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EAN : 9782364748170
284 pages
Editions Thierry Magnier (10/02/2016)
4.1/5   205 notes
Résumé :
Sam et Lilibelle sont deux enfants perdus. Lui a 17 ans et graffe des couples d'animaux la nuit sur les murs de Paris, provoquant la rage des policiers et l'admiration des réseaux sociaux. Elle a 5 ans, un caractère bien trempé et cherche une famille. Lorsqu'ils se croisent Lillibelle, petite fugueuse, choisit Sam et refuse de le quitter. Le voici doublement recherché pour tags interdits et pour enlèvement d'enfant... Duo improbable et craquant, pour un roman touff... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (103) Voir plus Ajouter une critique
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Sam graff des monuments la nuit. Il s'envole sur les toits comme s'il allait « graffer » le ciel. Il loge dans une chambre de bonne tout là-haut sous les toits de Paris qui toucheraient presque la lune.
C'est un Robin des graffs au coeur blessé qui donne sans compter.
Un jour une petite fille du nom de Lilibelle rencontre son chemin.

C'est le début d'une belle histoire. Lilibelle n'a que 6 ans, mais connaît déjà tant de choses sur la vie, et la raconte si bien avec des mots inventés, qu'elle allège la tristesse. Elle est vive et colorée comme une libellule, pleine d'entrain et de malice.

Un roman plein d'images, une carte aux étoiles, un dessin pour aimer. Des serrures dont il faut trouver la clé, afin d'éclairer des lieux et des personnages trop souvent dans l'ombre, et pourtant si lumineux.
L'auteure a su trouver les mots justes et une intrigue subtile pour nous raconter une histoire pleine de tendresse, mélancolique avec une pointe d'amusement. Des personnages qui se croisent pour tisser de jolis liens.



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Un coup de coeur!!

« Aimer, c'est risquer de souffrir », page 153

Et pourtant il n'y a rien de plus beau que d'aimer. Le roman de Muriel Zürcher met en scène divers personnages qui se croiseront à un moment ou un autre, et tous ont ce point commun : une difficulté à aimer et/ou se faire aimer. C'est parfois passager, ça dure parfois depuis l'enfance. Un couple qui tente de ne pas sombrer, une enfant qui s'enfuit du Foyer pour se trouver une famille, un couple sur le point d'exister, un jeune en mal être depuis la perte de ses proches, deux dames âgées isolées chacune à sa manière...
Malgré les incertitudes et aussi les souffrances de ces personnages, le roman est positif et plein d'entrain. On suit les personnages au gré de dialogues cocasses, de scènes amusantes autant qu'émouvantes. L'auteur les aime et nous les propose sous leur meilleur jour et avec un grand respect. On pourrait les croiser dans la rue tellement ils sont crédibles de vérité.

Pas de temps mort dans cette lecture, les épisodes alternent efficacement. Il y a le graffeur qui recouvre les murs de Paris avec ses graffs d'animaux. Pourquoi ? Quel est son but ?
Il y a cette gamine de 5 ans qui fugue constamment, en recherche d'une famille. Il y a cette vieille dame qui paye des personnes pour jouer avec elle aux échecs les après-midi. Puis il y a l'équipe de police qui recherche la fugueuse et tente de mettre la main sur le graffeur dont tous les médias raffolent.
D'autres surprises encore car je n'ai pas cité tous les personnages rencontrés, seulement les principaux.
La solidarité semble être le maître mot et peu à peu certains traumatismes du passé vont s'estomper, et les sentiments vont prendre toute la place.
Une mention particulière pour les succulents dialogues avec la petite fille, pleins de mots heureux, d'expressions réinventées, à nous redonner le sourire!!

