Ouverture de la campagne de financement participatif pour la réalisation d'une intégrale collector d'Apostasie par Vincent Tassy, illustrée par Mina M, éditée aux Editions du Chat Noir
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Tu as raison, Numa, nous n’avons rien inventé, répondit Dame Résilience d’un ton malicieux. Les artistes que nous apprécions sont mis en valeur à notre manière. Il n’y a pas à proprement parler d’exposition d’œuvres dans cette demeure, mais une retranscription de ce que les œuvres nous ont permis de percevoir ou de comprendre. Ce que je te dis te paraît peut-être nébuleux pour le moment. Mais pour simplifier, je dirais que j’ai toujours souhaité mettre en avant les arts. Et tu verras que pratiquer un art , à ta manière, te permettra de te sentir mieux. Car l’art, quelqu’il soit, s’adresse à tes sens, il questionne tes émotions, ton intellect et se partage avec d’autres. Il soulève des questions éternelles, universelles, comme il peut toucher une préoccupation personnelle et t’aider à te comprendre toi-même. L’art ne nous touche que quand il parvient à nous émouvoir ou à nous faire rêver. Alors, laisse-toi aller à la rêverie, Numa. (P. 38)
Ne voulant pas se confronter plus longtemps au courroux du père, à la douleur de la mère, à la colère des habitants du village qui commençaient à s’amasser autour d’eux, à la froideur des responsables du foyer, à sa solitude, à Charles et Liv ses deux bourreaux, à la tristesse et à l’horreur de la réalité, Numa prit la fuite. (…) La laissant là, allongée sous la pluie, sa belle au jardin endormie, sa princesse de douceur, son avenir brisé.
Ses tours sont intrigants aussi bien que plaisants.
Il exerce sur autrui un pouvoir puissant,
dominant les esprits étrangement obéissants.
Sa voix doucereuse est rassurante,
mais ses manières exquises attirent les convoitises.
Les souvenirs étaient, pour elle, des bonbons constitués d’un tout petit noyau de vérité, enrobé de couches d’interprétations subjectives acidulées, sucrées ou amères, que l’on ajoutait au fil du temps.
Les récits que l'on imagine sont parfois racontés pour apaiser des blessures. Les métaphores s'adressent à cette partie de nous qui refuse d'entendre les messages trop directs.
Il existe un univers, nulle part ou peut-être partout à la fois. Un monde ensorcelant dissimulé dans l'infini de l'espace, hors du cœur évanescent du temps.
Tu es encore sous l'emprise de tes pensées négatives et de la tristesse, tu ne peux pas lutter, Mélancolie peut te charmer sans se montrer et t'envoûter jusqu'à ce qu'il te soit impossible de te défendre. Tu ne pourras la voir qu'une fois que tu auras repris confiance en toi. Et à ce moment-là, elle ne pourra plus rien faire, tu la verras toujours arriver et sauras alors la repousser.
Car l’art, quel qu’il soit, s’adresse à tes sens, il questionne tes émotions, ton intellect et se partage avec d’autres. Il soulève des questions éternelles, universelles, comme il peut toucher une préoccupation personnelle et t’aider à te comprendre toi-même. L’art ne nous touche que quand il parvient à nous émouvoir ou à nous faire rêver. Alors laisse toi aller à la rêverie Numa.
Numa prit la fuite. (…) La laissant là, allongée sous la pluie, sa belle au jardin endormie, sa princesse de douceur, son avenir brisé.
Cinq ans.
C’est l’âge que j’avais quand j’ai endormi ma douleur. Ce petit monstre qui sommeille en moi ouvre parfois les yeux pour grignoter un tout petit morceau de mon cœur. Mon cœur saigne, ma douleur s’en abreuve. Puis la blessure cicatrice et la douleur se rendort pour un temps. J’y appose un souvenir-pansement.