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Critiques de Michael Sztanke (32)
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La Faute : Une vie en Corée du Nord

Allez, mets la sauce Lucette, fais-moi tourner ce globe terrestre histoire d'en apprendre un peu plus sur notre prochaine destination plaisir.

Et le gagnant est...est...EST...LA CORée du Nord.

Heuuu, on a le droit à un deuxième tour, là, tout de suite ?

Non, c'est le jeu, évidemment.



Comme chacun le sait, Kim Jong-Un, petit homme rondouillard à la coupe de cheveu représentant un inommable affront visuel pour tout amateur éclairé de coupe au carré dégradé, aspect méché, dirige désormais le pays depuis le bien triste décès de Kim Jong-Il.

Papa despote s'en est allé, que le bon peuple se rassure, il n'a pas perdu au change.

C'est dans ce petit havre de paix et de liberté qu'évolue Chol-Il. Il aurait pu se tailler une solide réputation dans la grolle mais c'est en tant qu'agent touristique qu'il s'épanouit à Pyongyang.

Fatalitas, il a fauté le Chol. le parti l'a désormais dans le collimateur, la faute à un bête badge à l'effigie du leader absent du revers de son veston.

Mandaté pour chaperonner des étrangers en visite tuturelle, autant vous dire qu'il est dans ses petits souliers, petites sandalettes, enfin pas à l'aise quoi.

La moindre erreur se paiera cash et de façon définitive...



Us et coutumes en R.P.D.C.voire guide de survie en territoire hostile, La Faute effraie bien plus que le fond de l'air.

Michael Sztanke nous fait part de sa douloureuse expérience coréenne par le biais d'un sans-grade sur la sellette hésitant entre soumission et rébellion.

Pour résumer, en Corée du Nord, si l'on ferme sa gueule et que l'on marche droit en vantant les mérites du parti et de son joufflu leader au charisme plus que discutable, les chances de se noyer en plein bonheur pourraient bien avoisiner les 30 %, c'est dire l'opportunité à saisir de la chose.

Intimidation et bourrage de mou matin, midi et soir, le syndicat dénué de toute initiative saura rendre votre séjour surréaliste au possible.



Un trait épuré aux couleurs tristounes vend la balade avec un à-propos discutable tant les infos délivrées sur cette charmante bourgade n'apportent pas d'éclairage particulièrement inhabituel.



Il aura fallu à l'auteur deux ans pour obtenir un visa.

Anecdote, il y est autorisé seulement 18 coupes de cheveux.

Qui a dit totalitaire ? C'est toi, Jacques?
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La Faute : Une vie en Corée du Nord

Lors des funérailles officielles de Kim Jong-Il, Chol-Il ne portait pas le 'badge des leaders' au revers de sa veste, il l'avait égaré. Or Chol-Il travaille pour le gouvernement, il est guide touristique. Il a commis une faute, impardonnable, portant « lourdement atteinte à la dignité du peuple » (sic). Depuis ce faux-pas qui pourrait bien être un acte de trahison, il est étroitement surveillé par sa hiérarchie ; sa femme reçoit un avertissement dans l'hôpital où elle travaille, et leur fille se fait sermonner devant tous ses camarades de lycée, en plein cours. Elles sont en danger.

• « La Corée du Nord applique la culpabilité par association. Une famille peut être victime du régime du régime sur trois générations si un de ses membres est reconnu coupable d'opposition ou de faute grave. »

• « Si un Nord-Coréen est considéré comme un traître, sa famille sera emprisonnée avec lui. On estime à deux cent mille le nombre de Nord-Coréens enfermés dans des camps de travail. »



Eh oui, c'est ça, la Corée du Nord, « le pays le plus opaque au monde », précise en postface Michaël Sztanke, l'auteur-journaliste qui s'est aussi rendu en Chine, en Birmanie, au Cambodge... Liberté zéro, propagande, délation, échanges avec l'extérieur interdits, CV des rares étrangers pénétrant sur le territoire épluché...

