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Critiques de Olivier Berlion (211)
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Paroles de taulards

Les gardes à vue, la prison, les barreaux, les matons, le parloir... comment ces hommes en sont-ils arrivés là? Qu'ont-ils fait (ou refait pour certains) pour se retrouver derrière les barreaux? Quel regard la société porte-t-elle sur les taulards? Et, plus encore, sur ces ex-taulards? Et eux, quel regard portent-ils sur eux-mêmes?



L'association Bd Boum a poussé les portes de la Maison d'arrêt de Blois et deux de ses membres sont allés rencontrer les détenus. Après avoir discuté, échangé, donné et reçu pendant plusieurs semaines, elle a confié ses récits à Corbeyran qui, lui-même, a retravaillé avec eux. Une palette de dessinateurs, d'Etienne Davodeau à Edmond Baudouin en passant par Alfred ou Régis Lejonc, a illustré tous ces récits. Fruit d'un travail de 16 mois, ces Paroles de taulards nous livrent un certain regard sur la prison et sur ses conditions de vie. Non sans rappeler que la punition infligée à ces détenus doit les aider et non les anéantir ou les durcir. Le but est louable et nous incite ainsi à considérer ces personnes en tant que telles. Ces tranches de vie sont profondément humaines et empreintes d'une certaine justesse, le style de chaque dessinateur renforçant ces récits.



Juste quelques Paroles de taulards...
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Coeur Tam-Tam

Installé dans une cabane non loin du petit village de Saint-Aubin, Eugène Barbier a, par le passé, vadrouillé beaucoup en Afrique où il a implanté et fait prospérer une palmeraie. A force de courage et de détermination, il a réussi à faire pousser un palmier à huile près de sa cabane, ici, sous nos latitudes tempérées. Mais, il a encore du mal à se familiariser avec les coutumes d'ici et s'insérer dans la population. En effet, il essaie d'apprendre aux enfants du coin des chants sorkos ou veut faire du troc avec l'épicier du coin. De plus, il est en conflit avec la municipalité qui veut récupérer son terrain afin de construire une raffinerie. Il est le seul à s'opposer à ce projet qui créerait des emplois et ferait venir le TGV. Un jour il découvre son palmier brisé et se fait, le soir-même, braquer par quatre hommes cagoulés...



Adapté de la nouvelle "La culture de l'Elaeis au Congo belge" tiré du recueil "La machine à broyer les petites filles", cet album de Tonino Benacquista met en parallèle, d'une part, la vie idéale et la joie de vivre en Afrique et, d'autre part, la vie triste et sournoise en Europe. Eugène Rabier, spécialiste de la culture du palmier, vit pour sa passion dont les occidentaux se moquent. L'auteur va à l'essentiel, faisant fi des problèmes liés à l'Afrique et ne s'intéresse qu'au personnage d'Eugène. L'ensemble est malheureusement trop court, une soixantaine de pages et l'on a à peine le temps de s'attacher au personnage. Dommage car le scénario est plutôt original et profondément humain. Olivier Berlion, quant à lui, nous offre de belles planches sauvages et de magnifiques paysages africains.



♪♫ Coeur tam-tam ♪♫
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Rosangella

Rosangella vient accueillir son fils Manu à sa sortie de prison. Sans jamais lui avoir demandé pourquoi il est allé en taule et sans jamais lui avoir rendu visite une seule fois en 6 mois, elle vient tout de même le chercher pour le ramener à la maison. C'est là qu'elle retrouve ses deux autres enfants Lisa et Bruno. Ils vivent tous les quatre un peu dans la galère. Les enfants s'occupent des auto-tamponneuses tandis que Rosangella travaille dans le petit manège sur le parking d'un supermarché. C'est d'ailleurs là qu'elle fera la connaissance de Jo, vigile de ce magasin, un homme grand, calme et posé, toujours avec son chien. Malheureusement pour Rosangella, c'est non loin d'ici que vit Max, son ex-mari, qu'elle n'a pas revu depuis 15 ans, depuis ce fameux jour où les coups se sont faits plus violents que d'habitude et que la jeune femme est passée à travers la vitre. Elle porte sur elle et en elle les cicatrices de cette vie avec lui. Petit truand à la semaine qui tombe toujours à pic comme il le dit, il a décidé soudainement de reprendre contact avec sa petite famille, notamment Lisa, dont il tient à souhaiter son dix-huitième anniversaire en grande pompe. C'est avec rancoeur et malveillance que chacun voit le retour de ce père absent dont ils semblent se méfier encore...



Rosangella ou la vie et le combat d'une femme battue qui tentera de se reconstruire...

