Paolo di Paolo -
Où étiez-vous tous .
Paolo di Paolo vous présente son ouvrage "
Où étiez-vous tous" aux éditions Belfond. Rentrée littéraire automne 2015. Traduit de l'italien par
Renaud Temperini. Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/di-paolo-paolo-etiez-vous-tous-9782714457110.html Notes de Musique : intro - Letromaquia O by Damian Taveira & Juan Angel Italiano. Free Music Archive. www.mollat.com Retrouvez la librairie Mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat You Tube : https://www.youtube.com/user/LibrairieMollat Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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Le rêve de l'historien
L'idéal serait de disparaître, d'exister sans être vus, de surprendre la réalité sans l'effrayer, comme fait l'œil d'un impressioniste avec la lumière, comme l'œil de Dieu fait avec tout. Connaître toute chose à l'état naissant, brut et infiniment pur, sans son histoire
« Gouvernements Berlusconi II, III et IV. Je me sens obligé d’en conclure que, jusqu’ici, rien de décisif ne s’est produit dans ma vie sans que Silvio Berlusconi ne soit quelque part dans les parages. Ce n’est ni une bonne ni une mauvaise chose. C’est tout simplement vrai. Cela semblera peut-être étrange, mais pour moi l’Italie n’a jamais existé avant ou sans lui. La jeunesse d’une génération entière a coïncidé avec lui. Et il ne reste plus de temps. »
Voilà ce que nous aurions dû faire dans la vie : apprendre des langues. Rien d’autre n’autant de sens, et pas pour lire des livres, c’est ce qui vient en dernier, mais pour en parler avec le plus grand nombre possible de gens, les a mener à rire, à s’étonner, à tomber amoureux. A se souvenir de nous.
Ce serait beau de se fondre dans le paysage, de ne jamais être étranger à rien – me dis-je tandis que Berlin devient une drôle de colle grise, la somme d’une infinité de teintes de gris, très clair, peau de lapin, perle, cendré, plomb, granit, anthracite. Le ciel, l’eau, les immeubles, l’asphalte des chaussées, tout semble revêtu d’une poussière fumeuse. Berlin est une ville en gamme de gris.
Difficile pour un Romain de se rappeler quand il a vu la colonnade de Saint-Pierre pour la première fois. C'est un peu comme habiter une ville maritime et essayer de se rappeler la première fois qu'on a vu la mer.
Paolo Di Paolo, Habemus Papam (2011), p. 121
Moretti se révèle prophétique encore une fois. "Qui parle mal, pense mal, vit mal, ..." : un manifeste involontaire.
Giorgio Biferali, Palombella Rossa (1989), p. 80
Pourtant je pensais : si je demandais à Anita de me le décrire elle, le garçon Thomas, n'obtiendrais-je pas une version diamétralement opposée à celle de papa?
Remontrances paternelles
"Cela fait précisément quinze ans, ou plutôt vingt ans qu'on ne parle que de lui en Italie. Et toi aussi - toi aussi ! - as fini par te joindre au chœur de cette obsession collective. Tu es ridicule. Le schéma Berlusconi-joueur de flûte magique ne te paraît-il pas un peu infantile ? Les choses sont plus complexes, Italo. Réveille-toi."
New-York est-elle la même ville après un film comme Manhattan de Woody Allen ? Berlin, après Les Ailes du désir de Wim Wenders ? Rome, après Journal intime ? Une caméra ne laisse aucune trace tangible sur les lieux qu’elle filme et pourtant, de manière imprévisible et définitive, elle les transforme. Elle dessine de nouvelles cartes, inhabituelles, parfois impraticables, sous la forme d’un récit, d’une flânerie ou d’une émotion visuelle. Le cinéma se révèle comme un « moyen de transport », ainsi que le définit Giuliana Bruno dans son essai Atlas of Emotion : le spectateur devient passager, il se laisse mouvoir et émouvoir, il enfourche lui aussi la Vespa de Journal intime et là, dans la lumière de l'été, il grave à jamais dans sa mémoire le voyage qu’il vient d’entreprendre.
Paolo Di Paolo, Encore quelque chose à découvrir, p. 9
Étudiants de gauche
De quelle époque sommes-nous issus ? Mais alors, parfois, nous sommes exactement comme des caricatures. Nous sommes exactement tels qu'on décrit les étudiants de Lettres, avec le mythe des chanteurs de gauche, le mythe de 68. Certains d'entre nous ont dormi dans les sacs de couchage des occupations, ils se sont inscrits à Lutte Communiste, pour s'en repentir ensuite, quand ils appelaient toutes les heures à rejoindre l'énième assemblée sur le marxisme.
Mais après on vieillissait, les groupes se défaisaient. "Excusez-moi si je ne viens pas ce soir, j'ai un examen dans quelques jours..."