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Critiques de Parinoush Saniee (138)
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Le voile de Téhéran

Qu'est-ce qui les fait tenir debout ?

Quelle est cette force et ce courage qui les poussent à dépasser toutes les entraves, toutes les adversités, à ne jamais courber totalement l'échine et à ne pas renoncer à lutter pour protéger ce qu'elles ont de plus cher ?



Le voile de Téhéran est l'histoire des sans-voix, des fantômes à voiles, de toutes les femmes contraintes à vivre une vie qu'elles n'ont pas choisi, à dormir à côté d'un homme qu'elles n'aiment pas, à enterrer leurs rêves et leur soif d'apprendre au nom de la religion, assujetties à la volonté des hommes, au nom du pouvoir patriarcal où la notion d'honneur et de réputation priment sur la notion de liberté.



Parinoush Saniee livre dans ce roman autobiographique un portrait effarant d'une société en proie au poids de la tradition.

C'est aussi l'histoire d'une culture et d'une mentalité tellement enracinées qu'il faudra plusieurs générations pour que toute trace soit effacée, lavée, remplacée.



Ce roman poignant et interdit pendant longtemps en Iran remplit parfaitement le dessein de faire connaître au monde la condition des femmes dans certains pays.

L'auteure parvient à entremêler avec beaucoup de talent les thèmes, les sensations et les sentiments.



La force de cet écrit est de nous emporter dans son récit personnel tout en réussissant à tout moment à dénoncer une réalité encore bien présente !





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La voix cachée

C'est l'histoire d'une famille à Téhéran, racontée par deux voix :celle de la maman, et celle de Shahaab , 4 ans .

Cet enfant est "débile" , c'est ce que tout le monde dit parce qu'il ne parle pas . C'est violent et ça sera vécu violemment par ce merveilleux petit garçon ....

Et comme , il ne parle pas , son père ne lui adresse plus la parole, il est déçu par cet enfant , et se rabat sur son fils ainé pour faire rayonner le prestige de la famille . Du coup, pour Sahaab, il cessera d'être son père , il sera juste le père de son grand frère ...

C'est violent ...

De ses 4 ans à l'université , c'est un petit morceau de vie qui nous est raconté mais pas que ... L'auteur , sociologue et psychologue dénonce l'obscurantisme religieux , la police de la moralité qui traque les ados amoureux dans les parcs, le retard du monde médical et pleins d'autres choses . C'est riche , extrêmement bien écrit (savoureux lorsqu'on entend la voix de cet enfant de quatre ans) .

Pur , oserais-je dire ...

Et touchant... et poignant , amusant et violent , et bordélique comme toutes les grandes familles...

Je ne serais jamais partie pour ce voyage à Téhéran, sans Diablotin0 , qui m'a dit qu'elle avait adoré ce livre. MERCI à toi !

Je n'ai même pas senti le décalage horaire et repartirai avec cet auteur pour un autre voyage en terre iranienne avec plaisir ...
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À ceux qui sont partis, à ceux qui sont restés

« — C'est la conséquence de trente années d'absence. Nos idées, notre vécu et jusqu'à notre façon de parler ne sont plus les mêmes. Nous n'avons pas d'amis communs, pas d'avenir commun, pas de projets communs dont nous pourrions discuter. Combien de temps peut-on passer à évoquer des souvenirs d'enfance ? Nous les avons tous ressassés une bonne dizaine de fois au moins. Nous n'avons plus rien à nous dire. »



Après toutes ces années ses enfants dispersés Mère pensait ces dix jours dans une jolie villa turque comme un moment de vraie joie. Pourtant les retrouvailles tournent au règlement de comptes entre frères et soeurs — rancoeur et jalousie s'exprimant sans retenue entre ceux qui sont partis et ceux qui sont restés en Iran à la suite de la révolution de 1974. Mère essaie bien de calmer les esprits, mais les disputes repartent de plus belle au moindre prétexte. Elle prévient alors ses enfants : c'est maintenant ou jamais de mettre fin à leurs querelles, sinon la famille n'existera plus.



