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Critiques de Muriel Zürcher (674)
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Robin des graffs

Sam graff des monuments la nuit. Il s’envole sur les toits comme s’il allait « graffer » le ciel. Il loge dans une chambre de bonne tout là-haut sous les toits de Paris qui toucheraient presque la lune.

C’est un Robin des graffs au cœur blessé qui donne sans compter.

Un jour une petite fille du nom de Lilibelle rencontre son chemin.



C’est le début d’une belle histoire. Lilibelle n’a que 6 ans, mais connaît déjà tant de choses sur la vie, et la raconte si bien avec des mots inventés, qu’elle allège la tristesse. Elle est vive et colorée comme une libellule, pleine d’entrain et de malice.



Un roman plein d’images, une carte aux étoiles, un dessin pour aimer. Des serrures dont il faut trouver la clé, afin d’éclairer des lieux et des personnages trop souvent dans l’ombre, et pourtant si lumineux.

L’auteure a su trouver les mots justes et une intrigue subtile pour nous raconter une histoire pleine de tendresse, mélancolique avec une pointe d’amusement. Des personnages qui se croisent pour tisser de jolis liens.







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Des bleus au cartable

Un roman au très joli titre, sur le harcèlement scolaire, au collège, traité de façon efficace.

Parce que lui-même est harcelé par son frère, Ralph fait de Lana, dés le premier jour de la rentrée, sa victime préférée. Il faut dire qu'elle a été , quelques jours avant, témoin d'un moment gênant pour sa réputation, alors mieux vaut "attaquer" en premier.

Lana a bien trop peur pour riposter.

Quand aux autres (et Zélie en particulier ), ils choisissent de fermer les yeux. Dur de dénoncer quand on est soi- même pas très sûrs de soi. Dur d'être la balance.;

Un roman raconté par trois voix, celle du harceleur harcelé, celle de la victime, et celle du témoin-muet.

Je ne sais pas si ce livre peut faire changer les choses, mais cela peut amener des enfants, des élèves, à ne pas se contenter de détourner les yeux.

La maison d'édition dit qu'on peut le lire à partir de 9 ans. C'est vrai que la façon de raconter est assez "bébé", mais comme l'histoire se passe dans un collège, il devrait intéresser les 11/12 ans.
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Le voleur de lunettes

Aujourd'hui c'est mercredi et qui y-a-t-il le mercredi... ?

- Les histoires à Berni !!!

L'institutrice, Sandrine, m'a fait entrer dans la classe encore vide et silencieuse. Dans quinze minutes les enfants seraient là et j'avais très peu de temps pour préparer la salle. J'ai commencé à disposer les chaises en cercle. J'avais un peu d'angoisse, Sandrine m'a rassuré en posant une main bienveillante sur mon épaule. « Tout se passera bien Bernard, tu verras. »

Ils sont entrés en furie dans la classe. Ils m'ont bousculé, presque fait peur mais j'étais encouragé par le regard apaisant de Sandrine, d'une autorité naturelle elle les a invités à s'asseoir autour de moi en demandant le calme. La classe était prête à devenir un zoo, car c'est de cela que j'allais parler.

Alors à mon tour je suis entré dans le cercle et j'ai commencé à raconter l'histoire, le voleur de lunettes de Muriel Zürcher, un magnifique album jeunesse avec des illustrations très amusantes d'Olivier Huette qui permettent aux plus petits de bien comprendre l'histoire. Mais ici ils étaient déjà plus grands.

J'ai commencé à poser le paysage devant les enfants, celui d'un zoo et celui de ses pensionnaires, les animaux en les citant un à un et en tendant la main comme pour les inviter à venir parmi eux : un éléphant, une girafe, des singes, un python, un lion, un tigre, un hippopotame... Au fur et à mesure, je leur montrais les images des illustrations. Les dessins parlaient d'eux-mêmes et je les voyais se refléter dans leurs pupilles brusquement attendries.

J'ai alors demandé aux élèves : « et en dehors des animaux, à votre avis qui a-t-il dans un zoo ? »

- Des enfants ! cria spontanément la petite Domm.

- Des grandes personnes ! renchérit la petite Anne-Sophie.

- Oui, et les adultes dans un zoo, qu'est-ce qu'ils font lorsqu'ils ne le visitent pas ?

- Ils donnent à manger aux animaux ! répondit le petit Paul.

- Ils nettoient les cages ! dit la petite Anna.

- Ils les soignent, suggéra la petite Gaëlle.

Oui, c'est bien, vous avez raison et il y a aussi un gardien de zoo, qui surveille jour et nuit pour bien s'assurer que rien n'arrive de mal aux animaux. Dans notre histoire celui-ci s'appelle Albudon.

- Albudon ! Haha, quel drôle de nom ! s'écria la petite Onee.

J'ai commencé alors à raconter l'histoire et brusquement j'ai été interrompu.

- Les zoos, c'est pas sympa, on enferme les animaux, s'écria alors la petite Doriane la bouche barbouillée de chocolat.

- C'est vrai c'est pas sympa d'enfermer les animaux, renchérit la petite Nicola.

Aïe ! Je sentais que ça dérapait, pas forcément dans le sens que j'aurais souhaité. Un autre thème s'invitait et ce n'était pas l'endroit où je voulais les amener.

