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Critiques de Mènis Koumandarèas (40)
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La femme du métro

Petit roman mais belle découverte que cette histoire qui se passe en Grèce dans les années 70 ou l'héroïne se trouve tout le temps dans le métro en même temps qu'un jeune homme. Ils vont peu à peu se parler et leur relation vont aller plus loin que cela, malgré leur différence d'âge.



Le jeune homme aime les femmes plus mûres dans la quarantaine et puis d'un seul coup Koula femme ne va plus croiser le jeune homme, ce sera donc la fin de leur histoire brève mais qui lui permis de s'échapper de sa routine quotidienne.
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La femme du métro

"La femme du métro" de Mènis Koumandarèas est un bon complément du livre que je viens de terminer, un essai de Pétros Màrkaris qui nous embarque dans le métro "A travers Athènes". Il fait un portrait original de sa ville en parcourant la plus ancienne ligne, du Pirée à Kifissia, loin des grands lieux touristiques ; c'est la ligne 1 que l'on nomme Ligne électrique, unique parce qu'elle traverse la ville entière en révélant toutes les strates sociales qui la composent.



C'est sur cette ligne qu'une femme rencontre un jeune homme qui deviendra son amant.

Lui c'est Mìmis, étudiant de vingt-et-un an, séducteur qui aime les femmes mûres.

Elle, c'est Koùla, comptable, la quarantaine mariée et mère de deux filles.

Tous les soirs ils se croisent dans le métro.

Il monte à Thissìo, toujours à la même place, premier wagon siège près de la fenêtre à contresens de la marche. Elle monte à Monastiràki la station suivante et attends souvent Omònia pour avoir une place assise en face de lui.

Ils vont commencer à se parler, échangeant quelques banalités puis devenir plus intime jusqu'au jour où elle accepte de passer une soirée avec lui. Ce jour-là ils descendent ensemble dans le vieux quartier de Àyos Nìcòlaos loin de leur arrêt habituel, Mìmis à Nèa Ionìa, Koùla à Kifissia le terminus de la ligne.

Peut-être a-t-elle envie de se reposer de la routine et lui d'une aventure parmi d'autres ? Rien n’est certain dans ce voyage athénien.



En général ce genre d'histoire est plutôt de l'ordre du phantasme et peu crédible, quoi que, tout est possible dans le métro… Y a qu'à demander à Zazie.

J'ai eu envie d'y croire d'autant plus j'adore les lieux insolites pour les histoires d'amour même si le ton de Mènis Koumandarèas est mélancolique et peut-être aussi pour cela.





Challenge Riquiqui 2023

Challenge Cœur d'artichaut 2023

Challenge XXème siècle 2023

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La femme du métro

Une soixantaine de pages pour une brève histoire d'amour entre Koùla, la quarantaine bourgeoise, et Mimis, seulement vingt ans et étudiant. Ils s'aperçoivent chaque soir dans le même métro, se rapprochent, s'apprivoisent l'un l'autre pour finir par s'aimer au coeur d' un hiver grec de la fin des années 70.



Si cette histoire est d'une simplicité déconcertante, elle pourra toucher celles et ceux qui ont vécu ce genre d'aventure. Les thèmes classiques de la jeunesse et du temps qui passe sont ici abordés avec concision et pudeur. Un bref moment d'égarement dont, pour moi, le charme réside dans la ville qui lui sert de décor. J'ai eu grand plaisir à parcourir Athènes, d'Omonia à Kifissia en passant par Monastiràki, Attiki et Agios Nikolaos, et à plonger dans les sous-sol des ruelles pour retrouver l'atmosphère unique des tavernes populaires, aveugles et imprégnées de l'odeur caractéristique de cave et des tonneaux de vins. Entre romantisme et nostalgie, devinez de quel côté penche ma balance...



