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3.76/5 (sur 45 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Bois-Colombes , le 10/01/1963
Biographie :

Nicolas Richard a publié un roman, Les Cailloux sacrés (Flammarion), et des nouvelles dans des revues (Les Épisodes, Rue Saint Ambroise).

Il a traduit Richard Brautigan, Stephen Dixon, James Crumley Harry Crews, Richard Powers, Nick Hornby Thomas McGuane, H. S. Thompson.

Il a aussi posé nu pour des étudiantes, retapé des appartements à Brooklyn, fait la vaisselle à Bâle, a été bûcheron dans le Valais et manager de groupes de rock. Il a collaboré à l’écriture du dernier long-métrage de Quentin Tarantino, "Inglorious Basterds".

Nicolas Richard est le traducteur du livre La Molvanie : Le pays que s'il n'existait pas, faudrait l'inventer (Jetlag Travel Guide: La Molvanie) de Santo Cilauro, Tom Gleisner et Rob Sitch, trois joyeux drilles membres du Working Dog, un célèbre groupe satirique australien..

Niccolo Ricardo (Nicolas Richard) et Caïus Locus (DJ Kid Loco) ont passé plusieurs années à écrire « Les soniques » à deux mains, en marge de leur activité de traducteur et de musicien.

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Source : wikipedia.fr
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Citations et extraits (8) Ajouter une citation
Au printemps 1914, dans la petite boutique où tu es employée, Marcel te dit que tu es belle. Je t’imagine comme une poupée au milieu des dentelles, des galons, des rubans et des soies. Tu as l’habitude des flatteries et réponds de bon cœur à ses questions : ton père est plafonneur, ta mère s’occupe de tes frères et sœurs, tu aimes les chevaux, tu as toujours vécu ici.
Le surlendemain, tu es en train de ranger les éventails et les parapluies, et en entrant il te surprend en train d’entonner un petit air à la mode. Il te complimente sur ta voix. Tu voudrais un jour monter à la capitale. Tu aimerais chanter pour les gens, lui dis-tu. Un éclat passe dans ses yeux. Marcel est bel homme, sûr de lui.
Quand, trois semaines plus tard, il revient dans ta petite ville du Nord, tu acceptes d’aller faire un brin de promenade. Vous marchez jusqu’à un pré où patiente un cheval que ton père t’aurait acheté s’il avait eu l’argent. D’ici peu, l’Ardennais sera réquisitionné par les remontes comme cheval d’artillerie. Marcel est amoureux de toi, Emma, et il ne s’en cache pas. Il parle franc, te raconte l’immobilier, les affaires, le Dancing de Ménil, ce petit cabaret qui lui appartient, où se produisent des danseuses, des contorsionnistes, des amuseurs. Il a mille anecdotes.
L’autre soir, par exemple, une spectatrice a crié Remboursez ! Remboursez ! parce qu’elle a bien vu que le magicien italien n’était pas vraiment mort, que son assistante ne lui avait pas vraiment tiré dessus, que la balle ne lui avait pas vraiment traversé le corps.
Marcel te propulse dans le monde du cabaret. Il te parle de l’assistante, justement. Un mystère, cette femme. Selon l’éclairage, elle change de physionomie. Quand elle est sur l’estrade, on jurerait qu’elle est asiatique. Coréenne, siamoise, indochinoise. Dès qu’elle sort de scène, on se rend compte que c’était l’effet du maquillage. Certains soirs, on dirait une jeune femme d’Orient qui s’est maquillée de manière à dissimuler ses traits orientaux, d’autres soirs, elle est indiscutablement mandchoue. Le tour est stupéfiant pour les spectateurs : il y a une forte détonation, on voit la balle partir, on entend le fracas de l’assiette brisée derrière l’illusionniste. À chaque coup, le public adore. Mais cette fois-ci, une spectatrice a fait remarquer que Moon Sunn (l’assistante) souriait alors que Beneditto (le magicien) avait théoriquement reçu en pleine poitrine la balle mystérieuse. Chiqué ! Chiqué ! s’écriait la spectatrice.
Tu imagines la scène comme si tu y étais. Ce monde de spectacle, tu décides qu’il sera bientôt le tien, Emma.