Sandrine m'a fait un petit geste discret de la main pour m'encourager à ne pas m'enliser sur ce terrain glissant où les enfants voulaient m'enferrer. Mais au fond, peut-être avaient-ils raison ?

J'ai ajouté : « Vous savez, ici c'est un zoo où les animaux sont très bien traités ».

- Mouais, fit la petite Doriane peu convaincue. Je repris le cours de mon histoire, tandis qu'elle me faisait les yeux noirs et que le caméléon du petit Paul essayait de lui chiper ses bonbecs en chocolat avec sa longue langue fourchue.

« Mais voilà que le gardien du zoo, Albudon, a un gros souci : un petit singe malicieux lui a arraché ses lunettes, sa belle paire de lunettes en écaille à paillettes et il a pris la fuite...! Et sans lunettes, Albudon ne voit rien du tout. »

Alors, le petit Patrick s'est accroupi, a commencé à faire des petits sauts frétillants tout en faisant des grimaces avec ses doigts écartant sa bouche devenue béante. Il a même cherché à piquer les lunettes de la petite Chrystèle qui ne s'est pas laissée faire.

- Il est ici, cria le petit Jean-Michel en désignant le petit Patrick.

- C'est pas beau de cafter, renchérit la petite Nicola.

La classe partit dans un grand éclat de rire.

Sandrine dut intervenir pour calmer les élèves.

J'ai continué de raconter l'histoire : « Sans lunettes, puisqu'il ne voit plus, notre pauvre ami Albudon risque de confondre les choses entre elles : le voilà qui escalade un éléphant, qui confond un tapis avec la crinière d'un lion ou qui marche sur un hippopotame. »

Les enfants riaient, tandis que je continuais à raconter l'histoire avec des situations pittoresques évoquées par les illustrations. Il est vrai que dans ce récit, les situations comiques sont multiples.

« Vous imaginez, Albudon est tellement myope qu'il est capable de prendre un python pour un tuyau d'arrosage, il risque de balayer le sol avec la queue d'un tigre. Il prend les fesses de l'éléphant pour deux collines, la crinière du lion pour un tapis à bouclettes, le dos de l'hippopotame pour une île, et les animaux ne sont pas contents du tout ! »

Les rires redoublèrent d'intensité. C'est alors que la petite Gaëlle s'avança au milieu du cercle et se retourna vers ses camarades, le visage sombre : « Moi, ça ne me fait pas rire, Albudon pourrait être dévoré par le lion, ou piétiné par l'éléphant ! »

Francine renchérit « Gaëlle a raison, on ne doit pas se moquer d'Albudon ! »

Sandrine s'approcha alors de moi puis se tournant vers l'ensemble de la classe demanda : « Qu'est-ce que vous en pensez ? Pourquoi ce n'est pas bien de rire de ce qui arrive à Albudon ? »

Il y eut un silence. Tout le monde se regardait. Même le caméléon de Paul se figea, prit la couleur de ce silence.

Timidement, la petite Domm proposa : « Peut-être parce qu'il est un petit peu handicapé sans ses lunettes, ce pauvre Albudon... »

- Oui c'est vrai Domm, tu as raison, et tu en conclurais quoi, du coup? demanda Sandrine.

- Euh ! Peut-être qu'Albudon est malheureux à cause de cela et qu'on ne doit pas en rire...

- Et vous autres, demanda Sandrine, vous en pensez quoi ?

Le silence continuait.

- Et imaginons que dans une autre situation, Albudon ne soit pas malheureux d'avoir perdu ses lunettes, mais en rit plutôt, comme vous, avec vous...

- Alors, ce ne serait pas pareil, dit la petite Francine...

Je voyais plein de visages sourire comme soulagés.

- C'est vrai, tu as raison Francine, on peut rire de tout, mais à condition que cela ne soit pas aux dépends de quelqu'un en situation d'infériorité.

Puis Sandrine se tourna vers moi et lança : « Heureusement, nous avons un brillant enquêteur parmi nous, Bernard est là pour nous aider à retrouver le vilain voleur. »

Sandrine m'a fait un petit clin d'oeil pour me dire de reprendre vite la main. J'espère que les enfants ne m'ont pas vu rougir. J'ai tenté de rebondir et j'ai alors proposé : « Menons l'enquête ensemble ! Cherchons à retrouver vite le voleur. À votre avis, où est-il ? » J'ai continué de déplier les pages.

« Ici, ici ! Il est là, je vois sa queue ! » s'écria Jean-Michel enthousiaste. Plusieurs mains étaient tendues vers les images où de temps en temps on voyait surgir la queue du singe espiègle et voleur qui croyait être si bien caché.

Vous l'aurez compris, cet album plein d'humour permet aussi de réfléchir sur la différence et le respect des personnes qui ont un handicap ou une tout autre différence : en effet nous rappelle l'autrice, on peut en rire si la personne rit aussi mais il faut cesser les moqueries si elles deviennent blessantes. L'histoire du voleur de lunettes est ainsi bien construite et habilement mises en images pour garantir rire et plaisir de lecture, avec un sens qui se dégage et un questionnement possible à prolonger, seul ou à plusieurs, comme je l'ai fait ce matin dans la classe de Sandrine.