Bref un roman coup de coeur c'est sûr que je conseille !!! A lire s'il vous plaît !!!
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Un sympathique roman, positif, qui fait du bien. Les personnages sont attachants, plein de vie malgré leurs blessures. Il ne faut pas chercher trop de réalisme. Dans la vraie vie, on ne trouve pas à la fois : des gens amis avec les sdf, des boulangères généreuses, des éducateurs de l'aide sociale à l'enfance impliqués à ce point, des amateurs de patrimoine clandestins, un mari délaissé mais fidèle et des policiers attentionnés. Tout cela existe, bien sûr, et heureusement. Mais pas à ce point condensé non? D'habitude ça me ferait dire que ce n'est pas crédible, que cela fait trop bisounours. Et bien bizarrement là non. Je suis totalement entrée dans l'histoire.
Alors comme dans la majorité des romans ados, il y a des situations très dures. Mais c'est traité ici avec légèreté et bonheur.
Bref, cette lecture fait du bien là où elle passe.
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"Robin des Graffs", c'est une rencontre. de celle bien providentielle mais qui commence mal aussi, hélas, on en conviendra, devant l'évidence. Mais l'auteure, jamais au grand jamais ne tombe dans le pathos. Il y a méprise et quiproquo, votre honneur. Il suffit donc de quelques fractions de secondes pour que Lilibelle "Bonny", 6 ans, sauve à priori la mise à Sam, un jeune adulte, se baladant dans les couloirs non autorisés d'un commissariat de police...et le mette dans de sales draps. Sam est le graffeur mystérieux qui donne du fil à retordre aux forces de l'ordre et qui pond des oeuvres sur les sommets( dégrade les biens publics, vu sous un autre angle) et fait parler de lui dans les médias pour son talent créatif et sa vivacité à filer entre les doigts.
Ses graffs sont des messages! Mirabelle, la généreuse boulangère , intriguée par le jeune homme s'en doute.Ces images sont des clichés de l'enfance qui feront écho à une amie de Sam, vivant dans la même ville, on le suppose. Une bouteille à la mer.
La clé nous sera révélée avant la fin. Pourquoi Sam recherche t-il cette jeune fille, quelle est leur histoire commune pour qu'il se mette en danger? On devine un caractère intrépide ( ou irresponsable) chez Sam à grimper les toits, entrer dans les bureaux de police pour suivre les avancées d'enquête le concernant et, surtout, ne pas ramener cette petite fille qui l'a adopté et a décidé de le suivre. Lilibelle est une gentille petite rêveuse plus que menteuse à laquelle il s'attache. Elle charme, on craque pour son caractère pétillant, spontané et son imagination fertile à réinventer l'absence de sa maman.
Au fil du récit et de la recherche de la petite fille "enlevée" dans le commissariat ( détail qui fait la farce des médias), on découvre à coups de détails et d'échanges verbaux l'objet de sa garde à cet endroit. Lilibelle était en voie d'être placée.
Les autres personnages de Muriel Zürcher sont tout autant en marge, dans une parenthèse, parfois prôche du purgatoire selon les situations. La vieille Christiana n'a pas de toît sur sa tête. Sam préfigure une catégorie de jeunes qui graffe et souvent sans le sou ni situation professionnelle.
Entre les tentatives de Sam d'apposer ses messages graphiques sur des hauteurs les plus visibles qui soient ( comme la coupole du Panthéon), s'intercale des temps de la petite vie du Capitaine Nora Laval en charge des deux affaires. Cela n'a pas toujours vocation d'apporter un envers de la situation côté police même si cela semble proposé ainsi. C'est un autre destin qui s'ajoute et est proposé, du côté du système. C'est un biais également pour s'ouvrir sur la grande mécanique administrative et médiatique. le mari de Nora travaille dans le foyer où l'on recroisera Lilibelle. C'est une femme à responsabilités très mariée à son métier et qui en paye le prix sur le plan personnel, les lecteurs le verront. Ce personnage se heurte aussi à la difficulté de déployer des forces de police sur des personnages qui ne sont pas des criminels en soi mais oeuvre dans l'illégalité, la nuance apportée est importante pour l'ensemble du récit. Sam croisera d'ailleurs un groupe réparant les monuments historiques sans autorisations. Il y a bien une marge définie, une ligne, une frontière et le franchissement du mauvais côté reste assez flou tel que semble le présenter l'auteure. le ton est bien plus mélancolique que la dureté de certains faits. Il y a de beaux sentiments qui percent la grisaille, des tentatives de pointer sur des lieux qui en manquent, comme des phares. C'est à découvrir et à proposer à des grands ados et des adultes aussi.
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Avec "Robin des graffs", Muriel Zurcher montre que pour être poétique, un texte n'a pas forcément besoin de rimes. Il suffit d'une écriture où la pureté des sentiments n'a d'égal que leur sincérité, ainsi que d'une intrigue alliant douceur et rudesse.

Avec ce texte, elle insuffle au lecteur une bouffée d'oxygène, une bonne dose d'espoir, sans enjoliver pour autant une dure réalité, un monde sans pitié pour ceux qui n'y trouvent pas leur place. "Robin des graffs", ce n'est pas seulement l'histoire d'un adolescent taguant des murs, c'est aussi celle d'un adolescent en deuil, un artiste transposant ses émotions en images, un être en marge d'une société où les laissés-pour-compte sont nombreux.

