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Critiques de Michelle Fourez (15)
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Seules

Ce sont encore une fois des femmes qui sont à l’honneur dans Seules, l’une en mal d’enfant, l’autre qui a eu un fils, a été très vite abandonnée par son mari et a consacré sa vie à ce fils, Alexandre. C’est elle qui raconte son histoire de femme et de mère. Très vite on se retrouve dans l’univers familier de Michelle Fourez : une vie à la campagne, avec des racines solides et une ouverture sur le monde, de la noblesse d’âme, des sentiments profonds entre les personnages, une mère et son fils qui vivent une relation très forte, presque fusionnelle. La mère laissera Alexandre prendre son envol quand il devient adulte mais on sent bien que, dans sa volonté de discrétion et de respect du jeune homme, elle a comme perdu une aile.



J’ai eu l’impression, malgré tous ces éléments connus et « confortables », que Michelle Fourez voulait évoquer beaucoup de choses dans ce court roman (90 pages) : deux narratrices, le goût des voyages, la relation mère-fils, l’amour des livres, le lien à la nature, et cela disperse un peu le fil principal. La fin m’a paru un peu artificielle. Ce ne sera pas mon préféré de l’auteure même si ma lecture était agréable.
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Adrienne ne m'a pas écrit

Il est pianiste, il joue dans les salles du monde entier. Il est marié, son fils a disparu, le chagrin a dévasté son couple. Elle est retraitée de l’enseignement, veuve, elle mène une vis simple, elle a un fils parti vivre aux Etats-Unis. La vie ne les a épargnés ni l’un ni l’autre. Ils ne se sont rencontrés qu’une fois, à l’issue d’un concert à Berne. mais ils se rejoignent désormais tous les jours par les mots, par les mails échangés et une compréhension réciproque unique qui se mue en un sentiment qu’ils sont incapables de nommer. Alors elle a quitté sa maison près de la frontière française et elle est partie marcher seule sur les sentiers de la Côte d’Opale, alors qu’il va venir jouer à Bruxelles et qu’il espère enfin la rencontrer à nouveau.



Je me rends compte que ce résumé peut paraître nunuche mais je vous assure qu’il n’en est rien. Parce que c’est Michelle Fourez qui écrit et qu’elle le fait avec sa délicatesse coutumière, sa finesse, sa simplicité et son bon sens campagnard. Elle se glisse tour à tour dans la tête, dans le coeur d’Adrienne et de Friedrich, les aidant à révéler petit à petit les douleurs de leur vie, leurs doutes, leurs désirs. Sa plume est douce, fraîche, nourrie de références poétiques et romanesques, musicales aussi puisque Friedrich joue Rachmaninov, Prokofiev et qu’Adrienne s’essaye au piano en amateur (une autre forme d’amour). J’ai l’impression que Michelle Fourez a semé de nombreux petits cailloux personnels dans ce court roman rempli de mots, de musique, de mer, de résilience, de re-connaissance, et même d’un petit chat qui clôt le livre avec tendresse.



Un coup de coeur !
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Une famille

C’est un très petit roman (75 pages) qui aurait pu s’appeler « Une vie » (mais le titre était déjà pris ;-)), le portrait de Françoise, une femme à qui la vie n’a pas fait de cadeau mais qui a (comme un autre titre récent de Joyc Carol Oates) « réussi à rester en vie ». Pas une vie au rabais, non, elle est devenue avocate, elle a eu des amis et une vraie (mais tumultueuse) liaison amoureuse. Et quand son moral est en baisse, une simple fleur, le seul chant d’un oiseau réussit à lui rendre sa capacité à s’émerveiller. Sa jambe malade, elle s’en accommode, elle n’en parle jamais. Elle est là comme la marque perpétuelle d’une enfance marquée par le désamour de la mère, la passivité du père, la jalousie et la veulerie du frère aîné. Une famille détruite par les non-dit, étouffée par les convenances, les normes sociales. Le frère, Bernard, ne parviendra pas à briser le silence, et en sera brisé. Il n’aura pas réussi à casser la vie et les rêves de sa soeur, qui finira par vivre une expérience inédite au Mail !



