AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.16/5 (sur 161 notes)

Nationalité : Bulgarie
Né(e) à : Sofia , le 11/1973
Biographie :

Poétesse et autrice de fiction et de non-fiction.

Son père est le mathématicien Nikola Kassabov (1948). Elle quitte son pays natal avec sa famille à la fin de la guerre froide. Elle vit en Angleterre en 1990, avant de s'installer en Nouvelle-Zélande, en 1992.

Elle y reste pendant douze ans et y étudie la littérature française, russe et l'écriture. Elle est diplômée en littérature française et russe de l'Université d'Otago et est titulaire d'un master en littérature anglaise et d'écriture de l'Université Victoria de Wellington. Elle publie ses premiers livres de poésie et de fiction.

En 2005, elle choisit de s’installer en Écosse. Après un certain nombre d'années à Édimbourg, elle s'installe dans les Highlands d'Écosse.

Elle est autrice de plusieurs recueils de poésie, romans et récits. Son premier recueil de poésie "All roads lead to the sea" remporte un NZ Montana Book Award et son premier roman "Reconnaissance" remporte le Commonwealth Writers' Prize for Asia Pacific en 2000.

En 2017, son livre de non-fiction "Border: A Journey to the Edge of Europe", traduit en français sous le titre "Lisière: un voyage aux confins de l'Europe", est traduit dans une quinzaine de langues. Il est lauréat du Prix Nicolas Bouvier attribué lors du festival Étonnants Voyageurs 2020.

En 2020, elle publie "L’Écho du lac" ("To the lake: a Balkan Journey of War and Peace"), qui retrace un voyage personnel sur les traces de sa famille autour des lacs d'Orhid et de Prespa. Il obtient le Prix du meilleur livre étranger - Non fiction 2021.

son site : https://kapkakassabovacom.wordpress.com/
+ Voir plus
Source : Marchialy
Ajouter des informations
Bibliographie de Kapka Kassabova   (5)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Les 5 recommandations en littérature de voyage d'Octavia : 0:58 le restaurant de l'amour retrouvé, d'Ito Ogawa : https://www.babelio.com/livres/Ogawa-... 1:30 Les Huit Montagnes, de Paolo Cognetti : https://www.babelio.com/livres/Cognet... 2:06 Compartiment pour dames, d'Anita Nair : https://www.babelio.com/livres/Nair-C... 2:38 Lisière, de Kapka Kassabova : https://www.babelio.com/livres/Kassab... 3:16 Touriste, de Julien Blanc-Gras : https://www.babelio.com/livres/Blanc-... Abonnez-vous à la chaîne Babelio : http://bit.ly/2S2aZcm Toutes les vidéos sur http://bit.ly/2CVP0zs Suivez-nous pour trouver les meilleurs livres à lire : Babelio, le site : https://www.babelio.com/ Babelio sur Twitter : https://twitter.com/babelio Babelio sur Facebook : https://www.facebook.com/babelio/ Babelio sur Instagram : https://www.instagram.com/babelio_/

