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Critiques de Noël Sisinni (14)
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Fucking melody

N. Sisinni veut-il qu'on ait de l'empathie pour Fio ? Parce qu'elle est pénible et dangereuse de surcroît. Ce n'est pas parce qu'elle découvre qu'elle est en phase terminale que son insolence et ses caprices puissent être justifiés et pardonnés : c'est une peste ! A quoi ressemblerions-nous acculés à notre fin ? Franchement, elle pourrie la vie de Boris (notamment), et pourtant l'engrenage va les lier ! Ça commence pas vraiment comme un polar et puis d'un seul coup (ou plutôt deux coups !), tout s'accélère. C'est rythmé et l'auteur arrive à nous faire abandonner toute autre activité pour savoir comment va s'arrêter cette cavalcade !
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Fucking melody

C’est fou comme les choses qu’on a jamais imaginé peuvent vite devenir familières.



Cet extrait que l’on retrouve à plusieurs reprises dans ce premier roman de Noël Sisinni, traduit à la perfection ce que l’on ressent devant ce récit, car très vite, nous sommes pris d’affection par les personnages au premier rang desquels Fiorella, « Fio » comme elle aime se faire appeler, suivie de près par Soline, clown et musicienne de génie ainsi que son compagnon Boris, talentueux dessinateur de BD puis, le Professeur Antoine Marsac, médecin empli d’humanité, se battant quotidiennement face à la maladie et la mort, frappant au hasard les enfants et adolescents soignés dans sa clinique. Très vite, au gré des phrases couchées sur les pages, dont les véritables punchlines de Fio, nous tombons également sous le charme de la plume de l’auteur, teintée de beaucoup d’esprit, parfois drôle, souvent tendre. Le tout nous est offert à un rythme infernal, page turner digne des romans des meilleurs spécialistes du genre.



Dans Fucking Melody, Noël Sisinni se fait chef d’orchestre de cette putain de mélodie, celle qui gronde au loin et telle la foudre, frappe au hasard, d’abord sur Fio, qui du haut de ses quinze ans se découvre rongée de l’intérieur par une saloperie de crabe qui l’empêchera surement de voir ses seize ans et de connaître la vie et l’amour. Par ricochet, elle entraînera avec elle, Soline l’ancienne toxicomane et surtout Boris, sur qui elle jette son dévolu, potentiel amant et futur otage de sa cavale infernale mais, c’est fou comme les choses qu’on a jamais imaginé peuvent vite devenir familières.



Les éditions Jigal ont encore déniché une pépite avec Noël Sisinni. Un grand bravo à ce dernier et un grand merci à Jimmy Gallier pour cet excellent opus doté d’une très belle couverture.
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Instants sauvages

Dans mes polars des éditions Jigal en retard, j’avais aussi celui-ci, que j’ai commencé directement après avoir lu "La reine noire" (de Pascal Martin). Hélas, le résultat ne fut pas à la même hauteur.



Tout d’abord, j’ai eu du mal à m’immerger dans le récit, avec Richard Butel, cet auteur drogué jusqu’à l’os qui entre dans un déni total suite à la disparition de sa compagne et se l’imagine réincarnée dans une louve qui tourne autour de son chalet.



Le personnage principal m’a mise mal à l’aise, je dois dire. D’ailleurs, j’ai failli stopper ma lecture, tant je n’y trouvais aucun plaisir et tant Richard Butel me pompait l’air.



Une fois que l’enquête policière se met en branle, suite à la découverte d’un cadavre dans un ravin, le récit est devenu un peu plus intéressant.



Ça n’a pas duré longtemps… Les policiers sont stéréotypés, comme si l’auteur avait voulu placer une palette de minorités, sans que cela n’apporte rien au récit.



On avait déjà un auteur drogué, maintenant, on peut y ajouter Camille, lieutenante vegan, sa capitaine homosexuelle, la compagne de la capitaine étant, elle, hypnothérapeute, la légiste est atteinte du syndrome d’Asperger et cleptomane…Tout ça dans le même commissariat ?



Le braconnier est un déficient mental, voyeur, voleur, sa copine une droguée qui bouffe ses cheveux, le médecin de l’hôpital est un fervent défenseur du Médiator en plus d’être un enfoiré de première.



Le pire, je pense, est venu des parents de Camille, la lieutenante vegan : un père policier, inflexible, qui l’a obligée à faire flic, qui est raciste, xénophobe et encarté au FN, sa mère vit sous la coupe de son époux et ne dis rien… Heu, on a terminé, là ? Non, pas tout à fait, il reste la famille de Camille...