Après deux années d'attente pour obtenir un visa, l'auteur a seulement pu visiter Pyongyang, la vitrine du pays, et ceci de manière très encadrée. Il n'a rien pu voir, bien sûr, de la pauvreté des campagnes, de la famine due à une politique agricole déplorable, des déportations des fugitifs rattrapés (travail forcé et torture)...



BD documentaire glaçante, à la fois simple et instructive.
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La Faute : Une vie en Corée du Nord

Un jour Chol-Il commet l'irréparable. Le jour des funérailles de Kim Jong-Il, le second Soleil Eternel de la Corée du Nord, il est incapable de retrouver son badge à l'effigie de son défunt et de son père - fondateur du régime - Kim Il-Sung. Malheureusement, nous sommes en Corée du Nord, et cet incident peut lui être fatal, être interprété comme une trahison, un manque de respect (et de dévotion) vis-à-vis du Parti. Et voilà que lui et sa famille deviennent de potentiels ennemis dont il faudra "s'occuper" ; et à la mode Pyongyang, c'est direction le camp de travail et les tortures.

Deux journalistes français arrivent sur ces entre-faits et racontent ...



Si ni le graphisme ni la dimension fictionnelle (l'histoire du badge égaré) ne sont transcendants, il est toujours intéressant de découvrir un pays si loin du nôtre (à beaucoup de points de vue). Mais surtout, il est tout simplement hallucinant de se dire qu'un tel système - que la fiction n'auraient pu imaginer plus terrifiant et plus pervers - puisse encore exister alors que nous nous plaignons régulièrement de nos dirigeants en prenant cela pour un droit naturel. Alors que c'est peut-être comme la dépression : un mal de pays riche !

Les rappels historiques ou explicatifs sur le fonctionnement de ce système glacent le sang, et le dossier explicatif sur la genèse de ce roman graphique et agrémenté de photos complètent la lecture de cette histoire.
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La Faute : Une vie en Corée du Nord

L'auteur, un journaliste français, a réussi à faire trois séjours en Corée du Nord, sous bonne garde, bien évidemment.

A l'occasion d'une de ses visites, constatant qu'absolument tout le monde portait un badge avec la photo des leaders, il a posé une simple question à son guide : "que se passe t-il lorsque l'on perd son badge ?" et la réponse qui lui a été donnée lui a inspirée cet ouvrage absolument sidérant.



Bien sur, depuis le "Pyongyang" de Guy Delisle ou "Nouilles froides à Pyongyang" de Jean-Luc Coatalem, on connaît un peu mieux les conditions de vie absolument ignobles et absurdes des habitants du pays le plus fermé du monde, pour cause de dictature vraiment efficace.

Mais cette bande dessinée nous montre jusqu'où va le système pour éliminer ceux qu'elle considère comme des traîtres, et ce, pour des fautes insignifiantes à nos yeux ou des actes qu'ils n'ont pas toujours commis eux-mêmes, car lorsque le régime estime qu'il y a eu faute ou trahison, c'est toute la famille du traître qui est punie sans exception, les parents, les conjoints, les enfants, tout le monde est alors humiliés, envoyés dans des camps, torturés...



Je n'ai pas trop accroché avec les dessins, à l'exception des magnifiques portraits sur fonds rouges.

Les dessins sont épurés, à l'image de ce pays qui semble totalement vide, comme un décors en carton pâte, car les lieux visités sont ceux choisis par le régime et non par les touristes eux-mêmes, ça va de soi !

Ce roman graphique est véritablement instructif, mais il met vraiment mal à l'aise, car malheureusement, il ne s'agit pas d'une fiction, mais du reflet des conditions de vie réelles de tout un peuple complètement abandonné à son sort.
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La Faute : Une vie en Corée du Nord

Lu hier - La faute, une vie en Corée du Nord -, l'excellente BD de Michaël Sztanke pour la plume et Alexis Chabert pour le crayon et les pinceaux. Outre la qualité des textes et du graphisme, il y a tout ce qu'il faut connaître de la dictature la plus opaque et la plus dingue au monde pour commencer à l'appréhender.

