.

J'ai particulièrement apprécié la structure de cette BD, divisé en plusieurs chapitres.

Chacun, nous révélant une des parties sombres de cette histoire.

Des personnages haut en couleurs, des situations pittoresques, des échanges épicés, mordants, révoltants aussi..., des événements étouffés par la presse...achetée...

Et au milieu de tout ces règlements de compte, il y a Rémy et Jessica.

Tous les deux, ils nous font un genre de remake de Roméo et Juliette. Avec une fin moins Shakespearienne. Quoi que...

Une bd bien agréable à découvrir. Aussi bien pour son dessin que pour son scénario.

Je remercie Fluide Glacial et Babelio pour ce cadeau.
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Chumbo

Club N°54 : BD non sélectionnée mais achetée sur le budget classique

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Utiliser deux frères opposés pour présenter les fractures enracinées qui nous expliquent les soubresauts de la société brésilienne du 20eme siècle.



Vincent

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Quelques longueurs, mais vraiment intéressant.



Le dessin est influencé par Crumb, il y a pire comme influence !



André

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Biographie fictive de la famille Wallace dans le Brésil des années 30 aux années 80.



On passe du socialisme aux régimes dictatoriaux des Généraux, à la lutte communiste, au retour de la démocratie, à travers la vie de notre famille bourgeoise dont la fortune initiale vient de l'exploitation minière.



Le père personnage central sera remplacé ensuite par ses enfants qui prennent le relais, et notamment Severino, journaliste à tendance communiste qui a grandi au contact des familles pauvres de mineurs.



C'est plutôt bien construit, mêlant l'histoire du pays et certaines figures clés avec nos personnages fictifs.



Un noir et blanc qui rappellera les comics indés américains, une narration avec quelques ellipses temporelles un peu déroutante au début, des éléments culturels de chaque époque inclus, c'est très riche en contenu et c'est un beau pavé.



Ce n'est pas une BD qui plaira à tous, mais c'est une lecture intéressante.



Greg

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Lien : https://mediatheque.lannion...
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La favorite

Fin des années 70, petit village de la Brie. Constance vit avec ses grands-parents dans une demeure bourgeoise. A dix ans, elle n'a jamais eu le droit de sortir de l'enceinte de la propriété ni de côtoyer d'autres enfants, sa seule compagnie est un chat, c'est sa grand-mère qui s'occupe de son instruction cinq heures par jour. De ses parents, elle sait seulement qu'ils sont morts. De sa tante Eléonore décédée à dix ans, en revanche, elle entend beaucoup parler - des photos et des souvenirs de la défunte trônent partout.

Constance est souvent punie : « Grand-mère m'obligeait à passer la nuit dans le grenier si je faisais une grosse bêtise. Elle voulait m'éduquer à la dure. Sur l'échelle des punitions, le grenier était la plus haute, juste au-dessus du martinet. » Le grand-père est alcoolique et couard, il se laisse mener par le bout du nez par son acariâtre de bonne femme et ne réagit pas lorsqu'elle se montre excessivement sévère avec Constance. Il la laisse même *** attention spoil *



Je ne spoile pas vraiment ici, puisque la quatrième de couverture l'annonce d'emblée, et c'est d'ailleurs cette thématique qui m'a donné envie de découvrir cet album. Mais je trouve dommage que cet élément de l'histoire soit dévoilé dès la présentation par l'éditeur, alors qu'on l'apprend assez tard et que son annonce participe à la montée en puissance de l'intrigue.



Cette BD m'a déçue, parce que j'attendais davantage de subtilité *** re-spoil *

On est mal à l'aise dès les premières pages, la maltraitance est vite affichée, et le graphisme épais et ingrat alourdit encore l'ambiance pesante. Certes, on va de surprise en surprise dans cette intrigue sombre, et pourtant on se dit qu'on aurait pu deviner les rebondissements et le dénouement, tant on a déjà lu/vu ce genre d'histoire.



• Merci à Babelio et aux éditions Actes Sud pour ce partenariat.
Lien : http://www.canelkiwi.com/arc..
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Chumbo

A chaque fois que j'ouvre un pays qui ne se passe pas en France, à quelques exceptions près, je me rends compte que j'ai peu de connaissances sur l'histoire de bien des pays.