Quel bien bel album que nous offre ici Corbeyran! Il dresse avec brio, humanité, sensibilité, finesse et rage le magnifique portrait de cette femme que la vie n'a pas épargnée. Il a réussi à retranscrire sans tomber dans le larmoiement le combat de Rosangella dans les épreuves de la vie. Alternant présent et flashbacks, avec une voix-off intimiste, on est plongé dès les premières pages dans l'intimité de cette femme poignante, meurtrie et courageuse. La tension est maintenue de bout en bout et les caractères s'affirment au fil des pages. Le dessin de Berlion aux couleurs directes, au trait fin et profond sonne juste.



Rosangella.... une belle leçon...
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Dos à la mer, tome 1 : Ouest

C'est l'histoire d'un brave soudeur des chantiers de Saint-Nazaire embarqué dans une fuite vers le sud pour accompagner une fille en cavale suite à trafic de drogue et relations avec l'ETA.



Le scénario bien usé aurait pu être sauvé par le dessin mais celui-ci, hormis pour les ponts et les sites industriels ne crève pas le papier. Tous les visages sont d'une tristesse infinie même celui de la fille dont on pourrait croire en lisant le texte qu'elle est jolie.



On a quelques meurtres plutôt saignants mais pas vraiment de suspense, même si le dénouement ne doit intervenir que dans le tome 2.



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Dos à la mer, tome 2 : Sud

Suite de la cavale de Natacha et Henri vers le sud, avec une mallette de drogue qui doit assurer l'avenir de la fille, ce pauvre Henri ne l'accompagnant que pour rendre service.



Toujours des dessins peu engageants sauf la nature et le viaduc de Millau. Merci quand même au dessinateur d'avoir représenté la ville avec son beffroi.



Les dialogues restent sans tonalité et la fin arrive sans suspense même si le sang a coulé.
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Garrigue personne n'est à l'abri d'une mauvai..

Août 99, en pleine garrigue. Un homme marche le long de la route, un bidon d'essence à la main et sa voiture garée sur la bas-côté. Il se dirige vers la station essence la plus proche, station-essence qui fait également office de bar et d'hôtel. C'est dans une de ces chambres que Frantz avait rendez-vous avec une jolie jeune femme. Après avoir fait l'amour, ils descendent prendre un verre au bar, où ils semblent être des habitués. Frantz se rend alors dans les toilettes pour se rafraîchir le visage et tombe nez à nez avec l'homme au bidon d'essence. Aussitôt, il le reconnaît, panique un peu et somme immédiatement la jeune femme de quitter les lieux au plus vite. Il la laisse alors sur la route et suit l'homme qui a bientôt rejoint sa voiture. Ce dernier s'empare de sa carabine, une bagarre éclate entre eux et Frantz finit par l'abattre froidement. Aussitôt, il appelle son copain Rémi pour venir l'aider.

Septembre 2008, Frantz, Martial et Dédé assistent aux funérailles de leur ami Rémi. Martial demande alors à la femme du défunt s'il peut passer chez elle le lendemain pour récupérer des cartons de vin qui lui appartiennent. C'est derrière une pierre du mur de la cave qu'il découvre un dossier contenant des papiers d'identité au nom de Jean-François Redon. Ancien gendarme mais également magouilleur avec ses amis, Martial se demande aussitôt pourquoi Rémi gardait ces papiers, jusqu'à ce que ce nom lui rappelle de vagues souvenirs. Il décide alors de mener son enquête...



Encore une jolie collaboration entre Corbeyran et Berlion! Après nous avoir envoûtés avec Rosangella, on est ici plongé dans la chaleur moite et étouffante de la garrigue où magouilles et compagnie font bon ménage. Le récit alterne trois périodes différentes: la jeunesse des quatre amis, les années 90 et 2000, donnant un certain relief à ce scénario finement et richement travaillé et digne d'un vrai polar. Le premier tome met en place gentiment les différentes pièces du puzzle puis avec une approche plus psychologique dans le second tome, l'on comprend mieux aussi les différents entre les amis et les enjeux qui en découlent. Sous une chaleur écrasante parfaitement mise en lumière par Berlion, la tension est d'autant plus palpable et le secret d'autant plus lourd à porter. Le dessin est réaliste et maîtrisé, les couleurs directes éclatent sous le soleil.

Un diptyque haletant, presque suffocant...