Une occasion "ludique" de se connecter à la réalité d'un monde et d'un pays "asile à ciel ouvert", dont les malheureux Ukrainiens payent chaque jour au prix du sang les délires "Folamour"... un pays dont Trump a dit que son "guide" était un type sympa et qu'il ne manquera pas de revisiter si le grand HP que sont devenus les USA le reconduit dans ses anciennes fonctions... Bref, un pays qui, plus que le "folkrore", fait l'actualité et continuera de peser de plus en plus de son poids "balistique" sur les affaires de ce pauvre monde...

Une très bonne lecture d'initiation, qui en appelle d'autres plus fouillées sur le sujet.

À noter l'originalité de l'histoire qui s'appuie sur des faits réels.



PS : ma santé ne m'autorisant plus à publier sur Babelio, cet avis n'est qu'un avis de passage... (sourire)
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La Faute : Une vie en Corée du Nord

Un roman graphique glaçant sur la vie en Corée du Nord.

La faute qui donne son titre à l'album, c'est celle de Chol-Il, un guide qui a perdu le badge des leaders qu'il est censé porter au revers de sa veste.

A partir de là il est soupçonné d'être un traître au régime et commence la descente aux enfers pour lui et sa famille.



A noter qu'au milieu de dessins et de couleurs très sobres qui correspondent bien avec l'atmosphère plombante du régime nord-coréen, quelques planches pleine page d'Alexis Chabert illuminent l'album.

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La Faute : Une vie en Corée du Nord

Il y a si peu d'ouvrages sur la Corée du Nord, cette couverture rouge a donc tout de suite attiré mon attention. L'auteur a eu l'occasion de visiter le pays trois fois et ce roman graphique est le fruit de ses voyages. L'intrigue est inventée mais les situations et les dialogues sont bien réels.



Chol Il est agent touristique dans la capitale nord coréenne. Il a pour fonction d’accueillir et de surveiller les rares étrangers qui ont eu l'autorisation de pénétrer dans ce pays isolé et hermétique. Comme chaque citoyen, il est obligé de porter le badge représentant les deux précédents dirigeants du pays mais un jour il ne le retrouve plus et à partir de ce moment-là ses ennuis commencent.



L'auteur dresse une image glaçante de ce régime totalitaire où l'état contrôle tout, où le quotidien des habitants n'a rien à envier. Surveillance constante, dénonciations, traque, peur, pauvreté, famine, isolement, une réalité bien triste et bien réelle. J'ai vécu dans un pays communiste mais mon expérience et mes souvenirs n'ont rien à voir avec ce qui se passe dans ce pays où le totalitarisme avec sa propagande et son endoctrinement est poussé à l'extrême.



Les couleurs de cette bande dessinée n'ont pas pu être mieux choisies, les tons gris pour un quotidien bien sombre et terne, le rouge, symbole du parti communiste omniprésent. Quelques photos prises pendant les voyages documentent cet ouvrage à la fois didactique et bouleversant que j'ai beaucoup apprécié.
Lien : http://edytalectures.blogspo..
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La Faute : Une vie en Corée du Nord

Le journaliste Michaël Sztanke nous livre ici un roman graphique tiré de ses voyages en Corée du Nord.



Avec le prétexte de suivre le séjour de deux journalistes français en visite dans le pays, c'est une vision du pays et de ses habitants qui nous est proposé. Et par le prisme de leur guide Choi-Il, c'est surtout le portrait du peuple nord coréen qui nous est présenté.

Choi-Il est guide pour les étrangers en voyage dans le pays. Il doit surtout les contenir, les surveiller et leur transmettre la bonne parole du régime.

Mais il est lui même pris dans un système où tout le monde surveille tout le monde. Et avec l'arrivée au pouvoir du nouveau guide suprême Kim Jong-il, il va falloir donner des gages de son engagement sans faille vis-à-vis du pouvoir et de son chef, quitte à manipuler la vérité...



