Suite à l'excellent avis de mon amie Mikasa, j'ai eu envie de découvrir à mon tour les aventures de
Soléane. Je ne ressors pas aussi enthousiaste qu'elle, mais j'ai tout de même passé un agréable moment. C'était sympathique, assez prenant, avec un univers bien construit et des personnages plutôt hauts en couleur. Néanmoins, je dois avouer que je pensais un peu plus accrocher : j'ai refermé l'ouvrage en me disant que c'était pas mal, mais que je craignais de vite oublier ce récit… D'ailleurs, je ne ressens pas spécialement l'envie de lire la suite. Peut-être la découvrirai-je si j'en ai l'occasion toutefois, je n'en fais vraiment pas une priorité… (D'ailleurs, quelqu'un a-t-il une info sur cette suite ? Une page du livre annonce la sortie du tome deux en 2017, mais je n'en ai jamais vu la couleur… Peut-être que la publication a été reportée/annulée ?)
Le point fort de cette dystopie young adult est clairement son univers post-apocalyptique très riche et assez complexe ! C'est dense et il faudra peut-être s'accrocher lors de certains passages… En ce qui me concerne, il m'a fallu une centaine de pages avant d'être bien à l'aise et d'assimiler un maximum d'informations. L'auteure a su proposer un monde ressemblant au notre, mais régissant avec ses propres règles, codes et fonctionnalités. C'était la première fois que je voyais l'idée de « laitière » qui m'a fait froid dans le dos… En revanche, le système du passage de l'enfance à l'âge adulte ne m'a pas surprise, car il m'a rappelé certains ouvrages comme plus récemment «
Mask » de
Carole Cerruti. En effet, lorsque l'adolescent est suffisamment âgé, il doit aller dans un centre pour évaluer s'il est sain ou non (dépend des critères de la société). Si ce n'est pas le cas, on est bannis et un cruel destin nous attend… Dans le cas contraire, on se doit de rapidement trouver une personne du sexe opposé pour acheter une maison et procréer. J'avoue que j'attendais que l'auteure apporte des éléments sur ce procédé. Par exemple, je me suis demandé ce qu'il se passait si l'on était face à une personne homosexuelle refusant de se fondre dans le moule. Une réponse m'a été apportée dans le dernier tiers du roman, ce qui m'a beaucoup plu ! À chaque fois que je me suis posé des questions concernant l'univers, des réponses ont été apportées à un moment ou à un autre. Je n'ai donc rien à redire sur cet univers complet et bien développé qui revisite la thématique de l'Arche de Noé d'une façon aussi originale que plaisante.
Muriel Zürcher a également su me convaincre avec le rythme du récit. Elle sait judicieusement proposer des moments plein d'émotions, de l'action et des échanges entre les personnages. Malmener ses protagonistes ne la dérange pas et, croyez-moi, ces derniers vont souffrir ! La scène qui m'a le plus marquée est celle de l'aiguille et de l'araignée. Berk ! Je me sentais vraiment mal durant la description de la scène… Pour donner du dynamisme à son récit, l'auteure propose des chapitres courts allant de trois à six pages. de plus, on change régulièrement de point de vue narratif, ce qui permet d'avoir une vue d'ensemble. On notera également la présence de Cobugès et son équipe de traqueurs qui ne lâchent pas la jeune fille. Ils la poursuivent sans relâche et son bien déterminés à la faire souffrir et lui mettre la main dessus ! On peut donc difficilement s'ennuyer dans cette épopée, d'autant plus que les personnages doivent toujours faire face à de nouveaux problèmes !
À un moment donné, j'ai eu peur que l'on rentre dans un schéma classique de la dystopie. En effet, l'auteure a fait allusion à des insoumis, des rebelles s'opposant à la société et rêvant d'un avenir différent. Je ne voulais pas que l'on bascule dans un scénario où l'héroïne devient la meneuse de cette révolution.
Muriel Zürcher a su proposer autre chose et n'a pas cédé à la facilité… Elle a également su se renouveler avec son système de camps de prisonniers et de torture ! L'idée de l'araignée des bannis m'a beaucoup plu ! C'est terrifiant et bien pensé… Finalement, la seule chose qui m'a manqué, c'est de l'attachement pour les personnages… Et c'est bien dommage ! Certes, ces derniers ont une personnalité relativement bien travaillée et vont évoluer au fil de l'histoire cependant, je n'ai pas réussi à m'enticher d'eux…
Soléane est une héroïne gentille, prudente, attentionnée et déterminée… Mais surtout cruellement naïve. Son innocence due à son jeune âge et sa méconnaissance de ce qui l'entoure lui ont valu bien des tracas. Elle est assez ingénue et aura souvent besoin des autres pour agir ou réfléchir. de ce fait, je n'ai pas eu le déclic avec elle… Tout comme je n'ai pas eu d'attache pour Tyll (malgré son tempérament taquin, franc, insolant, arrogant mais protecteur…) ou Johen (un gentil membre de la guilde). Il n'y a que Lana, la mère de
Soléane, qui m'a paru touchante, car c'est une « gentille », mais qui cache des secrets pas forcément avouables… C'est, à mes yeux, le personnage le moins manichéen du lot même si tout est relatif, car on distingue aisément le rôle de chacun…
Le dénouement m'a laissé un sentiment partagé : il y a eu de l'inattendu (en ce qui concerne le traqueur) et des choses trop prévisibles… Heureusement, cette fin semi-ouverte est assez convaincante. le lecteur n'assiste pas à un twist final déstabilisant, ce qui lui permet d'être libre de découvrir le second opus quand il sortira ou de s'arrêter là. Merci encore à Mikasa pour ses conseils. C'était une lecture sympathique bien qu'avec des défauts.
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