C'est le prénom dans le titre qui a attiré mon regard vers cet album, que j'ai suggéré à mon six ans lors de notre dernier passage à la bibliothèque. Et il faut bien le dire : cet album est aussi joli que le prénom que porte la fillette de cette histoire (c'est vous dire ! ^_^).
Fanny est une petite fille, avec de très grands yeux, qui appréhende jour après jour la tombée de la Nuit. Avec elle, les oiseaux se taisent, des ombres géantes se forment. Elle se faufile partout, elle avale tout. Un soir, sa maman lui suggère de lui parler, sans doute lui répondra-t-elle. Alors Fanny prend son courage à deux mains et avoue à la Nuit qu'elle lui fait peur. Et la Nuit lui répond et la rassure...
Dans cet album, Maylis Daufresne aborde la peur du noir d'une manière toute de poésie, de magie et de douceur. Elle évoque l'importance de mettre en mots ses angoisses, premier pas pour apprendre à les apprivoiser (ainsi qu'à trouver le sommeil pour le cas de la petite Fanny). Le texte, à la fois tendre, enchanteur et rassurant, montre à l'enfant qu'il n'y a rien qui fait peur dans le noir, que la nuit peut être une amie, autant que le jour, qu'elle aussi dévoile à sa manière la beauté de ce qui nous entoure.
Les dessins de Ian de Haes sont également enchanteurs, tout en nuances bleutées et dorées, à la fois sombres et lumineux. La petite Fanny est mignonne comme tout, avec ses grands yeux toujours grand ouverts. La nuit est envoûtante. Certaines pages font d'ailleurs penser à "La nuit étoilée" de Van Gogh. J'y ai lu après coup que Ian de Haes s'en était inspiré, ce qui ne m'a donc pas étonnée.
"Fanny et la nuit" est un très bel album jeunesse. Magique, rassurant, mélodieux, tels sont les premiers mots qui me sont venus à l'esprit pour parler de ce livre.
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Grand Prix de la Fédération Wallonie-Bruxelles : Au carrefour à droite de François Bertleff
Le « vieux » est à genoux. Il a la gueule grande ouverte et vide le trop-plein qu’il a ingurgité sans trop réfléchir à la capacité qu’il était apte à ingérer. Son pantalon porte une auréole qui ne laisse aucun doute quant à son origine.
Il a la tête prête à exploser. Péniblement, il se redresse dans cette rue qui tangue dangereusement. Soudain, il voit à travers la vitrine du garage, une BMW noire qui lui fait de l’œil… Comment ? À peine 2500 euros pour cette merveille ? Il la lui faut absolument ! Avec ça, sûr qu’il n’aura aucun mal à trouver du travail. Péniblement, il parvient jusque chez lui et s’effondre dans son lit à côté de Cindy, son épouse.
Des petits pas dans les escaliers… La douce Héléna, onze ans à peine, est descendu avec son petit frère dans les bras, suivie par sa petite sœur, Célia. Héléna s’occupe du biberon du bébé, Lorenzo. Héléna verse les céréales dans le bol de sa sœur et dans le sien. Il va être temps de partir à l’école.
Le « vieux » ne peut résister à l’envie d’annoncer à sa fille qu’ils auront bientôt une voiture ? Héléna demande avec quel argent. « T’inquiète ! », répond le « vieux ».
Héléna va déposer le bébé entre les deux adultes. Héléna prend les vêtements pour s’habiller et vêtir sa sœur pour se rendre en classe. Le « vieux », qui a gagné son lit, s’y effondre. Lui ne rêve que d’une chose, la BMW noire à 2500 euros…
Critique :
Très belle nouvelle que l’on pourrait classer dans la catégorie « Drame de la vie ordinaire ». Héléna, petite fille exceptionnelle, gère en « petite maman » sa soeurette et son petit frère. Les parents ? Heu… Vous parlez du « vieux » qui voit son avenir au travers des verres de bière ? Et de sa brindille de femme qui ne travaille pas, mais ne fait pas grand-chose à la maison non plus ?