Le livre est court, c'est donc forcément une approche superficielle qui nous est proposée ici. Mais on ressent l'atmosphère pesante et l'endoctrinement absolue d'un peuple qui ne peu qu'adhérer ou disparaître.

Il y a la vision d'une capitale "moderne", vitrine du régime et le reste du pays archaïque et en proie aux famines.

Il y a aussi le rôle trouble de la Chine, qui prend un peu ses distances avec cet allié encombrant mais continue de rapatrier ceux qui ont fui le pays. Cette politique créé de fait des personnes, notamment les femmes et enfants, à la merci de tous les trafics humains imaginables.



C'est un livre agréable à lire par le dessin et la fluidité du scénario mais dur sur le fond et qui m'a particulièrement intéressé. J'ai, en fermant cet ouvrage, envie d'en découvrir davantage sur ce pays.



Un roman graphique emprunté à la superbe médiathèque Françoise Sagan de Paris.
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La Faute : Une vie en Corée du Nord

Je n'ai pas une once de sympathie pour le dirigeant qui règne en maître en Corée du Nord. C'est clair que ne pas porter son effigie sur sa veste est une insulte grave dans ce pays et cela peut envoyer un fidèle serviteur en prison. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi un tel peuple se laisse faire de manière aussi misérable. Combien de morts il faudra ? Les chiffres donnent le vertige. Un million de morts lors d'une famine, des milliers de gens en prison pour des broutilles. L'une des scènes les plus insupportables de cet ouvrage ? Quand les deux journalistes sont obligés par le guide touristique à s'incliner devant les statues des deux "soleils" du pays à savoir les deux défunts dictateurs !



Objectivement, voyons la situation. Nous avons deux Corée. Au sud, c'est la démocratie, le pays est riche et prospère. Au Nord, c'est le communisme dictatorial et le pays meurt de faim et n'a aucune liberté. Vous préférez vivre dans lequel de ces pays ? Vous avez envie que le Nord envahisse le sud ou détruise le Japon ? J'espère que les USA ne les laisseront jamais faire.



Sur les forums d’internet, je vois encore des gens qui justifient le régime totalitaire de Pyongyang dirigé par une famille de dictateurs qui se succèdent de génération en génération. Ce pays communiste de type stalinien est l’un des plus fermés de la planète. Ses habitants sont contraints à adorer leur chef sous peine de lourdes sanctions (affichage obligatoire du portrait du dirigeant suprême dans les maisons). Oui, dans ce pays, l’enthousiasme est obligatoire ! Je ne reviendrais pas sur la terrible famine organisée qui a fait plus d’un million de victimes dans ce pays qui est en réalité un enfer à ciel ouvert.



L’ONU a voté une résolution visant à traduire les dirigeants de la Corée du Nord devant un tribunal international pour crime contre l’humanité. On reproche des exactions à Kim Jong-un qui n’a pas hésité à faire assassiner une ancienne petite amie ou encore son propre oncle qui était numéro 2 de ce régime sanguinaire. Des centaines de milliers d’opposants sont morts dans des camps sans compter les 100.000 encore emprisonnés. La gravité, l’échelle et la nature des violations des droits de l’homme qui ont été commises et continuent d’être commises aujourd’hui en Corée du Nord sont sans égal dans le monde contemporain. En réaction à cette sanction, le régime brandit la menace d’un feu nucléaire.



Il ne s'agit pas de juger le communisme et le capitalisme mais un régime dictatorial et sanguinaire. Ces réactions du type "tout se vaut bien" au nom d'une sorte de respect de la biodiversité des régimes politiques équivalent le mieux à une grosse paresse intellectuelle et morale et au pire à une confusion mentale totale. Bref, ce genre de comparaison est intenable. Le développement d'un système social concentrationnaire où tout opposant disparaît et où l'on liquide méthodiquement les hommes n'a rien à voir avec les actes des USA aussi condamnables soient-ils.



