AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Michaël Mention (336)


Page 395-396

Quand j’y repense, c’est fou : on a nourri des milliers de gens, on les a soignés, on leur a appris à lire, à écrire, à compter, à être dignes et responsables. Moi, j’y ai contribué que quatre ans, mais le BPP a continué jusqu’en 1982. Quinze ans d’actions au quotidien.

Je me demande souvent ce que ça aurait donné, si on n’avait pas été persécutés avec un tel acharnement. Peut-être qu’on aurait accompli davantage. Peut-être aussi que l’usure était inévitable. C’est ce que j’en conclus, dans ce XXIe siècle qui fabrique des riches encore plus riches et des pauvres encore plus pauvres. Essentiellement des Noirs, les statistiques sont formelles, comme pour les violences policières. Bien sûr, nous ne sommes plus pendus et brûlés. Bien sûr, nous ne sommes plus livrés aux chiens. Bien sûr, nous avons un Président et nous comptons des personnalités influentes, mais nous restons les plus exploités, nous sommes plus au chômage, nous sommes plus incarcérés, nous sommes plus malades et nous mourons plus tôt, dans l’indifférence générale.

Voir ça aujourd’hui encore, c’est terrible pour moi. Car le dollar a gagné et la nouvelle génération ne rêve plus que de smartphones. Ca fait mal, si mal. Douleur indicible, millénaire… accompagnée d’une autre sensation, tout aussi viscérale, mais vivifiante. Une force. Une rage… »
Commenter  J’apprécie          40
La vie, si naïve.
Commenter  J’apprécie          40
La vengeance fait trop de mal à celui qui la médite sans pouvoir l'assouvir.

[p53]
Commenter  J’apprécie          40
Leur créneau à tous, c’est l’instinct, pas la réflexion. Descendants de bagnards et d’aborigènes violées jusqu’au sang, les Warwickiens sont fiers de leurs origines comme de leur consanguinité.
Commenter  J’apprécie          40
Liam acquiesce. Pense à son mec. Se dit qu'il aimerait assumer en public avec Andy. Marcher avec lui, mains dans la main. Mais ici, on apprécie les "pédés" lorsqu’ils restent chez eux. Liam le déplore mais comprend. Natif du coin, il sait que ces gens ne sont pas homophobes. Leur point de vue, pour ceux qui ont en un, est plus complexe que ça. Malgré ses cybercafés et ses boutiques fashion, le Nord reste une zone minière bâtie sur la tradition du viril hétéro. A ça s'ajoutent la religion et le traumatisme de la misère, de quoi enchainer certains au passé et les fermer à l'avenir.
Commenter  J’apprécie          40
Le Yorkshire Post partage sa une entre la démission du pape et la dernière virée anti-immigrés menée par l'English Defence League. Quand j'étais jeune, c'était le Nation Front. Le temps passe, les noms changent, la connerie reste.
Commenter  J’apprécie          40
Si j'appuie maintenant, je change ma vie. Le confort du néant ou la peur de la nouveauté. Encore un dilemme, balayé d'un index décisif.
Commenter  J’apprécie          40
Naître abimé est une faiblesse sauf dans le Nord où l'on est ainsi mieux préparé à sa dureté.
Commenter  J’apprécie          40
Or, le temps est l’ennemi de l’Histoire et, d’ici une vingtaine d’années, l’opinion internationale oubliera la dureté de Maggie comme elle a oublié celle de Reagan.