Les hommes, pout te séduire, ne peuvent s’empêcher de te raconter des histoires dans lesquelles ils ont le beau rôle, et Marcel ne fait pas exception. Il t’explique qu’il a dû intervenir, qu’il est monté sur le praticable et s’est adressé à la perturbatrice, la félicitant pour ses dons d’observatrice, mais lui rappelant que, le prix des places étant modique, s’il fallait tuer chaque soir un magicien pour que le tour soit plus crédible, la maison ne rentrerait pas dans ses frais. Marcel est content de son petit effet. Toi, tu es déjà amoureuse de lui.
Ce qu’il se garde bien de te dire ce jour-là c’est que le Dancing de Ménil est aussi l’endroit où se produit sa maîtresse, Mona Gambett’, ensorceleuse, guincheuse, hypnotiseuse, peut-on lire sur les affiches.
Si tu avais su cela avant, Emma, aurais-tu refusé de monter à Paris ? Je ne pense pas. Je crois que tu as aimé presque instantanément Marcel. Je crois aussi que Mona Gambett’ a joué un rôle décisif dans cette aventure.

Tu épouses Marcel en septembre 1914, au tout début de la guerre, à la mairie du 10e arrondissement, 72, rue du Faubourg-Saint-Martin. Tu prends des cours de chant. Tu rencontres du beau monde. Tes habits chics mettent en valeur ta beauté. Grâce à Marcel, tu commences à chanter sur une scène devant un public.
On t’appelle bientôt l’exquise divette des casinos et la fantaisiste étoile du Dancing de Ménil. Très vite, tu seras pour les journalistes l’exquise blonde gainée de noir et la fantaisiste sculpture grecque chantant. Fantaisiste et exquise sont des adjectifs qui reviennent souvent dans la presse pour te présenter. Tu apprends à apprécier Philippe, le frère de Marcel, qui est, à bien des égards, son contraire. Poète drogué et baroudeur sans le sou, il vous rejoint volontiers, le soir, pour boire un verre et emprunter un billet.
Marcel et toi habitez non loin de la place de la Chapelle, à proximité des cabarets, au 24, rue Philippe-de-Girard. Tu as pris le nom de famille de ton mari, mais le patronyme que l’histoire retiendra, c’est ton nom d’artiste, Lucie de Maille. Tu fais tes premières apparitions sur les programmes de divertissement, parmi les prestidigitateurs, les acrobates, les raconteurs de genre et les gommeuses.

