Birding Without Borders | Noah Strycker | TEDxSalem
Comme la liberté, les extraordinaires capacités du cerveau ne s'usent que si l'on ne s'en sert pas. Dans un cerveau humain normal, la taille de l'hippocampe s'atrophie de 1% à 2% par an (et jusqu'à 5% chez les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer), et un hippocampe qui n'est pas suffisamment sollicité peut diminuer plus vite encore de volume.
Prenez n'importe quel animal de la création, multipliez sa vitesse métabolique par son espérance de vie et vous obtiendrez un résultat étonnant : son cœur bat invariablement un milliard de fois au cours de l'existence, quelle que soit sa taille et sous quelque latitude qu'il vive. Ce chiffre peut être multiplié par deux ou trois chez l'homme, sans doute du fait des progrès de la médecine depuis deux siècles.
L'étourneau est un oiseau joyeux, quelque peu fantasque, et c'est surtout un chanteur hors pair capable d'imiter le chant d'une vingtaine d'autres oiseaux.
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Mozart garda pendant trois ans auprès de lui un sansonnet auquel il apprenait à gazouiller des phrases musicales de ses partitions. Quand l'oiseau mourut, il l'enterra dans son jardin et lui dédia un poème.
Les manchots, comme nous, ont une horloge biologique réglée sur le soleil.
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Leur organisme est pourtant capable de fonctionner vingt-quatre heures par jour. Dans le jour continu de l'été, ils abandonnent leur rythme circadien. Ils entreprennent des voyages alimentaires de plusieurs jours. Alors que j'avais besoin d'un réveil pour garder un rythme sur vingt-quatre heures, je remarquai que les manchots étaient tout aussi actifs à minuit qu'à midi et qu'ils faisaient une sieste lorsqu'ils étaient fatigués, se blottissant les uns contre les autres sur un bloc de glace confortable à toute heure du jour ou de la nuit. New York a été détrônée : la vraie ville qui ne dort jamais est la métropole des manchots du cap Crozier en été.
Que se passerait-il si les oiseaux nous étudiaient ? Quels caractères humains capteraient leur intérêt ? Comment s'y prendraient-ils pour tirer des conclusions ?
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II leur faudrait bien entendu envoyer des équipes de techniciens sur le terrain pour recueillir les données. Imaginez sortir un beau jour de chez vous et vous retrouver empêtré dans un filet invisible, cerné par une troupe de jeunes rouges-gorges efficaces, armés de règles graduées et de balances.
Les nuées d'étourneaux semblent jaillir d'une force de vie bouillonnante, finement chorégraphiée, qui défie l'entendement. Comment une centaine de milliers d'oiseaux peuvent-ils filer à 50 kilomètres à l'heure, à quelques centimètres à peine les uns des autres, et garder une telle cohésion de groupe tout en changeant constamment de direction ? Plus on y réfléchit, plus ce phénomène paraît sidérant.