Ainsi Chumbo permet d’appréhender l’histoire, la politique et la culture du Brésil au XXe siècle. Matthias Lehmann publie un roman graphique basé sur son histoire personnelle : la chronique d’une famille au Brésil sur soixante ans.

Ainsi on suit une famille de Belo Horizonte : un père souvent répugnant, une mère dans l'ombre de ce père et leurs enfants Severino, Ramires, Adélia, Ursula et Bérénice à partir de 1937.

Il aura fallu trois ans et demi de travail à Matthias Lehman pour emmener ses lecteurs dans un demi siècle d'Histoire collective.On ne peut être qu'impressionné par le talent du dessinateur et ses 368 pages de dessins foisonnant de détails et de trouvailles graphiques, avec un style qui évoque souvent celui de Robert Crumbn jalonnant aussi son récit de dessins satiriques et de coupures de presse pour raconter tous les événements historiques qui vont marquer la vie des personnages.

Multipliant les angles (la presse, l'architecture, la musique, la littérature, le football), Chumbo, au delà de l'histoire d'un pays, dépeint ses cultures, sa sociologie et montre la réalité violente d'un pays sous la dictature.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La favorite

Pas de résumé sur la quatrième de couverture, aucune information permettant de savoir de quoi il retourne avant de se lancer, c’est rare et ça me plait. On entre donc dans cette BD sur la pointe des pieds pour découvrir Constance, jeune fille enfermée dans le grenier du château familial par sa grand-mère et obligée d’y passer la nuit sans matelas ni couverture au milieu des araignées. Glaçant.



Constance ne sait rien de ses parents. Élevée à la dure par cette mamy acariâtre, elle ne peut trouver de soutien auprès d’un grand-père lâche et alcoolique. Constance n’a aucun contact avec l’extérieur, elle ne va pas à l’école et tâte du martinet à la moindre occasion. L’arrivée d’une famille portugaise et de ses deux enfants dans une dépendance du domaine va changer la donne. A leur contact, Constance va découvrir sa véritable nature. Car Constance n’est pas celle que l’on croit…



Un sujet plombant mais traité sans le moindre apitoiement, à hauteur d’enfant. Constance souffre mais elle rêve, elle s’évade, elle joue. Surtout, elle se révèle au contact des autres et face à leurs réactions. Il y a beaucoup de folie, de naïveté et de cruauté dans ce récit. Une bonne dose de méchanceté aussi, de la rancœur, de la bêtise, des secrets de famille profondément enfouis dans les placards. La tragédie en cours reste malgré tout porteuse d’espoir et laisse au final la porte ouverte à une possible reconstruction.





Le noir et blanc est d’une densité incroyable, le trait vif et souple oscille entre réalisme et caricature avec une facilité déconcertante. Mathias Lehmann ose des planches totalement déstructurées où s’insinuent des touches de fantastique. Il marche sur un fil, enchaînant les prouesses graphiques en restant constamment au service de son récit, son travail est bluffant.





Un drame social troublant, qui met mal à l’aise mais reste, dans son traitement, d’une surprenante subtilité. Un album impressionnant qui va me marquer durablement, c’est une certitude.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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La vengeance de Croc-en-jambe

Dans la Vallée de la Fensch, Nic et Matt, deux musiciens itinérants un peu pieds nickelés, se retrouvent pris par hasard, au gré de leurs engagements pour animer une fête foraine ou un enterrement, au milieu d’une guerre des clans.



J’ai particulièrement aimé le dessin un peu rétro et naïf, dont la couverture donne un superbe exemple, et surtout la silhouette des hauts fourneaux que l’on retrouve régulièrement en toile de fond. Cela m’a rappelé mon enfance, ces monstres de métal marquaient le paysage et au retour des vacances, c’est comme cela que je savais qu’on approchait de la maison, mais depuis ils se sont éteints....



Merci à Fannyvincent pour cette belle découverte. Et vive la Lorraine !
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La vengeance de Croc-en-jambe

La Vallée de la Fensch est tendance en ce moment en littérature ! Après avoir servi de cadre au dernier roman de Nicolas Matthieu, notre Goncourt Lorrain, voici qu'un roman graphique se déroule lui aussi dans cet ex-bastion sidérurgique.



Nic et Matt, deux musiciens itinérants, vont, bien malgré eux, contribuer à déclencher les hostilités entre les différents clans s'affrontant pour le contrôle des différents trafics ayant lieu dans la vallée.



