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4.11/5 (sur 18 notes)

Nationalité : États-Unis
Biographie :

Nina MacLaughlin est une auteure américaine.

Diplômée d’anglais et de lettres classiques, elle a exercé le métier de journaliste et de critique littéraire dans le "Boston Phoenix" avant d’opérer une reconversion radicale pour devenir charpentière, métier qu’elle a exercé pendant neuf ans dans son Massachusetts natal.

Elle est aujourd'hui critique littéraire pour le "Boston Globe".

Son livre "Sirène, debout: Ovide rechanté" ("Wake, Siren: Ovid Resung", 2020) est une variation féministe et incarnée autour de son livre fétiche, "Les Métamorphoses" d’Ovide.

Elle vit à Cambridge, Massachusetts.

son site : http://www.ninamaclaughlin.com/

Source : lavolte.net
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Pygmalion détestait les femmes. Il les trouvait répugnantes. Leurs voix, leurs rires, leurs cheveux. La façon dont elles suaient, sentaient, marchaient. « Vous êtes tellement mouillées, vous autres, femmes de Chypre, disait-il. C’est quoi, votre problème ? ». Personne ne lui a dit. Personne ne lui a expliqué ce qu’était l’humidité.
Pour que ça ne fasse pas mal
Parce qu’on aime ça
Une façon de dire prête
Une façon de dire encore
Un accueil
Un compliment
Une invitation
Entre les doigts, ça s’étale comme un rayon de lune, une luminescence, un mot : silm, la mouille
Sais-tu quelle chance ?
Sentir ça ?
D’une femme ?
Sur tes genoux
Les rivières, l’océan, la pluie, une larme répandue
Les rivières qui n’arrivent pas à la mer
L’océan absorbé, de nouveau, par la peau, vague d’eau salée sur le corps
La pluie avant qu’elle ne touche terre pour s’évaporer
Larme répandue sans tomber
Déviation moite
Mais ce n’est pas du tout comme de l’eau
Ça bouge mieux que du sang
Ça contient sa propre lumière et la lumière est un mystère
As-tu déjà roulé des pelles à une mangue ?
Tu le sens à l’intérieur des cuisses et tu ne te rends pas compte de la récompense que tu reçois ?
C’est une tout autre chose lorsque ça atteint les jambes
C’est quoi notre problème ? Il y a tant de choses qu’on désire
Et sinon on se noierait

« Vous êtes tellement mouillées, vous autres, femmes de Chypre », dégoût suintant de sa langue. Donc il s’en est taillée une sèche comme de la pierre. « Oooooh, tu es parfaite », roucoulait-il, bavait-il – elle est muette ! – tout en palpant sa poitrine d’ivoire. Il a arrimé des colliers à son cou, perles et joyaux entre ses seins. Il l’a placée dans son lit ; rigide ; sous les couvertures, il a chauffé la pierre. « Orteils froids », disait-il. Les femmes savaient qu’il détestait les femmes. Les femmes savent quand un homme les déteste. Ça se tapit dans ses sourires. Ça se tapit dans ses sourires de surprise chaque fois qu’une femme se révèle drôle, forte ou sage. Les hommes qui détestent les femmes s’en étonnent toujours. Pygmalion détestait les femmes et toutes les femmes savaient. Un homme qui déteste les femmes s’en construit une avec un cul juteux et des seins géants et pas de ventre et un visage étrange et vide et insensible.
Et lorsque Pygmalion a supplié Vénus d’en faire une vraie femme, et que Vénus l’a exaucé et mis du sang fluide dans son corps et lui a donné des seins qui s’écrabouillent quand on les presse, on s’est moquées d’elle, mais seulement parce qu’on voulait qu’elle sache.
Où sont tes vergetures ma chérie ?
Où sont tes rèèèèèèèèèèèèèèèèèèèègles ?
Où est ton rire ? Tu ne ris pas ?
Où est ton poil au téton ?
Où est ton pli de chair dans le dos ?
Où sont tes odeurs, ma chérie ? Tu ne sens rien, ma chérie ?
Où est la force dans tes jambes ?
Où sont les muscles dans tes épaules ?
Où est l’humidité ? Où sont les rivières, les océans, la pluie, la larme répandue ?
Où est ton affaissement ?
Où est ton pouvoir, ma chérie ?
Nous allons te le dire, ma chérie.
Il est en toi, ma chérie. Partout sur toi. Il remplir chacune de tes courbes, chacun de tes bourrelets. Trouve-le, ma chérie. Apprend à la connaître.
Ce n’est pas cet homme qui fait de toi ce que tu es.