Je remercie les élèves de Sandrine d'avoir été si attentifs à cette lecture et celle-ci de m'avoir accueilli dans sa classe un mercredi matin...

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Robin des graffs

Un coup de coeur!!



« Aimer, c'est risquer de souffrir », page 153



Et pourtant il n'y a rien de plus beau que d'aimer. Le roman de Muriel Zürcher met en scène divers personnages qui se croiseront à un moment ou un autre, et tous ont ce point commun : une difficulté à aimer et/ou se faire aimer. C'est parfois passager, ça dure parfois depuis l'enfance. Un couple qui tente de ne pas sombrer, une enfant qui s'enfuit du Foyer pour se trouver une famille, un couple sur le point d'exister, un jeune en mal être depuis la perte de ses proches, deux dames âgées isolées chacune à sa manière...

Malgré les incertitudes et aussi les souffrances de ces personnages, le roman est positif et plein d'entrain. On suit les personnages au gré de dialogues cocasses, de scènes amusantes autant qu'émouvantes. L'auteur les aime et nous les propose sous leur meilleur jour et avec un grand respect. On pourrait les croiser dans la rue tellement ils sont crédibles de vérité.



Pas de temps mort dans cette lecture, les épisodes alternent efficacement. Il y a le graffeur qui recouvre les murs de Paris avec ses graffs d'animaux. Pourquoi ? Quel est son but ?

Il y a cette gamine de 5 ans qui fugue constamment, en recherche d'une famille. Il y a cette vieille dame qui paye des personnes pour jouer avec elle aux échecs les après-midi. Puis il y a l'équipe de police qui recherche la fugueuse et tente de mettre la main sur le graffeur dont tous les médias raffolent.

D'autres surprises encore car je n'ai pas cité tous les personnages rencontrés, seulement les principaux.

La solidarité semble être le maître mot et peu à peu certains traumatismes du passé vont s'estomper, et les sentiments vont prendre toute la place.

Une mention particulière pour les succulents dialogues avec la petite fille, pleins de mots heureux, d'expressions réinventées, à nous redonner le sourire!!



Bref un roman coup de coeur c'est sûr que je conseille !!! A lire s'il vous plaît !!!
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Des bleus au cartable

Dans le cadre du prix des Incorruptibles, je suis allée en classe de CM2 présenter très brièvement ce roman jeunesse de Muriel Zürcher, et en lire les trois premiers chapitres. Le moins qu’on puisse dire, c’est que Des bleus au cartable suscite des réactions ! Les questions fusent, les discussions s’engagent, les récits d’expériences suivent. Les enfants expriment spontanément leurs craintes et posent très librement des questions, même délicates, même quand elles les concernent de près, à tel point que l’enseignante qui voulait revenir au roman plus tard dans la semaine le fera sans attendre…

***

Trois narrateurs différents se succèdent le premier jour de l’entrée en 6e. La première, Zélie, travaille son entrée en scène. Elle ressent le besoin de s’affirmer comme une fille populaire et concocte un vrai programme dans ce but. Elle flashe sur Ralph qu’elle connaît depuis le CP. Elle jouera le rôle du témoin passif. La deuxième narratrice, Lana, subit du harcèlement et souffre dès le premier jour : nous faisons sa rencontre alors qu’elle a les fesses par terre. Elle vient d’être poussée par Ralph, et on comprend dès ce deuxième chapitre qu’elle a assisté à une scène gênante pour le garçon. Le troisième narrateur, bien sûr, c’est Ralph, le harceleur, qui avoue très vite avoir peur de ce que Lana peut raconter : elle a vu ce qu’elle n’aurait pas dû voir. Le problème de Ralph, c’est son grand frère Alex qui le brutalise et dont il a peur…

***

L’autrice de ce roman tape juste en présentant trois personnages avec des forces et des faiblesses, et en faisant ressortir pour chacun des trois au moins un aspect de leur caractère qui les rend sympathiques. Autre point qui me semble très positif, Muriel Zürcher les sort du milieu scolaire et nous emmène dans les familles. Chez Zélie, classe moyenne, les parents sont à l’écoute, mais très occupés par le travail et par le petit frère qui fait ses premiers pas (joli moment raconté par la grande sœur). Pour sa part, Lana vit seule avec sa mère célibataire et il est évident pour le lecteur qu’elles sont pauvres. Quant à Ralph, il appartient à milieu social très favorisé (parc et maison immenses, avec cuisinière, jardinier et jeune fille américaine au pair), mais ses parents très occupés sont quasi absents et semblent faire une confiance aveugle à Alex pourtant frimeur et brutal. Bref, pour les neuf ans et plus, on peut dire que ce roman évite le manichéisme et les situations trop simplistes. L’autrice veut évidemment prévenir contre le harcèlement, mais aussi donner des clés pour agir au mieux afin d’aider les petites victimes, de conscientiser les harceleurs et de sensibiliser l’entourage. Avec les réactions des enfants ce matin, je peux vous assurer que c’est réussi !