"Des murs noircis par la fumée, décorés par endroits d'ivrognes peints à l'eau, des tables dont la toile cirée huileuse, collante, luisait sous les néons, et au fond un juke-box qui jouait. Un public mélangé : hommes du peuple, soldats, étudiants, et un ou deux pochards, bien réels eux. L'un d'eux, entre deux âges, tournait sur lui-même, se penchant pour caresser le carrelage froid. De temps à autre il poussait des sifflements, frappait le sol du pied et rejetait la tête en arrière."



En Grèce, cette histoire à l'écriture parfaitement maîtrisée a fait de cet opus un livre culte. L'auteur, Mènis Koumandarèas, est peu connu en France malgré la traduction de cinq de ses romans.


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Mauvais anges

Découvrir un nouvel auteur…

J'avoue que la littérature grecque m'est parfaitement inconnue et je remercie Quidam Editeur de m'avoir envoyé ce roman.



Roman ou nouvelles ? le doute est permis car ce sont dix histoires qui s'enchainent, une suite de récits où le narrateur (est-ce le double de l'auteur ?) relate des rencontres de sa jeunesse au coeur d'Athènes.

Le lecteur se retrouve témoin attentif et privilégié de ces moments mettant en scène des gens ordinaires dans des histoires simples, des personnages à la présence fuyante comme des fantômes qui traversent la vie.



J'ai eu l'impression d'ouvrir un vieil album photo aux couleurs légèrement surannés. Ce livre est empreint d'une indéfinissable nostalgie, comme une échappée mélancolique dans une ville d'un autre temps. Portrait d'Athènes, portrait d'une époque, de la Grèce d'après-guerre, sortant à peine de l'occupation allemande et entrant dans la guerre civile, ces histoires douces amères ne sont que délicatesse.



Servi par une écriture fine, d'une grande pudeur, et d'une simplicité désarmante comme seuls peuvent le faire les très grands écrivains, «Mauvais Anges» nous parle de la jeunesse, du temps qui passe, de la fascination de l'autre, de la séduction, de l'ambiguïté du désir.

C'est pur, sans fioritures, c'est beau.



Traduit par Michel Volkovitch
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Le fils du concierge

Une nouvelle fois merci à Babelio pour m'avoir permis cette découverte.

"Le fils du concierge" est une nouvelle délicieuse qui raconte les tranches de vies que voit passer Euripide le coiffeur dans son salon. Ici, c'est celle de Zissis, le fils du concierge: hier mignon petit garçon aujourd'hui adolescent ombrageux qui veut une crête d'iroquois. Soudain, un vieil homme, qui n'est pas le concierge, entre, s'installe et se met à houspiller le jeune homme, prétendant être son père. Ce qui peut sembler absurde se révèle être un drame familial, à la fois banal et terrible, qui nous parle de mort, de vieillesse, de chagrin et du temps qui passe. J'ai beaucoup aimé l'écriture subtile et l'histoire m'a émue. Je mets immédiatement dans mes pense-bête (pas si bêtes) le recueil dont est tiré cette nouvelle: "Le parfum me fait pleurer" (quel beau titre !).
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Le beau capitaine

Superbe texte, Le beau capitaine ne nécessite pas forcément d'avoir une connaissance approfondie des événements de la vie politique grecque des dernières décennies pour être apprécié. Tant mieux car sinon, c'était perdu d'avance pour moi,aux connaissances abyssales en histoire contemporaine, et cela aurait été dommage de passer à côté de ce texte dont l'élégance est poignante, l'écriture est pleine de grâce et les thèmes, entre autre, la beauté et la déchéance qui peut y succéder si brutalement, fascinants.



Par la voix du vieux conseiller, le lecteur va parcourir à la fois la période historique, mais surtout rencontrer le beau capitaine, un jeune militaire qui cherche à faire casser le refus d'avancement qui lui a été opposé, et se laisser comme lui fasciner par cet homme qui semblait prêt à tout avoir mais qui finalement rencontrera un destin bien différent. Deux très beaux personnages et un texte qu'on ne peut que recommander.
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La Verrerie

Un roman particulier, qui nous plonge dans l'univers de la verrerie, dans les lustres, abat-jours et autres luminaires. On suit les pérégrinations de Bèba pour s'offrir un avenir malgré un mari malade et des amis plutôt malchanceux...