J'ai vraiment beaucoup aimé ce polar noir se passant à quelques dizaines de kilomètres à peine de chez moi. Il y a cette étonnante galerie de personnages, dont certains assez inquiétants, comme par exemple Croc-en-jambe, ou la bande de forains. Il y a cette histoire assez prenante, qui s'achève dans une explosion de violence. Mais il y a aussi de petites touches d'humour disséminées ici et là qui rendent ce récit d'autant plus plaisant. Et quelle belle couverture, avec ce haut-fourneau en toile de fond, dominant le paysage...



Je remercie beaucoup Babelio et Fluide Glacial pour l'envoi de cet album dans le cadre d'une récente opération Masse Critique. Vive la Lorraine !
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Chumbo

Matthias Lehmann va puiser dans le passé familial pour nourrir cette saga historique brésilienne qui s’étale sur près de 70 ans et retrace le XXe siècle. C’est parfois un peu cryptique en ce qui me concerne car je ne connais rien à l’histoire du Brésil. Mais on apprend clairement pas mal de choses. Quels noms sont vrais, quelles personnalités ont réellement existé et qui est inventé ? Voilà des interrogations qui m’ont peu gâché la lecture. Où commence l’imagination de l’auteur et où s’arrête la réalité…



Le récit démarre en 1937 avec le patriarche des Wallace, riche propriétaire, esclavagiste, bien dans l’air du temps, et qui élève ses fils à la dure. On s’arrêtera en 2003, avec les deux fils en question et la descendance. Et la destinée n’a pas orienté les choses comme on aurait pu le deviner. Entretemps, la dictature est passée par là, avec son lot d’arrestations, de complots réels ou fantasmés, de tortures, de délations. Les profiteurs font leur beurre. Les Wallace ont des revers de fortune dans ce récit de violence, de pouvoir et de sexe.



Le travail de Matthias Lehmann en noir et blanc est impeccable, c’est impressionnant. Tout comme les mises en page structurées en cases de formes différentes, improbables. Cela dit, le noir et blanc est parfois fort chargé, rempli de hachurés, d’ombres, ce qui n’est pas trop ma tasse de thé. Et j’ai parfois été un peu perdu dans le cours du récit, pour retrouver qui est qui, etc.



Fresque historique, certes, mais on ne s’ennuie pas vraiment au long des 360 pages, et ce n’est pas si fréquent sur un si long roman graphique.
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La favorite

Quel album ! Il secoue ! Il glace le sang ! Il effraie !



Je n’ai tout d’abord pas tellement aimé les dessins à gros traits noirs qui donnaient à tous les personnages un aspect dur, froid et vieillot. Trop de rayures à mon goût ! Et puis, les éléments se dévoilant peu à peu, j’ai compris que le dessin collait à l’histoire et qu’il ne pouvait en être autrement. Il participe complètement à créer un malaise ambiant. Malaise grandissant au rythme de la lecture et de ce qu’on apprend de la situation.



Une petite fille est maltraitée par sa grand-mère, elle se réfugie dans son imaginaire pour échapper à cette violence. On ne peut en dire davantage. J’ai d’ailleurs découvert cette BD sans en rien savoir et c’était bien mieux. Pas de quatrième de couverture qui dévoile l’essentiel et tant mieux ! L’effet de surprise a donc été total. Je n’aurais certainement pas pris une aussi grande claque si j’avais su ce que certains livrent (y compris des critiques professionnels ! Grrrr !).



Une histoire glauque, effroyable qui pourrait être tirée d’un horrible fait divers.
Lien : https://krolfranca.wordpress..
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La favorite

"la favorite" met en scène une vieille acariâtre, son époux alcoolique et leur petite fille Constance qui n'est jamais sortie de la propriété bourgeoise et que la grand-mère tyrannise ...



L'arrivée d'un couple de gardiens portugais et de leurs enfants va chambouler l'existence des trois protagonistes. Les fantômes du passé seront exhumés et offriront au lecteur des révélations aussi étonnantes que douloureuses...



L'auteur nous livre ici une histoire forte, à l'atmosphère étouffante qui n'est pas sans rappeler par le style "les malheurs de Sophie" ou "Poil de Carotte"... Un récit structuré et bien ficelé dans un style graphique dense qui m'a immédiatement fait penser au style de Xavier MUSSAT dans Carnation : des dessins hachurés en noir et blanc uniquement avec des personnages aux traits et aux expressions intenses qui reflètent parfaitement leurs personnalités.