Le pont La Fayette, à hauteur de la gare de l’Est, mesure soixante-dix-neuf mètres de long. Le corps fait une chute de dix mètres et s’écrase sur les rails quelques instants avant le passage d’un train de marchandises. Marcel meurt en décembre 1914, quatre mois après votre mariage.
Aux funérailles, son frère Philippe te confie :
– Le plus sympa des salopards vient de calancher.
Ton regard reste rivé au sol. Philippe ajoute :
– Mon frangin possédait une sorte de génie, mais il avait une case en moins. Il va me manquer, le saligaud. Le mec que je préférais au monde. Maintenant qu’il est plus là, ça va être dur.
Après un silence, il précise :
– Financièrement, surtout.
Des dizaines d’artistes et clients du Dancing de Ménil assistent à la cérémonie d’adieu. Philippe, paupières lourdes (autant sous l’effet du chagrin que de la morphine), lit un poème de sa composition. (…)
Tu hérites de la fortune de ton mari, Emma. En signe de deuil, tu restes à l’écart de la scène pendant douze mois. Un an après le décès de Marcel, tu te produis à Alger, au Foyer du soldat et du marin. L’affiche annonce : « Soirée unique. Lucie de Maille. Diseuse extraordinaire »
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Mon siècle est le XXe, pas le XXIe. Je suis une vieille dame à qui personne ne rend jamais visite. Heureusement qu’il y a la télé, les feuilletons policiers surtout. Quand j’en ai marre de regarder la télé, j’ouvre ce carnet.
Je ne vais pas m’étendre sur ma santé, mon absence de perspective, le sentiment de vide. Si j’ai réussi jadis à éviter les études de médecine, comme mon père, malgré la pression de mes grands-parents, ce n’est pas pour me mettre aujourd’hui à rédiger au quotidien mon bulletin de santé. Disons que je ne vais pas trop mal pour mon âge. De toute façon, j’ai fait mon temps. Nous sommes en l’an 2000, je suis née en 1916 et j’ai encore toute ma tête, comme disent gentiment les infirmières et le personnel de service.
Ma sœur déménage, elle s’installe sur un autre continent. Le grand carnet à couverture verte et la valise bleu électrique remplie de paperasse, c’est son idée. Elle ne m’a pas dit : Si tu ne veux pas de cette valise, je la jette. Elle ne m’a pas demandé l’autorisation de l’entreposer dans ma petite chambre. Non, Adji a décrété : Tu prends la valise et je t’offre ce carnet grand format, j’ai une mission à te confier. Je comprends bien son raisonnement, et surtout la part de culpabilité qui justifie ces deux cadeaux empoisonnés. Elle ne viendra plus me rendre visite, elle s’installe pour de bon en Afrique et nous ne nous reverrons sans doute plus. Elle aussi m’abandonne.
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Jean franchit le portail de la cour, prend sa mère dans ses bras puis serre la main de son père. Moi, je suis sur mes gardes, je me méfie de ce monsieur avec une vraie voix et une odeur curieuse. La bise, c’est uniquement parce que Mamie insiste. (Ne restez pas en chiens de faïence.) Je les regarde tous les trois, étonnée par le mélange de distance et de proximité entre eux. Est-ce que je comprends, à l’âge de deux ans, que l’équilibre familial que j’ai connu jusqu’alors va se rompre ? La version racontée par Mamie : Marie s’embarque dans quelques jours pour Montevideo, en m’abandonnant ; mon papa, le héros envoyé au front, l’étudiant exemplaire, le patriote, lui, en revanche, pense à moi à chaque seconde. Ce que je vois, lors de cette perm’ (même Mamie dit perm’ au lieu de permission) de Jean en 1918, c’est un géant, une espèce de grand frère rugueux et à vif, surgi d’un monde qui n’est pas le mien.
Dès ces premiers instants, Jean sent qu’en si peu de temps il n’arrivera pas à m’apprivoiser. Je ressemble tellement à Marie, répète-t-il. Pendant ses quelques jours loin du front, il m’entend rire avec Mamie, dans la cuisine ou dans le jardin. Mais lorsqu’il s’approche, je me fige. Il me fait un peu peur, ou alors il m’indiffère, selon les moments. Il est revenu de la guerre mais sa présence est fuyante, et non pas rassurante comme celle de Mamie. Celle que je connais vraiment, celle qui sait me réveiller le matin, me préparer mes tartines, m’emmener jardiner (confection de rigoles et de châteaux de terre entre les laitues) et me serrer dans ses bras quand j’ai du chagrin, c’est Mamie. Si jeune, ai-je déjà compris qu’en réalité, malgré ce qu’ils disent l’un et l’autre, mes parents seront toujours absents ?