La scène du repas de Pâques entre Camille et ses parents n’apporte rien au récit, si ce n’est des pages en plus. L’auteur aurait pu se contenter de lui donner un père mois caricatural, parce que là, on coche toutes les cases du stéréotype.



Ah, j’oubliais, la tante de Camille, la sœur de son père FN, possède l’oreille absolue (n’apporte rien au récit), fait une œuvre d’art et ne cause plus à son frangin.



La cerise sur le gâteau est venue d’une des scènes à la fin, qui n’apportera rien non plus au récit, si ce n’est un drame inutile, sans doute pour ajouter des pages, ou juste un drame.



Les détails inutiles sur des personnages, ces surenchères m’ont ruiné la seconde partie de ce polar, sans pour autant apporter de l’éclairage. L’auteur aurait pu se contenter d’aller au minimum, cela suffisait au récit.



Pas besoin de chercher à caser toutes sortes de minorités ou d’enfoirés dans ses pages, des gens ordinaires apportent parfois plus de nuances que ces personnages stéréotypés qui ne laissent même pas la place à des surprises, tant ils sont conventionnels et sans nuances aucune.



Bref, si ma lecture de "La reine noire" chez le même éditeur, m’avait apporté un coup de cœur, celui-ci n’a pas donné lieu au même plaisir de lecture.



Il faudra que je teste, de cet auteur "Fucking melody"...

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Instants sauvages

Ce roman est atypique et surprenant. L’auteur aborde un sujet connu : le déni face à la disparition d’un être cher, d’une manière tout à fait inhabituelle.

Richard Butel est écrivain, un auteur tourmenté, qui boit, se drogue, vit avec sa belle Leslie, musicienne de renom, en pleine nature. Il ne prend pas soin de lui et passe par des phases difficiles. Un jour, il se retrouve seul. Sa compagne a disparu et elle ne lui a laissé aucun message. Comme il lui arrive assez souvent de se droguer à l’héroïne, il n’a plus la notion de ses actes, du temps qui passe. Aurait-il fait quelque chose dont il ne se souvient pas ? Sa belle -mère est en colère, elle veut savoir ce qui est arrivé à sa fille. Son ex-femme essaie de l’aider à retrouver un peu de stabilité. Mais ce n’est pas simple face à cet homme qui se torture l’esprit, oubliant parfois toute forme de rationalité.

Une louve s’invite près de chez lui. Il y voit un signe, un lien avec celle qui n’est plus là et qui lui manque tant, même s’il ne savait pas lui manifester son amour. Va alors s’établir entre l’humain et l’animal une relation unique, dont on se demande rapidement quel en sera l’aboutissement. Est-ce le manque de drogue qui entraine la relation singulière que Richard entretient avec la bête ? Amour, bestialité, l’homme devient animal et vice-versa ? C’est un peu ça, comme dans « Danse avec les loups », chacun s’adapte à l’autre, calque son comportement sur celui qui est en face pour le comprendre…. Cet aspect psychologique est très important et parfaitement décortiqué dans le récit. C’en est même le point fort. Plus Richard se rapproche de la louve, plus il pense déchiffrer la femme de sa vie.

Un corps féminin est retrouvé. Est-ce Leslie ? Richard a-t-il tué dans un accès de folie ? L’enquête est confiée à Axelle Lemay et Camille Lemay. Elles vont chercher à comprendre la personnalité de l’écrivain. Ce dernier écrit un journal dans lequel il parle de ce qu’il vit avec la louve. Ce sont des passages poétiques, ésotériques, très forts. Le lien avec la nature est particulièrement bien réfléchi, exprimé.

Ce livre a capté mon attention. Avec des chapitres courts, une écriture et un style qui vont à l’essentiel, Noël Sisinni évoque des sujets graves : les addictions, le manque, la vie en société lorsqu’on est « artiste » et qu’on se sent différent, les choix de vie, la peur de blesser ceux qu’on aime…

« Disparitions et absences sont des vides qui ne font pas que remplir l’esprit et mènent parfois jusqu’au déni de réalité. »

Comme le dit si bien l’auteur, Richard, en plein déni, a tenté de combler la béance. Mais pas seulement, il a avancé sur le chemin de la connaissance, de la résilience, emportant avec lui le lecteur qui ne peut qu’accompagner sa souffrance aigüe, espérant qu’il se retrouve et qu’il accepte les faits, la vie telle qu’elle est ….