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Robin des graffs

Un sympathique roman, positif, qui fait du bien. Les personnages sont attachants, plein de vie malgré leurs blessures. Il ne faut pas chercher trop de réalisme. Dans la vraie vie, on ne trouve pas à la fois : des gens amis avec les sdf, des boulangères généreuses, des éducateurs de l'aide sociale à l'enfance impliqués à ce point, des amateurs de patrimoine clandestins, un mari délaissé mais fidèle et des policiers attentionnés. Tout cela existe, bien sûr, et heureusement. Mais pas à ce point condensé non? D'habitude ça me ferait dire que ce n'est pas crédible, que cela fait trop bisounours. Et bien bizarrement là non. Je suis totalement entrée dans l'histoire.

Alors comme dans la majorité des romans ados, il y a des situations très dures. Mais c'est traité ici avec légèreté et bonheur.

Bref, cette lecture fait du bien là où elle passe.
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Des bleus au cartable

****



Lana, Zélie et Ralph font leur rentrée en 6ème. Zélie met tout en œuvre pour faire partie des élèves populaires. Ralph veut aussi passer pour un gars cool. Et c’est malheureusement Lana qui en subira les conséquences... Comment faire tomber les masques ? Qui se cachent derrière ce garçon tyrannique, cette fille aveugle ou fragile ? Comment sortir des rôles qu’on a tant voulu tenir ?



Muriel Zürcher signe ici un roman jeunesse très réussi. Le harcèlement scolaire est le thème central et il est habilement traité.

Les chapitres alternent entre 3 personnages, 3 façons d’appréhender et d’approcher le harcèlement.



Lana est l’élève qui centralise toutes les moqueries. Elle est la source de toutes les attentions. Surtout celles de Ralph. Lui c’est le garçon toujours entouré, qui organise des supers fêtes et aux côtés de qui il est bien de se montrer. Et puis, il y a Zélie. Elle est l’élève qui ne laisse jamais rien au hasard, une tenue, une attitude, des amies. Ce trio représente la victime, l’agresseur et le témoin aveugle...



Avec une écriture fluide et simple, des personnages auxquels on s’attache facilement, ce roman constitue une approche juste sur un problème souvent passé sous silence.

La force de la parole, le courage des mots, et la priorité à la vérité... Voici les seuls maîtres que les enfants devraient suivre...



Un grand merci à NetGalley et aux Éditions Didier Jeunesse pour leur confiance.
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Des bleus au cartable

Dernier roman jeunesse dévoré grâce à Didier Jeunesse : Des bleus au cartable de Muriel Zürcher.

La rentrée en sixième n'est pas toujours facile.... comme nous allons le constater.

Dès le premier jour, Ralph fait de Lana son bouc émissaire et tous les moyens sont bons pour la tourmenter.

Zélie, elle, préfère regarder ailleurs ; pas question d'être une balance, surtout quand on veut être aimée et populaire dans sa classe.

Lana va-t-elle se laisser faire ?

Et pourquoi Ralph agit-il ainsi ?

Tour à tour, Lana, Ralph et Zélie racontent l'histoire.

Des bleus au cartable est un excellent roman jeunesse que je conseille à tous, dès 10 ans.

Nous avons trois points de vue car trois narrateurs : Lana, la harcelée ; Zélie, qui veut être populaire et ne surtout pas être une balance ; mais aussi Ralph le harceleur.

Trois enfants de 11 ans parmi tant d'autres, et dont l'histoire, classique, fait froid dans le dos ! Il est facile de se retrouver dans un ou plusieurs des personnages. Surtout qu'il y a une raison au comportement de Ralph. S'il en veut à Lana c'est car il a peur qu'elle révèle quelque chose. En soi, ce gamin n'est pas méchant mais il préfère attaquer plutôt qu'être attaqué. C'est compréhensible, même si je ne cautionne absolument pas son comportement.

J'ai apprécié que Muriel Zürcher n'aille pas trop loin. C'est un roman jeunesse à partir de 10 - 11 ans, avec de jeunes élèves. S'ils avaient été plus loin dans les actes de harcèlement cela aurait été trop, et pas crédible. Le harcèlement reste de trop, un enfant n'a pas à faire subir ce que Ralph fait subir à Lana. Mais cela reste en adéquation avec leur age.

Les adultes sont très à l'écoute, notamment les mamans quand les filles décident de parler. Et là encore, c'est crédible. Il ne faut pas minimiser les faits, écouter les enfants, ne pas juger et c'est ce qui arrive ici.

De plus, une initiative prise par le corps enseignant dans la dernière partie du roman est une excellente idée. Il faudrait vraiment que ce genre de solution soit proposée car des ateliers pour prévenir et comprendre le harcèlement scolaire sont plus que nécessaire de nos jours. Et aussi, comment se défendre face à certains comportement !

Des bleus au cartable est un vrai coup de cœur car il est extrêmement bien ficelé. La plume de Muriel Zürcher fait mouche, elle est tout à fait adapté aux élèves dès le CM2 ou la sixième.

Je suis conquise, et je mets un énorme cinq étoiles à ce très bon roman.
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Créatures, légendes et mystères

Créature légendes et mystère ou tout ce que vous avez voulu savoir sur les créatures sans oser le demander. Ce livre, intelligemment constitué renferme pas moins de quinze histoires sur des créatures connues comme Dracula, le yéti, les trolls, Frankenstein, l’Ankou, la bête du Gévaudan… des histoires pour amener le lecteur à connaître les caractéristiques principales de chacun de ces êtres.