On observera que la Chine et la Russie soutiennent contre vent et marée ce pays. En effet, ils sont appelés à la rescousse par les dirigeants criminels nord-coréens pour bloquer une résolution au niveau de l’ONU. Cela en dit long également sur la nature des régimes de ces deux pays.



Il serait intéressant de trouver le moyen d'informer ce peuple nord-coréen de ce qui se passe exactement dans le monde de façon à ce qu'ils puissent comparer leur niveau de vie et de liberté avec les démocraties. Sans la Chine, il y aurait longtemps que ce pauvre pays aurait rejoint la civilisation. Il est vrai que ce petit pays est le plus militarisé au monde (48% de la population si on compte les réservistes). Le black-out sur la population est orchestré par ce régime qui souhaite ainsi se protéger. Un jour les choses changeront quand l’information passera et fera naître des désirs de liberté face à une population prospère et libre dans le Sud de la péninsule coréenne.



Cet ouvrage me fait réagir vivement car c'est réellement insupportable cette situation. Le régime de Corée du Nord est une aberration. Tout ce que je viens d'évoquer ne sont que les exemples montrés dans cette bd réalisé par un journaliste connaisseur de ce pays. La conclusion de l'auteur est que la Corée du Nord est une sorte de secte géante. Je n'irai pas le contredire. Le scénario est impeccable car il se concentre sur la relation entre les habitants et leurs attitudes face à des étrangers. Le dessin est sobre mais précis ce qui est un choix audacieux pour cette bd reportage d'une grande qualité. C'est une bd à découvrir mais cela fait froid dans le dos car il s'agit bien de la réalité et non d'une uchronie.
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La Faute : Une vie en Corée du Nord

Un guide pour touristes Nord-Coréen a perdu son badge officiel et ne peut donc le porter pour les funérailles de Kim-Jong Il...sa faute, plus qu'anecdotique à nos yeux occidentaux prend vite une dimension dramatique pour lui et ses proches.

A travers cette histoire, l'auteur nous raconte le Corée du Nord telle qu'il l'a vue et vécue, avec ses invraisemblances, ses particularités aberrantes mais qui ne le sont pas pour les Coréens.

C'est sympathique a lire mais pas transcendants, on sent que le fond du projet n'est pas vraiment de nous attacher au personnage principal mais plutôt de s'en servir comme prétexte pour exposer les particularités-édifiantes il est vrai- de la vie quotidienne au Pays du Matin Calme. Dans le même esprit 'carnet de voyage en Corée du Nord' je conseillerais bien plus volontiers 'Pyongyang' de Delisle où l'auteur n'a nul besoin d'une fiction pour relater la vie en Corée et ses expériences là bas.

Côté dessin, j'ai été assez déçue. Les premières planches, et quelques autres dans l'ouvrage, sont de magnifiques aquarelles mais sont vites remplacées par des planches au dessin plus nerveux, peu régulier et pouvant presque passer pour de l'amateurisme.
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La Faute : Une vie en Corée du Nord

C'est un voyage en Corée du Nord, à Pyongyang, que Michaël Sztanke nous propose de faire. Nous savons que le régime de Kim Jong Un fait partie des principales dictatures avec tout ce que cela comporte; mais l'auteur nous propose d'entrer un peu plus dans le détail en nous montrant que chaque citoyen nord-coréen est observé tout au long de sa vie par plusieurs entités politiques (agence de sûreté nationale, parti du travail, haut commandement de La Défense, ministère de la sécurité du peuple...) sans parler de la délation errigée en principe de bon citoyen.

Au centre de ce roman graphique, un guide touristique qui suite à un faux-pas (il n'a pas porté le badge des leaders à son veston lors des funérailles de Kim Jong-IL) n'aura de cesse de tenter de prouver aux autorités qu'il n'est pas un traite à sa patrie et que lui et sa famille doivent être épargnés.

Le dessin et la mise en couleur sont ternes, accentuant la sévérité de la situation. Il permet par dessus tout à l'auteur, Alexis Chabert, de montrer des images non autorisées du pays.