NB : une mention particulière aux remerciements écrits en fin d’ouvrage, qu’ils sont beaux !


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Fucking melody

Plus une enfant, pas encore une adulte Fiorella a choisi son prénom, elle a quinze ans et passe ses journées dans une clinique, Fio est gravement malade. Soline, ancienne toxico, fait partie de la petite troupe de clowns musiciens qui vient égayer le service pédiatrique. Sa relation avec Boris auteur de BD commence à devenir sérieuse. Fiorella est le personnage central du roman, la vie n’a pas été facile pour elle et comme une fatalité ce n’est que le début, elle sait qu’elle doit vivre maintenant, tout de suite sous peine de passer à côté de tout. Débute alors une course contre le temps, une cavale déjantée dont on sait dès le départ qu’elle ne peut finir bien. Une envie de vivre, d’expérimenter qui prend le lecteur au trippe et Boris en otage. On reste scotchée par la volonté de cette ado, rebelle et insaisissable. On est pris dans l’engrenage, une chose en entraînant une autre sur un rythme endiablé. Les rebondissements s’enchainent jusqu’au point ultime. L’auteur apporte une touche d’humour bienvenue et une grande humanité se dégage de ce polar pas comme les autres. J’ai aimé les personnages et leurs travers, l’histoire bien sur qui est bouleversante et découvrir un auteur prometteur. Un road movie qui laisse sans voix, mené tambour battant tout au long des rencontres qui révéleront bien des surprises bonnes ou mauvaises. Il y a là, un côté flamboyant, vivre à tout prix, connaître l’amour. Des choses toutes simples qui lorsqu’on vous en prive, prennent une importance considérable. Ce n’est pas le premier roman de ce type que je lis mais c’est le premier qui révèle une telle rage, dès que l’on touche aux enfants, il y a une corde émotionnelle qui vibre en moi. Un premier roman intense qui vous emporte dans un kaléidoscope d’émotions et de sentiments et vous laisse au bord du chemin, rincé. Bonne lecture.
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Fucking melody

Il y a des livres comme celui-ci qui vous mette une claque, vous envoie par terre, vous bouscule, vous bouleverse, vous laisse les yeux ouverts après avoir fermé la dernière page.

Pour plusieurs raisons : pour les personnages, pour l’histoire, pour l’écriture. Vous n’en sortez pas indemne, ça vous colle à la peau, ça reste ancré en vous de façon durable.

Fiorella, ce n’est pas son vrai nom mais c’est celui qu’elle s’est choisie, sans doute pour oublier sa vraie vie, s’en inventer une autre, faire comme si, mentir, rêver…. et peut-être espérer, non ? Elle est en soins en clinique et pour elle c’est trop, surtout qu’avant ça, son parcours chaotique a été fait d’abandons successifs. Alors, elle crache sa haine de cette situation en étant dans la provocation, parce que, ainsi, on la remarque, elle existe. Elle rejette l’autre avant de s’attacher, de peur d’avoir mal si on la laisse. Elle s’est forgée une carapace, elle agresse pour oublier sa souffrance en provoquant celle des autres, qu’elle soit physique ou morale. Il n’y a que Soline qui a établi un lien d’échange respectueux avec elle. Soline est clown, elle vient régulièrement rencontrer les jeunes hospitalisés, apporter de la joie et de la bonne humeur. Fio lui parle, l’écoute, lui raconte des craques mais elles en rient toutes les deux. Peut-être que Soline lui donne trop, trop de temps, trop de place dans sa vie, trop d’affection ? Mais est-ce qu’on peut mesurer ? Non, alors, c’est comme ça et basta, elles vivent … Quoique, justement, Fio a entendu que son avenir allait se restreindre, qu’une saleté la bouffait de l’intérieur ….

Pleurer, lutter, se taire, hurler ? Elle est révoltée mais elle ne lâchera rien. Ce qu’elle veut c’est aimer, aimer jusqu’à l’impossible. Connaître l’amour, celui qui grise, qui renverse tout sur son passage, celui pour lequel on peut tout donner, tout imaginer …. Et voilà que Boris, le compagnon de Soline, un doux rêveur, créateur de bandes dessinées, qui vit dans sa bulle, dans son monde, avec ceux qu’ils dessinent, ceux qu’ils cherchent car il les imagine mais n’arrive pas à les faire vivre, voilà que Boris, un homme, pas un jeune, se trouve sur son chemin ….