L'auteur arrive à recréer l'ambiance des années 70 en Grèce, on a l'impression d'arpenter les rues d'Athènes et de se balader dans la province aux côtés de Bèba et Vlassis.

Jusqu'à la fin, on espère que les protagonistes arriveront à échapper à la fatalité, mais finalement tous sont rattrapés par leur destin.
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La Verrerie

En cette rentrée littéraire hivernale, sur le piédestal d’une littérature qui sera le regain, le voici le livre à retenir, faire sien : « La Verrerie » de Mènis Koumandarèas. Un cerf-volant en plein ciel qu’on ne lâche pas des yeux, gracieux, émouvant, puissant. La beauté qui rayonne sur les lignes est le pain pour demain. Cette constance d’une trame hors norme est la preuve que nous sommes dans un livre qui fera date. Un classique si aérien, si captivant, si maîtrisé qu’il est à ce jour un livre de fond. Habilité au salvateur, au majestueux et à cette modestie d’une lecture olympienne. Que dire de « La Verrerie » cet antre de laborieuse ténacité, lumière en diapason. Œuvre opérative de Bèbas Tendès. Transmission allouée d’un père pour sa fille, dont l’aura spéculative échappe à l’éphémère. Battante, humble, femme si belle qu’on aime de toutes nos forces. Jour après jour, elle fait de « La Verrerie » l’entrechoc des lumières, les gains générationnels, lieu dont chaque luminaire est un pied de nez à l’adversité. On est en transmutation dans une Grèce de l’après-guerre aux remous vifs encore d’une Occupation intestine. Athènes et ses ruelles inondées de chaleur. Les rues dont on devine les recoins lourds de cet évènementiel. L’usine à Gaz, face à la Verrerie, cette image dont on pressent les fumées brouiller les regards. La vie est là, malgré tout. Bèba Tendès est marié avec Vlassis, fragile, malade, tourmenté. « Bèba, le corps incliné en arrière, se faisait de l’air avec son éventail en bois aromatique. Tous les deux, sans expression, ressemblaient à des idoles de l’Île de Pâques. » Le charme siamois d’un couple uni, connaissant l’autre jusqu’aux entrelacs des mains jointes en rituel mouvement pavlovien. Liés à la Verrerie, fusion d’une appartenance. Vlassis se perd dans ses ténèbres. Rakoutis et Malakatès sont plus que des amis. Mais cette transmission théologale de l’endurance. De cette amitié qui se gorge de fraternité. Ils seront toujours là, coûte que coûte auprès de Bèba. « Bèba Tendès se reposait à sa place dans le triangle des trois hommes qui l’entouraient. Elle sentait bien que c’était là sa famille, sa société à elle, et que si l’une des trois étoiles venaient à disparaître ce serait la fin, la constellation entière s’éteindrait. » Ce livre est un clair de lune. Un voyage en Grèce riche de sentiments valeureux. Un espace d’apothéose. « La Verrerie » est une chance pour grandir dans la vie, apprendre de l’autre, étreindre l’effort. L’exemplarité d’une œuvre qui dépasse tout entendement. Traduit du grec par Marcel Durand, « La Verrerie » est digne d’un génie évident. Publié par les majeures éditions Quidam éditeur.
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Le beau capitaine

Dans une pièce pleine de diplômes encadrés, de photographies et de bibelots, le narrateur pousse le vieux conseiller d’État à raconter son histoire - cette affaire dont il a dû s'occuper autrefois et qui l'a marqué bien plus qu'il ne semble prêt à l'avouer au premier abord.

