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Citations de Michel Canési (140)


Michel Canési
Les riches sont capables de dépenser des fortunes pour des choses qui ne servent à rien, des choses qui leur font imaginer qu’ils vivent plus fort que les autres.
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Les souvenirs sont des tableaux accrochés sans ordre ni raison sur les murs lézardés de la mémoire. Ils surgissent juxtaposés et peuplent le vide de nos vies presque achevées.
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Il m'était impossible d'associer le mot « noir » aux paysages d'Algérie, je n'adhérais pas, la couleur noire n'existe pas dans ce pays. Pour moi, les terres autour d'Alger et d'ailleurs irradiaient.
Zéralda, Tipasa, le domaine d'Aïn Allah ceinturé de barbelés, Chréa, La Pérouse, Oran, Bougie, tous ces lieux ne pouvaient être sombres, même sous un soleil qui brûlait la rétine, noyait les contrastes et aveuglait d'une cécité éclatante.
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Donner le plus cher de soi, aimer sans réserve et, pour finir, crever de solitude. Et en prime, ce putain de cœur qui battait comme volaient ces oiseaux: inutile. Je n'avais rien vu venir.
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Aimer c’est aussi avoir mal.
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Je te souhaite de vivre la même expérience, violente et charnelle...solaire... car enfin, tout ce qui reste de nos vies, c'est ce feu, cette intensité, cette joie avant la poussière, cet éclair entre deux néants.
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Trois jours de fête, de fraternité, de cris de joie , de youyous poussés si fort, que nous n'avions plus de voix. Un bonheur indescriptible si violent que cinquante ans plus tard il me submerge encore. Et pour les autres, ces Français que nous avions vaincus, un malheur si terrible qu'il les écrase toujours
.
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On dit que les murs se souviennent et que, de temps à autre, ils laissent échapper des sons, des images, des parfums du passé.
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Les morts et le passé sont en nous, il faut les écouter si on veut continuer à vivre, à sentir, à vibrer. Je les ai retrouvés là-bas. L'Algérie m'a rendu la douleur, celle des nouveau-nés au sortir de leur mère. Les parfums de nos vies sont les mots d'amour de nos morts.
- Votre film n'est pas politiquement correct. - Vous trouvez?
- À aucun moment vous ne stigmatisez la colonisation, on en arrive même à penser qu'elle a été bénéfique...
- Je ne suis pas manichéen, je ne suis pas historien. Pourquoi faut-il un vainqueur et un vaincu, quand la vie et la mort se partagent équitablement le territoire ? Je montre des images sans juger, je décris des vies. Les politiques ont une fâcheuse tendance à caricaturer, à simplifier. La loi sur les bienfaits de la colonisation était stupide... Allez donc vanter la présence française aux Algériens qui ont perdu des membres de leur famille avant ou pendant la guerre de libération. Par ailleurs, peut-on dire que tout dans le fait colonial est à rejeter? Des hommes, des femmes sont venus d'Europe, ils ont travaillé, aimé, remodelé une terre, ils ont semé les idées du siècle des Lumières, tracé des routes, ouvert des universités... doit-on nier leur apport ? Dans Nord d'Afrique, j'ai voulu montrer à quel point il est difficile de juger, de trancher et de prendre parti. Le bon droit est partout et ce n'est sûrement pas en légiférant qu'on fait jaillir la lumière... comme toujours, une part de la vérité viendra des artistes, certainement pas des politiques, englués dans leur langue de bois.
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La tragédie de ma vie s'est jouée dans un décor somptueux.
Une ville si blanche qu'elle s'éblouit dans le soleil, si blanche qu'elle brûle les yeux de ses murs immaculés en procession immobile vers la mer, si blanche qu'elle boit, les jours de pluie, tout le ciel et sa lumière.
Des montagnes au loin encerclent la baie et ses collines, bleu sombre au printemps, enneigées l'hiver, obscurcie par les incendies d'été, elles sont frontières ; au delà, le bled : terres arabes ou berbères, étendues hostiles et meurtrières. La mer, sans frontière, enchâssée dans une baie au cercle parfait, s'évanouit loin vers le nord. Tous les jours, je guette les bateaux qui nous lient à Marseille, à cette France étrangère et lointaine, à ce pays qui s'éloigne chaque jour un peu plus, oubliant qu'autrefois, son coeur battait ici.