Le rouleau compresseur se met alors en marche, tout s’accélère. Flo n’a plus rien à perdre, sa vie sera courte, elle le sait. Elle va entraîner Boris dans un espèce de délire, dans une course contre la mort, dans un chemin empli de désespérance où des gens croiseront leur route pour le meilleur ou le pire.

Une écriture nerveuse et dynamique, de nombreux dialogues, du rythme, c’est sec, c’est brut, on serre les poings, on lit d’une traite, on se demande où on va, si la petite fleur espérance va arriver ou s’il faudra se faire à l’idée que tout cela reste sombre. On s’attache aux pas de Fio, on l’accompagne dans sa volonté de vivre, on ne cautionne pas ses choix, on s’en fiche complètement que ce soit plausible ou pas, ce qu’on souhaiterait presque, c’est qu’il y ait un miracle, que tout s’arrête et qu’on respire à nouveau parce qu’il faut bien le dire, on reste en apnée, le souffle coupé tant Noël Sisinni nous a pris dans ses rets….


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Instants sauvages

Étrange roman noir dans lequel le héros retourne à la vie sauvage, et qui m'a rappelé à certains égards Le lièvre de Vatanen de Arto Paasilinna. On pourrait le qualifier de roman naturaliste à double titre, d'une part parce qu'il est très réaliste, descriptif, presque journalistique dans sa manière de décrire les personnages, leurs caractéristiques physiques et psychiques et leurs activités : phrases courtes, directes, sans effets. Et d'autre part parce que la nature y est omniprésente, la faune, la flore, elles-mêmes simplement décrites, l'imagination du lecteur faisant le reste. Puis il y a ce changement de Richard et ce roman dans le roman qu'il écrit et qui s'intitule instants sauvages : "J'ai senti l'odeur de l'homme comme si j'étais moi-même un animal. C'est à cet instant que j'ai réalisé que je venais d'entrer dans une autre dimension... J'étais devenu un animal. Désormais je fais enfin partie de cet état sauvage que j'ai toujours recherché." (p.76/77)



Si entrer dans le roman fut un peu compliqué, tant Richard est décalé, étrange et pas aisé à suivre dans son raisonnement, la suite coule simplement, on se laisse gagner par le rythme, par le comportement de Richard et l'enquête des gendarmes. Une sorte de fascination pour ce monde où hommes et nature se toisent, se respectent -même si certains éleveurs et chasseurs et même un braconnier apportent leur vision particulière du respect de la nature- se met en place. Une question intéressante sur la place de l'homme dans la nature, sur l'indispensable respect d'icelle et même sa protection.



Un roman pas banal par son environnement, son contexte et ses personnages hors normes. Bref, du très bon ! Et en prime, quelques références à Desproges (p.53) et Bashung (p.102), donc excellent.
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Fucking melody

Avec « Fucking melody », Noël Sisinni offre un début complètement speedé à l'adrénaline ! Il ne s'embarrasse pas de longues présentations, j'ai tout de suite été plongée dans l'histoire. Fiorella est atteinte d'une maladie grave et rencontre Boris par le biais d'une amie plus âgée qu'elle. La jeune malade a le coup de foudre et pense que celui-ci ressent la même chose pour elle alors que son but est tout autre... Des quiproquos glaçants vont dès lors aboutir à enchaînement de situations inattendues. Impossible de savoir jusqu'où l'auteur veut emmener le lecteur !

« L'endroit est très agréable, il fait bon, c'est un de ces moments qu'on a envie de cacher dans un congélo pour les ressortir les jours où ça ne va pas. »

Noël Sisinni ne cherche pas à impressionner avec des phrases alambiquées, il va droit au but avec une économie de mots mais le tout reste toujours d'une puissance qui m'a scotchée jusqu'à la fin.



Les chapitres sont courts et vont à l'essentiel sans négliger le détail qui tue au détour des pages. On passe rapidement d'un personnage à un autre. Ainsi on croise des individus aux destinées très variées avec au centre une Fiorella azimutée.

« Toujours en quête d'amour absolu, elle a tout d'un petit fauve indomptable égaré dans un monde dans lequel il ne trouve pas sa place. Si toutefois ce monde réserve une place pour ce genre de paumées... »

L'humour caustique contribue à donner un rythme haletant à l'image du titre. Ce roman est une symphonie jouant sur les sons discordants et les ambiances désenchantées. Noël Sisinni mène la danse et s'avère un chef d'orchestre machiavélique !