Au début des années 60, le conseiller était encore simple maître des requêtes lorsqu'un jeune officier est arrivé au vieux Palais Royal, déposer une requête visant à faire annuler un refus d'avancement. Le Beau Capitaine : ainsi le conseiller l'a-t-il tout de suite surnommé, fasciné par sa beauté franche et radieuse, par l'impression de vie, d'énergie et d'élégance qu'il dégage. Le refus d'avancement sera annulé, et à l'enthousiaste reconnaissance de l'un répond la volonté de l'autre de reprendre ses distances.

Mais à mesure que la vie politique grecque bascule dans la confusion et s'achemine vers la dictature des colonels, la hiérarchie militaire s'acharne sur le Capitaine. Entre le jeune homme - plus si jeune que ça au fond - et le conseiller vieillissant, quelque chose s'esquisse. Quelque chose de trouble et de puissant, qui en d'autres temps, dans un autre monde, aurait peut-être pu s'appeler amour, mais qui ici ose à peine se reconnaitre attirance.



D'un tempérament d'esthète, paisible et cultivé, le conseiller passe au travers des événements politiques comme au travers d'un rêve, les déplorant mais sans réellement se laisser toucher par eux. Si la matière historique est ici bien présente elle l'est surtout à la manière d'une esquisse, toile de fond à un thème bien plus poétique que politique. La fascination détachée des contemplatifs pour la vie et la jeunesse. L'infini et dangereux pouvoir de la beauté. La déchéance implacable qui peu à peu entraîne vers le fond un héros lumineux et fier...



Le résultat est un très beau roman, tout en élégance et en retenue. Un roman qui retient et captive petit à petit, sans en avoir l'air, jusqu'à une fin rendue d'autant plus poignante par sa portée au fond universelle. Lorsque le monde s'emballe, lorsque les hiérarchies se figent, qu'advient-il des hommes incapables de s'y adapter ?
Lien : http://babel-oueds.livejourn..
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La femme du métro

C’est l’histoire d’une quarantenaire mariée par convenance, qui s’amourache d’un jeune homme assis chaque jour dans le métro en face d’elle. Deux milieux sociaux radicalement opposés des années 70 grecque qui s’observent, se parlent, s’écoutent, s’apprivoisent, s’enlacent puis…s’éloignent. L’auteur dresse le portrait d’une femme qui s’interroge sur ses nouveaux sentiments naissants, le désir, l’indécision, les regrets. L’histoire est somme toute très banale, mais elle est servie par une écriture fine, d’une grande pudeur.
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Mauvais anges

Athènes, immédiat après-guerre, entre une mélancolie doucereuse et une nostalgie éperdue, Mènis Koumandarèas charme par son art très certain du portrait. Suite de récits où s'enchaînent les rencontres, Mauvais anges dessine, avec acuité et une impressionnante sûreté du trait, des fantômes, autant de miroir d'une jeunesse inquiète. Un très beau portrait de l'auteur dans ses effacements.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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La femme du métro

Koula est une athénienne de quarante ans. Elle a un mari, deux filles, une maison en banlieue et elle exerce un bon métier, comptable à la perception. Mimis a vingt ans. Il est étudiant en architecture et tous les soirs il prend le métro pour rentrer chez lui quelques stations avant celle de Koula. Un soir, à force de se rencontrer, ils finissent par se parler d'abord de choses futiles puis de plus sérieuses. Il lui propose de poursuivre leur conversation dans une taverne, puis dans sa garçonnière. Koula acceptera-t-elle ? Iront-ils plus loin si affinités ? Quel peut être l'avenir d'une liaison entre deux êtres ayant une aussi importante différence d'âge.

Ce très court roman (70 pages) raconte avec une minutie d'orfèvre une rencontre éphémère entre deux êtres que le simple hasard rapproche un moment. Un étudiant qui n'aime pas trop les filles de son âge et préfère les femmes mures et une femme délaissée par son mari et qui veut se prouver qu'elle peut encore plaire. Son personnage est certainement le mieux décrit et le plus attachant. En quelques pages et descriptions subtiles, l'auteur arrive à faire vivre une époque (les années 70 avec la libération de la sexualité), une ambiance (la vie quotidienne des gens ordinaires dans toute sa grise monotonie) et un lieu (le métro d'Athènes). Il aborde le thème de l'amour, de la jeunesse, du bonheur et de la hantise du déclin et du vieillissement. Un livre très bien écrit et qui donne à réfléchir malgré une intrigue d'une simplicité biblique et une thématique mille fois abordée dans bien des romans d'amour.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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La Verrerie

De l'auteur (1931-2014) j'ai déjà lu Play, qui m'avait beaucoup plu. Ici on n'est pas dans l'autobiographie plus ou moins avérée, mais dans un roman, datant de 1975.