Lire ce roman, c'est comme recevoir un petit électrochoc émotionnel, c'est laisser le rire éclater autant que sentir les larmes monter. Car l'auteure jongle ici avec habilité entre les registres dramatique et humoristique. L'humour très présent grâce au personnage de Lilibel, permet à l'auteure d'aborder des sujets aussi variés que modernes, tels que les sans-abris, le deuil ou encore le street art. A travers ces derniers, c'est un portait de la société qui apparaît en filigrane.

La lecture de "Robin des graffs" m'a rappelée celle de "Banksy et moi", un roman ado que j'adore et qui explore lui aussi les thèmes du street art et de la famille avec beaucoup de poésie et de sensibilité.
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Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
Sam glissa la bombe de peinture dans la besace sanglée contre sa hanche et inspira à pleins poumons. Les effluves de diluant s’étaient évaporés dans l’air frais de la nuit. Le graff était terminé. Agrippé à dix mètres de hauteur sur la façade de l’immeuble parisien qu’il avait choisi en guise de toile, le jeune homme était incapable de juger visuellement du résultat, mais les signes qu’il ressentait ne le trompaient pas. La respiration qui s’accélère, cette fébrilité qui télégraphe en morse dans sa poitrine, le mélange d’envie de rire et de pleurer, autant de sensations qui accompagnaient l’excitation d’un graff réussi. Il leva les yeux en l’air, suivant mentalement le chemin à parcourir avant d’atteindre le toit : longer la corniche, grimper le long de la gouttière, franchir le chéneau en surplomb.
Sam devait se calmer avant de reprendre l’ascension. Sans baudrier ni corde, Sa concentration et sa dextérité constituait ses seules alliées pour éviter la chute. Plus haut, le ciel était grisâtre, de cette couleur de nuit salie par le halo lumineux de la ville. Seules les étoiles les plus brillantes s’y détachaient tandis que les autres, plus lointaines, plus anciennes, mortes déjà peut-être, étaient éclipsées par l’armée de néons et de leds nichés dans les lampadaires. Les doigts de Sam se glissèrent dans une jointure entre deux pierres de taille. En moins de deux minutes, le garçon avait escaladé le dernier étage du bâtiment, là où s’alignaient les fenêtres des chambres de bonnes qui hébergeaient désormais des étudiants. Nul ne remarqua le grimpeur clandestin qui prit pied sur le toit de zinc. Le garçon à la peau noire s’était vêtu d’un jogging anthracite pour ne pas se faire repérer. La démarche fluide, il avança jusqu’à la lucarne d’un couloir qui desservait les clapiers de 9m² - wc sur le palier. Elle n’était pas verrouillée. Il dévala les sept étages par l’escalier de service, traversa une cour pavée et sortit par une imposante porte cochère. Pauvres habitants qui pensaient se tenir à l’abri du danger en barricadant l’entrée de leur immeuble !
Sam s’éloigna d’une centaine de mètres sur le trottoir.
Le moment était venu de regarder.
Les deux tigres lui sautèrent au visage.
Lorsqu’un dessin prend vie au premier regard jeté, alors l’artiste a réussi son pari : concentrer en quelques traits assez d’énergie et d’émotion pour en faire un miroir tendu aux vivants. Depuis leur grand pan de mur, le couple de tigres, muscles ramassés, semblait prêt à sauter au-dessus de la rue pour se mettre en chasse sur les toits de Paris.
Sam chuchota avec un sourire :
— Il est pour toi, Gabrielle.
Sa montre indiquait quatre heures. Il se mit en route. Le temps de regagner son clapier, il lui resterait six heures de sommeil avant de pousser la porte du commissariat.
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« Tout le monde en a peur. Toi, comme les autres. / -Faux. Moi, j'ai peur de mourir avant d'avoir fini de vivre. » (épigraphe)
« Tu sais ce que c'est qu'un enterrement ? Demanda-t-il. / - Ouais, c'est quand on creuse un trou sous un arbre et qu'on met le chat dedans pour qu'il reste pépère tranquille tout le reste de sa mort. » (p. 38)
« Une couille de mammouth, alors. Ça fait plein de goûts différents, et au milieu, y a un chewing-gum. Et puis ça dure longtemps, cause que c'est gros. […] Pourquoi Christina elle s'assoit par terre où c'est sale et où les gens peuvent la voir ? / - Parce qu'elle s'en fout. Ses fesses n'accrochent pas la poussière ni elle les regards. / - Elle est imperméable ? » (p.45)
« C'est rigolo, la dame, elle ressemble à une brioche. Mirabelle éclata de rire. / -Dis donc, ma choupinette, c'est drôlement gentil ce que tu viens de dire là. […] j'en conclus que je suis à croquer ! […] / - Non, j'ai dit ça, cause que tu es grosse. Mais je voudrais deux couilles de mammouth, s'il te plaît. » (p.48-49)
« Sur le mur présumé de la fosse commune, […] une quinzaine d'hommes et de femmes soufflaient leur haleine chaude dans leurs mains. Une minorité affichait les clichés du clochard : la bouteille de vin emballée dans un journal, la barbe grasse, le long manteau en guise de dernière couche sur un entassement de vêtements superposés. […] La plupart dissimulaient leur appartenance au peuple de la rue en courant quotidiennement le marathon des obstacles pour se tenir propres. » (p.67-68)
« Deux minutes de plus, et je craquais. Ces loques, là, elles sont infestées de saloperies et elles font aucun effort pour s'en sortir. / - Tu crois quoi, Jordan ? Que le monde est juste et qu'eux [les SDF], ils font exprès de rester en marge ? / - Ta gueule avec tes leçons de morale franchouillarde, s'insurgea Jordan. Quand on veut, on peut. » (p.82)
« Aimer, c'est risquer de souffrir. Mais vivre, c'est quoi ? Tu peux me le dire ? C'est rester terré tout seul dans un appart avec boulot-pizza-dodo au menu en attendant que ça passe ? Pour ne surtout jamais blesser personne. Pour ne jamais souffrir de perdre quelqu'un. » (p.153)
« Toi non plus tu ne m'aimes pas, sinon, t'aurais bien voulu être mon papa. [...]Les gens qui ont de vrais cœurs, ils ne peuvent pas aimer à moitié. » (p.209-210)
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Le grimpeur choisit d'aborder l'animal de pierre
par un angle arrondi situé au point de rencontre de deux murs, au croisement des branches. Il caressa la paroi de sa main, à l'affût des caractéristiques de la pierre, des aspérités du mur, de son adhérence aussi.