Cette BD lu dans le cadre de Masse critique pour Babelio et la maison d'édition Actes Sud m'a plu et marqué.
Lien : http://edea75.canalblog.com/..
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Chumbo

Belo Horizonte, 1937, la famille Wallace est en route. Oswaldo Wallace, Maria Augusta, sa femme, ses fils Severino et Ramires et la petite dernière Adelia se rendent dans les montagnes. Wallace y est propriétaire de mines et la révolte gronde, les salaires n'ont pas été payés depuis 3 mois.



Ainsi commence l'énorme fresque racontée par Matthias Lehmann. Une fresque familiale, l'auteur s'étant largement inspiré de sa famille brésilienne pour bâtir une autofiction. Mais aussi une fresque politique tant elle traverse l'histoire du Brésil, contant les renversements militaires, la peur communiste, les espoirs et les déchirements, pendant près de 70 ans.



Cette saga se déguste lentement, il faut se l'approprier. Dans un graphisme en noir et blanc, fin, vivant, fourmillant, hachuré, accompagné de dessins inspirés de la presse et de la publicité de l'époque, le lecteur tente d'apprivoiser l'évolution de personnages torturés dans un pays brûlant.



Dans "Chumbo", Matthias Lehmann parvient sur 368 pages à lier la grande histoire du Brésil avec celles, intimes, de personnages (les 2 frères surtout !) que l'on prend plaisir à suivre. Un tour de force intense et déstabilisant !

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La favorite

À force d’entendre du bien de « La favorite », j’ai fini par arriver à me le procurer. La bande dessinée de Matthias Lehmann proposait un parti pris graphique intéressant couplé à une histoire intrigante. Mais les promesses étaient-elles tenues ? Le livre est paru chez Actes Sud BD et pèse pas moins de 150 pages.



Constance est orphelin. Élevé par ses grands-parents, elle subit les brimades de sa grand-mère qui n’hésite pas à la punir pour un oui ou pour un non. Son grand-père, lâche et passif, laisse faire. Les brimades sont à un point tel que Constance doit s’habiller en petite fille alors qu’il est un garçon ! Isolé dans cette grande maison de la Brie, l’âge aidant, des envies de se rebeller commencent à germer en lui. L’arrivée d’une famille de Portugais et de leurs deux enfants dans la maison, pour entretenir l’ensemble, va rompre la solitude de l’enfant.



Quel curieux ouvrage que voilà ! Outre le thème malsain, Matthias Lehmann développe des planches variées, pleines d’inventivité et souvent déconstruites. Ainsi, il n’y a pas réellement de continuité dans le livre. Des scènes se succèdent, racontées par Constance. Cela peut-être une anecdote, une explication d’ensemble, des flashbacks… Cette richesse pourrait rebuter, mais c’est au contraire ce qui fait toute la force du bouquin. Varié et inventif, on a l’impression d’être devant une œuvre assez unique, porté par un thème fort.



Malgré la haine et la cruauté très présentes dans « La favorite », le livre évite tout manichéisme. L’auteur aurait pu se contenter de montrer l’horreur de la situation, façon fait divers, mais ce n’est pas le cas ici. Chaque personnage est porté par son caractère, son histoire et ses motivations. On ne cherche pas d’excuses aux grands-parents, mais des explications.



Au-delà du cercle familial, très fermé, la description de la Brie, de son village et de ses notables est savoureuse également. Leur culpabilité est abordée implicitement, leur cruauté bien plus frontalement. Que de petitesse et de frustration se dégagent de « La favorite ! ».



Afin de mieux encrer dans l’ambiance « fin de race » de l’ouvrage, Matthias Lehmann utilise un dessin en noir et blanc hachuré, façon gravure du 19ème siècle. Le choix est très pertinent, renforçant les ambiances de vieille France. Le dessin reste simple en soit, mais sait s’adapter aux situations, montrant une grande maîtrise de l’auteur dans la gestion des noirs.



Doté d’une histoire forte et de planches déconstruites remarquables, « La favorite » fait partie de ces livres qui pousse la bande-dessinée dans ses retranchements. Voilà un one-shot de grande qualité qui vous tiendra en haleine du début à la fin. Du grand art !

