Max L. Telliac

Ne ressens rien. Puis, tout. Je ne sais plus. Je veux hurler, mais je me tais. Pleurer, mais je serre les dents. Partir, mais je reste….

Chaque fois que je me trouve loin de lui, je brûle de son absence. Dès qu’il se rapproche de moi, je meurs de son contact.

Ne comprend-il pas que nous vivions une amitié étrange, qu’il fallait absolument y mettre un terme, sous peine de finir en enfer ? Alors, j’ai créé le notre, le seul où nous pouvions exister sans brûler dans d’atroces souffrances.

J’ai besoin de lui pour continuer. Besoin qu’il accepte le châtiment que je lui impose, écho du mien. Il n’y a qu’ensemble que nous pouvons souffrir, et donc vivre.

J'avale un café sans attendre, glisse la main dans mon caleçon pour me replacer le paquet lorsque Ty fait irruption dans la pièce.
- C'est une idée ou tu t'es donné pour défi de m'offrir une image charmante de toi chaque matin ? s'enquiert mon coloc.
Je bâille, m'étire comme un chat avant de gratter mon torse dont les poils commencent déjà à repousser.

Je me souviendrai toute ma vie de mon coming out (si on peut l'appeler de cette manière en ce qui me concerne). Je ne suis nullement sorti de mon placard, mes parents sont simplement venus m'y rejoindre, ont allumé la lumière et m'ont assuré que le monde à l'extérieur n'y était pas si différent.

J’ai tout tenté pour te haïr, mais je suis cramé de toi. Je le sens jusque dans mes os. Ma vie t’appartient. Mon âme aussi. Tu pourrais me demander n’importe quoi, j’y consentirais. Tout, sauf de te laisser. De t’oublier.

- Devenir qui l’on est réellement demande beaucoup de courage. Les gens faibles sont ceux qui ne le tolèrent pas, qui pensent pouvoir détenir un droit sur la vie des autres, sur leurs émotions, leurs sentiments.

Je sais de quoi je suis capable par amour. Je sais que je suis prêt à me mettre entre parenthèses, à oublier qui je suis. Je pourrais tirer un trait sur le drag, sur ce milieu queer dans lequel je vis. Pour qu'il m'aime intensément, je serais en mesure d'enterrer toute cette part de moi qui m'a pourtant permis de renaître de mes cendres. Doit-on renoncer à soi pour son partenaire ? Non, je ne crois pas. Alors, mieux vaut arrêter avant que nous nous fassions mutuellement du mal...

Il était celui qui éclaire mes ténèbres et j'acceptai de ne pas être néfaste pour lui. Je le refusais. Non, je l'aimais trop pour cela.
-Storm-

A vingt heures, la présentatrice du flash info a annoncé une nouvelle vague de personnes retrouvées dans un état de confusion et de désorientation. La police suspecte une drogue hallucinogène inédite sur le marché, mais moi, je connais la nature de ces attaques. La sorcellerie ne peut qu'être derrière tout ça.

Je t’aime mal, mais je t’aime fort, [...]. Je t’aime du plus fort que je peux, même si ce n’est pas encore assez, je crois.

J’ai besoin de lui pour continuer. Besoin qu’il accepte le châtiment que je lui impose, écho du mien. Il n’y a qu’ensemble que nous pouvons souffrir, et donc vivre.

Ce que je lis dans les émeraudes qui lui dévorent le visage me perturbe au point où mon ventre se contracte comme si on m'éviscérait. Le souffle coupé, je me raccroche à ses prunelles qui m'implorent silencieusement de lui venir en aide.

- Lâche prise. Joue comme si c'était la première fois. Joue comme si c'était la dernière. On se moque bien des notes. Ressens, Mads. Tu es la musique et la musique est toi.
-Storm-

Je pensais être amoureux de Blenda. Je sais maintenant que je l'aimais, mais en la regardant, je n'ai jamais eu aussi mal dans la poitrine que lorsque je pose les yeux sur toi. Alors, tu dois avoir raison. Ça fait mal de tomber. Même si c'est tomber amoureux.
-Magnus-

Je ne pense pas qu'on puisse guérir. On finit simplement par s'habituer à la douleur.
-Storm-

La musique n'avait jamais été un passe-temps. Il s'agissait pour moi d'une manière de respirer. D'exister. Par bien des aspects, elle était la façon dont je vivais, tout simplement. Elle me permettait de m'exprimer, de ressentir.
-Storm-

Tout mal induisait nécessairement un bien. C'était difficile à accepter, mais pourtant réel.
-Magnus-

Elle n'était plus avec nous. Cependant, je la sentais dans chaque palpitation de mon organe cardiaque. Je la voyais dans les yeux de Nina. Dans le sourire de Mads. Je la voyais partout et elle me guidait.
-Magnus-