« C'est fou comme les choses qu'on n'a jamais imaginé vivre peuvent devenir familières. »
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Fucking melody

Je savais quand j'ai reçu ce roman qu'il allait me plaire. Je ne pourrais pas vous dire pourquoi mais je l'ai senti au fond de moi. Et je savais également que j'allais le lire d'une traite sans m'arrêter ou presque.

Fiorella a 15 ans et vit à l'hôpital depuis quelque temps maintenant. Abandonnée à la naissance, elle se rebelle contre la société et contre tous ceux qui cherchent à établir un lien avec elle. Les médecins la savent malade mais finalement elle l'est plus qu'ils ne le pensaient. Fio se sait condamnée et ne compte pas se laisser abattre si facilement. Peu de personnes arrivent à avoir les bonnes grâces de l'adolescente. Son médecin, le professeur Marsac, qui a vécu également un drame se sent redevable envers Fiorella. Et puis il y a Soline, qui est clown à la clinique et qui est la seule que Fio accepte.



Mais quand Fio rencontre Boris, le compagnon de Soline, elle va en tomber follement amoureuse. Boris est créateur de BD, d'une série à succès. Il a trouvé en Fio un nouveau personnage. Alors quand Fio débarque chez lui après une fugue et décide de fuir avec lui, la vie de Boris prend une tournure inattendue. Car si au départ, il n'a pas eu le choix, il décide finalement de faire un bout de chemin avec la jeune femme.



C'est le genre de roman qu'on n'oublie pas une fois terminée. Le genre de roman qui marque, qui bouleverse. Les personnages sont tous torturés à leur manière, que ce soit d'un deuil, d'une maladie, d'une addiction. Les chapitres sont courts, le rythme est parfait, chacun aura la parole dans ce roman noir. Pas de longueurs, l'auteur va droit au but dans un style brut et maîtrisé. Si les actes de Fiorella sont impardonnables, on ne peut que ressentir de l'empathie pour cette jeune fille perdue, abandonnée et mourante.



L'auteur à travers cette histoire dénonce plusieurs problèmes sociétaux notamment l'emprise psychologique, les difficultés rencontrées par les agriculteurs, les EHPAD hors de prix où les personnes âgées sont maltraitées et bien d'autres encore. (...)
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Ce pays où dansent les licornes

Joseph, le grand-père de la narratrice (Justine, 18 ans), est en Ehpad. Il se mélange un peu, perd le sens des réalités et s’évade dans le pays où dansent les licornes, les yeux dans le vague, déconnecté du présent. Les médecins sont pessimistes et pensent qu’avec ces problèmes cardiaques et sa fatigue générale, l’avenir est bien compromis.

Sa fille et son gendre, les parents de Justine, n’ont pas beaucoup de temps à lui consacrer, même si dans deux jours, c’est son anniversaire. Pourtant, dans un instant de lucidité, il a demandé à se rendre à la Canardière, sa maison dans le marais poitevin. Pas le temps, d’autres choses plus urgentes à faire…Alors Justine se décide, elle trouve une vieille voiture, et embarque Papy avec elle.

Peut-être l’occasion de mieux le connaître, le comprendre ? Ce qu’elle sait de lui, ce n’est pas grand-chose, il a gardé les vaches en Haute Loire dans une ferme où on l’avait envoyé quand il avait treize ans. Et puis, cette phrase bizarre qu’il n’explique pas mais qui a intrigué Justine : J’ai tué un homme quand j’avais treize ans ! D’accord, il n’a pas toute sa tête mais c’est quand même étrange de déclarer ça, non ?

Les voilà tous les deux sur la route, direction la Canardière. L’ancien est fatigué, mais ils avancent au rythme poussif du véhicule plus tout neuf, et c’est la panne. Évidemment, au milieu de nulle part, avec pas de réseau et pas une bâtisse ou une personne à l’horizon…. Les deux voyageurs partent à pied …. Et finissent par trouver du monde…. Ce sera l’occasion pour Joseph de retrouver un peu d’énergie, de mémoire, et de raconter son enfance à la ferme (le récit se fait alors avec un narrateur extérieur).