Le temps l’a séparée de sa vie de statue. « Sens-moi ça ! » disait-elle en levant le bras. Qu’est-ce qu’on riait ! Bien joué, fille d’ivoire ! Tu pues ! Elle suait et suintait comme nous autres, chaque jour moins parfaite que le précédent. « Il n’y a rien de plus ennuyeux que la perfection ». Elle avait appris ! « Vraiment, c’est un mythe ». bravo ! On l’aimait de plus en plus. « Aimer un idéal, ce n’est pas de l’amour. Pyggy ne m’aime pas. Il aime un concept dans son cerveau. » Pyggy est un petit merdeux, elle le savait. « Nous sommes faites de désordre », disait-elle. Mais oui ma chérie. C’est exactement de ça dont nous sommes faites. (« Fille d’ivoire » – L’illustration « Pygmalion et Galatée » est de Jean-Léon Gérôme et date de 1890)
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Mais donc à la place ils ramènent un des prêtres de Bacchus. Et les types le montrent à Penthée et Penthée s’énerve, mais il demande quand même au prêtre ce qu’il trouve à Bacchus. Et là, le prêtre lui raconte une histoire à rallonge : avant, il était fermier, et orphelin, et comme il n’avait plus rien il est devenu marin, puis capitaine de vaisseau, et un jour il se retrouve sur une île quelconque et il voit Bacchus tout gamin et il est convaincu que c’est un dieu, mais le reste de l’équipage est en mode Euh, non, mec, c’est un jeune garçon canon, on pourrait en tirer un paquet de fric en le vendant. Et l’autre, le prêtre leur dit genre On ne peut pas vendre un dieu ! Et eux : C’est une jeune tapette canon en cavale et bien sûr qu’on peut le vendre. Et le gamin demande au prêtre de le transporter jusqu’à Thèbes et le type accepte parce qu’il décèle la lueur d’immortalité dans ses yeux. Mais ensuite il y a mutinerie et au lieu d’aller vers l’est en direction de Thèbes, l’équipage fait voile vers l’ouest, contrairement à l’ordre du capitaine et aux souhaits du petit sucre d’orge frisé à la peau de bébé présentement avachi sur le bastingage de poupe à contempler l’horizon.
C’est à ce moment-là, j’imagine, que Bacchus décide de révéler sa véritable nature. Et je le comprends. Genre Oh, vous me prenez pour un gamin lambda qu’on peut vendre comme esclave ? Vous me croyez inoffensif ? Laissez-moi vous montrer quelque chose. Moi, ça m’arrive quand quelqu’un est convaincu de je ne sais pas quel truc, que je n’ai pas la force d’ouvrir tel bocal, que je suis incapable de réparer l’essieu de ma charrette, de bander mon arc, ou quand ils me font sentir qu’ils en savent plus que moi. Je sens une rage m’envahir, un sentiment de puissance presque terrifiant, genre Vous savez quoi, je pourrai vous anéantir là, tout de suite. Je pourrais vous tourner autour et vous harceler de mots jusqu’à ce que vous ayez la tête qui tourne et l’impression d’être minable ? Ce serait pire que ce que vous venez de me faire. Genre, c’est vous qui me prenez de haut ? J’ai l’impression de grandir et de mesurer deux mètres et une armée de bestioles spectrales, griffues, poilues et sombres essaie de sortir de mon ventre pour bouffer la tête de cette personne qui croit en savoir plus que moi, ou avoir le droit de m’interrompre, ou que ses pensées sont plus importantes que les miennes. Sans vouloir généraliser, c’est souvent des hommes de plus de cinquante ans. Plus jeunes, parfois. Bref, je m’égare, encore, désolée. Je voulais juste dire que je comprenais que Bacchus s’énerve d’avoir été à ce point sous-estimé.