A la fin de chaque histoire, la gazette des mystères apporte des précisions sur la créature dont les auteurs ont dressé le portrait. Le style de narration change à chaque histoire, il peut se présenter sous forme d’un récit, d’un dialogue entre des personnages, d’un récit à deux voix.

Les lieux sont variés (France, Scandinavie, Ecosse, Asie, Amérique, sur terre et en mer).

Certaines histoires sont plus captivantes, j’ai particulièrement apprécié le troll, le yéti, l’oiseau Tonnerre. J’ai moins aimé l’histoire de Nessie, de Dracula qui n’apportent que très peu de connaissances sur ces créatures.

Je me suis demandée si je lirais ce livre jeunesse à mes élèves (9 ans) : la réponse est « non » en tant qu’enseignante, pas envie de voir surgir les parents… mais je l’aurais certainement lu à mes propres enfants parce certaines histoire font un tout petit peu peur, et ils auraient adoré. Un enfant de 10-12 ans en revanche, est capable de les lire sans problème s’il a le niveau de lecture requis car le vocabulaire y est recherché et chaque histoire peut paraître dense et décourager.

Le contact avec le livre ayant à mes yeux son importance, j’ai éprouvé beaucoup de plaisir à le prendre en main et à le toucher avant de poursuivre la lecture.

Je remercie Masse Critique et les éditions Graine2 pour ce partenariat.


Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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Le gang des gigoteurs

Hep toi ! Oui toi ! Tu es jeune, fou-fou et ton rêve ultime est d'appartenir à une bande ? Alors voici la crème de la crème en matière de gang, celui des Gigoteurs ! Mais attention, pour ce faire, d'innombrables épreuves tu devras affronter dixit Obiwanec Kenavo, son charismatique leader Celte.

Effectuer un double salto arrière triple axel poirier latéral réception moyen écart facial en t'élançant du rez-de-chaussée, visionner Priscilla, Folle du Désert en compagnie de C. Boutin ( sans doute le calvaire le plus pénible ), t'imbiber d'alcool en moins de comment ? Ce petit livre se déguste à partir de 3 ans. Ah ouais d'accord, forcément, ça change un peu la donne...



Pouf, pouf je recommence.

Armé de tout ton courage, tu devras donc suivre ton mentor moustachu coiffé d'une passoire à plumes en exécutant à la lettre tout ce qu'il te demande. Tirer la langue, effectuer cinq pas en te tenant les chevilles, chatouiller ton guide, autant de terrifiantes épreuves qu'il te faudra surmonter pour accéder au Truc et t'ouvrir ainsi les portes de cette bande désorganisée.



Ludique et interactif, ce petit livre se lit et se vit au rythme des joyeuses planches colorées qui le parsèment. Véritable parcours du combattant élémentaire, il permet à son auditeur d'être un acteur éveillé et enjoué tout en développant sa psychomotricité.

A découvrir pour le plus grand plaisir des tout petits...



Merci à Babélio et aux éditions Graine2 pour ce parcours initiatique que j'ai mené à bien haut la main, peau de lapin.
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À corps perdu

Autre roman découvert, via net galley, grâce à Didier Jeunesse : A corps perdu de Muriel Zürcher.

Accusé d’avoir commis un crime monstrueux, Sacha profite d’un transfert en ambulance pour s’évader de prison.

Pas ​le temps d'hésiter : la montagne sera sa planque ! Surtout qu’il a été élevé pour survivre seul en milieu hostile.

Mais lorsque l’étau se resserre, Sacha doit se confronter à un choix bien plus difficile : faire confiance à quelqu’un pour la première fois de sa vie…

A corps perdu est un roman pour ados contemporain qui m'a énormément touché.

Nous découvrons Sacha, accusé d'un crime monstrueux alors que la France et le monde entier sont touchés par la COVID-19. Il a une quinzaine d'années. Son père l'a élevé à la dure, dans des conditions effarantes ! Certes, ce n'est qu'un roman, mais imaginer qu'un enfant puisse vivre un truc pareil m'a fait mal au cœur. Certains passages m'ont révoltés.

Sacha a beau avoir commis quelque chose de grave (que nous découvrons au fur et à mesure que les pages se tournent), il est très attachant. Son histoire qui nous est relatée par petites touches, un peu comme un puzzle, est touchante.

Il a perdu sa maman quand il était petit ; elle s'est suicidée alors qu'elle travaillait à France Télécom. Son père s'en est occupé seul et l'a élevé à la dure. Son entrainement était pire que celui d'un champion ! Et personne n'a rien vu, ou alors ils ont préféré fermer les yeux..

Mais cette éducation fait t'elle de Sacha un monstre pour autant ?

La question se pose : ce jeune garçon, lynché de tous, et qui est coupable aux yeux des réseaux sociaux, est t-il réellement coupable de ce dont on l'accuse ?

Certes il y a des preuves, seulement sont t'elles vraiment fiables ?

En plus de Sacha, nous découvrons une jeune fille victime de grossophobie : Océane ; mais aussi une journaliste qui n'a pas froid aux yeux, son photographe, un vieux monsieur, des chiens..

Et la montagne, en toile de fond, importante avec son climat, son ambiance et ses jolis paysages.

Je ne vais pas en dire plus, je n'ai pas envie d'en dire trop sans le vouloir.