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La favorite

L'auteur nous plonge dans les années 70, dans un petit village de la Brie. Constance est élevée par ses grands-parents, dans une grande maison bourgeoise. Nous découvrons très vite que l'enfant est maltraitée par sa grand-mère. Le grand-père désapprouve cette situation mais n'intervient pas, incapable de tenir tête à sa terrible femme. L'embauche d'une famille de gardiens pour surveiller la maison va sortir l'enfant de son isolement et lui faire prendre conscience de l'anormalité de sa situation.

Pour comprendre ce qui a amène cette vieille femme à se comporter aussi violemment avec l'enfant il faut revisiter son passé : un mariage désastreux, suivi d'un drame dont elle est responsable et qui n'a cessé de la miner. La toute fin de la BD dévoile la dernière pièce du puzzle et pas la moindre.

Par chance, je n'avais pas lu la présentation de l'éditeur avant de commencer cette lecture, qui réserve plusieurs surprises au lecteur. Le thème principal est la maltraitance d'un enfant mais un autre thème est abordé également, que je tairai, volontairement.

La favorite - Martthias Lehmann (BD)

Cette BD met mal à l'aise en raison des scènes de maltraitance mais comment parler de ce sujet sans être explicite, notamment dans une BD ? C'est une lecture très prenante, on est pris par l'enchaînement des faits. Il est difficile de lâcher l'ouvrage avant de connaître le fin mot de l'histoire. Le dessin, en noir est blanc est assez inventif mais ne cherche pas à faire "joli". L'auteur utilise par moment les ressorts du conte, j'ai pensé au "Bon petit diable" de la comtesse de Ségur, par exemple. Cette dimension fantastique allège un peu le côté glauque de l'histoire.

Un sujet dérangeant, traité de façon adroite.
Lien : http://www.sylire.com/2015/0..
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La favorite

Il n’y a rien de pire que la maltraitance des enfants, ces petits êtres innocents qui peuvent être souillés par la méchanceté des adultes. En l’occurrence, on fait la connaissance d’une petite fille d’aspect et de sa grand-mère plutôt acariâtre qui n’hésite pas à la battre avec son martinet ou la mettre au grenier sans la nourrir. Le décor est planté d’emblée dans cette vaste demeure bourgeoise au cœur de la France profonde. On va alors entrer petit à petit dans la psychologie de ce petit personnage qui essaie de vivre dans les limites qui lui ont été fixé.



Et puis, il y aura le choc d’une première révélation. Puis, cela ira en crescendo afin de distiller l’horreur de la situation. La fin dévoilera tout et la lecture deviendra plus pénible émotionnellement pour peu qu’on s’intéresse au sort des enfants. Fort heureusement, il y aura des moments plus comiques comme l’apparition d’un certain président de la république adepte des au-revoir et qui n’hésite pas à s’inviter à la table des français moyen.



Le procédé graphique utilisé est celui de la carte à gratter. Depuis les œuvres de Thomas Ott, j’aime beaucoup. Cela colle d’ailleurs à merveille avec la noirceur assumé de ce récit. On ne regardera plus les personnes âgées de la même manière. Le mal peut se cacher partout.



Le titre intrigue un peu. Après cette lecture, on se rend compte que finalement, ce n’est peut-être pas aussi bien que cela d’être le favori. On peut en payer le prix. Au final, cela sonne comme un fait divers qui s’est sans doute déjà produit. L’auteur a réussi un tour de force avec cette œuvre intensément psychologique et qui parait presque authentique. La dernière page tournée, on est encore sous le choc.
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La favorite

Une petite fille qui vit recluse dans une grande maison avec ses grands-parents. Maltraitée par la grand-mère et insuffisamment protégée par le grand-père . Son histoire va être peu à peu dévoilée. Un récit très noir mais bien mené. On suit avec intérêt les rebondissements et la révélation finale.

J'ai aimé l'harmonie entre le dessin noir et blanc et et l'histoire, une vraie correspondance entre la forme et le fond.

C'est un jeune auteur et je vais suivre ses futures publications.