Garrigue... j'ai pris un coup de chaud!
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La commedia des ratés, tome 1

Comme tous les dimanches, Antonio va manger des pâtes chez ses parents à Vitry-sur-Seine. Ce jour-là, alors qu'il s'apprête à prendre le bus qui le ramènera à Paris, il croise Dario Trengoni, une vieille connaissance. Celui-ci lui fait une bien étrange demande, à savoir écrire pour lui une lettre pour l'Italie, pour une certaine Madame Raphaëlle. Antonio cède, bien malgré lui. Et c'est une lettre décousue dont il ne comprend pas un mot que ce dernier lui dicte. Il lui parle de mensonges, de la longue route, d'Amérique, la remercie pour l'argent... Il ne comprend rien à ce qu'il écrit. Il se jure d'éviter à tout prix ce cher Dario s'il revenait le dimanche suivant. De retour à Paris, il reçoit, quelques jours plus tard, un coup de fil de sa sœur qui lui apprend que Dario est mort, une balle dans la tête. Une enquête de police est menée, Antonio sert d'interprète pour la maman de Dario qui ne parle pas français mais ne mentionne pas cette lettre et cette mystérieuse Madame Raphaëlle. Elle lui apprend également que Dario comptait repartir à Sora et cultiver la vigne. Antonio trouve cela bien étrange et n'y croit pas. Il remarque alors plusieurs briquets et stylos portant le nom d'un club et décide de s'y rendre. Il apprend bien vite que son ami faisait le gigolo et que cette Madame Raphaëlle était sa plus fidèle cliente. Et quel n'est pas sa surprise lorsqu'elle lui dit qu'il est l'héritier unique de Dario et que celui-ci lui a légué ses terres. Il décide alors de retourner dans son pays et se rendra vite compte qu'il n'est pas le bienvenu et qu'il suscite bien des jalousies...



Un diptyque qui fleure bon l'Italie, les pâtes, la mafia, le vin, l'escroquerie, la religion et la madone. Ça commence gentiment par une réunion de famille italienne autour d'un bon plat de pâtes pour finir par un meurtre inexplicable et bien des mystères qui entourent le terrain de vigne qu'a hérité Antonio. Benacquista nous livre un récit réellement abouti, surprenant et étoffé, aux personnages attachants et complexes. Les flashbacks sur le papa d'Antonio pendant la guerre laissent perplexes à la fin du premier tome mais prendront tout leur sens dans le second. Un premier tome qui met en place lentement les différents protagonistes pour finir en apothéose dans le second volet où seront dévoilés tous les secrets. Le dessin de Berlion réaliste, précis et finement travaillé et les couleurs si éclatantes collent parfaitement à ce récit captivant.



La commedia des ratés... théâtral!
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Garrigue personne n'est à l'abri d'une mauvai..

Une intrigue bien menée et élucidée où l’avidité de pouvoir et d’argent peut aller jusqu’au meurtre. L’histoire d’amour est un peu bancale et reste avec des questions. Dessins pour le plaisir des yeux.
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Rosangella

Cette BD m'a vraiment étonnée par sa profondeur, son réalisme, la force de son scénario. C'est un portrait de femme complexe, déroutant, dérangeant parfois. Rosangella a vécu avec un homme violent, qui l'a tuée, mais comme elle dit, "malheureusement, avec ce genre de mort, on reste encore en vie". Elle a fui, a continué sa vie d'errance, avec ses trois enfants, et lorsque sa fille Lisa, aussi belle qu'elle à son âge, fête ses dix-huit ans, le père et ex-amant violent se repointe. Les auteurs n'ont pas voulu faire une BD à thème pour dénoncer la violence faite aux femmes. Certes, le sujet est au centre du livre, mais d'une façon ambivalente, sans manichéisme. Quinze ans après, Rosangella se sait encore sensible au charme de Max dont elle a supporté la violence elle ne sait pourquoi. L'histoire ne s'arrête pas là, puisqu'elle est faite des autres personnages, les enfants, Jo le vigile, de leurs relations plus complexes qu'il n'y parait. Rosangella dans ses éternelles errances reste le personnage central, avec son manège installé sur le parking d'un centre commercial, à la fois ballotée par la vie et capable de se rebeller. Les péripéties s'enchainent, dures, violentes, mais aussi sensuelles et tendres parfois. La philosophie de l'œuvre est résolument optimiste, sans naïveté, et ça fait du bien. Cette BD est un vrai polar, et le scénario ferait un film formidable. Petite déception pour moi, le dessin ne m'a pas procuré d'émotions particulières. Si la représentation des femmes est particulièrement soignée et charnelle, les scènes d'actions ne m'ont pas convaincue dans leur découpage un peu trop statique, trop classique peut-être. J'ai aimé Rosangella, mais pas pour son graphisme, pour l'histoire. L'intérêt est trop inégal à mon goût entre le dessin et le scénario pour trouver cette BD exceptionnelle comme elle aurait pu l'être, mais je conseille néanmoins sa lecture pour ce portrait de femme très crédible et sortant des clichés habituels.
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Lie-de-Vin