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Rue Michelet, sur la faïence bleue de La Princière - ma pâtisserie préférée - le saint-bernard des chocolats Suchard, son tonnelet de rhum autour du cou, guettait les rescapés. Je tirais maman par la manche et la suppliait d’acheter un roulé au citron, génoise fourrée d’une onctueuse crème acidulée ; du sucre glace l’enrobait, j’aspirais le poudre blanche les yeux fermés et toussais comme une tuberculeuse, ravie d’inquiéter mes parents.
La Princière a cédé la place à un magasin de fripes et le saint-bernard de la façade bleu azur fracassée par les barbares ne sauvera plus personne. D’horribles pancartes de plexiglas aux couleurs criardes ont remplacé la porcelaine.
Les statues de Jeanne d’Arc, du maréchal Bugeaud, du duc d’Orléans qui ponctuaient nos promenades dominicales, le monument aux morts du plateau des Glières, les noms des places et des rues : Michelet, Burdeau, Clauzel, Dumont d’Urville, les terrasses de café où filles et garçons se mêlaient, les magasins opulents et parfumés, tout a disparu.
Mort.
La nuit, les bruits du port parviennent toujours, lourdes masses tombant sur les quais, chaînes d’acier raclant le béton, sirènes de navires, cris de dockers. Leur écho s’estompe dans l’air humide des collines. Sur le balcon, dans les bras de mon père, je regardais les lumières tremblées de l’été, sa peau était moite, légèrement citronnée. Le phare du cap Matifou tournait dans le noir. « Compte jusqu’à cinq, il reviendra », disait papa, et s’il ne revenait pas, il fallait aller jusqu’à vingt.
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Michel Canési
L’argent est le fossoyeur des sentiments. Mon père n’avait rien, il ne nous a légué que son éducation, ses principes, sa droiture et des souvenirs. Son héritage n’a engendré aucun contentieux.
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Les beaux endroits, ça donne de beaux souvenirs, de ceux qu’on aime retrouver. Tout est toujours question d’argent... La belle mémoire, ça s’achète aussi.
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Le matin de sa noce, ma grand-mère jouait à la poupée. On la déguisa pour la fête sans qu’elle comprenne pourquoi. Le lendemain on l’emmena à Aokas chez son mari âgé de quinze ans.
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Les aubes translucides, les nuits étouffantes où les parfums affolent les sens, les bonheurs simples écrasés de lumière avaient insidieusement enraciné nos pieds-noirs.
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L’image de l’islam en Amérique et en Europe n’a jamais été aussi négative et pourtant ce qui frappe dans les préceptes de cette religion énoncés il y a douze siècles, c’est leur pragmatisme, leur pertinence, leur modernité, ce lien entre la santé du corps et celle de l’esprit, l’importance qu’il y a à maîtriser ses sens et ses humeurs, à positiver en permanence.
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En parcourant le traité de Jalal ad-Dine As-Suyuti, en nous plongeant dans les recommandations du Coran et du Prophète, un mot nous est venu à l'esprit : tempérance. Tout dans notre vie doit être dans le juste milieu. L'ennemi de la santé, c'est l'excès.
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Tu comprends, ces arriérés voudraient me faire sortir dans la rue en pingouin et m’empêcher d’écouter Mozart… Tu imagines Alger sans Mozart ! La vie, c’est la liberté : la liberté de croire, de voir, d’entendre et d’aimer sans contraintes, des le respect de soi et des autres. Pas cet ersatz de religion qui veut fixer un cadre à tout et rythmer la vie avec des règles du Moyen-âge. L’islam de ton cousin est un islam d’interdit, d’abêtissement et d’anéantissement qui privilégie l’étiquette et jette à la poubelle le spirituel
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Métissage... J'aime ce mot, j'en suis un des porte-drapeaux. A Paris ou ailleurs, je fustige les tenants de la pureté culturelle et raciale, les adeptes de l'autre-soi, de la consanguinité sociale, des murs de Berlin, des oeillères mentales et sexuelles. La gérontocratie occidentale jette au visage de l'Orient nos racines Gréco-latines, Judéo-chrétienne oubliant ce que nous devons à l'Egypte, à Babylone, à Sumer, à Istanbul et à l'Islam.
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Bruit de papiers glissés sous la porte, le concierge dépose le courrier. En ce milieu d'août, je n'attends rien.
Sur le balcon, les yeux perdus dans les nuages, je cherche l'ennui...
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