Citations de Nicole Fyfe-Martel (47)
L'indifférence, l'indifférence, une arme redoutable.
Pour connaître et comprendre la guerre, ils ne s'étaient pas bornés à tourner autour de l'outil qui va la faire, à en démonter les parties matérielles, sans tenir compte de l'homme. Ils avaient étudié dans le livre de l'histoire consciencieusement analysée, une armée, des troupes en mouvement et en action, avec leurs besoins, leurs passions, leurs faiblesses, leurs dévouements, leurs capacités de toute sorte : « Loin d'être une science exacte, la guerre est un drame effrayant et passionné. » (JOMINI.) Là était bien l'essence du sujet à pénétrer, comme aussi le point de départ d'une étude rationnelle.
Notre fils aura bientôt cinq mois, Samuel. Il est fort et vigoureux. Ses yeux sont ambrés, tout comme les vôtres. Ils me parleront de vous quand les brumes me cacheront les reflets de la lune. Ils me parleront de vous lorsque les étoiles quitteront les nues pour sombrer dans les profondeurs de la mer. Ils me parleront de vous quand les vents du nord dévasteront les landes et que les froids intenses glaceront les rochers. Notre enfant sera ma raison de vivre.
Rien ne vaut le grand air de la campagne pour rafraîchir les esprits et les cœurs.
Chacun a sa place en ce monde, les nobles comme les paysans. Quelquefois, notre place ne nous convient pas totalement. Elle contrarie notre nature, nous coince, nous empêche d'être ce qu'on est vraiment. C'est trop souvent le lot des femmes, hélas!
Les pigeons reviennent là où ils sont nourris.
Rien d'étonnant, depuis que notre pommier est en fleurs, elle y grimpe dès qu'on a le dos tourné.
Un amour s'envole et tout s'écroule.
Seuls les riches peuvent assumer les frais d'un tel isolement. La qualité du sang vaut son pesant d'or, si j'ose m'exprimer ainsi.
Croupir parmi les pourceaux, vivre enchaîné aux poutres d'un grenier, être abandonné dans une forêt inconnue, au bord d'une rivière, livré aux loups et aux mécréants, voilà pire destin.
Mais vous êtes sage-femme! Et qui plus est, une sage-femme savante et dévouée. Un exemple pour nous toutes. La preuve vivante que notre cause n'est pas sans issue. Trouver notre voie malgré toutes les contraintes est un exploit admirable, un exploit chevaleresque.
Remettez votre destinée entre les mains de Dieu. Comme un bon pasteur, il veille sur chacune de ses brebis afin qu'elle ne s'égare.
Ma vie n'est qu'une éternelle attente.
Ma vie est tissée d'égoïsme. Je vis ici, confortablement installée dans mon logis, n'espérant que mon prochain retour en Nouvelle-France, alors que la misère est partout. Richelieu et son conseil n'en finissent plus d'augmenter les taxes et les charges pour couvrir le coût de la guerre. Résultat, les bourgeois s'enrichissent et les pauvres gens souffrent de plus en plus. Mendiants, enfants abandonnés, veuves éplorées et filles perdues errent dans les villes et les campagnes. La pauvreté avilie, la pauvreté tue corps et âme. Il y a tant à faire ici-bas
Il est vrai que le passé m'effraie. La vérité est parfois si cruelle.
Elle aura grandement mérité son bonheur. Leur récent mariage met un baume sur son passé. Sa jeunesse, la violence de son père, les abus de son oncle, la mort de Damiel, la perte de son enfant, la trahison d'Eustache.
Retrouver cette femme équivaut à rechercher une aiguille dans une botte de foin.
Paradis ! Paradis ! Des portes d'or qui se ferment.
Devant la mort, nul n'est superbe.
Ils avaient tant combattu coude à coude. Leur vie commune défila dans son esprit comme dans un songe: Port-Royal, leur installation à Québec, les balbutiements de la colonie française en Canada. Toutes ces années à défricher, à construire, à résoudre des conflits, à revendiquer, à débattre, à défendre, bec et ongles, les fragiles acquis.