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Citations de Nathalie Lebailly (43)


Bien sûr, tout n'avait pas marché comme elle l'aurait souhaité pendant toutes ces années; mais tout de même, cela lui faisait drôle de se retrouver seule, assise à la grande table en bois. On lui avait pourtant souvent dit que c'était là le moment le plus pénible, le retour du cimetière. Tout s'était bien passé, tout se passe toujours bien d'ailleurs. L'église était pleine. Au cimetière, il lui avait fallu se faire embrasser par tout le village. Jusqu'à la vieille Thibault qui était là, elle qu'on n'avait pas vue depuis un an au moins. Depuis l'enterrement d'Emilie Martin? Impossible de se souvenir. Par contre, Angèle aurait sans doute pu citer le nom de tous ceux qui étaient là aujourd'hui. André, par exemple, qui lui faisait tourner la tête, au bal, il y a bien quarante ans de cela. C'était avant que n'arrive Baptiste. Baptiste et ses yeux bleus, Baptiste et ses chemises à fleurs, Baptiste et sa vieille bouffarde, qu'il disait tenir de son père, qui lui-même... En fait ce qui lui avait déplu aujourd'hui, ç'avait été de tomber nez à nez avec Germaine Richard, à la sortie du cimetière. Celle-là, à soixante ans passés, elle avait toujours l'air d'une catin. Qu'elle était d'ailleurs.
Pascal Mérigeau - Quand Angèle fut seule...
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Irène s'étire sur sa chaise longue, entrouvre les yeux, bâille longuement et pouffe :
- Oh! pardon! Je n'ai pas mis ma main devant ma bouche. Elle me considère, mi-confuse, mi-railleuse.
- Quelle importance? dis-je.
- Pour vous, je suis sûre que ça en a.
- Mais non! On dirait que ça ne me...
Irène a tendance à me croire à cheval sur les convenances et très pudibond. Tant mieux! Parfait! Je n'aime pas que l'on me connaisse trop. Je préfère rester pour elle un iceberg : un cinquième visible et le reste immergé.
Fred Kassak - Iceberg
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Lucien était douillettement recroquevillé dur lui-même. C'était sa position favorite. Il ne s'était jamais senti aussi détendu, heureux de vivre. Son corps était au repos, léger, presque aérien. Il se sentait flotter. Pourtant il n'avait absorbé aucune drogue pour accéder à cette sorte de béatitude. Lucien était calme et serein naturellement; bien dans sa peau, comme on dit. Un bonheur égoïste, somme toute.
Claude Bourgeyx - Lucien
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Il avait commencé à lire le roman quelques jours auparavant. Il l'abandonna à cause d'affaires urgentes et l'ouvrit de nouveau dans le train, en retournant à sa propriété. Il se laissait lentement intéresser par l'intrigue et le caractère des personnages. Ce soir-là, après avoir écrit une lettre à son fondé de pouvoirs et discuté avec l'intendant une question de métayage, il reprit sa lecture dans la tranquillité du studio, d'où la vue s'étendait sur le parc planté de chênes. Installé dans son fauteuil favori, le dos à la porte pour ne pas être dérangé par une irritante possibilité de dérangements divers, il laissait sa main gauche caresser de temps en temps le velours vert. Il se mit à lire les derniers chapitres. Sa mémoire retenait sans efforts les noms et l'apparence des héros. L'illusion romanesque le prit presque aussitôt. Il jouissait du plaisir presque pervers de s'éloigner petit à petit, ligne après ligne, de ce qui l'entourait, tout en demeurant conscient que sa tête reposait commodément sur le velours du dossier élevé, que les cigarettes restaient à portée de sa main et qu'au-delà des grandes fenêtres, le souffle du crépuscule semblait danser sous les chênes.
Julio Cortazar - Continuité des parcs
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Comme d'habitude, Mme Klara emmena son petit garçon, cinq ans, au jardin public, au bord du fleuve. Il était environ trois heures. La saison n'était ni belle ni mauvaise, le soleil jouait à cache-cache et le vent soufflait de temps à autre, porté par le fleuve.
On ne pouvait pas dire non plus de cet enfant qu'il était beau, au contraire, il était plutôt pitoyable même, maigrichon, souffreteux, blafard, presque vert, au point que ses camarades de jeu, pour se moquer de lui, l'appelaient Laitue.
Dino Buzzati - Pauvre petit garçon
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Cette fille, je l'aime. J'ai envie de lui faire plaisir. J'ai envie de l'inviter à déjeuner. Une grande brasserie avec des miroirs et des nappes en tissu. M'asseoir près d'elle, regarder son profil, regarder les gens tout autour et tout laisser refroidir. Je l'aime.
"D'accord, me dit-elle, mais on va au McDonald." Elle n'attend pas que je bougonne. "Ca fait si longtemps... ajoute-t-elle en posant son livre près d'elle, si longtemps..."
Anna Gavalda - Happy Meal
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N. L. : Comment défendriez-vous la lecture auprès d'adolescents réfractaires ?
A. G.: Je ne sais pas. J'ai l'impression que l'adolescence est un âge si mouvementé que l'on n'a pas le temps de lire de toute façon... Comme si l'on était déjà bien occupé à écrire les premières phrases de sa propre vie... (désolée, cela ne doit pas arranger vos affaires que je dise ceci !) On ne peut pas forcer quelqu'un à lire mais on peut montrer l'exemple.
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PAUVRE PETIT GARCON
Ce jour la le bambin surnommé Laitue avait un fusil tout neuf qui tirait des petites cartouches P.21

