Ce livre attendait dans ma bibliothèque depuis déjà quelques années, mais vous savez ce que c’est ... il y a tant à lire, je me suis enfin décidé ...
Je connais un peu Venise (il ne faut la voir qu’hors-saison, je crois) et j’aime cette ville, mais comme beaucoup de touristes - même avisés - je connais peu l’écrin qui l’enserre, à savoir sa lagune. Dans les trois récits qui composent ce recueil l’auteur, par ailleurs ingénieur en hydraulique, nous la raconte de façon mi-autobiographique / mi-fantaisiste :
Un projet après guerre, de reconstruction d’un phare écroulé ; puis le « rehaussement » mécanique de quelques centimètres d’une île dite des « poussières » ; et enfin les relations ambigües de quelques personnages à propos de mesures de la pollution dans la lagune.
L’administration vénitienne est décrite ici comme dilettante, et les personnages de ces récits sont fantasques, surtout les femmes presque felliniennes avec leur force mêlée de fragilité et d’excentricité. Des portraits de femmes donc, qui se juxtaposent aux descriptions d’îles toujours mouvantes, émouvantes, instables dans la brume ou sous le soleil. Des textes aux accents fatalistes mais drôles et légers, comme on s’imagine l’Italie.
Des îles perdues ? Peut-être, mais pas pour tout le monde, pas pour les lecteurs de ce beau bouquin****. Allez ciao !
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On a certes beaucoup écrit à et sur Venise.Personne ne l'a fait comme Paolo Barbaro.Cet homme était ingénieur hydraulique,vénitien de toujours,auteur d'essais sur la construction des barrages.Plus de chroniques, récits,réflexions que de romans dans son oeuvre.J'avais lu il y a 10 ans Lunaisons vénitiennes dans la jolie collection Odyssées de 10/18.C'était une invitation à vivre douze mois dans une Venise insoupçonnée,proche du requiem mais aussi chatoyante des mille miroirs de cette anti-cité,pierres lumineuses et sensations méphitiques tout à la fois.Un chapitre en septembre s'appelait déjà Iles perdues. Barbaro ne nous emmène pas à la Douane de Mer ou à San Marco.Pas de soupirs des condamnés au Rialto et guère plus de gondoliers.La formation scientifique de Paolo Barbaro le conduit plus sur des sentes géographiques,géologiques,voire ichtyologiques.On peut être désarçonné par la prose de cet auteur original qui n'oublie pas cependant de parler des hommes et des femmes de ces lagunes,îlots,péninsules,le tout mouvant au possible.
Le narrateur,et ce n'est nul autre que Paolo Barbaro en personne,ou tout comme, a pour tache dans les environs de Venise,années cinquante,et en tant que technicien,de remonter le niveau de certains îlots,de restaurer un phare, d'évaluer la pollution,et autres travaux.Ce qui est extraordinaire c'est l'osmose entre l'homme et le terrain si particulier de Venise.On ne sait plus où finit le solide et où commence le liquide. Barbaro connaît ça comme sa poche et nous y invite volontiers.C'est certes un peu surprenant et constellé de vocables véntiens.Mais on se laisse facilement embarquer et séduire par ces herbes folles et ces créatures mi-sirènes mi-femmes,on se laisse ensabler par ce récit qui frôle parfois des lisières fantastiques. Ce bel ouvrage mérite d'intégrer le rayon "insulaire" de toute bonne bibliothèque.Mais attention on s'y enfonce,s'y envase,s'y enterre si l'on n'y prend pas garde.La preuve:même mon illustration scannée flotte entre le visible et l'imaginaire.Sortilèges de la sérénissime,eaux douces,salées,saumâtres mais je n'ai pas trouvé plus stable.Qu'il est beau ce titre original,Ultime isole...
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Ce livre est différent, et c'est ce qui m'a charmée. Un géomètre doit s'occuper de la restauration d'un vieux couvent labyrinthique à Padoue. Sœur Adriana en est la jeune mère supérieure. Chacun écrit ses réflexions, à partir du moment où l'histoire commence, sur une sorte de journal et un lien ténu, invisible et invincible se tisse entre eux. C'est un lien muet, un lien qui existe presque exclusivement dans ces mots qu'ils écrivent chacun pour soi et pour l'autre, sans le dire, sans le partager. Face au travail gigantesque, le géomètre s'interroge sur sa vie, sent sa santé se détériorer. Devant le changement qui s'annonce, la sœur s'interroge sur sa vocation, elle la paysanne qui n'a eu d'autre choix qu'entrer au couvent, et sur la nécessité d'être dans le monde, ou non.
Les phrases ne sont pas toujours claires mais ce livre différent possède une musique, douce et prenante.
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Le présent ouvrage est un recueil de 24 nouvelles sous forme d’almanach.
L’auteur y décrit une Venise intime et émouvante. La vie quotidienne des vénitiens est racontée avec justesse, et, simplicitée.
On y découvre une Venise sans touristes, se transformant à chaque saisons, et, changement de lunes.
C'est vraiment très très facile à lire.
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La lagune vénitienne, ses îles, les départs, les retours... parce que les îles vénitiennes sont bien vivantes, ce livre invite à la contemplation et au respect : respect du paysage, des maisons, des métiers sauvegardés, du dialecte... et de tous ces Vénitiens qui ont confié un peu de leur vie à l'auteur, pour la postérité. A découvrir après un voyage dans la Lagune, c'est plus parlant... je l'ai lu (relu, et je le possède) en version originale, je ne peux donc pas ajouter de citation en français.
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