Lie-de-vin, c'est le surnom dont a été affublé ce petit garçon de 14 ans parce qu'il a une tâche sur le visage, du menton jusqu'au front. Il vit dans un petit village, entouré de ses deux tantes, Albertine et Perrine. Abandonné à la naissance, il n'a jamais connu sa mère et espère tout au fond de lui qu'un jour elle voudra le voir. N'allant pas à l'école parce qu'il en a décidé ainsi, il vadrouille dans la campagne, s'enregistre avec son magnétophone, sorte de journal intime et feuillète le livre des records. Entre l'attention que lui porte Monsieur Pichelet, son ancien instituteur, les coups de gueule du boucher, les allées et venues de sa femme devant la maison de «Marie-Mystère», les caresses de Maïs, la fille de la ferrailleuse, Lie-de-vin vit sa petite vie d'adolescent sans souci... jusqu'au jour où Lulu, son chien, disparaît...



Corbeyran nous offre ici un album attendrissant, à la fois poétique et cruel. En association avec Olivier Berlion qui a su rendre une ambiance paysanne tout à fait charmante. Aux traits fins et aux couleurs éclatantes et directes, on est tout de suite attendri par toutes ces belles planches et ces décors dépaysants.

Corbeyran nous livre une belle histoire aux personnages très attachants, surtout notre héros Lie de vin, personnage haut en couleur.



Lie de vin...un très bon cru!
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Dos à la mer, tome 2 : Sud

Devant un terrain où paissent des vaches, une voiture est arrêtée au bord d’un chemin de terre, les vitres sont couvertes de buée. Visiblement, un couple vient de passer la nuit à l’intérieur. L’homme est allé chercher des cafés dans une station service et sa compagne est peu loquace. Natacha doit se rendre à Millau pour un mystérieux rendez-vous, dont elle est la seule à connaître la teneur. Henri, désœuvré et paumé, vient de perdre son emploi aux chantiers navals de Saint-Nazaire, il a décidé d’aider Natacha sans trop savoir où cette aventure va le mener.

Henri va peu à peu découvrir qui est réellement Natacha, lorsque des terroristes basques de l’ETA et un groupe de mafiosi mêlé à un trafic de drogue vont se mettre en travers de leur route et commencer à tirer dans tous les coins.

Cet album est le second volet d’un diptyque, Sud faisant suite à Ouest. Le titre « Dos à la mer » peut se comprendre de deux façons car à deux reprises, Henri montre sa préférence pour le plancher des vaches. Henri, qui travaille comme soudeur aux chantiers de l’Atlantique, n’a jamais assisté au départ des navires qu’il a construit : « Je vais pas aux lancements. Jamais. Je les regarde pas partir. » (page 14). Le périple d’Henri et de Natacha (qui s’appelle désormais Christine) se termine à Marseille ; seule la jeune femme embarquera pour l’Afrique : « – Vous êtes sûr de ne pas vouloir embarquer ? … – C’est votre départ, moi, je viens d’arriver. C’était déjà un long voyage » (page 53). Henri décide de rester à Marseille, et alors qu’il est confortablement installé à la terrasse d’un café, l’image finale montre le navire de croisière emmenant Natacha qui quitte le port.

Chevaleresque, Henri n’aura de cesse d’aider Natacha jusqu’à ce que la jeune femme soit définitivement en sécurité et hors de danger. Le dévouement, le courage et l’altruisme d’Henri auront raison de l’indifférence affichée de Natacha, dont les sentiments vont peu à peu évoluer. Henri refuse la vie aventureuse que Natacha peut lui offrir, mais sans qu’elle le sache, il fera le ménage autour d’elle, en éliminant les individus dangereux de son passé. De cette façon, grâce à Natacha, Henri se crée une raison d’exister, retrouve le sentiment d’être à nouveau utile et, tout comme Natacha mais d’une façon différente, il se met en condition de réussir un nouveau départ.

Cette bande dessinée nous parle d’une belle aventure humaine, brossant avec finesse les portraits de deux antihéros cabossés par la vie et que tout devrait opposer à priori.