Entre autre, la révolution iranienne a fracturé en profondeur les familles Iraniennes, créant deux catégories a priori irréconciliables. Parinoush Saniee à travers des dialogues d'une grande justesse (dignes de la psychologue qu'elle est) fouille les ressorts de l'âme humaine. Mais plus encore, au delà de la problématique de son pays, elle livre une étude plus large sur l'incommunicabilité fondamentale des êtres, fussent-ils parents-enfants, frères et sœurs, et c'est vraiment prenant.
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Le voile de Téhéran

Des regards qui se croisent, des bouches qui se sourient…la naissance d’un amour…

Massoumeh a seize ans lorsqu’elle tombe amoureuse de Saïd. Sa famille n’est pas très religieuse mais, en Iran, on ne plaisante pas avec l’honneur. En se compromettant avec un jeune homme, la lycéenne a déshonoré les siens et sa vie va en être bouleversée. Ses frères se chargent de Saïd qui doit quitter Téhéran la peur au ventre et Massoumeh est contrainte au mariage. Le choix se porte d’abord sur un affreux boucher, mais grâce à une voisine, c’est finalement Hamid qu’elle épouse. Un inconnu. Loin d’être un mari traditionnaliste, Hamid s’est rangé pour faire plaisir à sa famille. Il pousse Massoumeh à poursuivre ses études, à penser par elle-même. Souvent absent, il fait partie d’un groupe de rebelles qui combattent la politique du Shah. Les époux vivent dans le respect et l’harmonie, la famille s’agrandit, la liberté est à portée de mains. Pourtant, ils sont trahis par Khomeiny et c’est l’intégrisme religieux qui succède à la dictature.

Quand Hamid est emprisonné, Massoumeh devient le pilier qui porte la famille à bout de bras. Femme, épouse et mère, elle est prête à tous les sacrifices pour les siens, elle poursuit ses études, travaille, nourrit ses enfants dans une société où les femmes ne sont rien et où les hommes se font la guerre.



Courageuse Massoumeh qui a eu la mauvaise idée de naître femme, l’outrecuidance de vouloir étudier, la naïveté de tomber amoureuse…

Le voile de Téhéran est son histoire et celle de son pays où le poids des traditions, la religion et la politique ne sont pas favorables aux femmes. Massoumeh plie mais ne rompt pas. Petit à petit, l’innocente jeune fille mariée de force devient une combattante prête à tout pour les siens. L’épouse, la mère, puis la grand-mère subit les soubresauts de l’Histoire, de la dictature du Shah à la guerre avec l’Irak, avec toujours l’idée d’avancer, de se faire une place, de protéger sa famille, sans faire de vagues.

Entre résilience et sacrifices, Massoumeh est une héroïne forte et attachante mais elle n’est qu’une femme, c’est-à-dire pas grand-chose. Quelqu’un dont la bravoure, le travail, les qualités ne sont pas reconnus. Quelqu’un qui passe après ses frères, son mari, ses enfants. Quelqu’un fait passer le bonheur des autres avant le sien. Quelqu’un qui doit mettre ses rêves de côté pour ne pas offenser, heurter, déshonorer tous ceux qui pensent qu’elle n’est qu’une femme, c’est-à-dire, pas grand-chose…

Un récit émouvant, bouleversant et surtout révoltant.

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Le voile de Téhéran

« Les filles ne servent à rien. Elles appartiennent à d’autres »

Massoumeh rêvait de poursuivre ses études, mais une simple rumeur due à quelques mots échangés avec un homme, a poussé ses parents à arranger un mariage rapide, pour sauver sa « réputation ».

Hamid, le mari qui lui est imposé est un homme cultivé qui n'a pas plus envie qu'elle de se marier. Massoumeh commence alors une étrange existence ; son mari dont elle ne sait quasiment rien la pousse à continuer ses études et fait lui-même partie d'un groupe de rebelles, des activistes contre le Shah qui mènent de dangereuses actions.

A la chute du Shah c’est l’intégrisme religieux, la guerre civile n’est pas loin car, nous dit l’auteur, les Iraniens n’avaient pas appris à faire usage de la liberté. Puis vient la guerre contre l’Irak.