Tout m'a plu dans ce roman que j'ai lu quasiment d'une traite (à un moment il a quand même fallut que je le lâche pour aller travailler) et avec un immense plaisir.

J'aime beaucoup l'écriture de Muriel Zürcher, dont j'ai lu plusieurs romans, et je la relirais sans aucune hésitation.

A corps perdu est un excellent roman pour ados et adultes que je vous recommande et que je note, évidemment, cinq étoiles :)
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Des bleus au cartable

Des bleus au cartable c’est un délicat roman des Éditions Didier jeunesse sur le thème du harcèlement .

C’est le jour de la rentrée en sixième , tout le monde se raconte ou invente , pour les moins chanceux , ses dernières vacances .

Pour la plupart des élèves , il s’agit d’un moment important où on montre ses nouveaux vêtements , son nouveau cartable .

C’est un moment difficile pour Lana , elle ne suit pas les codes en cours , elle n’a pas la chance d’avoir un nouveau cartable , elle arrive en sixième avec son cartable de CP , ce sera un objet de moquerie .

Malgré tout , Lana n’est pas passive , elle réagit , demande de l’aide à sa maman , elle se prend en mains

J’ai beaucoup aimé ce livre qui reste positif , qui est nuancé , on a différents avis sur l’histoire , sans jamais juger mais aussi sans minimiser .



Un livre à mettre entre toutes les mains , il ne faut pas attendre qu’il soit trop tard , parler , dénoncer , comprendre , est toujours important .
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Soléane

« Mais, grandir, n'était-ce pas apprendre à désobéir ? » p. 18



Avec son imagination fertile, sans cesse renouvelée, Muriel Zürcher nous emmène dans un ailleurs singulier, totalement créé mais justement crédible, une arche de Noé moderne, en plastique.



Le récit se déroule en l'An 2540, sur le Coracle: une île artificielle dont le but était de préserver une humanité saine au moment de la grande épidémie qui ravageait la Terre. Tout a été pensé pour la survie et le développement de cette population choisie. Les règles sont précises et rigoureuses. Mais plus de 400 ans plus tard, le Coracle est usé et le danger guette. Il est urgent de rejoindre la Terre toutefois le peuple est tenu dans l'ignorance.

Contre l'avis de sa mère, à 16 ans, Soléane se présente au centre d'émancipation. Ce sera le début d'une cascade d'ennuis car elle ne savait pas qu'elle était fichée, recherchée par les chefs au pouvoir. Elle va alors fuir, lutter pour sa survie, découvrir bien des secrets sur son peuple mais également sur elle-même. Pourra-t-elle se sauver et sauver ses proches?



Les événements sont nombreux et se succèdent sans répit, tissant une intrigue riche et complexe. Le lecteur embarque aussitôt dans cet univers si bien conçu qu'il en devient plausible. Le talent de l'auteur est là, n'oubliant aucun détail pour faire vivre ce monde au milieu de l'océan.

Les personnages sont également assez nombreux mais tous ont un rôle particulier à tenir que l'on comprend peu à peu.

Ce premier tome ne se contente pas d'exposer les lieux et l'action. Il est déjà en soi une histoire entière et pourrait presque s'arrêter ainsi. J'apprécie ce côté non frustrant avec une fin possible. On quitte ce monde marin mais l'auteur ne nous laisse pas en attente insupportable comme dans la plupart des séries. Néanmoins j'aurais grand plaisir à lire le tome 2 prévu pour 2017 et retrouver la suite des aventures.



J'aime l'écriture de Muriel Zürcher: fluide et précise, mêlant aisément poésie et horreur, et tellement créative!
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Et la lune, là-haut

L’intrigue se noue en quelques pages, nous laissant perplexe et sidéré(e). Alistair découvre que sa mère est morte pendant la nuit. Son comportement et ses réflexions nous mettent immédiatement la puce à l’oreille : qui est-il, quel âge a-t-il et pourquoi ses réactions nous semblent-elles si étranges ? Parviendra-t-il à s’en sortir seul ? À peine le temps de se poser ces questions... qu'Alistair n'est plus seul. S'il est indéniablement un être à part, plus doué pour les sciences que pour les relations sociales, il a en effet le don de provoquer les rencontres les plus inattendues. Sa route croise avant tout celle de Yaro, un jeune sans-papiers qui se débrouille comme il peut, espère d'abord profiter de la naïveté d'Alistair pour très vite se laisser attendrir. Le tandem est improbable, mais leurs péripéties voient se construire une subtile alchimie qui pourrait bien les aider à trouver chacun sa place.



Difficile de concevoir qu’un roman qui commence par une douche si froide puisse finalement véhiculer un tel optimisme ! On aurait presque du mal à y croire, tant les rebondissements et les concours de circonstances sont rocambolesques. J’ai pris le parti de faire abstraction de la question de la vraisemblance pour me laisser entraîner par le grain de folie et le vent de bonne humeur (oui oui !) qui traversent cette histoire. Avec une énergie prodigieuse et l’entrain de ceux dont la naïveté n’a pas été érodée par les épreuves de la vie, Alistair nous emmène à l’assaut de ses rêves les plus fous. La réalité est bien là, qui se rappelle à notre souvenir, parfois de façon brutale. Mais cette aventure invite à s’autoriser des chimères taille XXL (viser la lune, tant qu'à faire !), quitte à se laisser surprendre par le tour que peuvent prendre les événements...