Cette bande dessinée est également un thriller, dont les épisodes s’enchaînent sans temps morts. Le scénario coécrit par Olivier Berlion et Antonin Varenne, certes efficace, ne parvient cependant pas à dépasser le déroulé un peu convenu des films policiers des années soixante, vous savez, ceux mettant en scène Alain, Lino, Jean et Jean-Paul, tour à tour flics ou voyous, gros bras ou cabotins, et usant de clichés qui semblent aujourd’hui bien éculés, tels que les attaques de fourgon, les évasions, les casses, les trahisons et les règlements de compte. Mais après tout pourquoi pas ? Hommage appuyé aux films noirs des années soixante, donc, à tel point que l’utilisation des téléphones portables et le viaduc de Millau paraissent ici anachroniques.

Le dessin d’Olivier Thomas est réaliste et précis, sa mise en scène est élégante et ses cadrages peuvent être parfois audacieux. On pourra cependant regretter le manque d’expressivité des visages, des yeux et des bouches qui auraient gagné à présenter plus de subtilité. Quelques très bonnes trouvailles parsèment le récit, comme l’écho de la fusillade entendu simultanément depuis le téléphone portable et au fond de la vallée, surgissant de la brume (page 31), la psychodramatique scène d’explication dans la voiture, de nuit et sous la pluie (page 44) contrastant avec le retour des couleurs vives et ensoleillées de Marseille, la ville où tout est encore possible (page 47). On pourra relever que l’illustration de couverture présente une scène qui ne figure pas dans le récit, ce qui peut être perçu comme une petite escroquerie intellectuelle.

Malgré ces petits défauts, Dos à la mer reste une bande dessinée qui ne manque ni d’élégance ni de souffle, aux dialogues ciselés, parvenant à équilibrer les scènes d’action menées tambour battant et les scènes plus intimes dévoilant les ressorts et les fêlures des deux personnages principaux.
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Garrigue personne n'est à l'abri d'une mauvai..

Je ne suis pas fan de thriller mais la je dois dire qu'on ne peut qu'être convaincu par ce premier tome très accrocheur ! Du suspense, du mystère tout est la pour captiver le lecteur. Le récit alterne avec différents Flash back sur trois périodes : la jeunesse des héros, les années 90 et les années 2000. L'on sent très vite que cette bande de copain réunit pour l’enterrement d'un des leur cache bien des choses. Les révélations se vont petit a petit, je pense que le tome suivant va nous en dire plus.



Les dessins sont remarquables, la chaleur du sud de la France accentue l'ambiance oppressante de cette BD qui commence des les premières pages par une scène de meurtre. Pourquoi ? Qui est qui ? On a quelques indices a la fin de ce tome mais la fin est très brutale et laisse le lecteur dans un suspense complet. Je vais donc m'empresser de lire la suite pour enfin connaître le fin mot de l'histoire.



En tout cas pour les fans de thriller a suspense, je vous recommande vivement la lecture de Garrigue.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Paroles de taulards

" le monde carcéral est un monde à part, mais qui ne doit pas pour autant être oublié. Ses occupants sont punis ; la punition doit les aider. Pas les durcir, ni les anéantir "

Du coup l'association Bd boum, organisatrice du festival de Blois, a eu l'idée de ce recueil. Dans un premier temps ils ont rencontré les détenus de la maison d'arrêt de leur ville pour glaner des anecdotes, des histoires qu'ils ont ensuite confiées au scénariste Éric Corbeyran qui les a retravaillées avec les intéressés. À leur tour, les dessinateurs Étienne Davodeau, Jean-Michel Lemaire, Marc Antoine Mathieu, Matthys, Olivier Bélion, Christopher, Michel Gressin, Bezian, Jean-Philippe Peyraud, Jean-Philippe et Régis Le Jonc, Richard Guérineau, Alfred et Edmond Baudoin ont mis en images ces scénarii.

L'intention et noble, les épisodes sympathiques mais j'ai vraiment du mal avec les nouvelles, les formats trop courts. Par contre j'ai découvert de talentueux dessinateurs aux styles très différents et c'est ce que je retiendrai de ce livre... j'ai noté 6 noms à suivre
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L'art du crime, tome 5 : Le rêve de Curtis Lo..

En 1938, les frères Blumenfeld tournent un western qui leur apportera la gloire : un film réalisé en plein territoire Navajo. Malheureusement le tournage va devoir brutalement prendre fin.



Ce 5eme opus de l'Art du crime s'intéresse donc au cinéma.

Ambiance western où encore une fois les divergences entre blancs, qui se sentent supérieurs, et amérindiens proche de la nature, va faire des dégâts.

Ce tome à un rapport direct avec le tome 1, où l'on peut enfin connaitre le passé de Curtis Lowell, le fameux écrivain de la BD inachevée. Et comprendre pourtant les dernières pages de celle-ci sont manquantes.