Et tu sais, il peut vraiment tout péter. Genre, ouais, fête, débauche, gnôle et tout le tintouin, mais c’est aussi un dieu de la destruction. Et donc les voilà tous sur le bateau qui sillonne la mer, s’élevant et tombant au gré des vagues, voguant dans la direction opposée à celle choisie par Bacchus, et le soleil brille et il y a des mouettes ici et là, et puis d’un seul coup, le bateau s’arrête. Mais pas les vagues. Ni le vent. Comme si le bateau avait lâché une trentaine d’ancres d’un coup et qu’elles avaient toutes heurté le sable en même temps. Il n’avance juste plus. En plein milieu de la mer. Alors les types sont en mode Oh zob, c’est quoi cette merde. Punaise, t’imagines à quel point ils ont dû avoir peur ? Genre tu es là, à voguer, portée par le vent et le courant, et d’un seul coup, splash, arrêt total. Purée, ça me donne la chair de poule rien que d’y penser. Et donc le bateau s’arrête et ils sont tous, genre, Merde, ils sentent que ça ne va pas du tout. Et là, l’un après l’autre, ils valdinguent par-dessus bord, leurs corps sont tordus dans tous les sens, ils se couvrent d’écailles et de nageoires et ils tombent à l’eau sous la forme de poissons. Ciao bye-bye.
Donc Penthée écoute cette histoire, que j’espère avoir racontée correctement, et il fait genre « Eh ben c’est l’histoire la plus longue et la plus ennuyeuse que j’ai jamais entendue et tu es vraiment débile et tu iras en prison ». Punaise, ce type est vraiment bouché, je te jure. Donc ses gars mettent le prêtre dans une cellule, et à ce qu’on dit, ses chaînes se brisent et le verrou cède, mais Penthée n’en a pas la moindre idée et il décide d’aller chercher Bacchus tout seul. (« Agavé »)
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Les traducteurs construisent les ponts. L’abîme entre les langues est un profond précipice de silence. Que pouvons-nous faire d’autre que de croire en la robustesse de ces ponts, en leur capacité à transporter le poids du sens d’un bord à l’autre du ravin ? Pourtant, tous ces ponts sont défaillants. Fentes et fissures car aucune langue ne saurait traverser jusqu’à une autre sans altération.
Et certains de ces ponts exilent le sens.
C’est là qu’habite mon histoire. Loin, arrachée à son pays. Je suis le pays de cette histoire. Après avoir été racontée par d’autres pendant des milliers d’années, après avoir traversé tous ces ponts, après des millénaires de mots fautifs en ayant égaré le sens et la vérité, je vais la raconter moi-même. L’histoire de la manière dont me sont venus mes serpents. Elle est courte.
Soyons spécifiques. Dans mes cheveux, on distinguait les couleurs suivantes : blé, cuivre et acajou. Ils cascadaient dans mon dos. Visualisez-les. Blé. Cuivre. Acajou.
Je mesurais tant et lorsque je disais aux gens je mesure tant ils rétorquaient toujours, tu as l’air tellement plus grande. J’étais de ces personnes qui donnent l’impression d’être plus grandes qu’elles ne le sont. Je me tenais droite et j’avais l’allure puissante. Je me rappelle mon apparence d’autrefois.
Un certain type de voix raconte mon histoire depuis un bon moment et une partie d’entre vous finit par y croire. En écoutant le récit de cette histoire, j’ai entendu les mots « empoignée et ravie ». J’ai entendu le mot « déflorée ». J’ai entendu les mots « rafler son amour ». Ces mots m’ont fait douter. Avais-je tort ? Peut-être n’était-ce pas si terrible ? Peut-être n’avais-je simplement pas été assez forte pour supporter la situation ?
« Raflé son amour ».
Cet euphémisme, ce raccourci, cet obscurcissement. Laissez-moi vous raconter. Neptune, à l’odeur de pourriture vaseuse et insane de marée basse, m’a forcée dans le temple de Minerve. Il a empoigné ma chevelure et l’a tirée si fort que j’ai crié. Les mots pour désigner ce qui s’est produit ensuite ne sont pas « empoignée et ravie ». Ni « déflorée ». Et certainement pas « raflé son amour ». Le mot est forcer. Le mot est violence. Violation. Forcer. Chaos. Forcer. Violation. Viol. Viol. Viol. Viol. Viol. Disons ce que c’était. Il a mis son corps là où je ne voulais pas son corps. C’est à cet instant que j’ai été amputée de moi-même.
