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Citations de Monique Fournier (14)


Dans la foulée de Vatican II, au milieu des années 1960, leurs jupes remontaient des chevilles jusque sous les genoux et le voile aussi raccourcissait, avant d’éventuellement disparaître complètement. Et l’on se demande aujourd’hui pourquoi de nombreuses Québécoises d’un certain âge ont des préjugés défavorables à l’endroit des musulmanes voilées… Comment leur faire avaler que le voile n’est pas synonyme d’obscurantisme?
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Lucien Bouchard dira même quelques années plus tard, en 2005, à titre de cosignataire du texte pamphlétaire Pour un Québec lucide, que les Québécois francophones ne sont pas assez productifs et qu’ils ne font pas assez d’enfants pour assurer la survie du fait français. Ça y est, une figure d’autorité prônait à nouveau la revanche des berceaux à laquelle le clergé nous avait astreints pendant près de deux siècles, sous peine d’aller en enfer!
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D’ailleurs, depuis 1869, une loi discriminatoire rend encore plus difficile l’accès à l’instruction. Cette loi stipule que l’impôt scolaire payé par les contribuables sera réparti entre les commissions scolaires non pas en proportion des populations protestante et catholique desservies par chacune, mais selon la religion des propriétaires immobiliers qui paient cet impôt. Or, la très faible proportion des franco-catholiques qui a le privilège d’être propriétaire est toute regroupée dans quelques secteurs huppés. Dans les quartiers ouvriers, on ne retrouve pratiquement que des locataires. Ces milieux sont les plus densément peuplés, mais ils recevront la plus petite part. Cette fois, le clergé n’a pas protesté contre la nouvelle loi, tout à fait favorable à ce que l’école ne soit pas accessible à tous.
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Jusqu'au tout dernier moment, elle ne s'est rendu compte de rien. Pourtant, elle a l'oreille fine et, normalement, le clapotis de l'eau ne l'aurait pas empêchée d'entendre : mais une tâche rebelle au poignet d'une chemise de grosse toile l'absorbait tout entière, tandis qu'elle s'éreintait à la frotter sur une grande pierrre plate. C'est un léger bruissement dans les feuilles, tout près, qui lui fait tourner la tête au moment où les hommes se jettent sur elle...
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Péronne a vu juste. En effet, après avoir failli mourir de chagrin, Madeleine de Chavignac a finalement trouvé dans la haine son unique raison de vivre.
Non seulement la mort de son petit garçon l'a atteinte dans son amour de mère, mais elle a aussi provoqué l'effondrement de sa vie d'épouse.

Chapitre 7
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Plusieurs facteurs ont motivé les oppositions systématiques du clergé catholique à toute réforme du système scolaire, le premier étant son objection à l’instruction pour tous. Dans son désir maladif de contrôler tout ce qui concerne l’instruction des Canadiens français, il a réussi à maintenir le petit peuple catholique dans l’illettrisme fonctionnel jusqu’à la Révolution tranquille.
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Elle lui a enseigné comment se débrouiller toute seule, comment éviter les réprimandes, mais surtout comment puiser en elle-même, dans les plus petites choses, les joies que jamais personne d'autre ne lui donnerait. ces joies se trouvaient à portée de main : dans la clarté du matin alors qu'il faut se lever tôt pour allumer les feux, dans la blancheur d'une nappe qu'on lisse bien droit sur la table pour une réception à laquelle on ne sera pas conviée, dans la chaleur de l'oeuf que la poule vient de pondre, dans la volonté de l'agneau à se mettre maladroitement debout, aussitôt né, dans le son de l'eau qui dévale les collines au printemps et qui dit que le dur hiver est bel et bien fini, dans tous ces petits moments qui ne coûtent rien et valent pourtant leur pesant d'or. Catherine avait bien appris à saisir ces parcelles de joie et, en cela, elles se ressemblaient aussi toutes les deux.
Presque tout de suite, Péronne a été pour Catherine la mère qu'elle n'avait plus, et Catherine a été pour Péronne l'enfant qu'elle n'aurait jamais.

Chapitre 7
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Ce que Péronne voit clairement sur le visage de sa maîtresse, c'est l'espérance morbide d'une vengeance bientôt assouvie : (...).

Chapitre 7
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On dirait qu'une malédiction s'est abattue sur la communauté sans que rien ni personne ne puisse y changer quoi que ce soit, ni les prières ni les exhortations du curé à faire pénitence, pas même la grande procession en l'honneur de la Vierge Marie organisée en grande pompe un peu avant les fêtes de saint Eloi et de saint-Jean Baptiste.

Chapitre 6
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Passer un jour entier sans prononcer une seule parole n'a rien d'étrange, ni pour elle ni pour tous les paysans qu'elle connaît. Ce sont plutôt les mots qui sont insolites. Ils sont lourds de sens, on ne doit les prononcer qu'avec d'infinies précautions, après les avoir longuement choisis et pesés, car on ne peut plus les rattraper une fois qu'on les a laissés échapper. Les mots peuvent être si dangereux.

Chapitre 5
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Le malheur réveillait les vieilles rancunes et les colères refoulées, aussi sûrement que de trop remuer la terre ravive le chiendent.

Chapitre 6
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Elle repasse comme une litanie chacun de ces petits gestes du quotidien qu'elle a l'habitude de faire machinalement sans leur accorder une très grande importance. Parce qu'elle ne pourra pas les accomplir ce soir, elle comprend combien ils sont précieux : comme autant de rituels, ils marquent le temps qui passe, ils confirment que la vie dure.

Chapitre 3
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Le paysan connaît la peur, puisque la menace est partout : dans la nuit qui cache les meurtriers et les voleurs de grand chemin, dans l'air et dans l'eau du puits qui fâchent le souffle invisible des pires maladies, dans le ciel qui déverse trop la pluie ; dans le vent qui apporte les tempêtes, dans le Dieu tout-puissant qui punit les fautes et dans le diable qui pousse a les commettre.

Chapitre 6
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Pire encore que la faim, il y a le manque de sommeil. Jour et nuit, à intervalles réguliers, le garde frappe du poing sur la porte, la réveillant parfois en sursaut au milieu d'un cauchemar. Elle se souvient combien dormir était bon autrefois : à la fin d'une longue journée passé à travailler dans les champs, elle se jetait sur sa paillasse le soir venu. Bercée par le bruissement des feuilles au-dehors, elle se laissait glisser avec bonheur dans un néant chaud qui l'engloutissait tout entière.
Le sommeil n'est plus à présent qu'une cruelle torture parce que sans cesse brisé en éclats; il vient la narguer sans pourtant se laisser attraper ou bien il la berce un moment pour s''enfuir l'instant d'après. Souvent, c'est la morsure du froid qui la réveille, parce que sa main s'est desserrée et que le châle a glissé de son épaule. Et quand elle arrive malgré tout à sombrer, le garde vient lui arracher cette parcelle de bien-être à grands coups sur la porte.
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