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EAN : 9782882533289
Luce Wilquin (01/01/2007)
5/5   2 notes
Résumé :
C’était son professeur de grec, et sans doute en était-elle amoureuse. Trente ans plus tard, un notaire lui remet un long texte de cet homme, décédé depuis quinze ans, et elle y découvre toute la ferveur dont elle était l’objet de sa part.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
« On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans… » Ce vers de Rimbaud, la fièvre du poème irriguent ce récit de Michelle Fourez, court par la taille (88 pages en petit format) mais riche d'une plénitude, d'une maturité, d'une gravité qui, à l'instar d'Une famille, m'ont touchée au coeur.

Elle avait dix-sept ans, elle a été profondément marquée par son prof de grec, son Maître, comme l'appelaient ses étudiants. Elle est devenue prof à son tour, aussi passionnée que lui de son métier, de ces jeunes à qui elle transmet sa flamme. Elle a connu plusieurs amours, elle a traversé la vie sans jamais oublier ce maître qui osait les ouvrir au monde et à la littérature, à la philosophie et à la culture. Un jour, quinze ans après sa mort à lui, elle reçoit une lettre de lui, une lettre où il dit tout l'amour qu'il a éprouvé pour elle, un amour platonique qui l'a aidé à vivre alors qu'il était malheureux en mariage et atteint dans sa santé physique.

A l'heure où tout va vite, où il faut passer aux actes sans attendre et sans réfléchir, ce récit d'un amour tout en discrétion absolue n'a rien d'anodin. Un homme qui ose la retenue, la maîtrise de soi, un homme qui trouve sa liberté profonde dans cette distance, un homme bien plus âgé que son étudiante qui attend que la vie ait roulé sur elle ses flots d'amour et de solitude, de blessures et de rides pour qu'elle puisse entendre cette déclaration muette. Car « quiconque aime aime à douleur« , lui écrit-il aux portes de la mort.

Je ne sais exprimer le secret de Michelle Fourez pour nous livrer un texte aussi fort et aussi ramassé : sans doute la brièveté est-elle gage de justesse, mais chaque mot est choisi, chaque phrase est travaillée au cordeau pour dire la poignante solitude de cet homme, sa noblesse désespérée. Douceur et douleur s'entremêlent tout comme se répondent les vocations semblables et le désir de transmission de cet homme et de son élève devenue prof et écrivain. A son tour à elle de raconter, de faire vivre cet amour, de nourrir son écriture de la lecture des grands auteurs qu'il a aimés comme Gérard de Nerval, Héraclite, André Gide, Arthur Rimbaud… dont les mots se mêlent avec justesse et élégance à la plume de Michelle Fourez.

Merci, une fois de plus, de vous être coulée avec tant de grâce dans les mots d'un homme et dans la tendre lucidité d'une femme et de m'avoir procuré cette émotion de lectrice, dont je suis sorte la gorge nouée…
Lien : http://desmotsetdesnotes.wor..
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Face à la feuille blanche, une crainte, celle de ne pouvoir parler de cet écrit sans le trahir.
J'ai découvert Michelle Fourez, il y a peu par la lecture d' « Une famille ».
Comblée par cette lecture, je le suis à nouveau par « Ferveur ».
Une écriture d'orfèvre, sans doute forgée sous la férule de maîtres exigeants ou résultat du travail d'une jeune fille idéaliste et perfectionniste.
Un univers qui fait chanter la nature, danser la lumière et nous invite à l'intériorité, à la rencontre de ce feu qui nous dévore.
L'enseignement, les humanités vécues comme un temps où l'on se nourrit pour grandir, pour se trouver.
L'humain, sa grandeur, ses faiblesses transmués, sublimés par les mots.
Un ouvrage dont la résonance fait naître un peu de nostalgie et, en même temps, communique la fureur de vivre (et de lire ;-))
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Vous savez, Mademoiselle, l’aversion que j’ai pour les choses, et ma soif de dépouillement. L’Art, et les Mots, cela seul peut nous sauver de l’angoisse, et mes fils ne le sauront jamais. Ma fille, oui. Et vous, car les mots vous font vivre, je le sais.

Je vous écris, et vous ignorez que je vous écris.

En septembre, vous serez à l’université. L’école sera vide de vous. (p. 21)
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