L’écriture de Muriel Zürcher va droit au but et nous percute de plein fouet. La lecture est prenante : on est avide d’en savoir plus sur l’histoire d’Alistair tout en se demandant où le mystérieux compte à rebours égrené par les chapitres va bien pouvoir nous entraîner. J’ai trouvé que la fin avait un goût un peu sucré, les pièces du puzzle retombant quand même extraordinairement bien les unes par rapport aux autres. Mais dans l’ensemble, j’ai passé un très bon moment avec ce roman et dans le contexte actuel, j’aurais mauvaise grâce à critiquer un excès de bons sentiments dans un texte qui évoque par ailleurs très bien la mort, la vie et les différences de tous ordres. Et qui porte haut, jusque là-haut, de belles valeurs humanistes.
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La saga d'Elka, tome 1 : Bracelets de fer

Une immersion chez le peuple viking avec ses règles, ses coutumes et ses croyances.



Fille du chef du village, Elka est une jeune fille hautaine plutôt détestable. Quand son père meurt avec la honte de la trahison, elle se retrouve déchue et isolée. Son caractère va pourtant l'aider à tenir bon et lutter coûte que coûte pour préserver son rang et son sang.



Il n'est pas coutumier d'avoir une héroïne si antipathique dès le départ. C'est le parti pris de l'auteur, un défi, et ça fonctionne! On va malgré tout s'attacher progressivement à cette jeune personne qu'on apprend à connaître. Sa force de caractère et sa conviction profonde gagnent le respect sinon la compréhension.

Les autres personnages sont également bien trempés et nettement remarquables. Parfois très touchants.

Les descriptions des paysages traversés sont sublimes, parfois féériques, toujours poétiques, et ajoutent beaucoup à l'action.

L'intrigue est habilement ficelée. Je me suis laissée surprendre plusieurs fois par des situations imprévues et ne me doutais pas de la fin. Je crois qu'il y a d'autres tomes à suivre, toutefois ce roman se lit aisément comme une histoire à part entière.



Muriel Zürcher a ce don et ce pouvoir de renouveler sans cesse son écriture, d'inventer de nouveaux mondes toujours différents et tellement crédibles. Une fois de plus, elle nous emmène dans un univers singulier où priment les valeurs de l'entraide, l'amitié, la liberté (et les choix qui y sont mêlés) et la découverte de sa véritable identité.

Roman initiatique, il nous pousse à nous interroger sur nous-mêmes et notre propre histoire.



Encore un livre qui nous fait voyager et avancer ! A lire s'il vous plaît !
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Ça déménage au 6B

Un roman court mais dense en émotions et en actions.



Muriel Zürcher dépeint le petit monde de Grégoire, ado en échec scolaire qui élève des NAC (nouveaux animaux de compagnie) dans la cave de ses parents dans un immeuble hausmanien. La situation se complique quand une coupure d'électricité l'oblige à déménager ses protégés. Je garde les raisons cachées afin de ne pas dévoiler l'intrigue mais cela va être le début de rencontres qui vont modifier le cours de son existence.



Dans ce roman on côtoie toutes les générations et différentes classes sociales. ça fleure bon la solidarité et l'entraide et le lecteur se prend à rêver qu'un tel monde existe en cas de difficulté! Ce texte est réconfortant, on y ressent la chaleur humaine. L'écriture est toujours aussi soignée, fluide, belle.



Un petit roman qui fait du bien, fort bien écrit. J'ai hâte de le proposer à mes jeunes lecteurs, certaine qu'il vont aimer!
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Des bleus au cartable

Lu pour valider une case du jeux en foli-ttérature, j'ai apprécié ce petit livre sur le harcèlement.

Un roman choral qui suit les pensées de la petite fille harcelée, du garçon harceleur et de celle qui assiste, qui laisse faire un riant.

C'est très accessible, assez équilibré pour comprendre les mécanismes de tout cela ; envie d'être populaire, peur d'être exclu, parents qui ne voient pas et effet de groupe.

Ce texte pourrait être lu en classe de CM2 juste avant l'entrée en collège ; cela aiderait, peut être, ces pré-adolescents à se protéger de ce cercle infernal.

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Des bleus au cartable

J'avais repéré ce livre il y a quelques années déjà, étant donné que je m'intéresse pas mal aux fictions qui traitent du harcèlement scolaire. En ayant été victime durant de nombreuses années moi-même, j'éprouve le besoin de lire des ouvrages à ce sujet et j'aime voir comment il est abordé.



C'est un roman choral qui nous laisse suivre trois personnages qui représentent le trio toujours présent dans le harcèlement scolaire : la victime, l'agresseur et le témoin, en l'occurrence Lana, Ralph et Zélie. La première est une élève assez discrète qui entre en sixième et qui, en raison de la situation financière précaire de sa mère, traîne toujours son cartable à roulettes qui "fait bébé". Le second est également un nouvel élève dans ce collège, également en sixième, et était plutôt populaire dans son école. Ralph va prendre Lana pour cible au prétexte de son cartable, mais il y a une autre raison derrière : Lana connaît son secret... Quant à la troisième, elle est une amie d'enfance de Ralph et l'aime beaucoup. Zélie se retrouve dans la même classe que la victime et l'agresseur, et décide de ne rien faire face à cela...



