Il faut prendre son temps pour lire un tel livre !
Iran... C'est le début de la guerre Iran Irak..Le dernier Shah d'Iran a été renversé par la révolution de 1979 et Khomeini est au pouvoir.
Mohsen Meftah, un étudiant en littérature arabe, veut s'inscrire en doctorat. Pour payer ses études il fait un travail bien étrange (pour nous) . Des familles, éloignées de leurs morts, le rémunèrent pour prier sur la tombe des leurs. Il récite avec application des sourates. Il rattrape aussi, pour des clients, des jeûnes non accomplis ! Il n'est pas croyant mais il exécute son job avec sérieux.
Une de ses clientes est la mère de cinq garçons.
La famille de Karim Soukhteh vivait dans un quartier de Téhéran où musulmans et chrétiens arméniens se côtoyaient en bonne entente.
Les quatre fils ainés avaient des rêves.
Nasser archéologue rêvait d'un visa pour quitter le pays...son corps ne fut pas retrouvé
Massoud parti au combat ne tomba pas au champ d'honneur...son corps ne fut pas retrouvé.
Mansour espérait ressembler à Robert Capa, parti avec son bel appareil photo... personne ne l'a jamais revu.
Mahmoud tombé éperdument amoureux d'une étudiante marxiste pensait vivre un jour en URSS...son corps ne fut pas retrouvé.
Quant au plus jeune, Taher, il mourut à six ans de ne pas avoir su nager...son corps ne fut pas retrouvé.
Ainsi donc, Mohsen Nefta priait avec ferveur devant des tombes vides...
Cinq frères, cinq aventures, cinq parties dans ce roman.
Un prétexte pour l'auteur pour nous entraîner dans ce monde en guerre, en crise, en peur, en rêves.
Surgit, au milieu de ces cinq récits, des passages de l'histoire de Saladin. Chef musulman qui reprit, au XII ième siècle, Jérusalem aux croisés. Surnommé "le chevalier de l'islam" il reste un héros pour les arabes. Ceux qui le connaissaient lui attribuaient des qualités humaines exceptionnelles...sa légende est certainement un peu idéalisée !
A nous de faire le parallèle entre passé et présent. Deux esprits survolant l'Histoire nous donnent des clés pour y parvenir.
Ce livre est magnifique. C'est un roman d'aventure, historique, politique, spirituel et philosophique.
La construction impeccable permet de ne jamais se perdre entre passé et présent.
Le style est très fouillé, superbe !
J'ai dû en début de lecture faire quelques révisions sur le conflit Iran Irak et me remémorer l'histoire de Saladin.
J'ai ensuite pris énormément de plaisir à m'installer dans ce roman très dense et vraiment passionnant.
Encore un bon livre chez Zulma !
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« Nourri par le sang »est un roman d'aventures qui raconte le destin tragique de cinq frères pendant les premières années de la guerre Irak - Iran.
C'est un livre exigeant qui demande beaucoup de concentration, à cause de plusieurs événements historiques sur l'Iran mais aussi par la multitude des personnages, morts ou vivants, esprits ou fantômes du passé .
J'ai aimé découvrir l'histoire de chacun des cinq frères, mais l'intervention fréquente d'une personnalité historique, nommée Saladin, m'a gênée pendant la lecture. J'ai trouvé que cela cassait le rythme et j'ai dû lire certaines pages en diagonale, chose qui m'arrive très rarement.
Je pense qu'il faut connaître l'histoire du pays pour apprécier ce roman à sa juste valeur.
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Un titre bien sombre pour ce roman de Mehdi Yazdani Khorram, traduit par la grande Nahal Tajadod, et qui s’ouvre sur un jeune étudiant iranien glissant sur une flaque de sang en route vers un cimetière de Téhéran, où il est chargé par des familles de psalmodier en arabe des extraits du Coran sur les tombes des défunts. Tout en rêvant d’un futur à Beyrouth, Mohsen débute son office sur les tombes de cinq frères, tous terrassés la même année.
Ce sont les vies (ou plutôt les morts) de ces cinq frères que raconte Nourri par le sang : jeune archéologue, militaire dans la guerre Iran-Irak, reporter photographe au Liban, jeune enamouré d’une étudiante marxiste, et le benjamin, au destin tragique.
En sus de ces tranches de vie iranienne, l’auteur distille une dimension fantastique déroutante, faisant dialoguer le présent et le passé par la présence malsaine de quelques spectateurs issus d’un autre temps : Saladin, un poète, et un esprit maléfique.
Cette juxtaposition et le style général du roman est donc étonnant de prime abord, voire rebutant ; il m’aura fallu une bonne centaine de pages pour vraiment accrocher. Mais une fois que l’on se fait à ces récits enchâssés, la narration paraît plus fluide, et l’on vient à en redouter la fin des chapitres, tous clôturés par la mort d’un des frères dont Mohsen arrose inexorablement la tombe d’eau de rose.
Un récit profondément déprimant, mais un beau témoignage de l’absurdité et des frustrations qui règnent en Iran, dont on découvre la jeunesse et sa fougue en temps de guerre, bien vite douchée par la religion et la mort, toujours à l’affût, comme le souligne l’auteur par ses « l’histoire regorge de… ». Nourri par le sang a aussi le mérite de conter l’Iran dans toute sa complexité, mentionnant les minorités arméniennes, les religions nombreuses et le passé chrétien révélé par l’archéologie, que l’on a parfois tendance à oublier.
Une lecture qui m’a beaucoup touchée, et dont le titre n’aurait pu être mieux trouvé.
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Me voilà en Iran, encore vierge de la littérature iranienne mais hâte de m'y jeter !
Les éditions Zulma nous propose une traduction de Nourri par le sang de Mehdi Yazdani Khorram. Une œuvre dure qui raconte l'histoire d'une famille et de ses cinq garçons pendant le début de la guerre Iran-Irak. Le contexte est lourd mais l'existence de ces cinq frère retrace une vision et un point de vue du moyen-orient que je ne maîtrisais pas.
Les lien avec les deux "anges" et surtout l'histoire de la prise de Jérusalem par Saladin, n'apporte pas grand chose au récit.
Je pense qu'un lecteur iranien appréciera plus ce roman que moi, car il est très personnel et très iranien.
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Violent
imprecatoire
le cataclysme de l'histoire a eu lieu et nous errons dans les ruines de l'Iran tragique. Un auteur possédé par le Daïmon du passé, âme troublante et troublée en exil capable de ciseler.le present sur une stèle désenchantée. Magnifique dilemme individuel des éternelles partances en blessures d'une société déchirée.
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Nourri par le sang nous, plonge au sein d’une famille de cinq fils dont quatre sont morts. L’histoire se déroule dans les années 80, au début du conflit entre l’Iran et l’Irak.
Les destinées de ces cinq fils sont bien sûr imprégnées de la culture, perse et de la situation politique en Iran. A ces vies personnelles s’ajoutent les évocation de la vie d’un chef musulman du XIIIe siècle, véritable héros, pour les arabes, Saladin.
Ce livre est à la fois un roman d’aventure, un roman historique et un roman politique, qui fait alterner, humour et tragique. Sa lecture est exigeante car il y a de nombreux personnages et les évocation savantes de l’histoire de Saladin peuvent nous perdre.
Mais la lecture de ce roman est forte et marquante, car entre fatalité des événements, fragilité de la vie et place du sacré, l’histoire ne nous laisse pas indifférents.
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