Ce livre est passionnant de bout en bout. A travers l’histoire de Massoumeh, l’auteur nous propose de suivre les soubresauts de l’histoire Iranienne durant trente-cinq ans.

Beau portrait de femme qui se bat pour la liberté d’esprit car, dit-elle, « l’idéologie pure est un piège, elle engendre des préjugés, des a priori, elle fait obstacle à la réflexion et aux opinions personnelles, et surtout elle transforme les gens en fanatiques incapables de faire la part des choses ».













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La voix cachée

Quelle belle histoire émouvante et dure à la fois.

Une sensibilité à fleur de peau et ce, jusqu'à la dernière phrase du livre !!!

Shahaab, petit garçon de 4 ans au début de l'histoire va vivre avec une très grande souffrance le rejet de son père. Celui-ci ne peut supporter le mutisme de son fils qui vient ternir l'apparence d'une famille parfaite devant son entourage et ses collègues de travail.

La construction identitaire de ce petit garçon va se faire sur ce manque d'amour, sur sa honte et l'intériorisation de sa différence et va donc croire ce qu'il entend à longueur de journée qu'il est "débile"

Cette histoire peut faire sourire par moment et on jubile devant certaines réactions de Shahaab , mais on a souvent le coeur gros face au rejet et à la violence psychologique que l'enfant ressent. Sa solitude est poignante.

C'est un très beau livre que l'on a envie de garder auprès de soi. La couverture est également touchante.
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Le voile de Téhéran

Une saga familiale qui m'a totalement envoûtée. Pendant trois jours ce livre m'a accompagné du matin au soir. Dès que je sortais le nez de ce livre je n'avais qu'une hâte c'était de m'y replonger. Plus qu'un beau roman ce livre est une vraie pépite!



Dès le premier chapitre mon attention a été d'emblée captée par ce qu'il arrive à la jolie Massoum âgée de 16 ans à peine. Alors qu'elle n'échange que quelques regards innocents avec le jeune garçon qui travaille à la pharmacie, son frère découvre qu'il se trame quelque chose entre eux. Pour lui sa sœur a déshonorée la famille et doit payer pour cela. Elle est battue presque à mort. Toute sa famille lui tourne le dos même son père qui est pourtant le meilleur d'entre tous. Voici un passage qui m'a particulièrement marquée:



"Que Dieu me fasse la grâce de te voir à la morgue, sur la table d'autopsie. Quelle honte! Quel déshonneur! Qu'est-ce que je vais dire à ton père et à tes frères?"



Un livre qui est le témoignage brûlant de ce qu 'est la condition des femmes en Iran. Pas toutes, mais de beaucoup oui. Dans la famille de Massoum on tient aux traditions. La femme a donc un piètre avenir qui s'offre à elle. Quand ces jeunes filles sont mariées de force elles n'ont qu'à prier pour tomber sur un homme bon qui ne les battront pas. Autant oublier de suite l'école et le travail intellectuel. C'est ce qui qu'arrive à Massoum qui a pour seul rêve de pouvoir continuer à aller à l'école. Dès que la découverte de cet amour naissant est faîte, elle peut tout oublier.



"Les filles ne servent à rien. Elles appartiennent à d'autres."



Dès lors, nous suivons Massoum pendant une grande partie de sa vie qui sera jonchée d'obstacles et d’humiliations. Mais, cette femme possède un courage et une détermination incroyable. Son rêve de pouvoir étudier la poursuivra toute sa vie.

Outre le fait que ce roman parle de la condition des femmes il traite aussi des conditions de vie en Iran qui est en pleine tourmente à cause de la guerre. J'ai appris de nombreuses choses sur ce pays et cette époque.