Ce geste, chargé de respect, lui permettait de faire connaissance. Tel un arbre dont la sève fait palpiter le tronc, les édifices anciens laissaient résonner les âmes de ceux qui les avaient bâtis.
Sam se présentait humblement devant eux.
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 Sans le souffle venu du nord, l'obscurité paraissait moins glacée. Sam pointa son doigt vers les étoiles.
- Tu vois la casserole ?
Christina mit quelques secondes à retrouver la Grande Ourse. Couchés tête-bêche sur une tombe, tous les deux se concentraient sur le ciel que les lueurs de Paris éclipsaient à demi.
-Prends le bord droit et reporte cinq fois sa longueur dans la même direction. Tu arrives sur une étoile, tu l'as repérée ?
- Oui, elle brille plutôt fort.
- C'est l'étoile Polaire, celle qui guide les voyageurs égarés. Elle est tout au bout de la Petite Ourse. Tout à l'heure, c'est sur elle que je vais dessiner.
- Mais qu'est-ce que tu racontes ?
Sam ne répondit pas. Ils se perdirent dans les étoiles, plongés dans leurs pensées.
- Quand j'étais petit, chuchota Sam, je rêvais qu'un astronaute monte jusque tout là-haut, pour tracer des traits entre les étoiles, comme dans les livres d'activités où il faut relier les points numérotés pour faire apparaître un dessin, tu vois ?
- Oui. Moi, quand j'étais petite, je pensais que les étoiles mûrissaient comme des fruits sur un arbre et qu’elles finissaient par tomber par terre. L'été, quand j'étais en vacances chez ma grand-mère, je guettais les étoiles filantes pour les attraper… C'est si loin tout ça, et pourtant si près.
Parlait-elle des étoiles ou de la vie? Sam l'ignorait et ne posa pas la question.  p.232-233
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[Lilibelle] - J'en sais rien. Je suis anémique.
[Sam] - Quoi ?
[Lilibelle] - Eh ! T'y connais vraiment rien en mots compliqués, toi ! Anémique, ça veut dire que j'ai oublié mon nom et tout le reste.
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Vidéo de Muriel Zürcher
Prévenir du harcèlement scolaire en classe est essentiel et indispensable. Mais comment faire ? Christian Millette, intervenant bien-être et harcèlement scolaire, revient sur son expérience et propose différentes idées pour lutter contre le harcèlement. Il s'appuie sur le roman Des bleus au cartable de Muriel Zürcher, publié chez Didier Jeunesse.
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