On arrive à pas feutrés en 1940, on découvre les fermiers (un frère et une sœur) qui accueillent Joseph. Il ne connaît rien à cet univers, il doit apprendre et vite s’il veut manger…. Le quotidien est difficile au départ puis petit à petit, il trouve sa place, se fait apprécier…

Ce roman, empli d’humanité, m’a énormément plu. Justine un peu sauvage, rebelle, est attachante (je crois que l’auteur aime bien les filles comme elle, je l’avais constaté dans ces écrits précédents), même si elle ne rentre pas dans la « norme » souhaitée par ses parents. L’histoire du grand-père qui se dévoile petit à petit est très représentative d’une époque, d’une façon d’être avec les gens de la campagne. Les hommes un peu bourrus, les femmes effacées, c’est réaliste …

J’ai déjà lu deux livres de Noël Sisinni et j’apprécie qu’il se renouvelle à chaque fois. Quand on commence la lecture, on a le sentiment que ça va être un peu brut de décoffrage et puis les personnages s’installent et leur sensibilité, parfois cachée, leurs failles, nous bouleversent….

Ce sont des personnes ordinaires mais l’auteur leur donne vie et on s’intéresse à leur parcours. On a envie de savoir ce qu’ils vont devenir ou comment ils en sont arrivés là.

L’écriture et le style sont parfaitement adaptés que ce soit pour Justine ou pour le narrateur extérieur. J’ai lu ce roman d’une traite et c’était un plaisir !


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Instants sauvages

Un roman noir que j'ai dévoré sans en laisser une miette. L'action se situe de nos jours dans les Pyrénées Atlantiques proche de la frontière espagnole. Lorsque la femme de Richars Butel disparaît sans laisser de traces , cela va déclencher chez lui un irrépressible déni. Il faut dire que cet écrivain dans la cinquantaine cumule les soucis, alcoolisme, tabagisme mais surtout consommation de drogues dures. Alors quand une nuit il surprend une jeune louve qui rôde dans sa propriété, il ne peut s'empêcher d'y voir un signe du destin. Petit à petit il vont se rapprocher lui vers elle et elle vers lui. Lorsque l'on découvre les restes d'une femme dans la montagne, tous les soupçons se tournent vers lui notamment ceux de sa belle-mère avec qui il ne s'entend pas. L'affaire est confiée

à Axelle Vander et sa jeune stagiaire Camille, ensembles, elles vont chercher commencer à mener l'enquête.

Un court roman qui nous entraîne dans un scénario où la psychologie a toute son importance. J'ai beaucoup aimé tout ce qui était en lien avec la nature, la faune sauvage, les oiseaux et les loups. Le chemin rédempteur que prend Richard pour comprendre la louve, tenter de retrouver en lui des comportements archaïques et sauvages était passionnant. Petit à petit l'auteur nous pousse vers autre chose de moins réjouissant la drogue, le manque, les conséquences sociales, familiales sur Richard et sur sa santé physique et psychologique sont de plus en plus importantes. Un roman original qui aborde des thèmes difficiles avec sensibilité et finesse. Tout en contraste entre bestialité et sauvagerie candide des animaux et perversité, violence de l'être humain. Des chapitres courts, des pages qui se tournent s'en que l'on s'en aperçoive et un style fluide ont donné une lecture plaisir qui se termine par une note d'espoir bienvenu. Bonne lecture.
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Fucking melody

Une drôle d'aventure que celle qu'écrit Noël Sisinni. Cette fuite de Fiorella, sans avenir, est poignante, dure. La jeune fille oscille entre une grande tendresse envers Boris et Soline et une violence inouïe envers tous les autres qui veulent l'empêcher de vivre ce qu'elle pense être ses derniers instants, comme elle le veut. Boris, un peu décalé dans le monde actuel, ne se rend pas bien compte de tout, c'est Fiorella qui mène la course. Et elle va vite, veut vivre pleinement ces moments, surtout que les flics commencent à les rechercher.



Fiorella est un personnage fort, qui risque de rester dans les têtes des lecteurs tant elle passe d'un extrême à l'autre en une fraction de seconde. Totalement imprévisible, je me suis longtemps -jusqu'au bout en fait- demandé comment elle allait réagir devant telle ou telle situation et comment tout cela allait finir.