Au bout de presque trois ans à la guerre, mon père est dérouté par l’aisance des civils en général. Il est choqué par la légèreté de leurs manières, les plaisanteries, le ton badin des conversations, comme si ce qui se passait au front ne concernait que les troufions et n’avait pas de substance véritable. Il ne sait plus comment s’adresser aux sans-uniformes, il voit bien qu’il est maladroit, il ne sait pas comment se comporter avec moi. Être un père, comme faire la guerre, comme la médecine, ça doit s’apprendre, se dit-il. Ces considérations, je les entendrai plus tard dans la bouche de Mamie, une fois mon père reparti, quand mes grands-parents discuteront entre eux. Pour savoir ce qui s’est passé en 1918, lors du bref retour de mon père, je suis obligée de repasser par les mots de ma grand-mère. Il faudra que j’attende 1926 pour trouver mes propres mots et pouvoir dire ce que je ressens. Pour moi, ce monsieur est plutôt comme un meuble ou un animal de compagnie dont je me lasse vite. Mon père se rend compte que lui aussi s’est fabriqué un portrait approximatif de sa fille, un montage photographique qui s’est développé tout seul à la place de cet être tout en chair, en rires fragiles et en paniques soudaines (toute môme déjà je passe par ces phases d’angoisse aiguë qui m’accompagneront toute ma vie). Qu’est-ce qu’elle ressemble à Marie, bon sang est la phrase qu’il a le plus répétée pendant ses dix jours de perm’.
L’adresse de Marie, à Montevideo, est posée sur le manteau de la cheminée, lisible, les lettres bien détachées. Mon père n’a pas besoin de croiser le regard de sa mère pour savoir que Mamie fait de formidables efforts pour ne pas maudire à voix haute celle qui abandonne la petite comme un chien. Et la petite, bien entendu, c’est moi.
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Une fois le titre de cet ouvrage choisi, je me suis rendu compte après coup qu’en parlant du « sol qui penche », j’avais convoqué sans m’en rendre compte le souvenir d’une sensation précise, remontant au souvenir d’un séjour à Berlin, où j’ai été pris d’un début de malaise, sans comprendre tout de suite ce qui m’arrivait. Les points de repère autour de moi – sept fois sept stèles de six mètres de haut – n’étaient pas tout à fait d’équerre, quelque chose clochait insensiblement dans leur alignement. Le sol était incliné, les stèles pas complètement à la verticale, et dans l’espace extérieur rectangulaire composé de quarante-neuf colonnes où j’ai déambulé, rien n’était à angle droit. Mon équilibre n’était pas vraiment menacé, mais j’avais le sentiment que mon esprit et mon corps ne parvenaient pas à se synchroniser. Cette sensation, je l’ai eue en visitant Le Jardin de l’exil, monument de l’architecte Daniel Libeskind, installé au musée juif de Berlin, dont l’agencement visé délibérément à provoquer cette impression de ne pas être à la maison. Les sens sont perturbés, le cerveau carbure pour tenter de traiter la modification déroutante des données géospatiales, le corps et l’esprit turbinent en une tentative à peine consciente de compenser le déséquilibre ambiant. Par moments, en m’enlisant dans la langue anglaise et en perdant mes repères dans ma langue maternelle, c’est un peu ça que j’éprouve.
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À l’automne 1958, P rédige une comédie musicale qui ne sera jamais produite. Aussi la perspective de travailler en collaboration avec une compagnie d’opéra (plutôt qu’avec une troupe de théâtre au sens strict) est-elle, de son point de vue, extrêmement séduisante. Il fait part de ses interrogations : doit-il écrire un livret original ou bien présenter une adaptation ?
Pendant longtemps, il se demande dans quelle mesure la science-fiction et l’opéra sont compatibles. S’il doit travailler à une adaptation, ce sera les Chroniques martiennes de Ray Bradbury ou L’Homme démoli d’Alfred Bester, d’une part parce qu’il les admire en tant que récits et estime qu’ils sont non seulement adaptables mais seraient en outre à la portée du grand public, d’autre part parce qu’aucun des deux n’offrirait de difficultés excessives en termes de mise en scène.
Mais la tentation d’écrire un livret original est, bien sûr, la plus forte. Cependant, il dit avoir des doutes concernant ses qualités de parolier. Des vingt et quelques poèmes qu’il a écrits, il déplore que la plupart se soient cristallisés en un jargon académique ou, pire, aient dégénéré en poésie légère. Il possède une guitare sur laquelle il tue le temps, à l’occasion, en composant des paroles de rock’n’roll sur une ou deux propositions d’accords standard. Il n’a guère poussé plus loin. (« Celle qui se souvient de la présentation autobiographique de P dans le dossier de demande d’aide à l’écriture d’un livret d’opéra »)
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« Ah, vous traduisez des livres ? Vous faites comment ? Mot à mot ? » Quand je dis que je suis traducteur, cette question m’est régulièrement posée et chaque fois je ne sais pas trop quoi répondre. Désarçonné, j’hésite, je commence un peu à expliquer, puis je m’interromps en me demandant si j’en ai déjà trop dit… ou au contraire pas assez.