Il est assez rare de lire des romans comme celui-ci qui donnent la voix à plusieurs personnages dans une telle situation et il me semble que c'est un angle tout à fait intéressant. Sans excuser le comportement infect de Ralph ou le fait que Zélie ne proteste pas, cela permet de comprendre ce qui se passe dans la tête des autres, de celleux qui ne sont pas les victimes. Afin de lutter efficacement contre le harcèlement, cela me semble un bon moyen, sans bien sûr oublier la victime, dont le point de vue est fondamental. L'autrice a réussi à provoquer de l'empathie pour la victime, sans que les lecteur•rices détestent totalement les agresseurs, et c'est un point que j'ai trouvé particulièrement réussi !



Même si je n'ai pas trop aimé Ralph, j'ai eu de l'empathie pour lui, étant donné qu'il vit aussi des choses difficiles avec des problématiques qui lui sont propres. Traiter des violences intra-familiales permet, sans excuser, à tout le moins d'expliquer la violence des agresseurs.



Malgré tout l'intérêt du livre, notamment grâce au fait que ce soit un roman choral qui permet d'avoir plusieurs points de vue, j'ai trouvé que la résolution du harcèlement scolaire était un peu simpliste - même si ce livre s'adresse à des plus jeunes. Aussi, je déplore qu'une fois de plus, il soit proposé aux victimes d'apprendre à se défendre, ce qui est le rôle des adultes. Toutefois, c'était une chouette histoire !
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La saga d'Elka, tome 1 : Bracelets de fer

Je tiens d'abord à remercier Babelio et les éditions Fleurus pour cet envoi lors de la dernière masse critique jeunesse.



Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il m'en a fallu du temps pour arriver à apprécier ce personnage principal. Il faut dire qu'Elka est antipathique au possible durant les deux premiers tiers du roman, hautaine, prétentieuse, bornée, illogique, sans coeur. Bref, j'ai eu bien du mal à ne pas flanquer le livre dans un coin en espérant que de ce fait, elle se prendrait un bon camouflet. Mais les personnages, masculins notamment, m'ont fait persévérer dans ma lecture pour finalement découvrir une facette enfouie de la jeune viking. J'avais envie de m'écrier : "Il était temps !".



Vous l'aurez compris, je ne suis pas restée indifférente aux personnages dont les caractères sont vraiment bien dépeints et poussent le lecteur à la prise de position, jusqu'à l'agacement mais sont loin de laisser de marbre. L'intrigue est rondement menée, pleine de péripéties, c'est une magnifique aventure hivernale que nous sert Muriel ZURCHER dans un style simple qui se lit très bien.

L'histoire a cet avantage d'avoir une réelle fin et même si la suite de la saga d'Elka ne va pas manquer de piquant et qu'il reste des questions en suspens, le noeud principal de ce premier tome est délié à la dernière page.



Ma scène préférée : le récit de la nage d'Elka vers le doigt de Thor.

Mon personnage favori : Olof pour son côté ingénu mais diablement lucide et Ida que j'ai adoré détester, quelle peste !



C'est avec plaisir que j'ai arpenté en bonne compagnie les étendues gelées des fjords viking et je me surprend, après un début ardu à être curieuse de découvrir la suite des aventures de nos compères. Une saga jeunesse très sympathique qui commence sous de bons auspices.
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Le Tourneur de page, tome 1 : Passage en Ou..

Un vrai coup de coeur pour cette dystopie (ou contre-utopie) !!



Le tourneur de page règne sur la Bulhavre depuis plus de 100 ans, monde qu'il a créé de toute pièce afin de préserver l'humanité. Or cette humanité vit privée de toute liberté, devant respecter quelques 10 000 règles ! Les personnes qui échappent à cela se retrouvent dans l'Outre-Monde et tentent de survivre, toujours pourchassés par les tourneurs.



Muriel Zürcher a fait preuve d'une belle imagination et nous emporte facilement avec elle dans cet univers singulier qu'elle sait nous faire apparaître. Son écriture est superbe : fluide dans l'enchainement des phrases et des différents moments du récit, précise dans le vocabulaire toujours adapté et même parfois créé (le monde des tourneurs par exemple), mais également très poétique dans les descriptions de la nature ou encore dans l'expression des sentiments.

La narration ne manque pas de cadence entre des périodes de calme et de bonheur, et des épisodes palpitants et pleins d'actions périlleuses. Les personnages sont particulièrement attachants ou repoussants selon qu'ils sont des tourneurs ou pas.

On pourrait penser que cette dystopie est très classique. Cependant, même si des éléments peuvent paraître semblables, ici rien n'est « forcé ». Les univers de la Bulhavre et de l'Outre-Monde sont on ne peut plus crédibles. L'auteur n'a pas eu besoin de recourir à de longues descriptions pour nous en convaincre. Il suffit de les évoquer et ce monde apparait.

Un bon premier tome qui ne se contente pas que d'exposer le lieu et les éléments de l'action. Il se passe de nombreux évènements marquants, l'histoire bat déjà son plein et plusieurs enjeux retiennent notre souffle.

J'ai une grande hâte à lire la suite…



Belle lecture que je recommande sans délai !

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