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La favorite

(EM971) Ouah !!!! Eh bien voilà une BD qui décape, déroute, dérange, détonne tant par le dessin que par le scénario. Malheureusement les pulsions sadiques d'une grand-mère hystérique du martinet conjugué aux démissions d'un grand-père sans doute castré par cette même grand-mère (heureusement pas complètement finalement...) et à l'identité troublée (et pour cause !!!!) de notre héros (dont l'imagination débridée (faut bien s'échapper !) nous réserve de belles surprises)...me semblent un peu dures à digérer dans le cadre du Prix....Mais vaut pleinement le détour par ailleurs .



(LX971) bof bof ! Je me suis forcé à aller au bout, pas vraiment passionné par cette histoire tirée par les cheveux (de la petite). Si le dessin est parfois séduisant, j'ai trouvé l'humour souvent facile et la caricature trop grossière. J'ai trouvé la narration bizarrement menée ; l'auteur m'a donné l'impression de se débarrasser du dernier tiers du récit en livrant tout d'un coup, sans crier gare, un flash-back super explicatif . Il résout ainsi une enquête qu'on ignorait sans ménager de suspense ou d'intrigue. L'époque et l'univers me semblent en plus très (trop) loin des élèves ; le côté franchouillard avé l'accent en plus, c'est very too much. Non merci pour le Prix !



(SC971) Brrrr ! C'est glauque, ça fait froid dans le dos et en même temps un peu tiré par les cheveux, servi par un graphisme qui ne me séduit pas du tout. Bref pour moi c'est non pour la sélection collège.

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Chumbo

Une fresque qui court des années 30 à la fin du XXeme siecle au Brésil et qui suit la famille Wallace composée du père, macho méprisant qui cherche à reproduire dans son fils cadet, son parfait alter égo, la mère, qui voudrait se libérer de la tutelle maritale et de ses enfants, et des enfants, Severino, l'ainé, intellectuel, qui souffre de son physique et cherchera à s'engager à gauche, tandis que son frère Ramires, d'un an son cadet, est son modèle inversé, comme son père, pro militaire,et 3 petites soeurs qui apparaissent par intermitences. La vie n'est pas simple pour tous, malgré une vie plutot aisée.

ISituation politique instable oscillant entre régime militaire, corruption et pouvoir fort? Des tentations utopistes incarnées par les pérégrinations de Severino et ses tentatives de suivre ses udéaux. Difficultés de vivre dans un monde fait par les hommes pour les hommes pour les personnages féminins.

C'est une intrigue multiple allié à un graphisme à la Crumb (et ce n'est pas forcément un compliment) avec des personnages complexes, très ambivalents, à la limite de la génance parfois, car les personnages ne sont pas forcément sympathiques - même Severino même sa mère. Cela reste très riche et intéressant sur un contexte brésilien peu connu pour nous européens.
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Chumbo

Chumbo est une magnifique et passionnante saga familiale sous la forme d’un gros (364 pages) et beau roman graphique, un bel objet littéraire à garder dans sa bibliothèque.

Ce roman graphique de Matthias Lehmann est une immense fresque, des années 1930 aux années 2000, sur un pays, le Brésil, marqué par la dictature des années de plomb, le titre de l’album « Chumbo » signifie « plomb » en brésilien.

Un gros roman graphique dont j’ai aimé le graphisme à l’encre noire toutefois une BD exigeante, qui nécessite un minimum d’attention afin de capter toutes les subtilités de cette histoire familiales et de ses personnages qui est racontée à travers le destin de deux frères, Severino et Ramires que tout oppose.

J’ai également aimé la reconstitution historique qui m’a permis d’en apprendre beaucoup sur ce pays fascinant toutefois je me suis un peu perdue dans l’intrigue et dans les personnages ne sachant plus trop qui était qui surement à cause du trait de dessin en noir et blanc qui ne nous permet pas de différencier les visages des différents personnages très nombreux.
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Chumbo

Années 1930, Belo Horizonte, Oswaldo Wallace est un riche propriétaire. Rude avec ses employés, avec ses enfants Severino et Ramires et avec son épouse. Imbu, graveleux, il n'est apprécié que grâce à son argent. Il lutte violemment contre les grévistes dans son entreprise, ceux qui demandent juste depuis trois mois à être payés. C'est le cas de Luis Rebendoleng qui peine à faire survivre sa famille.



A travers ces deux familles au passé et à l'avenir très différents, Matthias Lehmann fait vivre soixante-dix ans du Brésil. Régime autoritaire jusqu'en 45, puis démocratie avant un coup d'état et l'instauration d'une dictature entre 1964 et 1985 et enfin retour de la démocratie (le roman graphique s'arrête en 2003.