D’ailleurs, le processus de blanchiment a déjà débuté. L’année dernière est sorti un biopic, où le talent de Meryl Streep occulte les réformes impitoyables de l’époque.
Commenter  J’apprécie          40
La réaction de Nico lui confirme une fois de plus que le succès des uns, c'est avant tout la crédulité des autres.
Commenter  J’apprécie          40
Tout donner même si l'humanité est incurable, que la haine est universelle, que le temps détruit tout, que l'amour est précaire, que la fidélité est fragile, que l'amitié est rare, que le plaisir est fugace, que l'enfance est condamnée, que le pardon est impossible, que l'art est cruel, que le fric est un piège, que le succès est une prison, que la politique est une mascarade, que l'espoir est un leurre, que le mensonge est roi, que la vie est injuste pour des milliards de gens et qu'au final seule la mort a du sens. Alors oui, tout donner à chaque seconde. Car moi, je veux vivre.
Commenter  J’apprécie          30
Un ranger prêcheur, on avait déjà vu ça dans les films, mais Cotton's Warwick n'a jamais brillé par son originalité. Et même jamais brillé tout court.
Commenter  J’apprécie          30
_ Et donc, vous vivez en autarcie... c'est légal, ça ?
_ Légal et solidaire. Le gouvernement est socialiste, comme nous, même si on se réclame plutôt du socialisme apostolique.
_ Connais pas. C'est quoi ?
_ C'est le bonheur, Franck ! Ici, on vit dans la paix et le partage.
_ Ça fonctionne vraiment ? J'y croyais avant, mais...
_ ...tu t'es fait avoir, comme moi ! C'est logique, les idéaux ont toujours été un produit du système, ce monde capitaliste qui oppose tout, les hommes et les femmes, les Blancs et les Noirs, la foi et le révolution. Mais si on y réfléchit, le pentecôtisme et le marxisme ont beaucoup en commun, à commencer par l'égalité entre les êtres.
Commenter  J’apprécie          30
Sivad
C'est mon nom. J'ai mis du temps à le comprendre. Pourtant, ce n'est pas nouveau. Il était là dès ma naissance. Je suis Gémeaux. J'ai toujours été deux. Intello et con, timide et grande gueule. Clean et trash.
Commenter  J’apprécie          30
— Depuis la mort de Jane, je m’occupe. Cours, colloques, rien de nouveau… Enfin, si, j’ai été sollicité par la Commission européenne. Ils avaient besoin d’un expert.
— Pour ?
— Le règlement pesticides. La DG Environnement compte sur moi et quelques autres pour encadrer les perturbateurs endocriniens.
— Vaste sujet.
— Et gros enjeux. Les industriels sont sur le pied de guerre.
— J’imagine. Que devrez-vous faire ?
— La Commission veut une réglementation. Nous devrons statuer sur une définition des perturbateurs afin qu’elle réfléchisse aux modes de détection.
— Mm… que pensez-vous de tout ça ?
— Il est trop tôt pour affirmer quoi que ce soit, mais il est clair que certains composés parasitent la transmission d’hormones. Les travaux de Demeneix l’ont bien montré.
Commenter  J’apprécie          30
Un dépressif qui a de l'appétit est un dépressif qui va un peu mieux et, par conséquent, qui est un peu plus vivable.
Commenter  J’apprécie          30
Tremblant, j’extirpe l’aiguille de ma veine. L’élastique claque, fouette mon mollet engourdi. L’héroïne se diffuse, je la sens monter, brûler mes muscles, mes os, mon cerveau enfiévré.
Ma vision se trouble, altère l’aube en champignon atomique. Ses rayons traversent mes fenêtres pour découper l’atmosphère grisâtre, colorant les mouches et les déchets un peu partout. Ici, dans mon appart’ immense et ultrachic de l’Upper West Side de Manhattan. Deux ans que j’y vis cloîtré. Deux ans que je macère dans le ras-le-bol.
Usé.
Tellement.
Trop de concerts, trop d’excès, trop de trop.
Des années que je tirais sur la corde et, forcément, je ne pouvais que craquer. Après tout, c’est arrivé aux plus grands, d’Alexandre à Attila. L’homme ne bâtit jamais que sa propre fin, je le sais à présent.
C’est à cause du son. Toute ma vie, je l’ai traqué. J’étais fou comme Dalí, précis comme Robinson, et me voici amorphe comme une merde. Une sale merde dépressive, rongée par le mal : ulcère, pneumonie, diabète, tendinite, fractures, prothèse de hanche… on m’a soigné, bricolé un milliard de fois, mais ma chair n’a pas oublié. Et si je pèse cinquante kilos, c’est que j’ai des chaînes en or.
Commenter  J’apprécie          30
Tremblant, j’extirpe l’aiguille de ma veine. L’élastique claque, fouette mon mollet engourdi. L’héroïne se diffuse, je la sens monter, brûler mes muscles, mes os, mon cerveau enfiévré.
Ma vision se trouble, altère l’aube en champignon atomique. Ses rayons traversent mes fenêtres pour découper l’atmosphère grisâtre, colorant les mouches et les déchets un peu partout. Ici, dans mon appart’ immense et ultrachic de l’Upper West Side de Manhattan. Deux ans que j’y vis cloîtré. Deux ans que je macère dans le ras-le-bol.
Commenter  J’apprécie          30
C’est à cause du son. Toute ma vie, je l’ai traqué. J’étais fou comme Dalí, précis comme Robinson, et me voici amorphe comme une merde. Une sale merde dépressive, rongée par le mal : ulcère, pneumonie, diabète, tendinite, fractures, prothèse de hanche… on m’a soigné, bricolé un milliard de fois, mais ma chair n’a pas oublié. Et si je pèse cinquante kilos, c’est que j’ai des chaînes en or.
Commenter  J’apprécie          30
Choc. Moi, Miles Davis, le génie de la musique, j'ai l'air d'un zonard du Bronx et ça me déprime.
Avant, j'avais tellement la classe, j'étais si hip… le plus hip des jazzmen, au point d'avoir été élu par Esquire comme l'une des stars les mieux sapées.
Mais tout ça, c'est loin, et ce soir, il faut que je passe inaperçu. J'examine ma gueule, mon look. Celui d'un New-Yorkais banal, pathétique.
Commenter  J’apprécie          30



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Michaël Mention (1002)Voir plus

Quiz Voir plus

Complète ces expressions françaises

Prendre le taureau…

Par la queue
Par surprise
Par les cornes

20 questions
37 lecteurs ont répondu
Thèmes : expressions françaisesCréer un quiz sur cet auteur

{* *}