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4.81/5 (sur 8 notes)

Nationalité : États-Unis
Biographie :

Megan Rosenbloom est une bibliothècaire médicale et une universitaire américaine née en 1981.
Elle excerce à "The university of Southern California" et est experte en bibliopégie anthropodermique, c'est à dire la pratique de la reliure de livres en peau humaine, sujet de son ouvrage "Dark Archives" (2020) traduit en français par Phoebe Hadjimarkos-Clarke aux Editions B42.

Source : Wikipédia et éditeur français.
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Bibliographie de Megan Rosenbloom   (1)Voir plus

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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
La Révolution française provoqua d'autres révolutions concomitantes, y compris dans les bibliothèques. La Bibliothèque royale, devenue publique et nationale, vit ses collections augmenter avec l'arrivée de collections entières confisquées à l’aristocratie, au clergé et lors de la conquête de pays étrangers. Les livres anciens étaient de plus en plus souvent considérés comme des objets à la mode, à collectionner en fonction de leurs caractéristiques physiques et non plus simplement de leur contenu. La Bibliothèque nationale commença à amasser autant d'incunables que possible, attisant l'intérêt pour la collection de livres en fonction de leur âge et de leur mode de production, indépendamment du sujet du texte. Cette modification de la valorisation de la matérialité du livre allait avoir des conséquences durables sur les collections de bibliothèques publiques et privées. (p. 47)
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Le comité restreint pour l'anatomie était rempli de disciples du philosophe père de l'utilitarisme Jeremy Bentham, qui croyait si ardemment en l'utilité des cadavres qu'il avait insisté pour qu'à sa propre mort il soit disséqué par des anatomistes, puis embaumé. Aujourd'hui encore (du moins lorsqu'il n'est pas en tournée), son corps assis accueille les étudiants de l'University College de Londres. Un benthamien français plaida même avec passion en faveur de l'utilisation de toutes les parties de son corps - y compris sa peau, qui couvrirait le fauteuil du président du comité, Henry Warburton. Les comptes rendus du comité révèlent que les benthamiens avaient pour ambition de remplacer le recours aux seuls corps des meurtriers par une ressource bien plus répandue ; celle des pauvres en général. (pp. 135-136)
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De tous les livres supposés anthropodermiques provenant de la période révolutionnaire, celui-ci me semblait avoir le plus de possibilités d'être authentique. Mais ce n'était là qu'une intuition, sans aucun fondement jusqu'à ce que le livre soit testé. L'époque en question était assurément sanguinaire et propre aux bouleversements, mais était-elle à ce point turbulente pour que la pratique de la reliure en peau humaine ait pu prospérer au cœur du chaos ? (p. 47)
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L'Admiral fut l'un des premiers à insérer des impressions en couleur dans les livres en utilisant des plaques de cuivre afin de réaliser trois passages avec les encres rouge, bleu et jaune. Les images qui en résultent sont incomparablement luxuriantes et satinées - et me firent peut-être (ou peut-être pas) m'exclamer à haute voix : "ce pénis écorché est tout simplement magnifique". (p. 159)
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Artisan respecté pour son savoir-faire, Kersten travaillait le cuir d'une manière expressionniste qui fut plus tard imitée par ses collègues. Il avait un franc-parler à toute épreuve, ce qui lui valut parfois d'être en conflit avec la vieille garde de la reliure et lui causa également des problèmes politiques. Il s'insurgea face aux conséquences du nazisme sur la licence artistique et la qualité en matière de reliure ; en 1931, il déplora le fait que les nazis aient obligé l'association allemande de relieurs professionnels Jacob-Krauss-Bund à fermer, ses difficultés financières ayant été décuplées par le fait que les nazis avaient affirmé que le domaine de la reliure était dominé par les juifs. Kersten était marié à une à une juive et convaincu que les discriminations antisémites de Hitler séduisaient surtout les allemands "politiquement immatures". Les nazis lancèrent une campagne de diffamation, affirmant que Paul Kersten était juif lui aussi. Sa femme se suicida en 1943, et lui aussi mourut la même année. (p. 161)
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Au XIXe siècle, les fournisseurs européens de papier chiffon ne parvenaient plus à satisfaire la demande de l'industrie de la presse étatsunienne en pleine expansion ; et alors que les prix du papier explosait, un géologue, ,le Dr Isaiah Deck, commença à imaginer des alternatives au papier - dont l'exemple le plus remarquable était d'utiliser les tonnes de bandelettes prises sur les momies égyptiennes dont on pillait alors les tombes. On pourrait considérer ce projet excentrique comme une pure folie qui n'aurait jamais dû voir le jour, mais ce serait sans compter cette note dans l'édition du 31 juillet 1865 du Syracuse Daily Standart : "Notre quotidien est désormais imprimé sur du papier fabriqué à partir de chiffons importés directement depuis le pays de pharaons, sur les rives du Nil.". (p. 87)
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Dans une veine semblable, l'orateur radical Henry Hunt suggéra que si tous ceux qui vivaient au dépend du gouvernement étaient obligés d'offrir leurs dépouilles en échange, alors la famille royale devrait elle aussi être soumise à cette loi. (pp. 136-137)
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Les bibliothécaires spécialisés en livres rares savent depuis longtemps que chaque livre ancien est comme un mystère attendant patiemment son détective, dont les cahiers, les fils de chaîne et les filigranes du papier, les partitions médiévales cachées sous les reliures sont les indices. Derrière chaque étape de la création d'un livre, il y a des artisans dont les noms ont été à jamais perdus. J'en suis venue à comprendre pourquoi le terme de bibliomanie a été inventé : lorsqu'un détective est intrigué par une enquête particulièrement ardue, l'obsession l'attend au tournant. (p. 25)
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Les livres anthropodermiques racontent l'histoire complexe et parfois difficilement supportable du développement de la médecine clinique et du statut social des médecins. Ils montrent ce qui peut découler de pire de la rencontre entre l'instinct de possession et la mise à distance opérée par le regard clinique. Le poids de ce lourd héritage se transmet aux institutions où ces objets sont conservés, et aux personnels de bibliothèque ou de musée qui en sont responsables. (pp. 15-16)
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