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Citations de Nicolas Zeimet (145)


L’homme fit barrage aux larmes qu’il sentit monter. Il se répéta intérieurement que la mort était une libération qu’il fallait envisager avec sérénité, qu’il devait accompagner son enfant de ses prières afin de l’aider à sortir de son corps et à trouver son chemin. C’est ce que disait le Livre des Morts.
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Le père de Sokhom baissa les yeux sur le cercueil. Son fils était si petit. Si fragile. Il était né dans le mois de pissàkh, année du chien, ce qui avait influé sur le cours de toute sa courte vie. Mais c’était ça, son destin ? Une vie avortée avant même d’avoir commencé ? Il aurait tant aimé lui offrir un avenir meilleur…
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Le père de l’enfant fit quelques pas vers le cercueil, les épaules basses, la mine tirée. Il en avait récité des formules magiques destinées à dominer les esprits malfaisants, sans succès. C’est son aîné que lui avait pris danhom slap, le souffle de la mort. Il devait maintenant l’aider à rejoindre un monde de paix et de sérénité.

Alors qu’il s’avançait dans la fumée des bâtons d’encens, le regard de l’homme se perdit dans la contemplation d’une pièce en bois de bananier sur laquelle était plantée une tige soutenant une perruche en feuilles de palmier pliées. Sa tête était formée d’une fleur de frangipanier, un pédoncule en guise de bec. Dominant l’autel funéraire composé de quatre chaises de jardin en plastique, l’oiseau tenait le rôle de psychopompe.
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Sokhom était mort la veille, pour 5 000 riels. Une banale histoire d’argent dans un pays où les billets étaient rois. C’était un enfant de huit ans, espiègle comme on pouvait l’être à cet âge. Avec ses yeux rieurs et ses oreilles décollées, il faisait un malheur auprès des touristes venus visiter en bateau son village flottant. Mais les bananes que ses frères et lui proposaient à la vente à bord de leur petite pirogue n’intéressaient personne. Ce que les touristes venaient chercher ici, c’était de l’authenticité. Du folklore. Et c’est ce que Sokhom leur donnait. En short de nylon blanc, torse nu, toujours un dollar à la main, il ne répugnait jamais à offrir son sourire édenté à l’objectif d’un appareil photo. En échange d’une contrepartie financière, bien entendu.
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Au premier rang, les parents du petit Sokhom taisaient leur désespoir. Tous deux habillés de blanc, les cheveux rasés pour conjurer le malheur, ils murmuraient des prières destinées à guider l’âme de leur fils sur le chemin d’une réincarnation positive. Leurs trois autres enfants, une fille et deux garçons, observaient le cercueil en silence. Ils avaient bien retenu la leçon : ne pas pleurer, ne pas retenir le défunt pour favoriser son départ.
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On avait allumé une lampe au moment du décès, qui brûlerait durant toute l’exposition du corps. Sa flamme servirait ensuite à embraser le feu du bûcher. Après la crémation, l’àcàr du village, ordonnateur de rites et officiant, façonnerait avec les cendres une figure humaine qu’il soumettrait à l’approbation de l’assistance. S’ensuivrait une procession où mantras et chants seraient récités pour supporter l’épreuve de la séparation. Pour obtenir la résurrection du mort…
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Village flottant de Prek Toal, région de Siem Reap, Cambodge
Le petit garçon reposait dans un cercueil en bois d’un mètre cinquante de long. Les cierges dressés comme des roseaux au milieu des offrandes éclairaient son visage rond et lisse, enduit de cire. Sa tête brune reposait sur un oreiller recouvert d’une étoffe blanche. Ses traits étaient paisibles.
À la porte du temple avaient été dressées deux bannières en toile représentant un crocodile. Une mélopée accompagnait le rituel funéraire. Tambours languissants, flageolets implorants : seuls les instruments pleuraient. Les larmes et les lamentations n’étaient pas pour les hommes.
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Les animaux nocturnes s'étaient tus. Le calme leur parut subitement plus angoissant que les bruissements incertains de la nuit.
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Devenir comme ces foutues bonnes femmes de notre enfance, bouffies et ramollies, tout juste bonnes à enfourner des tartes et à tendre le cul une fois par an pour pondre un nouveau chiard ? Même pas en rêve...
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Le destin n'est rien d'autre que la part de bonheur ou de malheur, le lot de fortune ou d'infortune, qui échoit à chacun à la naissance, et la vie distribue ses cartes au hasard.
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Le temps est une pourriture. Il vous prend tout, la jeunesse, l'innocence, l'insouciance. L'espoir. Tout ce qu'il vous laisse, ce sont les souvenirs. S'il est une réalité plus incontestable en ce bas monde, je me fais moine. Ou auteur de romans pour adolescents.
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Il n’était qu’un enfant, mais quand il releva la tête, il considéra son amie avec une profonde compassion d’adulte.

Une vague de mélancolie me submergea. Violente, intrusive, je la sentis vibrer en moi, agacer mes terminaisons nerveuses, irriguer mes artères et empoisonner mon sang et mon cœur.
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Glauque
La première partie m'a intéressé, intrigué par son aspect fantastique
La seconde m'a ennuyé avec sa pseudo-psychologie de roman à l'eau de rose
La troisième m'a épouvanté: complètement morbide
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Lorsqu’on a dix ans et qu’on n’ose pas se mêler aux autres parce qu’on a peur qu’ils découvrent le visage qu’on veut leur cacher, on a vite fait de se terrer dans des recoins sombres où on pense ne jamais pouvoir trouver la lumière. Alors on reste dans le noir, seul avec soi-même. Et on cherche des parades pour ne pas avoir à affronter sa vraie nature.
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Il y a une expression que les Américains nous ont empruntée, et qui illustre à merveille le sentiment qui m’a étreint quand je suis retourné dans le parc. Une impression de déjà-vu. Il paraît qu’il s’agit d’une très courte projection de l’inconscient dans l’avenir. Pour moi, la projection se fait dans le passé. Et pas uniquement par la pensée.
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Quand on joue avec l’espace-temps, on s’expose à des répercussions qui dépassent de loin les frontières de notre microcosme. Influer sur le cours des événements n’est pas sans conséquences. C’est une leçon qui m’a été enfoncée dans la tête il y a quatorze ans, et qui m’a poussé à tout arrêter. J’avais grandi – moi, l’objecteur de croissance – , et je croyais avoir appris de mes erreurs.
Mais au fond, l’histoire se répète continuellement.
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Les raclées, je savais les esquiver, mais je recevais leurs injures avec la violence de coups portés sur des blessures ouvertes. Jamais de cocards, jamais de sang : juste des petites chiquenaudes qui laissaient des bleus à l’âme.
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S’il y a une leçon que la vie m’a apprise, c’est que la frontière entre le bien et le mal est souvent ténue. Donnez du pouvoir à cent hommes, ils en useront tous à des fins différentes. Mais une chose est sûre : chacun d’eux sera un jour tenté de franchir la frontière.
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La névrose est censée alimenter l’art, pas l’étouffer.
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Le sel et le sucre, dit-elle. C’est ce que nous étions l’un pour l’autre. Indissociables et indispensables, malgré nos différences.
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