j'attends encore mon miracle
qu'on me caresse les cheveux
qu'on me dise ce n'est rien
en déposant
une réponse
entre mes lèvres
qu'est-ce qu'on fait à la fête foraine
qu'est-ce qu'on fait à la fête foraine
est-ce qu'on boit une pinte
est-ce qu'on fait des montagnes russes
est-ce qu'on baisse sa culotte
est-ce qu'on mange une barbe-à-papa
ce n'est pas clair
les consignes dans une fête foraine
ce n'est pas clair
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la léchée
l'absorbée
l'incitée vite fait
la trop fouilleuse
la timidifiée
la jouie partout
la mal lovée
la toute miel dehors
la plus souvent le
la pelée de toutes parts
la manuelle des choses du corps
la très cambrée
l'encore encore encore
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qu'est-ce qu'on fait dans une église
est-ce qu'on se fait tout pardonner
est-ce qu'on s'assoit en silence
est-ce qu'on suce son pouce
est-ce qu'on s'imagine transpercée
de vitraux
est-ce qu'on se fait baptiser
est-ce qu'on confesse
avoir mis l'eau bénite dans nos mains
puis nos mains à la bouche
puis la bouche
partout
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ils ont trouvé un milliard de chats
dans ma gorge
un milliard de chats dans ma gorge
font un sit-in
ils refusent de partir
tant que le corps n'aura pas eu
tout ce qu'il mérite
apporte-nous
des mûres sauvages pour nos lèvres
du rouge à lèvres pour oublier
du vin pour écrire
les retards sont des amis
qui meurent écrasés par un bus
ou un camion
ou le métro qui a déraillé puis explosé
tu fais le bruit d'une rivière
je te serre dans mes bras
la douleur et le plaisir
nous font nous ressembler
toute ma vie j'ai cherché
la personne avec qui être animal
jour et nuit
avec qui aller au langage comme à l'abreuvoir
ce qu'il y a de fourrure dans nos goulées
de nuit
une lumière dans les cuisses
ininterrompue
je cache mon sexe dans les livres
au même moment tu couches l'automne
sur mon dos
notre façon de patienter
entre les lignes des jours
avec le miaulement de la fin du monde
autour de nous
tu dis le désir de traviole
c'est mon rôle de recoller les morceaux
parler ta langue de vides
et d'éclatements