Nouvelles primées :
Mantra de Guillaume Laffineur (Mention du jury)
Elles sont deux et elles fuient ! Elles fuient ce monde où petit-à-petit il a été interdit de parler. Interdit de parler de pratiquement tout car tout est interdit. Elles fuient et elles parlent. Elles parlent sans s’arrêter de souvenirs oubliés. Souvenirs oubliés suite à l’intervention chirurgicale subie dans le camp de prisonnières. Le camp de prisonnières d’où elles se sont évadées. Évadées pour pouvoir enfin parler et fuir loin de ce pays des interdits…
Critique :
Une nouvelle écrite à cent à l’heure, sur les chapeaux de roues pour pouvoir enfin parler en toute liberté.
Bête de somme de Laurent Givron (Mention du jury)
Grâce au procédé « Trucovski », il est maintenant possible de se passer de sommeil… Parce que d’autres dorment pour vous !
Critique :
Laurent Givron décrit une société où certains travaillent vingt heures par jour tandis que des tas d’autres se retrouvent dans la misère, au chômage. Mais pourquoi travailler vingt heures par jour si vous n’avez pas le temps d’en profiter ?
L’imposture de Damien Drossart (Mention du jury)
C’est l’histoire d’un type qui ne semble guère passionné par son boulot. Comme il est plutôt intelligent, il ne s’en sort pas trop mal, malgré son absence de motivation. Un jour, il découvre qu’il n’arrive plus à émettre aucun son. Mais ce n’est pas là le pire…
Critique :
J’ai été particulièrement déçu par cette nouvelle ne comprenant rien à la fin de l’histoire. Je suis trop bête sans doute. Il aurait probablement fallu que je fasse BAC+13 pour saisir les subtilités de cette nouvelle…
Nouvelles distinguées
Raconte-moi Rio
Jean a toujours rêvé de sillonner les mers. Il s’apprêtait à se rendre à Anvers pour s’embarquer lorsqu’un vilain moustachu envoya ses panzers envahir la France, en passant par les Pays-Bas et la Belgique. Jean devra attendre la libération pour s’engager. On ne veut pas de lui à Anvers. Heureusement, les Pays-Bas sont moins regardants alors que les besoins en bateau sont énormes après une guerre qui aura envoyé par le fond nombre d’entre eux. Qu’importe que Jean doive, à fond de cale, dix heures par jour, nourrir à coups de pelletées des chaudières insatiables puisqu’il y a des escales. Jean y découvre des langues et des cultures qu’il était loin d’imaginer. Jean rentre au pays et se marie. Plus question de naviguer. Qu’à cela ne tienne, il va épargner sou par sou pour se construire un voilier. Il est tôlier, il sait y faire…
Critique :
Yves Jadoul nous livre une belle utopie d’un homme qui a un rêve : naviguer, découvrir d’autres contrées. Il partagera cette passion avec son épouse. Il ne connaît rien à la navigation ? Et alors ? Il apprendra ! Il n’a pas d’argent pour acheter un bateau ? Il en concevra un ! Et quand arrivera le grand jour où il quittera le port…
L’effet boule de neige
Maria parcourt le monde et vit des aventures incroyables. Au Caire, pénétrant dans la pyramide Mykérinos, elle retrouve les archéologues anglais Chapman et Brown et le Français Figeac. Soudain, une terrible secousse qui agite tout le bâtiment comme s’il était un simple jouet entre les mains d’un enfant donnant libre cours à sa colère. A Paris, elle est aux anges ! Elle monte tout en haut de la Tour Eiffel. Elle est complètement essoufflée. La vue est à couper le souffle. Elle est ravie de se trouver aux côtés de Jean-Baptiste qu’elle a rencontré à l’Atelier du Chat Persan au cours de modèle vivant. Subitement, un flocon lui caresse la joue, bientôt suivi par d’autres… Sydney. En plein été. Maria prend des selfies devant l’Opéra pendant que, sur la plage, ses deux copines rêvent de ces apollons australiens au corps musclé. C’est le plein été. Il fait chaud quand soudainement un nuage noir refroidit l’atmosphère. Mais… Mais… Il neige ! En plein été ! A Sydney !