Cette verrerie, c'est plutôt un magasin que Beba a hérité de son père, et qu'elle gère avec son mari Vlassis, secondée par deux employés, Vassos et Spyros (tout un poème, ces deux là!). Beba, la quarantaine, a beaucoup de charme, ça se remarque, et aussi beaucoup de ténacité et d'intelligence. Cette verrerie un poil en déclin (voire beaucoup en déclin) est tenue à bout de bras par elle, quelle femme incroyable! Avec en arrière plan Athènes et la Grèce des décennies d'après guerre, jusqu'aux colonels, si j'ai bien compris. Nostalgie, mélancolie...
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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La Verrerie

Des souvenirs, les restes de l'enthousiasme et comment il subsiste face aux déconvenues quotidiennes, résignations et autres peurs. Avec une douce distanciation ironique, dans un très bel enchaînement de réminiscences, avec une tendresse sans condescendance, Mènis Koumandarèas retrace, à travers l'histoire d'une verrerie, l'histoire d'une génération grecque dans l'immédiat après-guerre. La verrerie, magnifique roman mélancolique sur ce qu'il reste de nos vies.
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Play

Koumandaréas est l'auteur de La Verrerie et du Fils du concierge, deux romans que j'avais trouvés charmants d'une simplicité étonnante, mettant en scène des gens ordinaires avec une telle maîtrise que l'histoire vous prend et vous émeut. 



"j'ai du mal à comprendre comment cet homme, né dans un milieu aisé avec langues étrangères et musique, a plus tard parlé pour le compte de vagues employés, de dames en perdition dans le métro et de gamins d'Omonia"



Play est un  roman autobiographique. Un jeune journaliste demande une interview d'un écrivain célèbre pour une revue littéraire. Le jeune homme transcrit les cassettes enregistrées sur un magnétophone - d'où le titre Play . Quatre soirées et en épilogue, une conversation (non enregistrée à la terrasse d'un café), où l'écrivain monologue et se raconte. 



L'écrivain raconte ses années d'enfance, d'apprentissage. Il évoque de manière vivante son quartier d'Athènes, sa place, ses cafés. On comprend rapidement par allusions à ses écrits que l'écrivain n'est autre que Koumandaréas lui-même. Play devient donc une auto-biographie écrite par un journaliste inventé par Koumandaréas lui-même; Jolie pirouette littéraire.



"Un écrivain, mon jeune ami, vit en permanence entre les deux aspects du monde, le réel et l'imaginaire, si l'on peut ainsi grossièrement les définir. Aucun des deux ne lui suffit. Un schizophrène abdique d'ordinaire devant son mal ; l'écrivain, à travers l'écriture, tend à la guérison"



De littérature, il est beaucoup plus question que de la vie personnelle que Koumandaréas livre fort peu. De création littéraire :



"...mais c'est peu à peu qu'on devient romancier, en regardant, en observant, en meurtrissant sas vie, pour pouvoir la décrire dans son état natif, faire d'elle, un mythe..."



Il raconte aussi la vie à Athènes, ses rencontre avec des gens simples dans les cafés et avec les écrivains athéniens. Comme son interlocuteur lui demande ses influences littéraires   Il passe en revue tous les auteurs connus - ceux que je connais comme Kazantzaki qu'il rejette "parce qu'il a un talent de conteur, dit-il,  mais il a donné à voir une Crète qui n'avait pas d'existence, dans une langue qu'aujourd'hui personne ne parle ni n’écrit. Voilà pourquoi les étrangers qui le lisent en traduction sont ceux qui le comprennent"



Séféris, est à part, "c'est autres chose, dit-il, ne mélange pas ; lui était un poète"



Il en cite de nombreux écrivains grecs par allusions, que les Grecs comprennent sûrement mais que j'ai eu du mal à décoder (malgré les notes de bas de page précises) .



