Citations de Otto Rank (75)
[…] Le fils exécute les actes révolutionnaires à l’étranger et […] il satisfait ses impulsions à l’élimination au détriment de représentants symboliques du père ou, plus souvent encore, d’animaux monstrueux (sacrifice totémique). Ainsi, en accomplissant les tâches imposées par le père pour sa perte, de fils mécontent, il devient un réformateur social de grande valeur […].
L’exposition représente […] la naissance effectuée dans la situation difficile des circonstances primitives. Cette naissance apparaît […] comme le premier accomplissement grandiose où bien d’autres trouvent la mort. Cependant, le héros y survit en dépit de toutes les difficultés. Ainsi donc, le seul fait d’être fils constitue déjà ce qui en fait un héros.
Dans les mythes de la naissance du héros, cette relation érotique avec la mère, qui domine encore dans d’autres cycles de mythes, se trouve reléguée à l’arrière-plan, tandis que la lutte contre le père y est suraccentuée.
Ce dont se plaint le héros [c’est que l’hostilité présumée de ses parents est telle qu’ils ne veulent pas laisser l’enfant venir au monde] ; on peut clairement discerner dans le mythe son désir de se réaliser, même contre la volonté des parents, cette venue au monde. Toutefois, le danger de mort qui se cache ainsi derrière la naissance, dans sa représentation par l’exposition, est réellement donnée dans l’acte de naître. Dans la victoire qu’il remporte sur tous ces obstacles s’exprime aussi l’idée qu’au fond le futur héros a surmonté les plus grandes difficultés déjà par sa naissance […]. On peut également songer à une autre interprétation : le jeune héros qui peut assurément pressentir qu’il est destiné à goûter le poids de l’existence dans une mesure extraordinaire, en proie à une humeur pessimiste, se plaint, comme d’un acte hostile, d’avoir été gratifié de la vie.
[Le héros est] celui qui cherche à surmonter un traumatisme de la naissance particulièrement grave en apparence par la répétition compensatrice de ses actes et exploits.
Le fantasme du roman familial apparaît donc simplement réalisé dans le mythe, à travers un audacieux renversement des situations réelles.
Toute la tendance à remplacer le père réel par un autre plus prestigieux ne fait qu’exprimer la nostalgie de l’enfant pour l’heureuse époque désormais perdue où son père lui est apparu comme l’homme le plus remarquable et le plus fort et sa mère comme la femme la plus belle et la plus aimante. […] Le fantasme n’est donc, au fond, que l’expression du regret que cette heureuse époque ait disparu.
Créateurs de mythes ou commentateurs, leur motivation est la même.
Le mythe doit être comparé à un rêve collectif.
[Lohengrin] traite, pour la première fois dans la littérature psychanalytique, de l’idée de la mort et de son symbolisme, comme aussi significatifs que le symbolisme de la naissance en rapport avec celui-ci.
Nous espérons pouvoir apporter la preuve que les mythes ne sont pas seulement d’origine terrestre (Ehreinreich), mais, comme l’affirme aussi Wundt, d’origine psychique, c’est-à-dire qu’ils sont des créations de l’activité de l’imagination humaine susceptibles d’être transférés secondairement aux corps célestes avec leurs phénomènes énigmatiques.
Il est certain que l’élaboration des mythes commence sur le sol terrestre, dans la mesure où des expériences doivent d’abord être faites dans l’environnement le plus proche, avant que l’on puisse les projeter sur la voûte céleste.
EHRENREICH)
Le mythe exprime le conflit et la transition entre les idéologies spirituelle et sexuelle d’immortalité. Le héros, comme représentant à la fois du père et du fils, essaie de résoudre ce conflit à travers l’inceste, c’est-à-dire en s’engendrant lui-même comme le fils de sa mère, « un compromis entre le désir de ne pas avoir d’enfants du tout (Laïos) et la nécessité de renoncer à sa propre immortalité en faveur des enfants [p. 193) ».
(préface)
Les personnages du mythe sont toujours en train de devenir autrui ; la vie du héros est une série de séparations des mois dépassés.
(préface)
Dans le mythe s’opposent au refoulement et aux tendances régressives des tendances progressives et révélatrices, de sorte que même les répétitions et multiplications à l’intérieur d’un récit servent à dévoiler peu à peu précisément les impulsions qu’ils doivent masquer.
[préface]
Chaque génération successive de conteurs laisse des traces de son niveau culturel et de son stade de refoulement sur le corps du mythe.
[préface]
Le Traumatisme de la naissance apparaît enfin dans l’œuvre de Rank comme le drame maternel d’une trilogie dont le Mythe de la Naissance du Héros serait le drame paternel et l’Artiste celui du héros lui-même qui, ayant sublimé ses pulsions prégénitales, est sorti victorieux du conflit œdipien pour accéder à l’autonomie et devenir créateur de mythes. Ces trois œuvres expriment le mythe même de l’évolution transférentielle idéalisée et de la cure psychanalytique parfaitement terminée.
[Postface de Claude Girard]
Rank et Ferenczi, par leur étude des aspects dynamiques de la cure, donnèrent une impulsion aux applications thérapeutiques de la psychanalyse et contribuèrent à lui ouvrir le secteur des psychoses.
[Postface de Claude Girard]
En réalité la postérité de Rank est à rechercher dans le développement de la théorie psychanalytique de la relation mère-enfant. Le Traumatisme de la naissance est la première œuvre qui donne une telle importance aux relations avec la mère.
[Postface de Claude Girard]
En réalité la postérité de Rank est à rechercher dans le développement de la théorie psychanalytique de la relation mère-enfant. Le Traumatisme de la naissance est la première œuvre qui donne une telle importance aux relations avec la mère.
[Postface de Claude Girard]