Oh ces enfants! quelles histoires ils font pour un rien !
s'exclama l'autre dame agacé en les quittant.Allons au revoir madame HitlerP.29
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(l.53 à l.54) "Je considérai quelques temps cette fille en larmes sans savoir que faire pour l'aider."

(l.100 à l.101) "Je la contemple sans me gêner beaucoup. Grace à mes verres fumés , elle ne peut savoir si je la regarde ou non."

(l.271 à L.272) "Elle le berce. Elle lui murmure des mots mystérieux , qu'il comprend et qui l'apaisent."
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Je suis unique; c'est un fait. Ce qu'un homme peut communiquer à d'autres hommes ne m'intéresse pas. Comme le philosophe, je pense que l'art d'écrire ne peut rien transmettre. Tout détail importun et banal n'a pas place dans mon esprit, lequel est à la mesure du grand. Jamais je n'ai retenu la différence entre une lettre et une autre. Je ne sais quelle généreuse impatience m'a interdit d'apprendre à lire. Quelquefois, je le regrette, car les nuits et les jours sont longs.
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Je sais qu'on m'accuse d'orgueil, peut-être de misanthropie, peut-être de démence. Ces accusations (que je punirai le moment venu) sont ridicules. Il est exact que je ne sors pas de ma maison ; mais il est moins exact que les portes de celle-ci, dont le nombre est infini, sont ouvertes jour et nuit aux hommes et aussi aux bêtes. Entre qui veut.
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Sa décision de tuer sa femme, il l'avait prise un peu après coup. Le mobile était simple : il la détestait. Mais c'est seulement après avoir pris la résolution de ne jamais aller en prison, de se suicider s'il était pris, que l'idée lui était venue : puisque de toutes façons il mourrait s'il était pris, il n'avait rien à perdre en laissant derrière lui une femme morte au lieu d'une femme en vie.
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Et jamais il ne serait pris. Son départ, sa destination,, sa nouvelle identité, tout était prévu et fignolé, il n'avait négligé aucun détail. Il y travaillait depuis des mois.
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l fut tiré du sommeil par la sonnerie du réveil, mais resta couché un bon moment après l'avoir fait taire, à repasser une dernière fois les plans qu'il avait établis pour une escroquerie dans la journée et un assassinat le soir.

Il n’avait négligé aucun détail, c'était une simple récapitulation finale. A vingt heures quarante-six il serait libre, dans tous les sens du mot. Il avait fixé le moment parce que c'était son quarantième anniversaire et que c'était I'heure exacte où il était né. Sa mère, passionnée d'astrologie, lui avait souvent rappelé la minute précise de sa naissance. Lui-même n'était pas superstitieux, mais cela flattait son sens de l'humour de commencer sa vie nouvelle à quarante ans, à une minute près.
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Il fallait faire court
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J'ai aimé la nouvelle de Lucien. Mais je ne m'attendais pas à ce que ce soit un bébé.

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"Phrase après phrase,absorbé par la sordide alternative où se débattaient les protagonistes, il se laissait prendre aux images qui s'organisaient et acquéraient progressivement couleur et vie."
"Julio Cortàzar" "Continuité des parcs "
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"Sans se regarder, étroitement liés à la tache qui les attendait, ils se séparèrent à la porte de la cabane."

-Continuité des parcs
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La phrase qui ma plus dans la nouvelle Iceberg est:
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"Cette fille, je l'aime. C'est la mienne.
Elle s'appelle Valentine et n'a pas sept ans."
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