Je dédie ce livre à tous ceux qui ne pensent pas comme moi.
Le qu'en dira-t-on, dont on fait son pain quotidien en Afrique, crée un véritable handicap lorsqu'il s'agit de prendre des décisions personnelles.
Il est urgent d'attaquer le problème de l'immigration illégale sous l'angle du trafic d'êtres humains. Trop souvent on vacille entre l'extrémisme de la droite et l'angélisme de la gauche pendant que se poursuit la ruée macabre vers l'Europe.
L'ordre de prendre une pirogue ne vient d'aucun Etat du Nord, quand bien même ils sont en partie responsables.
p. 14 : "Ils ne se doutaient pas qu'il me faudrait, pour réussir complètement dans la vie, en plus d'une formation scolaire, un vrai capital social au sens où l'entend Pierre Bourdieu, c'est-à-dire un réseau que l'on peut faire fonctionner en cas de besoin et qui assure l'insertion professionnelle et familiale."
p. 54 : "Pour eux, ma vie c'est ici, en Europe. Je suis étranger chez moi. Je ne suis pas devenu européen pour autant car je suis un immigré. Etranger chez moi, immigré ici! Il me faut une habitation sur pilotis au milieu de la Mediterranée, entre les deux continents. Peut-être que là, je serais simplement "moi"."
p. 58 : "Comme l'indique le psychologue Erich Fromm : "Afin d'assurer le bon fonctionnement d'une société donnée, ses membres doivent acquérir un type de caractère qui leur fasse vouloiragir exactement comme ils doivent agir en tant que membres de cette société [...] Il faut qu'ils désirent faire ce que objectivement il est nécessaire qu'ils fassent.
La pression extérieure se trouve alors remplacée par la contrainte intérieure et par cette énergie particulière qui est canalisée dans les traits du caractère"."
p. 69 : "Le mimétisme occupe chez nous trop de place pour que renaisse une confiance en la capacité de sortir le continent du chaos. Si l'Afrique doit prendre exemple sur l'Europe, dans certains domaines, elle doit le faire en ayant à l'esprit que le degré d'avancement qu'elle envie chez ces sociétés européennes a toujours été fondé sur un socle actif et inventif, fragilisé par moments mais toujours présent."
Albert Tévoédjrè décrit une réalité de la vie en Europe que je partage entièrement. "Lorsque l'homme respire un air vicié, dit-il, vit dans le bruit, mange des aliments soumis à des additifs de conservation et de coloration, travaille dans une entreprise dont il ne connait ou ne comprend pas les rouages, lorsqu'il utilise une grande partie de son temps dans les transports bondés, rentre chaque soir dans le casier qu'il lui est alloué dans une cité-dortoir, je ne puis dire qu'il est riche, je ne puis dire qu'il est développé".
Tout de mon dernier jour au pays me pousse à prendre le large. Tandis que nos mères sont incapables d'acheter les malheureuses sardines, les Européens raflent toute la mise. J'ai la preuve une fois de plus, que le salut est chez eux. Même chez nous ils réussissent à faire la pluie et le beau temps. Ils réussissent toujours ...