Et pour ce dernier point cet album est à saluer et découvrir.
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La Faute : Une vie en Corée du Nord

Ce roman graphique à forte valeur documentaire est glaçant, par l’histoire racontée qui s’inspirent complètement d’éléments réels. On a beau savoir qu’il s’agit d’une fiction, tout sonne vrai et ça fait froid dans le dos.



Chol-Il, 45 ans, agent touristique à Pyongyang, a perdu son badge, celui que tous les membres du parti du travail portent pour montrer leur admiration (ou leur soumission de mon point de vue occidental) des leaders du pays. Ce petit détail va être le fil directeur de la BD et mener cet homme à sa perte, inexorablement. En effet, ses supérieurs n’apprécient pas du tout cette attitude considérée comme une faute, d’où le titre de la BD. Chol-Il a certainement quelque chose à se reprocher, et si ce n’est pas le cas, ce sera sur ses parents que la suspicion va peser. Pour se racheter, Chol-Il doit accueillir de façon exemplaire un étranger, un certain Mickaël Sztanke (et la fiction rejoint la réalité ou inversement), venu faire un reportage sur le pays. Il va de soi qu’un mur d’incompréhension va s’ériger entre ces deux hommes…



Cette BD est très intéressante et riche car à travers une fiction, les auteurs rendent compte d’une réalité tangible, celle de la vie en Corée du Nord aujourd’hui. Le scénariste Mickaël Sztanke s’est rendu plusieurs fois dans ce pays et transpose dans la BD sa vision du pays et ses interrogations sur ce régime totalitaire. Les dessins d’Alexis Chabert sont précis et sans fioritures, et s’adaptent totalement au scénario. Parfois, il insère des tableaux en pleine page, illusions d’échappatoires pour Chol-Il, sa femme et sa fille… Les couleurs apportent beaucoup à l’album et contribuent indiscutablement à sa réussite : beaucoup de tons gris qui alternent avec des touches de rouge. Aux manettes des couleurs, Fabrice Toudret, sauf pour 10 pages sur les 111 que compte le livre.



Une BD remarquable et frappante, de celles qui instruisent sans barber, qui montrent sans lasser. Une véritable plongée dans la Corée du Nord, éclairante et édifiante.


Lien : http://blogs.lexpress.fr/les..
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La Faute : Une vie en Corée du Nord

On ne badine pas avec la discipline là-haut !



Chaque citoyen nord-coréen a l’obligation de porter le badge des leaders à son veston. Alors lorsque notre anti-héros se pose la question « Où est le badge de notre soleil éternel ? » c’est le début de la fin.

- « Camarade Chol-Il, nous allons devoir prendre des mesures, tu le sais. Ton cas n’est pas bien engagé ! »

- « Chol-Mi, nous avons appris que ton mari ne tenait pas son rang et qu’il avait lourdement atteint la dignité de notre peuple. En as-tu conscience ? »

- Lycée numéro 2 de Pyongyang : « Ici, dans cette classe, il y a des familles déviantes qui ne servent pas toujours la gloire de Kim Jong-Un et du parti. »



La vie de notre guide est toute chamboulée et c’est celle-ci, entrecoupée de vues de la ville de Pyongyang et d’éléments historiques et sociaux, qui vous est contée, dans toute son inhumanité.



A découvrir.

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La Faute : Une vie en Corée du Nord

2 journalistes visitent la Corée du Nord pour un reportage. L’occasion pour eux de créer un roman graphique qui explique la situation dans ce pays très opaque. Partant d’un élément fictif pour raconter la vie réel en Corée du Nord, les journalistes démontrent que les dirigeants sont plus que des leaders politiques et que la société nord-coréenne est verrouillée par la censure, la surveillance et la dévotion.

Un témoignage très intéressant sur un pays si mystérieux. On n’imagine pas comment un peuple tout entier peut être autant embrigadé par des dirigeants considérés comme des êtres exceptionnels.

Il y a des relents de Big Brother dans cette société où chaque citoyen est surveillé par une ribambelle de structures gouvernementales et d’agents.