Critique :
Pour comprendre la raison de tous ces mystères, il faudra vous rendre chez Maria, à Verviers, en Belgique, un lundi… Dites que vous venez de la part de Jean-Paul Lefebvre !
Amath et le Lwas
Histoire d’un rêve. Pas n’importe quel rêve ! Le rêve d’Amath, petit garçon africain vivant aux portes du désert. Dans ses rêves, il va rencontrer le Lwas, entité vivant dans un monde de verdure…
Faut pas rêver
Juste une utopie, un rêve auquel les gens ont besoin de croire jusqu’au jour où une autre réalité que celle escomptée vient casser le rêve commun d’un tas de gens qui avaient des idées…
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Un album sur la migration d'un oiseau.
Voltige est un oiseau qui veut partir en Afrique et rejoindre sa famille.
Blessé, il a été retardé...
Dans sa quête, il rencontre différents oiseaux, tous différents :
un pic vert, un geai des chênes, une chouette effraie...
puis une mésange et même un rapace qui plane dans les airs.
Chacun lui explique son point de vue ...
La chouette effraie la prend sous son aile et la rassure un moment lors de son voyage.
Bien des oiseaux préfèrent rester dans le pays.
mais Voltige rester le besoin de partir au loin...
Arrivera-t-il à destination ?
D'autres oiseaux aussi, comme Voltige, se rendent dans les pays chauds:
étourneau, héron, oie sauvage.. Voltige les croise sur son chemin vers l'Afrique.
Des hirondelles lui proposent de se joindre à elles et lui redonnent courage...
Une fois l'océan traversé, une autre terre accueillante apparaît : enfin, la terre, l'Afrique ... Là Voltige se sent aussi bien chez lui ici que dans la forêt d Europe. C'est un oiseau migrateur: un voyageur.
Voltige est arrivé au bout de sa quête.
et lors de son voyage, il a rencontré des amis : chouette effraie, écureuil, hirondelles... Des oiseaux et des animaux différents.
Des amis qui ont su l'orienter et le rassurer quand il en avait besoin.
L'écureuil va chercher la chouette effraie : cette dernière luii explique comment va se dérouler son voyage : instinctivement, Voltige trouvera son chemin ... Cette chouette effraie veille sur Voltige dans son sommmeil; , avec ses grands yeux, je le trouve bienveillante et aussi charmante que Ööfreut, la chouette de Cécile Roumiguière.
Puis les hirondelles l'accueillent parmi elles et l'encouragent à la fin de son voyage.
Un album orné de belles illustrations: un album sur le voyage, les oiseaux migrateurs, et aussi sur une belle valeur : l'amitié .
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Fanny redoute la nuit, cette encre noire comme elle l'appelle. Cette encre se glisse partout et l'entoure, lui fait peur !
Fanny invoque la nuit qui lui explique que tout n'est pas noir, il y a les couleurs et des lumières dehors. Avec beaucoup d'imagination et de jeux, Fanny prend confiance et apprivoise sa peur.
Un album très poétique et astucieux pour que les enfants domptent leurs peurs, en particulier du noir.
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Un album sur la magie de la nuit...
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Les superbes tableaux de Teresa Arroyo Corcobado, colorés, dynamiques et pleins de vitalité viennent ici sublimer le texte tendre de Maylis Daufresne. Autour de l'arbrisseau qui point et de son amitié avec l'oiseau voyageur, le lecteur ressent les bruissements de la forêt, l'apprentissage de l'arbre et sa sagesse infinie... Autour de laquelle gravite la vie. Superbe.
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Un très bel album où il est question de la peur du noir de l𠆞nfant et d𠆚pprendre à la surmonter.
De façon didactique, par le biais d’une personnification de la Nuit et du pouvoir de l’imagination, le titre donne des clés dans ce but.
A lire à partir de 4 ans
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Très beau livre de Maylis Daufresne. Mon fils apprécie beaucoup que je lui lise cette histoire, il n'aime pas trop le soir et la nuit et ce livre semble l'apaiser. Les illustrations sont très belles et poétiques, s'accordant bien avec le texte.
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