+ Lire la suite

Citations et extraits (162) Voir plus Ajouter une citation
Les différents âges de la femme se présentent et s'enfoncent dans la vapeur. Leurs corps s'évanouissent peu à peu. Des corps qui ont donné la vie, subi le bistouri, trimé des décennies derrière leur machine à coudre, planté et déplanté des potagers, émigré, puis sont revenus, qui ont encaissé les coups puis l'abandon de leur mari et de leurs enfants, épuisés, immobiles sur des lits étriqués avec pour seule compagnie le vacillement du téléviseur dans le coin de la pièce et les souvenirs d'amours anciennes. Sous le verre crasseux du dôme, avec ce goutte-à-goutte incessant, ces réminiscences glougloutantes, ce savoir que renferme le corps se propageait par vaguelettes à travers chacune de nous, comme si nous ne formions qu'un seul et unique organisme. Plic, plic, plic. Dans le bassin des dames, nous sommes jeunes et vieilles à la fois.
Commenter  J’apprécie          469
Ma grand-tante, sa voisine, avait un jardin vivrier sous la vigne ombrageant sa cour, ainsi que des poulets et des chèvres dans sa grange. Ah, le frisson matinal de dénicher des oeufs bien cachés, l'odeur de la grange et des roses ! Chez elle, il y avait une pièce où l'on stockait et transformait la nourriture. Des bocaux de yaourt fermentaient pendant la nuit, emballés dans du papier journal, du fromage frais s'égouttait dans des torchons, des cagettes de pomme reposaient en prévision de l'hiver, du sirop de sureau pétillait en bouteille, et des rayons de miel dégoulinaient sur des plateaux. Elle était toujours affairée près d'une casserole bouillonnante ou d'un plan de travail où elle étalait la pâte, montait la mayonnaise avec des oeufs chauds et épluchait des légumes encore terreux pour les rôtir au four. Nous la regardions, subjugués, métamorphoser les machins peu ragoutants arrachés au sol en autre chose, telle une laborantine. Et les mixtures devaient sans cesse être goûtées, bien sûr. Puis venait la préparation des conserves, en début d'automne, un rite saisonnier lors duquel elle trônait, majestueuse, sur une chaise grinçante près d'un chaudron, à faire bouillir les bocaux pleins de bonnes choses avant de les fermer hermétiquement. Elle était comptable en semaine, gardienne des trésors de la terre le week-end. Nourrir était son talent, et bien qu'elle n'ait pas eu d'enfants, elle était une vraie mère pour nous tous.
Ainsi naquit mon enchantement pour la terre comestible.
Commenter  J’apprécie          468
Les fibres organiques s'entremêlaient avec les paillettes industrielles. Des tabliers en laine peints par des aïeules avec des pigments de mousse se superposaient avec des tissus colorés à la teinture chimique achetés 2 dollars dans un bazar. Leurs visages étaient ceux de couturières. Des femmes qui avaient rapiécé les vies qu'on leur avait volées, un fragment après l'autre.
Et à présent elles cousaient en plus les vêtements de tout le monde, ici même aux Bouleaux, afin que le reste du continent puisse les acheter le samedi - jour de labeur pour la couturière - dans les rues branchées des grandes villes, ornés d'étiquettes destinées à justifier leur prix exorbitant, enveloppés dans du papier de soie, puis déposés dans des sacs ornés de lettres dorées en relief que les acheteurs rapportaient à la maison tels des chasseurs-cueilleurs fous ayant oublié depuis belle lurette l'art de la chasse et de la cueillette et ne sachant plus que consommer.
Chaque fois que je vois une étiquette de vêtement "Fabriqué en UE", le visage d'une femme des Bouleaux m'apparaît.
Commenter  J’apprécie          436
Le soleil couchant illuminait le mur du Pirin. L'air était si doux que j'aurais pu le boire, comme une potion. Un après-midi, l'air se troubla et revêtit une teinte sépia, la montagne se fit plus lointaine, et l'atmosphère poignante, comme si nous avions été parachutés dans le passé sans préambule.
Commenter  J’apprécie          412
La lune semblait pétrie de beurre baratté. Je sentais la sève monter dans les pins, comme le sang afflue vers l'épiderme. Aux phases de pleine lune, tout ce qui est là est doublement là.
Commenter  J’apprécie          320
Nous quittions la maison de bon matin, sacs en bandoulière, et passions la journée à glaner des orties, dont elle se frottait ensuite les doigts pour soulager son arthrite, avant de les préparer en beignets. Nous mangions à même les branches les mûres et les griottes qui tachaient nos habits, nous récoltions des fleurs de tilleul et de sureau qui me faisaient éternuer, et elle s’asseyait pour tricoter des napperons informes, dans une forêt de pins, tandis que je ramassais les glands de la saison passée pour réaliser des figurines informes, à l'aide de colle. Chez elle, il y avait un lit où des herbes séchaient sur du papier journal, et elle était toujours en train de mâcher quelque chose tout juste sorti du sol.
Commenter  J’apprécie          4113
Les pins se refermaient sur nous de toutes parts, tel un mur vivant, et bien que l'hôtel se trouvât au sommet de la route, il était également au fond de quelque chose. Une simple barrière en pin représentant une créature hybride mi-serpent, mi-dragon le séparait de la forêt. La lune était suspendue dans le ciel, énorme et crémeuse comme le beurre, au dessus des conifères au contours acérés. La chaleur du jour s'était dissipée et l'air était frais sur la peau. Le silence de la forêt faisait l'effet d'un puits où il n'y aurait rien d'autre que le son - limpide et parfait, s'élevant pour effleurer notre visage - de l'eau de source.
Commenter  J’apprécie          337
Nous avons perdu deux choses essentielles à notre bien-être : le silence et l'obscurité. Nos systèmes nerveux sont pollués par le bruit et les lumières électriques. Les mieux lotis pratiquent la "thérapie en chambre noire" et les retraites silencieuses. Il faut désormais acheter le silence et l'obscurité car le monde civilisé ne les procure pas gratuitement. Il nous apprend à avoir peur du noir et du silence. Et pour compenser notre peur, il nous divertit à coup de bruit et de lumière. Le bruit et la lumière viennent combler le vide laissé par le sens et la puissance perdus. Ce sont les idoles qui remplacent le sacré. Nous sommes prisonniers de notre civilisation, torturés par les stimuli, incapables de nous reposer.
Commenter  J’apprécie          429
Entrer dans leur entrepôt, c'était comme pénétrer dans un temple. La première chose qui vous saisissait, c'était l'odeur. Un parfum chargé, celui d'une terre grouillante de lombrics, de racines qui susurraient, de bourgeons fripés qui ressuscitaient au contact de l'eau, de pétales séchés qui vous faisaient tourner la tête avec leur phéromones, et de baies luisantes l'air tout à fait anodin quand vous les fouliez aux pieds dans la forêt, mais capable de vous intoxiquer ou de vous sauver la vie, selon la dose ingérée. Un parfum d'être végétaux, antiques et immuables. Un parfum qui disait : "Arrête-toi et ôte tes chaussures", ou encore "Viens, entre donc, entre donc".
Commenter  J’apprécie          303
Ayshe and her sisters didn’t speak Turkish. They only found out they were ‘Turks’ when the police knocked on their door –impossible not to think of yellow stars. The exodus of three hundred and forty thousand people with families, futures, and sometimes bodies broken by their own State was the largest movement of people in Europe since World War II. And it happened in peacetime.

Ayshe et ses sœurs ne parlaient pas turc. Elles apprirent qu'elles étaient turques quand la police frappa à leur porte- comment ne pas penser aux étoiles jaunes. L'exode de 340000 personnes avec familles, futures et même les corps brisés par leur propre État a été le plus grand mouvement d'expulsion en Europe depuis la Seconde Guerre Mondiale. Et cela arriva en temps de paix.

*340000 turcs vivant depuis des siècles en Bulgarie furent expulsés de force par le gouvernement bulgare, suite à la chute du communisme et le peu qu'ils possédaient ne leur fut pas permis d'emporter avec.
.
Commenter  J’apprécie          410

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Kapka Kassabova (230)Voir plus

¤¤

{* *} .._..