Dans ce récit émouvant, Michelle Fourez trace le portrait d’une femme originale, solitaire, qui se construit avec ses blessures, physiques et morales, qui réussit une vie féconde là où on ne l’attendait pas. Peut-être que cette romancière (de ma région !) a-t-elle voulu placer dans ces courtes pages beaucoup de choses qui l’intéressent, qu’elle vit elle-même, mais on peut y voir aussi l’originalité, la formidable capacité de résilience d’une femme qui ne renie en rien ses origines, qui parvient à s’ouvrir à l’inconnu, à construire sur le passé tout en trouvant de nouvelles voies pour s’épanouir, tout simplement. La simplicité de l’écriture, la clarté du style, en évitant le pathos, renforcent la qualité de ce petit livre ancré das son terroir.



Une jolie découverte pour moi de l’univers de Michelle Fourez. Un roman à classer dans la catégorie « qui fait du bien » !
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Ferveur

« On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans… » Ce vers de Rimbaud, la fièvre du poème irriguent ce récit de Michelle Fourez, court par la taille (88 pages en petit format) mais riche d’une plénitude, d’une maturité, d’une gravité qui, à l’instar d’Une famille, m’ont touchée au coeur.



Elle avait dix-sept ans, elle a été profondément marquée par son prof de grec, son Maître, comme l’appelaient ses étudiants. Elle est devenue prof à son tour, aussi passionnée que lui de son métier, de ces jeunes à qui elle transmet sa flamme. Elle a connu plusieurs amours, elle a traversé la vie sans jamais oublier ce maître qui osait les ouvrir au monde et à la littérature, à la philosophie et à la culture. Un jour, quinze ans après sa mort à lui, elle reçoit une lettre de lui, une lettre où il dit tout l’amour qu’il a éprouvé pour elle, un amour platonique qui l’a aidé à vivre alors qu’il était malheureux en mariage et atteint dans sa santé physique.



A l’heure où tout va vite, où il faut passer aux actes sans attendre et sans réfléchir, ce récit d’un amour tout en discrétion absolue n’a rien d’anodin. Un homme qui ose la retenue, la maîtrise de soi, un homme qui trouve sa liberté profonde dans cette distance, un homme bien plus âgé que son étudiante qui attend que la vie ait roulé sur elle ses flots d’amour et de solitude, de blessures et de rides pour qu’elle puisse entendre cette déclaration muette. Car « quiconque aime aime à douleur« , lui écrit-il aux portes de la mort.



Je ne sais exprimer le secret de Michelle Fourez pour nous livrer un texte aussi fort et aussi ramassé : sans doute la brièveté est-elle gage de justesse, mais chaque mot est choisi, chaque phrase est travaillée au cordeau pour dire la poignante solitude de cet homme, sa noblesse désespérée. Douceur et douleur s’entremêlent tout comme se répondent les vocations semblables et le désir de transmission de cet homme et de son élève devenue prof et écrivain. A son tour à elle de raconter, de faire vivre cet amour, de nourrir son écriture de la lecture des grands auteurs qu’il a aimés comme Gérard de Nerval, Héraclite, André Gide, Arthur Rimbaud… dont les mots se mêlent avec justesse et élégance à la plume de Michelle Fourez.



Merci, une fois de plus, de vous être coulée avec tant de grâce dans les mots d’un homme et dans la tendre lucidité d’une femme et de m’avoir procuré cette émotion de lectrice, dont je suis sorte la gorge nouée…
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Adrienne ne m'a pas écrit

Une nouvelle fois merci à Babelio et aux Editions Luce Wilquin pour m'avoir envoyé ce joli livre de Michelle Fourez, dont "Adrienne ne m'a pas écrit " est le huitième livre mais que je ne connaissais pas du tout.