J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire, je l'ai même trouvé un peu décousue avec quelques ellipses. Certains détails de l'histoire me semble laissé de côté.

Niveau dessin c'est très moyen aussi, assez fade et figé.

Rien de bien transcendant pour moi mais ça se laisse lire malgré tout. Sans grande passion, et probablement que ça ne marquera guère ma mémoire...
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Le Juge, tome 3 : La république assassinée

Berlion achève en beauté sa trilogie consacrée à l’assassinat du Juge Renaud survenue en juillet 1975. Dense, documenté, didactique le lecteur malgré les péripéties et le nombre important de protagonistes n’est jamais perdu. C’est formidable travail de scénario et de mise en scène.



Depuis son ordonnance de non-lieu par la Cour de cassation le 9 février 1992, son fils Francis veut que la vérité éclate un jour. Difficile combat, un document important de l’enquête, classé confidentiel est conservé aux archives de l’Assemblée nationale. Ce document ne sera consultable qu’en 2058. Francis Renaud se bat encore et toujours pour que la mémoire de son père vive encore.



La République Assassinée : T1 Chicago sur Rhône, T2 le gang des Lyonnais, à paraitre T3 chronique d’une mort annoncée … Plongée dans les années soixante, soixante-dix en France, pattes d’eph, col roulé en acrylique et veste à carreaux, mais pas que…



Grand banditisme à son apogée, opacité d’un monde politique intouchable, proxénétisme à grande échelle, boites de nuit glauques où se retrouve tout ce beau monde pour une orgie de corruption à tous les étages. Arrivé en 1966 dans la bonne ville de Lyon, le juge Francis Renaud à fort à faire. Intransigeant, avec une foi dans la justice chevillée au corps, et parfaitement incorruptible, c’est au bulldozer et avec des méthodes parfois peu orthodoxes que le « Shérif », son surnom dans le Milieu, tente de faire revenir l’ordre dans la cité des Gaules.





Charismatique, sûr de lui, le juge va rapidement se mettre à dos, truands, proxénètes et politiciens corrompus et Dieu sait si ils sont nombreux. Le 03 juillet 1975 il est assassiné devant chez lui par des hommes cagoulés. Quarante ans plus tard le mystère reste entie
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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L'art du crime, tome 1 : Planches de sang

♫ Ne vous demandez pas si c’est du lard ou du cochon ! Si vous avez faim, croquez tout cru mon compagnon ! A la file indienne, chères petites hyènes, venez faire ripaille à l’hawaïenne ! ♪



Oui, je cite du Timon dans le texte.



Parce que en ce qui concerne l’art, je me demande souvent si c’est de l’art ou du cochon, tant ça me semble ne correspondre à rien, comme si on avait galvaudé ce mot, l’attribuant à des trucs que je ne voudrais même pas coller sur la porte du frigo.



Anybref, j’ai apprécié les dessins de cette bédé et les tons sombres qui lui allaient bien.



Cette bédé commence en nous faisant sauter les époques, passant de 1939 à 1950 avant de se poser en Floride, en 1972 pour sauter sur New-York. À peine entamée cette lecture que me voilà déjà souffrant du syndrome du jet-lag, aussi bien dans le temps que dans l’espace.



En tout cas, avec ce côté décousu, ma curiosité était piquée, ce qui était l’essentiel !



La bédé est considérée comme le 9ème art, même si, pour certains, ce ne sont que des gribouillis et juste bon à lire lorsqu’on est enfant.



Vous n’imaginez pas le nombre de personnes qui m’ont déjà demandé, avec un air horrifié, si je n’avais pas envie de lire quelque chose de plus intelligent que des bédés et des comics (et lorsque j’ajoute que je lis aussi volontiers des mangas, je ne vous raconte même pas les réactions!!!). « Vos gueules, les mouettes », je lis ce que je veux et n’en déplaise à certains esprits, il existe des bédés très intelligentes.



Mais revenons à nos moutons ou plutôt, à une bédé qui rend les collectionneurs fous, car éditée en peu d’exemplaires et sans la fin, puisque l’auteur était mort avant d’avoir dessinés ses 5 dernières planches.



Un classique dans les enquêtes, ce sont les accusés injustement, ceux ou celles qui se trouvaient au mauvais endroit, au mauvais moment. L’horreur ! Comment prouver que vous êtes innocent/e ?



Tout le monde n’a pas la chance d’avoir John Stoner, dit Snail, un flic atypique qui croit en votre innocence et qui a un peu plus de jugeote que les autres… L’enquête était bien menée, le suspense était présent et c’est jusqu’au bout que j’ai été fébrile durant ma lecture.