Pour les écrivains étrangers, Lorca, Tennessee Williams, sont cités mais plutôt caricaturés, mais surtout Melville et Faulkner et enfin Tchékov, sans aucune réserve.



Avec ce panorama de la littérature grecque, ce roman clôt  ma série de lectures grecques de très agréable façon. Je reviendrai à Koumandaréas, maintenant je vais m'éloigner d'Athènes et découvrir une nouvelle île : la Corse












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La femme du métro

Alors que ce texte frise avec le minimaliste, ressemble à une grosse nouvelle, il ouvre sur des milliers de regards, d'effleurements de la pensée, de secondes d'attente, de tours de roues d'espérances, de moments de solitude et de réflexion introspective.
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La Verrerie

Koumandarèas est l'auteur d'un charmant livre : Le fils du concierge que j'avais bien aimé.

La Verrerie est de la même veine quoique, plus long et plus abouti.

La Verrerie est un magasin de luminaires à Athènes situé dans le quartier de l'Usine à Gaz encore en activité à l'époque, tenu par un couple Bèba et son mari Vlassis. Quand ils étaient jeunes Béba et Vlassis étaient militants. Au début du roman, c'est un couple tranquille qui s'ennuie un peu,a une vie tranquille avec deux amis célibataires un peu décalés. Vacances à Nèa Makri, samedi soir au restaurant La Petite Friture, une vie un peu monotone que des tournées chez les fournisseurs en province, Lamia, Patras, Volos ou Thessalonique tendent de ranimer. Parfois Bèba va seule dans une pâtisserie, elle est séduisante et le sait.



Il semble que rien ne peut se passer. Et pourtant Vlassis est hospitalisé, victime d'une grave dépression. Bèba se trouve un amant. Spyros et Vassos se retrouvent aux commandes de la Verrerie. Croyant faire des affaires, ils mènent le commerce à la faillite.

Bèba, tentera de sauver son entreprise. Malgré tout, c'est une femme énergique!



C'est donc surtout le portrait de cette femme courageuse. Les personnages secondaires ne sont pas négligés. C'est aussi le portrait d'une époque, de la Grèce sous la botte des colonels.



C'est un livre tout en finesse. D'où vient son charme? difficile à dire et ce charme opère. Une lecture bien agréable!












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Le fils du concierge

Merci aux éditions esperluète pour ce cadeaux dans le cadre de la Masse Critique de Babélio!



Joli cadeau, joli livre tout fin (42 p.) beau papier épais, illustrations de Michel Barzin, bleu et blanc (comme il se doit sur le bord de la Méditerranée) . Une nouvelle, parue en grec en 1996.



Il me plait d'imaginer un salon à l'ancienne, de barbier-coiffeur, où tout le quartier passe en relayant des nouvelles, des ragots ou des secrets qu'Euripide gardera pour lui. Un détail montre que le coiffeur est quand même à la page : la coupe à l'iroquoise que le jeune Zissis demande!



Le vieux concierge Prokopis, croit reconnaître son fils Yiannis en Zissis. Que cache cette méprise? Contre toute attente, Zissis fait preuve de gentillesse et d'humanité et propose de raccompagner Prokopis. Zissi et Yiannis sont-ils un seul et même personnage?



Délicatesse des sentiments, ironie, finesse. J'ai aimé passer un moment chez ce coiffeur.
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Le fils du concierge

Petite digression : S’appeler Euripide, c’est peut-être normal pour un grec, mais pour moi, cela a un petit parfum…. Grec !