Je l'avais coché dans la liste des livres proposés pour cette Masse Critique du 16 Septembre car la musique que j'affectionne y tient une place importante et que ce livre est ce que l'on pourrait appeler un roman épistolaire, or j'aime écrire des lettres.

Plutôt qu'un roman, c'est une alternance de courriels (version moderne de la lettre!!) que Friedrich et Adrienne échangent et de chapîtres où l'un et l'autre semblent s'adresser au lecteur, le prenant ainsi à témoin de leurs tourments.

L'histoire est simple, de celles que Michelle Fourez dit aimer écrire: Friedrich est pianiste et parcourt le monde; un jour de concert, il croise Adrienne, une femme ordinaire mais qui comprend sa musique. S'ensuit une correspondance électronique sur plusieurs années, sans le moindre coup de téléphone ni la moindre rencontre physique. Et pourtant, ils s'aiment. Je ne vous dévoilerai pas la fin, contrairement à ce qu'a fait l'éditeur sur la quatrième de couverture. Dommage!

L'écriture de Michelle Fourez est semblable à une musique apaisante, fluide, des phrases assez courtes dans l'ensemble, limpide, pas de grands mots dont le lecteur doit chercher le sens dans le dictionnaire. Une écriture fluide qui évoque le flux de la vie malgré les aléas. Quelques références littéraires semées çà et là, telles que le "Rêve familier" , ce poème de Paul Verlaine qui rappelle singulièrement l'histoire de Friedrich et Adrienne.

Je vous recommande de découvrir cette auteure belge, vous passerez un joli moment.
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A contretemps

C’est un tout petit livre (65 pages environ) mais il m’a fait retrouver l’univers familier de Michelle Fourez déjà si apprécié dans Une famille ou Ferveur : la vie d’hommes et de femmes ordinaires, le passage du temps, les relations familiales.



Ce récit, construit en flash-back, conte la vie d’un fermier arrivé à la fin de sa vie : il se meurt d’un cancer, en une saison, ses forces déclinent, l’abandonnent tandis qu’il se remémore les étapes de sa vie, la guerre, le travail forcé en Allemagne, la difficile relation avec son fils, la naissance de sa fille et l’entente qui les lie, elle et lui. Surtout, on comprend l’éloignement bien enraciné entre sa femme et lui, qui aurait aimé profiter d’une retraite bien méritée tandis qu’elle refuse de lâcher une activité dans laquelle elle fait « taire son mal de vivre ». Elle ne connaît que l’hyperactivité, la parole coupante, souvent brutale, elle protège son fils aîné qui a pourtant « mal grandi » et a tourné mal ; lui se réfugie alors dans le silence, la proximité avec la nature et l’entente tacite avec sa fille. C’est cette dernière qui va l’accompagner jusqu’au bout, dans les derniers jours à l’hôpital, quand l’épouse a fini par écarter définitivement l’homme de son univers familier, continuant ainsi à vivre dans le déni de la maladie et de la mort toute proche.



Dans cette famille, aucun personnage n’est prénommé, ce sont « l’homme », « la femme », « le fils », « la fille ». Seule Ulriche, la femme aimée en captivité, celle qui fait à tout jamais partie du passé, porte un prénom.



A contretemps, c’est ce décalage entre les promesses du passé et les liens impossibles à trancher une fois revenu d’Allemagne. C’est ce décalage entre un brave homme simple qui n’a jamais osé prendre sa place et une femme aigrie, peu douée pour la parole et l’affection. C’est ce décalage entre une femme qui continue à vivre ses activités de fermière sans se laisser perturber, ou un minimum, par la maladie grave et un homme qui vit de plus en plus lentement au fur et à mesure que ses forces l’abandonnent. Sa mort aussi est à contretemps, en quelque sorte, lui qui souhaitait tant profiter un peu d’une vie plus légère.