Minerve est restée plantée là, elle s’est caché les yeux, elle ne m’a pas aidée. Intouchable, au-dessus de tout, elle s’est indignée qu’une telle chose se produise dans son antre sacré. Une telle profanation. Pourtant, elle n’en a pas voulu à Neptune. Il est retourné gouverner les océans. Indemne. Impuni. Sa vie a repris son cours. C’est moi que Minerve a punie. Au début, ça tirait, ça pinçait tout le long de mon cuir chevelu, comme si un poing massif m’avait attrapé les cheveux et les tirait. Mes mèches, leurs couleurs chatoyantes, leur robustesse, toute ma chevelure s’est condensée, torsadée, tordue. J’ai posé une main sur ma tête et l’ai retirée aussitôt. À la place de mes cheveux se tortillaient et sifflaient dorénavant de musculeuses créatures couvertes d’écailles et dotées d’yeux embrasés. Les serpents ont poussé de mon cuir chevelu comme une épaisse vigne carnivore s’élevant du sol riche et charnu de ma moelle crânienne. Je suis devenue une calamité à la tête serpentueuse. (« Méduse » – L’illustration est de Vassili Kotarbinsky et date de 1903)
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Nous sommes ses sœurs. Tu aides tes sœurs. Tu vois une de tes sœurs en galère dans la rue, tu traverses la chaussée et tu dis « Tout baigne, copine ? ». Et si tout ne baigne pas, tu fais ce que tu peux pour l’aider. Ce monde est rempli de galères. Si tu n’en as jamais eues, tu as du bol.
Et donc à l’époque on a aidé Syrinx, et maintenant aussi parce qu’elle préfère qu’on parle à sa place vu qu’elle déteste le son de sa voix, son timbre douloureux de corne de brume essoufflée. Tu connais ce son. Tu as vu le gars dans le parc avec sa tunique de laine, adossé à un bâtiment, un chapeau plein de pièces à ses pieds, en train de souffler dans sa flûte de pan. Et bien le vrai nom de cette flûte de pan, c’est Syrinx.
Nous autres, nymphes de la rivière, on s’épaule et on dit la vérité et on monte la garde. On avait vu comment se comportait Pan dans la forêt. Dieu cornu des pâtures et des bêtes, des chevriers, de tous les fauves solitaires, il passait son temps à reluquer les nymphes. Un dieu sordide. Homme à partir des hanches, avec ses boucles couleur citrouille et sa barbe touffue, qui sait ce qui grouillait là-dedans, des pupilles oranges, bouc sous la ceinture, avec des jambes couvertes d’une épaisse fourrure qui laissaient des traces de sabot partout dans les bois, il suivait sa trique grasse comme une boussole.
Il a aperçu Syrinx, une vierge pure et dure décidée à le rester, c’est son choix. Elle s’était vouée à Diane. Pareil : son choix. On les confondait tout le temps, d’ailleurs. Leur principale différence, c’était leur arc – celui de Diane est en or, celui de Syrinx en bois – mais tu sais que tu es sublime quand on te prend pour une déesse.
Et donc Pan la voit et ça le rend dingue et il la suit à travers bois en lui disant les trucs dégueulasses habituels et elle l’ignore, continue son chemin, fait semblant d’être sourde comme on l’a toutes fait, même si on entend très bien ce qu’on nous dit, même si on l’entend encore le soir quand on essaie de dormir, et la semaine suivante quand on s’énerve contre ses chaussettes parce qu’on n’arrive pas à les enfiler ou contre le temps qu’il fait ce jour-là, genre c’est complètement débile, il suffit qu’un type assis sur un escalier te dise Tu devrais te couvrir ce soir, il va faire froid pour que tu te demandes si tu arriveras indemne à destination. Genre, pour une raison absurde, mets un pull en plus n’est rien d’autre qu’une menace. Genre tu ne peux pas te promener sans qu’un type lambda s’immisce dans ta journée. Dans