« Il s’appelait Zissis ; c’était le fils d’un concierge du voisinage. Un grand gars pataud avec les cheveux huileux, et moi je devais faire de cet escogriffe une créature ornée d’une brosse de porc-épic. Naguère, je me souviens, c’était un enfant réservé, poli, toujours premier à l’école ; de ce temps-là il m’appelait Monsieur. Maintenant c’était Evri tout court. Dans ses yeux s’était allumée une lueur curieuse ; il voulait, paraît-il, être un homme – comme si quelqu’un y avait fait obstruction. »



Voir un gamin que l’on coiffe depuis longtemps se transformer en un jeune homme qui, de surcroît, demande une coiffure à l’iroquoise chiffonne Euripide. Il en est là de ses pensées lorsqu’un vieil homme entre dans son salon. Un homme bizarre et qui regarde Iziss d’un drôle d’air. A partir de cet instant, un dialogue s’établit entre le vieil homme et Iziss.

Tout l’art de Ménis Koumandaréas est de figer le temps, de faire de quelque chose de réaliste un conte, ou d’une rencontre simple, une rencontre ambigüe. Le vieil homme est-il frappé de sénilité, est-ce une apparition… ? Iziss répond au vieillard comme s’ils se connaissaient et avaient une conversation normale, ils se voient pour la première fois. Cette nouvelle est bien ancrée dans la réalité quotidienne alors qu’elle pourrait être hors temps et c’est là toute l’ambigüité de la nouvelle.

Ménis Koumandaréas, que je découvre, a une écriture très classique, simple, très agréable à lire, musicale. En peu de pages, il réussit à rendre visible l’échoppe d’Euripide, rendre réaliste la scène. Nous sommes les témoins attentifs d’une pièce de théâtre qui se joue à trois.

Cette nouvelle est tirée d’un recueil de Ménis Koumandaréas « Leur parfum me fait pleurer »

Très curieuse de découvrir, plus avant, l’univers de cet auteur, j’ai retenu à la bibliothèque « la femme du métro ».

J’ai aimé les dessins de Michel Barzin. Les gros cubes bleus grec ou Klein semblent écraser où expulser les silhouettes noires toutes en légèreté, malgré les traits noirs épais est étonnant et collent au texte de façon pertinente. La réalité qui écrase et les mots qui permettent de s’échapper

Merci Alice de l’avoir fait voyager vers moi.


Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Le fils du concierge

Qui est ce vieil homme qui entre avec cet air étrange et l’allure pressée dans le salon d’Euripide ? Pourquoi prétend-il être le père du jeune Zissis ? Celui-ci est bien fils du concierge, mais les concierges sont quelques-uns, et nombreux sont les jeunes qui aiment les motos.



Le salon de coiffure est situé sur une place d’Athènes, au carrefour des rencontres entre les individus, les va et vient, et au cœur de la vie du quartier. Euripide reçoit, coiffe ces messieurs dames, taille les poils disgracieux des barbes hirsutes, écoute les clients.



Ce jour-là, une scène absurde se tient, entre dialogue de sourds et scénette digne d’un sketch. Mais sur quoi repose le malentendu ? Sénilité de passage, espoir désespéré ou recoin d’un grain de folie ?



Ménis Koumandaréas fait preuve de grand talent dans cette nouvelle au parfum doux-amer, mi-figue mi-raisin entre drôlerie absurde et pointe de nostalgie. Les dessins de Michel Barzin appuyés de grands aplats bleus-grecs participent un peu plus à ce sentiment.

Cette nouvelle est extraite du recueil Leur parfum me fait pleurer, paru initialement il y a presque vingt ans. Pour l’occasion, la fin a été modifiée par l’auteur, pour que la nouvelle soit autonome. Car l’éditeur nous explique que le recueil relie les nouvelles entre elles. Ma curiosité est piquée, j’aurais bien fait davantage connaissance avec le quartier et les habitants de cette place, et retrouver Euripide et ses scènes loufoques de la vie ordinaire.
Lien : http://casentlebook.fr/le-fi..
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