Dans une langue simple, rapide, pas mal dialoguée dans de courts chapitres qui alternent les narrateurs, Noël Sisinni ne perd pas de temps, va au plus direct, en ménageant ses effets. Même s'il écrit un roman noir rapide, il sait jouer avec les émotions de ses personnages, leurs doutes, leurs peurs. Ce n'est pas un polar sur-vitaminé qui voit se succéder les actions violentes, l'auteur laisse la place à d'autres choses plus profondes. La phrase tirée du livre et mise en exergue devrait finir de faire basculer ceux que je n'aurais pas réussi à tenter, je la trouve formidable : "Elle va, le crabe dans une poche et un flingue dans l'autre, elle va..."
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Instants sauvages

Je découvre la plume de Noël Sisinni avec Instants sauvages.

Un roman noir sur fond de naturalisme.

Une belle découverte.

Richard Butel, écrivain, drogué et alcoolique, vit dans le déni depuis la disparition de sa femme Leslie.

Lors d’une rencontre avec une louve, qui semble bien domestiquée, un lien puissant va s’établir avec Richard. Celle-ci va l’aider à combattre ses addictions et pallier à sa souffrance.

Lorsque l’on retrouve les restes d’une jeune femme, au fond d’une ravine, les soupçons vont se tourner vers Richard.

Est-ce Leslie ? A-t-il tué dans un accès de folie ?

L’affaire est confiée à Axelle Vander et sa jeune stagiaire, Camille Lemay.

Un prologue saisissant, des thèmes abordés avec subtilité, des chapitres courts, une écriture fluide, rendent cette histoire intéressante et addictive.

J’ai passé un très bon moment de lecture.

Je vous le recommande.
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Fucking melody

Fucking Melody de Noël Sisinni



Chronique de Bruno Delaroque



« Fucking Melody » de Noël Sisinni nous permets de pénétrer le Pavillon des Mimosas, l'aile d'une clinique spécialisée dans les pathologies difficiles pour enfants et adolescents. Un univers bien particulier dirigé avec humanité et conviction par le Professeur Marsac où l'on essaie de distraire les enfants avec la venue de clowns. C'est là que Soline la clown rencontre Fiorella et se prend d’amitié pour cette gamine agressive et paumée.



Le dernier opus de Noël Sisinni est bouleversant et puissant. On y rencontre des personnages sincères et brut de décoffrage, on sent que l'atmosphère peut rapidement devenir électrique. Aléas de la vie ou la faute à pas de chance ou simplement le hasard, c'est un bal où la musique peut rapidement s'emballer ! La musique, justement, Soline, compositrice, est sur le point d'enregistrer avec son groupe un futur best scruté de près par des producteurs ayant flairé le bon truc. Mais destin, compassion, mauvais choix, sa vie sera tout autre.



Avec ses répliques qui claquent comme des coups de feu, Fio, puisqu'elle se fait appeler ainsi, est une bombe à retardement perchée à 100 000 volts. A n'importe quel moment ça peut partir en sucettes. Bon, faut bien dire aussi que l'adolescente, atteinte d'un mal qui la ronge n'a plus beaucoup d'illusion sur son avenir. Instable mais futée, elle n'en reste pas moins « attachiante ».



« Fucking Melody », c'est comme si vous preniez une canette de bière ou de soda, vous la secouez et vous ouvrez: ça part dans tous les sens et il y a des dégâts.



Il y a du Tarantino par instant dans ce scénario inéluctable où chaque moment qu'on laisse passer enclenche un engrenage de plus et mène à une fin sans issue au sens propre comme au sens figuré.



On rencontre une foule de personnages brisés par les événements de la vie, beaucoup sont bienveillants mais tristes, résignés et sans ressort. De Marsac, le directeur de la clinique, en passant par les flics, ils prennent tous des décisions lourdes de conséquences et pas toujours dans le bon tempo.



Dans cette fuite en avant, tendresse et humanité d'un coté, violence et réalité d'un autre, dureté de la vie et de ce qui peut vous tomber dessus du jour au lendemain, c'est un parcours chaotique de gens à vif qui nous est proposé.



Fio est l'héroïne bien sûr, mais que dire de tous ces autres qui animent ce scénario fou ; Soline et Boris en première ligne.



Ce titre de Noël Sisinni m'a littéralement pelé le bide entre noirceur profonde, âmes en peine et destinées cruelles.



On termine cette histoire, un peu coupable de n'avoir rien pu faire et beaucoup retourné par ces 212 pages tranchantes. Un coup de cœur pour la première de cet auteur et un coup de cœur pour la maison d'édition Jigal qui a encore déniché un truc incroyable. BRAVO !





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