Mon seul bémol est qu’il n’y avait que 48 pages et même si le final n’est pas trop précipité, quelques pages en plus auraient permis de développer un peu plus certains personnages, de leur donner un peu plus d’épaisseur, de nous expliquer pourquoi Rudi se retrouve en prison (même si on s’en doute un peu) et le pourquoi de cette obsession des 5 dernières planches.



D’accord, on s’en doute aussi, mais j’aurais apprécié que l’on étoffe un peu le côté psychologique de ce personnage, au lieu de nous balancer le tout et que l’on fasse le job dans notre tête.



Non pas que je sois fainéante ou que je manque d’imagination, juste que quelques pages auraient été un petit plus pour la profondeur des personnages.



Le petit plus, c’est qu’alors que l’on pense que tout est fini, cela commence vraiment ! Aurais-je des réponses dans les albums suivants ?


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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L'art du crime, tome 2 : Le Paradis de la t..

Hippolyte est un jeune peintre qui débarque à Paris. Malheureusement ses toiles n'ont pas l'effet escomptées jusqu'au soir où il se fait attaquer par des malfrats, lui et son meilleur ami. Pour la première fois il sera suffisamment en colère pour tuer quelqu'un et de cette émotion si forte et si noire il va faire un chef-d'oeuvre qui fera de lui un peintre en vogue. Malheureusement il y a un prix à payer pour continuer à peindre des émotions aussi puissantes.



2e tome et autre art : la peinture, autrement dit le 3e art.

Dans ce tome on parle surtout de cette folie créatrice et de ce qui inspire les artistes. La peinture est un monde d'émotion et s'il veut créer l'artiste doit les ressentir pour les transmettre à travers la toile.

Malgré ses crimes Hippolyte est un jeune homme torturé mais attachant.



Les dessins de Stalner sont supers, comme d'habitude. Un trait élégant et pointu.
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Histoires d'en ville, Rochecardon 1

Avec Histoires d'en Ville , Berlion fait dans le maussade , le glauque , le lugubre , le guilleret , le sordide ! Rayez la mention inutile...



Lyon . Quartier de Rochecardon . Le corps décomposé d'un jeune étudiant est retrouvé en plein terrain vague . Pourquoi ? Comment ? Dans quel état j'erre ? Autant de questions bien légitimes que seront amenés à se poser tous les protagonistes de ce polar vraiment enlevé !

Plutot que de se focaliser sur un héros récurrent ( Mr propre , par exemple ) , Berlion a privilégié une histoire ancrée dans la réalité d'un quartier Lyonnais qu'il dépeint avec brio . Non pas un personnage mais des tranches de vie , toutes plus lamentables les unes que les autres , participant activement à la narration de ce polar . Car ne nous y trompons pas , ce premier volet , éclaireur éclairé d'une trilogie racée , vous plonge direct dans les méandres d'une enquete qui pue le soufre ! Tout comme il existe des polars d'ambiance , il en va de meme pour cette BD . L'auteur pose les bases de son récit au travers une galerie de personnages hétéroclites ayant pour seul et unique point commun ce coin miteux cristallisant , à lui seul , toutes leurs souffrances passées ainsi que leurs maigres et illusoires espérances .

A proximité de ce terrain vague , le «  café'in « - l'on notera la puissance du jeu de mot - repére incontournable de tous les paumés du quartier . De Bob le tenancier pas si clean que ça à Gaby , l'énigmatique client mutique , en passant par Frank le rital , jeune mac' arrogant et Al , le ténébreux trentenaire discret immanquablement accompagné de son petit calepin qu'il griffonne sans relache et secretement amoureux de Karine la serveuse ( vous m'suivez ? ), autant de tristes sires embrigadés dans cette triste histoire ! Personnage incontournable et jubilatoire : Ange le mal nommé , parrain à la Scorsese ayant pignon sur rue , à l'humour aussi dévastateur que celui d'un mormon dépréssif ! Tu l'emmerdes , tu creves ! C'est aussi simple que ça...

De tout ce petit monde fait de misere , de solitude , de drogue , de gueules de bois journalieres , Berlion tisse habilement un sinistre canevas policier sur la base d'un crime dont il sera , au final , assez peu question , et nous immerge completement dans la noirceur persistante de ce quartier à la réputation sulfureuse ! Une BD chorale sans véritable héros mais ou chaque protagoniste participe à l'histoire , la porte et l'enrichit ! Berlion nous ballade dans un Lyon qu'il dessine magistralement ! Cependant , pas un seul mot , une seule allusion à son équipe de foot ! C'est Aulas qui va encore faire la gueule...