J’ai été très touchée par ce destin d’homme, par cette absence si cruelle de tendresse et par le courage de la fille qui ose elle aussi le contretemps vis-à-vis de sa mère. De tendresse, l’écriture de Michelle Fourez en est remplie, elle qui se tient si proche de son personnage, avec respect et pudeur, en étant attentive aux petites choses croisées en chemin, une fleur sauvage, une lumière sur les champs, un cygne sur un étang. C’était un bonheur de retrouver son élégante simplicité.
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Une famille

Un court récit, dense, âpre, surprenant.

La force d’être soi et son contraire : comment s’éloigner de soi, de son humanité et sombrer.

Les destins bien différents de Françoise et de son frère, fille et fils d’agriculteurs.

En dépit de leurs racines, l’une a pu ouvrir ses ailes, l’autre pas.

Quels sont les signaux, les chemins qui nous permettent de nous connecter à notre nature profonde et d’y trouver la force de grandir, de se construire, de devenir ce que l’on est…la réponse est en nous et je souhaite à chacun un beau chemin, un destin comme celui de Françoise, la petite infirme de la ferme au tilleul.

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Ferveur

Face à la feuille blanche, une crainte, celle de ne pouvoir parler de cet écrit sans le trahir.

J’ai découvert Michelle Fourez, il y a peu par la lecture d’ « Une famille ».

Comblée par cette lecture, je le suis à nouveau par « Ferveur ».

Une écriture d’orfèvre, sans doute forgée sous la férule de maîtres exigeants ou résultat du travail d’une jeune fille idéaliste et perfectionniste.

Un univers qui fait chanter la nature, danser la lumière et nous invite à l’intériorité, à la rencontre de ce feu qui nous dévore.

L’enseignement, les humanités vécues comme un temps où l’on se nourrit pour grandir, pour se trouver.

L’humain, sa grandeur, ses faiblesses transmués, sublimés par les mots.

Un ouvrage dont la résonance fait naître un peu de nostalgie et, en même temps, communique la fureur de vivre (et de lire ;-))

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Ana

On retrouve dans ce texte court le cadre et des éléments familiers à Michelle Fourez : une vie à la ferme, une maison dans ce qu’on imagine être le Pays des Collines (près de Frasnes, où habite l’auteure), un prof, un personnage un peu en décalage avec son entourage, un secret enfoui, la présence apaisante de la nature.



Ici, Ana a quitté son mari et son univers rassurant mais morne sur un coup de tête, elle s’est laissé séduire par Edouard, croyant vivre enfin une vie plus cultivée, plus exaltante. Mais elle se retrouve bien mal traitée par ce vil séducteur dont la naissance porte un secret. En est-i conscient ? Ce secret détermine-t-il son caractère et sa manière de vivre ? Ce sont des questions dont nous n’aurons pas la réponse, et pourtant elles sont posées par la narratrice, qui donne des cours de conversation espagnole à Ana. La lecture se termine sur une forme de frustration : certes on est rassuré de savoir qu’Ana a réussi à échapper à Edouard mais nous n’avons pas toutes les réponses aux interrogations posées, c’est peut-être ce qui fait que c’est le texte publié dans la collection Lucioles qui me plaît le moins. Mais la plume de Michelle Fourez, précise et sensible, est toujours bien présente : j’aime comme elle sait faire percevoir les sentiments en évoquant la nature, par exemple lorsque la narratrice regrette l’absence d’Ana en observant qu’un oiseau n’est pas revenu au printemps ou quand le brouillard accompagne l’expérience traumatisante d’une enfant.



Même si j’ai un petit bémol pour ce récit en particulier, je ne me lasse pas de l’univers de Michelle Fourez…
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Adrienne ne m'a pas écrit

Adrienne ne m'a pas écrit, c'est l'histoire d'une femme de la vie de tout les jours, qui a ses problèmes, son histoire et d'un pianiste connu, qui a lui aussi ses problèmes. Ils parlent entre eux à travers des mails après s'être rencontrés à la suite d'un concert de celui-ci.