Severino et Ramires, les fils d'Oswaldo, sont très différents, le premier réservé qui deviendra journaliste puis écrivain et le second extraverti, qui prendra fait et cause pour le pouvoir dictatorial, joueur, violent, dragueur très lourd, il ressemble à son père. Les deux frères sont les principaux personnages de cette histoire qui croiseront les enfants Rebendoleng et notamment Iara qui impressionne Severino et émoustille Ramires.



Roman graphique choral assez conséquent qu'il vaut mieux ne pas trop lâcher pour ne pas se perdre dans les personnages assez nombreux. J'avoue avoir été séduit par le dessin en noir et blanc, assez libre dans son découpage : petites ou grandes cases, voire pas de cases du tout, des reproductions de journaux, des doubles-pages, des pages muettes (dont celle que je mettrai ci-dessous qui, en quelques coups de crayon montre comment une ville change).



Pas mal d'ellipses -d'où parfois cette peine pendant une ou deux pages à retrouver le fil- qui permettent de balayer l'histoire du pays. Le livre de Matthias Lehmann est très instructif, pour qui, comme moi, ne maîtrise pas du tout l'histoire du Brésil et qui suis allé vérifier ou compléter certaines informations. J'ai une petite tendresse pour Severino le garçon sensible et réservé et pour Iara, la femme qui ne s'en laisse pas compter, ce qui, à l'époque était très compliqué pour une femme souvent reléguée aux tâches domestiques et à élever les enfants. Ils illuminent et humanisent le récit. Un ouvrage qui a dû nécessiter un travail incroyable. Très bien documentée, c'est une fiction qui permet de découvrir un pays "complexe et fascinant" (4ème de couverture), de mieux comprendre la société brésilienne.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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La favorite

Derrière une couverture en couleurs, je découvre une BD en noir et blanc aux dessins très particuliers, ressemblant à des gravures. La Favorite m’a complètement absorbée et je n’ai pu la lâcher qu’une fois ma lecture achevée. Une BD originale, de celle qui laisse des traces : plongée dans un récit noir, surprenant et captivant.



La Favorite conte l’histoire d’une enfance particulière, celle de Constance, dans les années 70. Cette petite fille vit sous la férule de ses grands-parents près de Coulommiers, surtout celle de la grand-mère qui n’a de cesse de la surveiller, à l’affût de la moindre bêtise. Dans ce cadre, les punitions ne sont pas rares. D’ailleurs l’album débute par l’évocation du grenier dans lequel Constance redoute plus que tout de devoir dormir si elle a déplu ou fauté. De ses parents, Constance ne sait rien, à part qu’ils sont morts, de quoi alimenter toutes sortes de fantasmes. Elle ne va pas à l’école, sa grand-mère lui donnant les leçons, avec force châtiment. Heureusement, le parc de la grande maison bourgeoise où elle vit lui permet de quitter cette atmosphère oppressante, lorsqu’on lui en laisse le temps. La Favorite se déroule durant les années 70, et si Giscard d’Estaing s’invite dans le récit, d’autres symboles de l’époque apparaissent ici et là.



En tournant les pages, les partis-pris de l’auteur Matthias Lehmann renforcent son récit : peu de cases classiques, plutôt des dessins agencés entre eux selon les mouvements du scénario. Parfois, des objets ressortent des cadres, un martinet, une branche d’arbre, un dessin d’enfant. Les planches sont toutes uniques et frappent par leur adéquation avec le scénario, ce qui fait qu’on a du mal à lâcher l’album avant la fin. Surtout que l’histoire, au départ en vase clos, s’ouvre progressivement vers autre chose que le début ne laissait présager. Un tournant survient qui m’a complètement surprise, d’autant plus que j’avais commencé la BD sans arrière-pensée d’aucune sorte puisque je ne connaissais ni l’auteur, ni l’histoire (d’ailleurs le résumé de l’éditeur est décevant puisqu’il annonce en grande partie le contenu de la BD : dommage). Une fois le tournant assimilé, tout prend progressivement sens et on se surprend à revenir en arrière, à relire des passages.



A l’arrivée, une BD forte, qui marque autant par le graphisme que par l’histoire.
Lien : http://blogs.lexpress.fr/les..
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