Les journalistes sont partis d’un élément fictif (la perte du badge des leaders par leur guide touristique) pour parler du contrôle de la population, la famine récurrente des plus pauvres, les exils forcés, les relations avec le voisin chinois, l’agriculture… un témoignage fort de ce pays le plus fermé au monde.
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La Faute : Une vie en Corée du Nord

Voici un témoignage rare : celui de journalistes français ayant pu se rendre en Corée du Nord, à Pyongyang, pour le festival international du film nord-coréen. L'encadrement est stricte, voire rigide, et la méfiance est telle que les journalistes ne peuvent pas faire un pas sans être escorté (et même surveillé) par leur guide Chol-Il. Lui même étant surveillé par ses supérieurs, eux-mêmes surveillés par les hauts fonctionnaires de l'Etat. Or Chol-il a fait une erreur impardonnable quelques jours avant : il s'est présenté à une cérémonie officiel sans son badge aux effigies des leaders de la nation. Depuis lors, il se cesse de tenter de se racheter, et parallèlement, ses collègues ne cessent de l'enfoncer. Chol-il demande même à sa femme et à sa fille de quitter le pays tellement la situation devient préoccupante.

Cette BD m'a beaucoup intéressée car je n'avais jamais rien lu sur la Corée du Nord, et c'est tout de même incroyable que ce genre de régime existe encore. Je plains vraiment les gens qui vivent là-bas, même si certains semblent en tirer des bénéfices.

Les dessins sont sobres, épurés, dans les tons gris et beige ce qui convient parfaitement au propos, et il y a aussi de grandes illustrations pleine page qui sont très réussies.



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La Faute : Une vie en Corée du Nord

Oublier de porter le badge du « cher leader » au revers de veste lors des funérailles de Kim Jong-il relève de la faute irrémédiable lorsqu’on est guide touristique à Pyongyang. Cho-il l’apprendra à ses dépens. Dès lors, sa vie ne sera qu’une vaste entreprise de destruction.

Le journaliste Michaël Sztanle et le dessinateur Alexis Chabert mettent des mots et des couleurs bien grises sur ce destin brisé, emblématique d’un pays qui tient de la prison à ciel ouvert. Si les situations et leurs conséquences n’étaient pas aussi terrifiantes, on les qualifierait bien d’ubuesques et d’aberrantes tant elles revêtent peu de sens.

Chabert élabore des cases aussi vides et ternes que la Corée du Nord. Seuls les portraits souriants de la dynastie des Kim ramènent un peu de couleur à la morosité ambiante, c’est dire ! Quelques aquarelles en pleine page d’un pont, d’une tour ou d’une piste avion constituent de rares respirations dans ce récit oppressant. A la fin de l’album, un dossier photographique composé par Sztanle lors d’un de ses voyages très encadré en Corée du Nord illustre bien la vision que ses dirigeants souhaitent montrer à l’Occident.

Merci à Canel pour le bon conseil.

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La Faute : Une vie en Corée du Nord

Et si perdre son badge devenait un acte de haute trahison ? Et si votre tête en l'air pouvait vous mener droit en prison ? Et si c'était le régime lui-même, vos voisins, vos amis, vos parents, votre famille, qui, demain, pouvaient faire de votre vie un véritable enfer ?



Et si une telle situation ubuesque n'existait pas seulement dans l'imagination de George Orwell et son fabuleusement flippant "1984" ? Et s'il suffisait de prendre un avion, direction la magnifique Asie, qui cache dans son fouillis de pays, cette Corée du Nord dont on oublierait presque l'existence, tant elle vit cloitrée sur elle-même ?