Je suis passée par toutes sortes d'émotions avec ce livre et c'est à regret que j'ai terminé cette lecture poignante et magnifique. Un livre qui me rappelle pourquoi j'aime lire. Je ne suis pas prête de l'oublier et le conseille vraiment. C'est un coup de cœur absolu.
Lien : http://aujardinsuspendu.blog..
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Le voile de Téhéran

Massoumeh ne rêve que d’une chose : étudier et à l’égal des hommes, avoir une vraie carrière, devenir quelqu’un d’important, d’admiré. Après tout, quoi de mal dans tout ça ? Le seul hic et pas des moindres, est qu’être une jeune femme en Iran dans les années 60, avant même l’avènement des mollahs, pose problème : une femme quitte son père et ses frères pour rejoindre le giron d’un époux, lui pondre 3 / 4 marmots dans la foulée, être obéissante, aimante, dire amen à tout avec le sourire cela va de soi, voir grandir ses enfants et finir vieille, épuisée avant l’heure. Sacré destin !



Mais Massoumeh, en dépit de toutes ces barrières, est une personne brillante, passionnée et bien qu’obéissante envers sa famille, n’en désire pas moins poursuivre ses rêves. Le sort en décidera autrement pour elle et là voilà à 17 ans mariée à un homme qu’elle n’a jamais vu. La messe est dite. Mais voyons le bon côté des choses : un mari, même inconnu, ne vaut-il pas mieux qu’une famille faussement pieuse et intolérante, des frères jaloux et violents et une mère dévouée à l’asservissement de la femme. Entre la peste et le choléra comme on dit…Dans son malheur, notre petite veinarde tombera sur un époux, Hamid, aux idées modernes quant à la place de l’homme et de la femme : si elle souhaite poursuivre ses études, grand bien lui fasse, au contraire ! Activiste communiste entièrement dévoué à sa cause, à savoir faire tomber le Shah d’Iran et mette en place une démocratie communiste, égalitaire et laïque, Hamid voit dans ce mariage une contrainte à laquelle il n’a pu se dérober, mais qui lui met une sacrée épine dans le pied. Comment fonder une famille quand on met sa vie en danger quotidiennement de par son statut d’opposant politique jugé élément subversif ? De Massoumeh il n’en veut pas et mise à part quelques coïts par ci par là, on ne peut pas vraiment affirmer qu’ils forment un couple modèle. Massoumeh grandit, élève 3 enfants quasi seule, s’en occupe avec dévotion et amour, poursuit courageusement ses études, bref une vraie wonderwoman iranienne. Mais que d'épreuves !



Parinoush Saniee nous offre un superbe portrait de femme, une vraie saga familiale sur plus de 40 ans. 600 pages d’un destin fabuleux, celui d’une femme courage, épouse dévouée, mère digne, aux prises avec le poids de l’histoire qui a tant bouleversé l’Iran. Impossible de lâcher ce roman qui conjugue le souffle du romanesque avec l’Histoire et nous fait découvrir un pays dont on sait peu de choses au final. L’amour que voue Parinoush Saniee à son pays aimé saute aux yeux à chaque page c'est très émouvant. Un pays si riche culturellement, si fier, dévoyé par la bêtise des hommes.



Le voile de Téhéran ou un livre à mettre entre les mains de toutes les femmes, les jeunes comme les moins jeunes, d’autant plus important au regard des tristes événements de ces derniers mois et de la dégradation du statut de la femme ces dernières années. Et oui j'assume ces paroles.
Lien : http://www.livreetcompagnie...
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Le voile de Téhéran

«Le problème, c'est que je ne sais pas ce que signifie le mot “bonheur”» dira Massoum.

Oui, le bonheur est un état d'âme bien rare dans ce livre, bien bref, si l'on considère le bonheur des femmes de ce roman....C'est tout autre chose si on prend en considération le lecteur qui trouvera certainement qu'il est bien difficile de fermer ce livre le soir, qui éprouvera le bonheur d'une lecture qui le transportera vers d'autres mondes, vers d'autres époques, qui l’indignera et le percutera de plein fouet.

Massoumeh Sadeghi, appelée Massoum par les siens, est la narratrice et le personnage principal du roman. C'est une jeune femme aux yeux verts dont je suis tombé amoureux...Le texte et ...l'image de la couverture en sont la cause. Nous la suivons pendant plusieurs dizaines d'années, au fil des évolutions politiques de l'Iran, évolutions qui n'apportent aucune révolution dans la mentalité de la majorité des hommes. Au contraire..

Massoum est l'image, une porte-parole conçue par l'auteur, des femmes iraniennes.