J'avoue avoir d'abord été partagée, j'avais envie de savoir la fin, si ces deux personnes finiraient par se voir une seconde fois où s'ils seraient condamnés à ne parler que par mails interposés. D'un autre côté, j'ai trouvé le livre long par moment.

Cependant, je l'ai finis en très peu de temps, j'ai beaucoup aimé l'intrigue de l'histoire, apprendre à connaître ces deux personnages et la fin m'a beaucoup surprise.
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Adrienne ne m'a pas écrit

Un petit ouvrage très agréable à lire.

La poésie, la nature, les odeurs y prennent place, et guident le lecteur au fil d'une balade sensorielle assez intéressante.

Un sujet qui m'a également convaincu étant pianiste également...



Un joli moment de lecture!
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Adrienne ne m'a pas écrit

Adrienne ne m’a pas écrit, se plaint Friedrich ; normal, elle était en randonnée sur la Côte d’Opale. Normal ?

Friedrich est musicien classique, une vedette qui parcourt le monde. Lisbeth sacrifie sa carrière de musicienne prometteuse pour son époux Friedrich. Adrienne est passionnée par la musique que joue Friedrich mais aussi le personnage. Une relation épistolaire se noue entre eux, pure esthétique musicale. Dans le quotidien, Adrienne est fortement attachée à son fils Augustin et à son mari Julien. Mais le quotidien est chamboulé.

Court roman dense en de courts chapitres. Belle palette de noms de fleurs et plantes, autant de touches qui glorifient la nature en une symphonie de couleurs.



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Adrienne ne m'a pas écrit

Petit livre très sympa découvert grâce à la masse critique . Un roman qui nous happe et qui nous entraîne dans un tourbillon de légèreté. Une romance épistolaire parfois rattrapée par la vie. Des personnages à qui nous pouvons nous identifier sans problème. Je n'ai qu'un regret, l'avoir lu si vite !
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Seules

Seules dans cette chambre à deux à l’hôpital, chacune dans son lit. On se livre à la confidence.

La narratrice se retrouve à l’hôpital dans une chambre à deux. Blessée à l’œil, ses bandages l’empêchent de voir sa voisine. Celle-ci lui relate en confidence sa vie et ses êtres chers, William qui l’a quittée et Alexandre son fils qui vit sa vie loin de chez elle.

Un roman tout en nuances de sentiments, de fines descriptions précises de l’environnement. On y apprend des noms de fleurs, plantes… Beaucoup d’humanité dans les personnages.

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Seules

Hospitalisée pour une grave blessure à l’œil, une femme écoute, sans la voir, sa voisine de chambre qui égrène sa vie, comme si elle se parlait à elle-même. Laissée seule par son mari avec son petit Alexandre, Françoise s'est vouée à cet enfant auquel elle a appris tous les petits secrets du bonheur. Et maintenant qu'il est adulte, Alexandre va-t-il, à son tour, comme son père, la laisser seule?

Ce récit doux-amer, tout en demi-teintes et en implicite, se compose d'un monologue, proche de la confession, confié par Françoise à cette voisine, seule, elle aussi, enfermée dans l'obscurité et la peur de la cécité.

Les mots tressent un pont qui relie leurs deux solitudes. La magie du langage fait naître des images, des couleurs, des visages qui peuplent la nuit de la blessée, la consolent, l'aident, la rassurent, et lui donnent l'envie de faire quelque chose, elle aussi, pour briser l'isolement de sa voisine.

J'ai beaucoup aimé ce roman au style délicat, nuancé, plein de tendresse, mais cachant la douleur sourde, les blessures de l'âme que chacune tente d'occulter et qui, pourquoi pas, guériront tout comme celles de leurs corps.

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