On sait tous que certains textes n’ont pas été écrits dans notre langue, mais concrètement, comment se déroule cette opération du « passage au français » ? De quelle manière s’y prend-on ? C’est ce que je voudrais exposer ici car, quand on n’a jamais vraiment essayé, on peut croire que traduire d’une langue à une autre est une opération assez mécanique : remplacer les mots étrangers par leur équivalent, remettre le tout « en bon français » et puis hop, l’affaire est dans le sac, non ? Essayons de voir de plus près la façon dont on la met dans le sac cette affaire, justement.
La matière première de cet ouvrage est un catalogue des auteurs que j’ai traduits et j’espère vous donner envie d’en découvrir certains. En trente ans, j’ai traduit cent vingt livres et constaté que chaque traduction avait sa propre histoire, son contexte particulier, son cortège d’anecdotes. Chaque livre traduit a provoqué son lot de rencontres, avec l’auteur, parfois, bien sûr, mais aussi avec toutes sortes de gens.
Les auteurs que j’ai traduits sont répartis en sept catégories : mes premières traductions, les beatniks, les modernes, le roman policier, les « intraduisibles », le cinéma, la musique ; chacune de ces sections est séparée des autres par un intermezzo conçu comme une plage de désorientation. À la toute fin de l’ouvrage, je propose une sorte de hit-parade personnel de mes traductions, un best-of pour rire, pour le plaisir, surtout, de présenter sous un autre angle ces livres que j’aime.
(…)
Mon propos ici est pratique, je veux répondre aux questions : « Qu’est-ce que tu fais quand tu traduis ? » et « Comment t’y prends-tu ? » Mon objectif est de montrer la façon dont je procède et j’espère que mon engouement sera contagieux, que cette démarche descriptive aura pour effet de vous donner envie de les lire, ces auteurs que vous ne connaissiez pas. Ma mission sera accomplie si, parmi les livres évoqués, certains finissent sur votre table de chevet, pour vous divertir, vous désorienter ou bouleverser votre vie.
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Tout cela peut paraître abstrait mais c’est en réalité très concret, et je suis certain que toute la communauté des lecteurs de P applaudirait des deux mains si je n’avais pas intégré les données biographiques que j’ai pu obtenir. Encore que… Vous remarquerez une chose : si vous avez la curiosité de tester mon « arc-en-logiciel », comme je l’appelle, vous constaterez que l’accès aux données personnelles de l’auteur n’est pas automatique ; j’ai prévu un système de verrouillage clairement annoncé quand on lance le programme, lequel programme est tout de même utilisé (ou en tout cas consulté) par beaucoup d’universitaires. Je présente les choses de façon qu’il n’y ait qu’à cliquer pour signifier qu’on n’a PAS l’intention d’aller consulter les « données personnelles » de l’auteur. Eh bien, ce que je constate, c’est qu’à la cinquième ou sixième visite, nos érudits « oublient » régulièrement de cliquer… Mais le plus drôle, car je suis joueur, c’est que j’ai moyen de savoir qui a essayé d’entrer dans la « zone vie privée de P ». C’est surprenant de constater que presque tous ces professeurs émérites, à un moment ou à un autre, essayent d’aller jeter un œil au cœur des ténèbres ! En fait, ce n’est pas vraiment mon approche structuraliste qui les rebute, ni même le fait que la puissance de calcul de l’ordinateur permette des analyses littéraires auxquelles un cerveau humain ne serait pas parvenu, non, je crois que ce qui les effraie, c’est que beaucoup voient en moi une version à peine plus folle d’eux-mêmes. (« Celui qui a conçu le logiciel d’analyse littéraire intégrant les données biographiques de P »)
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C’est par phases. Il y a des moments où je sonde un sujet en particulier, et je fais des trouvailles intéressantes. Alors ma curiosité est satisfaite et je n’y pense plus. De longues périodes peuvent s’écouler avant que je ne me remette à chercher.
Il existe une grande variété de techniques d’investigation, on trouve toute une littérature là-dessus, mais ça n’aurait pas grand intérêt que j’en dresse un inventaire maintenant. En revanche, je peux vous indiquer les techniques que je n’utilise pas. Par exemple, je n’irai jamais embêter quelqu’un réputé être son ami. Je ne dérange jamais ses connaissances. Je ne veux pas perturber sa vie – même si c’est de manière involontaire. On peut trouver quantité d’informations en procédant avec méthode. P lui-même est un excellent chercheur ; un chercheur extraordinaire, à vrai dire. À l’évidence, il a passé beaucoup de temps à se renseigner sur les sujets qu’il traite dans ses livres. Je suis très impressionné par ses techniques de recherche. (« Le documentaliste reconnaît avoir certaines fois l’impression d’en savoir un peu trop »)
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