ton espace mental et dans ton espace tout court. Comme si les mecs en étaient les propriétaires. Et certains jours, le coup des oreilles sourdes fonctionne, parfois le fais-moi un petit sourire, chérie se dissout dans le bruit blanc de l’après-midi, au même titre que la chèvre qu’on égorge ou le brouhaha du marché. Mais certains jours, ça ne fonctionne pas. Certains jours, c’est plus que du bruit, ça s’accroche et se répercute contre les parois de ton esprit, avec le reste des commentaires, des gestes, des moments, le chœur pitoyable de bruits non consentis qui t’ont confrontée, d’une manière on ne peut plus réelle, à la question : Va-t-on me tuer ? Ma vie va-t-elle s’arrêter comme ça ? Dans le sexe et la terreur et la menace. Fuck. Parfois c’est juste trop. C’est pour ça qu’il faut avoir des sœurs. C’est pour ça qu’il faut avoir une équipe. (« Syrinx »)
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Et Neptune, en taureau, Neptune en bélier, en étalon, en oiseau, en Daunhin, occupé à nous piéger, nous autres ici-bas. Tous ces mensonges. Tout ce pouvoir exercé sur le peuple. Un pouvoir né de strates et de strates de mensonges. Et Phébus en aigle, en lion, en berger. Phébus qui ment. qui piège, qui baise. Et tous ces dieux, tous ces êtres immortels. Ils ne sont jamais rattrapés par les remords. IIs n'ont pas peur de faire des erreurs parce qu'ils ne sont jamais confrontés aux conséquences de leurs actes. Jamais coupables, jamais punis. Je vous ai tous montrés. J'ai montré tous vos crimes. Je vous ai tous montrés criminels. Et pourtant, c'est nous qui payons. Comment ça se fait? Vous tuez. Vous violez. Vous agressez. Et c'est nous qui tombons. Pourquoi suis-je la seule à le dire? Voici les noms de celles qui sont tombées. Europe, Astérie, Léda, Antiope, Alcmène, Danaé, Egine, Mnémosyne, Proserpine, la fille de Bisaltès, la fille d'Éole, Méduse, Mélantho, Erigone et tant d'autres encore. Abattues à l'âge de l'innocence. J'ai montré la vérité.
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«Tu me dois un gendre», disait mon père, Pénée, le dieu fleuve. Il me prenait pour sa débitrice. A la manière, peut-être, dont certains parents estiment que leurs enfants leur seraient redevables d'être en vie. «Tu me dois des petits-fils», disait-il. Je ne te dois rien, pensais-je. Tu crois vraiment que c'est une vie? Le seul but d'une femme? Faux. Le mariage est une prison. Un crime. Ne vois-tu pas à quel point je suis libre? Mais j'ai choisi de lui parler avec douceur et tendresse quand je lui ai dit, Écoute Papa, je suis désolée, mais tu dois comprendre qui je suis. Ma maison, c'est la forêt, je me consacre entièrement à Diane. Ce dont j'ai besoin, c'est d'air frais, de chasse et de collines. Je suis incapable d'être l'épouse de quiconque, enchaînée à mon poêle, à pondre des bébés.
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Les femmes savent quand un homme les déteste. Ça se tapit dans ses sourires. Ça se tapit dans ses sourires de surprise chaque fois qu'une femme se révèle drôle, forte ou sage. Les hommes qui détestent les femmes s'en étonnent toujours.
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Chaque crépuscule : que cette nuit soit la dernière. Qu’elle annonce des ténèbres sans fin. Chaque aurore : venez donc me fendre, venez libérer mes larmes.
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Un homme qui déteste les femmes s'en construit une avec un cul juteux et des seins géants et pas de ventre et un visage étrange et vide et insensible
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Quand les hommes sont faibles et qu'ils ont peur, ils essaient de se prouver des choses
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