Le coup de crayon , concernant les acteurs de ce drame , est tres loin d'atteindre des sommets de perfection mais colle parfaitement à l'ambiance générale d'une histoire ou rien ni personne ne semble vraiment etre ce qu'il paraît ! Les traits sont plus ébauchés que tirés au cordeau mais ça fonctionne parfaitement ! L'encrage est raccord avec le theme et serait presque à meme de faire pleurer les pierres ! Des couleurs majoritairement sombres vous filant le bourdon à chaque case ! Les dialogues sont percutants , parfaitement inscrits dans une misérable réalité quotidienne que l'espoir semble avoir à jamais désertée...Les traits d'humour font mouche et viennent alléger un récit majoritairement désabusé...



Histoires d'en Ville , m'étonnerait fortement qu'il soit recommandé par l'office du tourisme Lyonnais...

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Coeur Tam-Tam

Eugène Rabier est un ancien planteur. Il a, naguère, au cœur de l'Afrique implanté et fait prospérer une palmeraie de palmiers à huile de la variété de l'Elaeis Guineensis. C'est un spécialiste, il est même l'auteur du seul ouvrage de référence mondiale sur le sujet. Ce bouquin, 282 pages d'une extraordinaire précision, c'est toute sa vie.

Aujourd'hui, il vit retiré à St Aubin. Propriétaire d'un petit terrain très convoité, ses seules préoccupations sont de prendre soin de ses bêtes Kiki, Mistigri, Médor et Fifi et surtout de veiller à la bonne croissance d'un palmier sur lequel il fonde beaucoup d'espoir.

Un jour, en rentrant de relever ses collets, il trouve son petit arbre brisé, ses débris gisant au milieu de traces de bottes toutes fraîches.

Le soir même, quatre mercenaires masqués et armés de fusils d'assaut font irruption dans son petit pavillon....

C'est sa propre nouvelle "La culture de l'Elaeis au congo belge" - tiré du recueil "la machine à broyer les petites filles" - que Benacquista a lui-même adapté en bande-dessinée avec l'aide de Berlion pour le dessin.

Le résultat est un album sympathique racontant une histoire originale, noire mais pas lugubre, et au final agréablement surprenante.

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Sales mioches, tome 1 : L'impasse

A force de voir ses parents chroniquer à tire l'arigot le moindre film, livre et CD qui leur passe sous la main, il était logique que les rejetons aient également envie de s'y coller en prenant aussi la plume- leur clavier plutôt et en tentant d'argumenter leurs coups de coeur... Le premier à s'y coller est donc le fiston de 10 ans qui a découvert la série en BD des Sales Mioches et qui nous explique de suite pourquoi il est tombé en totale admiration devant et notamment le tome 1.. et comme cette série se passe à Lyon et que un des auteurs n'est autre qu'Olivier Berlion qu'on avait rencontré dans le cadre de sa BD consacré au Juge François on ne peut que cautionner ce choix filial :



Une impasse où règne une obscurité permanente est le décor d’un bien étrange mystère. Des enfants s’y font enlever comme par magie. Mig et sa bande décident alors d’enquêter sur cette énigme.



Vous savez quoi? J’ai vraiment adoré cette histoire mouvementée, qui tient le suspense jusqu’au bout, saupoudré d’un brin d’humour.



Aussi, cette histoire se déroule à Lyon dans les années 50, et je trouve cela très intéressant de découvrir ma ville il y a longtemps la voir sous un autre angle surtout que les dessins soignent vraiment bien ce décor.



Dans cette aventure, le premier tome d’une longue série, la bande de ces garçons est très soudée. Ils sont complices et cela se voit. Ces garçons sont très énergiques, sportifs, malins et évidemment très courageux, des qualités qui font d’eux de vrais petits « gones ».





Mais malgré ces points communs, si on regarde leurs personnalités de plus près, on se rend compte qu’elles sont toutes différentes : le grand intrépide et casse-cou, le petit craintif, le plus âgé et expérimenté, toutes ces personnalités se complètent très bien.



Pendant toute l’histoire, j’étais totalement plongé avec eux dans cette impasse.



La seule petite réserve que je ferais, c’est qu’il manque un peu de filles dans cette bande pour apporter une petite touche féminine.



Mais sinon, je conseille vivement cet album, si vous voulez vivre de trépidantes aventures grâce à une BD, avec celle-là, vous ne serez pas déçus…

LUCAS, 10 ans....
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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