En moins de 100 pages et quelques bulles animées, l'auteur dresse ici un portrait glaçant de la réalité de cette dictature, la plus opaque du monde, qui régit jusqu'au moindre petit bout de vie de ses citoyens nord-coréens. Ici, la réalité se mêle à la fiction, évoquant la pression constante qui pèse sur les journalistes étrangers, la visite quadrillée à la seconde près, la surveillance de tous les instants qui régit la vie de ses habitants, la dichotomie entre "traitres" et "loyaux" au régime en place, le culte de la personnalité flippant qui entoure les Kim Il-Sung et autres Kim Jong-Il, les nord-coréens forcés de se vendre en Chine pour échapper à la main de fer du régime, les camps de travail et les descentes aux enfers qui sont monnaie courante, et peuvent vous tomber dessus, comme ça, d'un coup, sans prévenir !



Le coup de crayon est agréable, le portrait dérangeant, le malaise permanent.



Un seul bémol : trop court ! Le sujet, pour une introduction encore plus vraie que nature dans cet univers glaçant, aurait mérité quelques dessins de plus.



(6/52, Challenge Variétés 2015 - dans la catégorie "Un roman graphique")
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La Faute : Une vie en Corée du Nord

Le dessin d’Alexis Chabert n’est pas séduisant au premier abord, mais colle finalement bien à l’ambiance dépeinte. Plus habile qu’elle n’y paraît, sa construction graphique induit un sous-texte habile – notamment à travers un choix soigné de couleurs. Ensemble, les auteurs signent un cauchemar géopolitique glaçant.
Lien : http://www.bodoi.info/la-fau..
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La Faute : Une vie en Corée du Nord

Il aura fallu deux ans au journaliste Michaël SZTANTE pour obtenir un visa pour la Corée du Nord dans l'objectif d'y réaliser un documentaire.

Publié en 2014 aux Editions Delcourt  / Mirages, le roman graphique est glaçant de réalité.

Ecrit par Michël SZTANTE et illustré par Alexis CHABERT, cet ouvrage est composé de cinq chapitres aux titres évocateurs : La faute - Réunions - La fuite - le départ - La vérité.

Chol-Il, 45 ans, est agent touristique à Pyongyang, capitale et vitrine du régime totalitaire qu'est la Corée du Nord.

Lorsqu'il apparaît aux funérailles officielles de Kim Jong-Il dépourvu de son badge à l'effigie du leader, la " Faute" est impardonnable pour ses responsables.

p. 56 : " Les nord-coréens ont l'obligation d'aimer leur leader. Ils ne savent pas ce qui se passe à l'extérieur de leur pays. Ils peuvent se retrouver en prison à tout moment et pour n'importe quelle raison. Si un nord-coréen est considéré comme un traître, sa famille sera emprisonnée avec lui. On estime à deux cent mille le nombre de nord-coréens enfermés dans des camps de travail. "

La suspicion et la délation fonctionnent à plein régime et une enquête est donc menée sur lui et sur les membres de sa famille.

Pour tenter de rattraper son erreur, les autorités vont le tester en lui confiant l'encadrement de deux touristes étrangers, venus visiter la  Corée du Nord et participer à un grand festival culturel.

Sans cesse sur le qui vive, les autorités coréennes voient en tout étranger un espion potentiel.

Bien que fictif, ce roman prend son inspiration sur des faits réels. Les rares témoignages sur les réelles conditions de vie en Corée du Nord nous poussent à la curiosité. Malgré un endoctrinement et une soumission manifestes, il est à la fois déstabilisant et culpabilisant de constater notre impuissance de simple lecteur.

L'amplitude de l'emploi du ton gris dans les illustrations est en cohérence et contribue à l'effet de morosité, en contraste avec la couleur rouge qui apparaît furtivement dans certaines cases.

Quelques tableaux plus "pacifistes" ponctuent ce livre, et des notes explicatives y sont particulièrement instructives.
Lien : https://missbook85.wordpress..
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La Faute : Une vie en Corée du Nord

Pas facile de traiter de la Corée du nord lorsqu’on est enfermé dans une chambre d’hôtel (ou très fortement encadré). Là est toute la violence du récit, de ses absurdités et « ridiculités ». Alfred Jarry à l’État Pur!

Bien que j’ai préféré Pyongyang de Guy Delisle (2015), La Faute (2014) est tout de même digne d’intérêt, notamment pour ses dessins .
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