L'expression "porte-silence" serait plus adaptée. Il faudrait inventer cette expression pour évoquer la dure condition de ces femmes..."tais-toi et fais ce que nous les hommes nous attendons de toi. Obéis ".

Heureusement il y a quelques exceptions dans le genre masculin iranien.

Dans les premières pages, Massoum est encore une adolescente qui croise le regard de Saïd, collaborateur du pharmacien, en allant au lycée. Leur cœur fait boum, et chacun ne pensera plus qu'à l'autre. Impossible de se rencontrer, alors ils échangeront des lettres par porteurs interposés. Tout serait simple et beau si Ali l'un des frères de Massoum ne les avait pas surpris en train de se sourire, alors que Saïd soigne Massoum...Rien de plus grave. Pas de flirt, bas de baiser entre eux, pas de caresse ou de mouvement équivoque. Rien. Uniquement un sourire. Alors l'honneur doit être lavé au couteau. Et l'avenir de Massoum sera décidé par d'autres. Finie l'école...elle sera mariée à Hamid, qu'elle ne connaîtra que par sa photo.

Un homme qui n'a rien à voir avec ses frères... Cet homme rare mais trop absent ne la frappe pas, lui laisse beaucoup de liberté. La liberté du peuple iranien est son combat. Il se bat contre le Shah et sa dictature, contre ses exécutions, contre ses prisons. Il aime Massoum et la Révolution, revendique la liberté du peuple et celle de Massoum.

Jusqu'au jour où...

Un grand voyage de plusieurs années dans cet Iran aux mains du Shah, combattu par ses opposants qu'il emprisonne et exécute, cet Iran aux mains des Islamistes, cet Iran en guerre contre l'Irak...cet Iran moderne...Les temps changent, les hommes de pouvoir aussi, mais l'état d'esprit des hommes, des mâles n'évolue que très peu...un état d'esprit qui sauf exception semble lié à ce foutu chromosome Y...Au fil des pages rares sont les hommes qui sortent du lot, qui attirent la sympathie...les dernières pages apporteront-elles une surprise aux lecteurs ??

Presque cinquante années de la vie de l'Iran, parcourues au travers de la vie d'une de ses femmes, ces femmes qui donneront leurs fils à la Révolution, aux guerres, à l'Islamisme...des hommes tous nés d'une femme, rien de nouveau sous ces cieux, mais qui font bien peu de cas du bonheur des femmes, qu'elles soient leurs filles, leurs épouses, ou leur mère, qui les cachent sous des voiles, ou des tchadors, qui les frappent, les humilient très souvent.

Les beaux yeux verts de Massoum, femme déterminée et combative, son regard sur son pays, m'ont séduit et retourné !
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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La voix cachée

Un Coup de Coeur ! Comment de tels chefs-d'oeuvre peuvent-ils rester si peu connus du grand public ??? L'histoire est belle. Une douce voix d'enfant nous parle du haut de ses 4 ans, candide et mature. Elle nous raconte une petite enfance en Iran, au sein d'une société déchirée par ses ambivalences, ballotée entre tradition et modernité. Mais l'amour est là, l'amour d'une maman, l'amour d'une grand-mère. Les mots nous bercent, nous inquiètent, nous révoltent, nous giflent parfois. La psychologie complexe des personnages est magnifiquement décrite. Celle du père, Nasser, en particulier. L'auteur est psychanalyste, ça aide. Les caractères, riches, s'entrelacent en arabesques d'amour et de haine. Cette calligraphie sociale nous écrit une oeuvre splendide, qui m'a rappelé un autre petit bijou venu de Perse : le magnifique livre La perle et la Coquille, de Nadia Hashimi. Et quelle est cette Voix cachée ? est-ce seulement celle du petit garçon qui ne parle toujours pas ? ou aussi celle de son père qui n'arrive pas à exprimer son amour ? ou même celle du peuple iranien ?...



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La voix cachée

Ce livre frôle drôlement le coup de coeur !!! Un livre émouvant, à fleur de peau, à fleur de corps... Un livre vibrant, dur, mais beau, tellement beau... Shahaab, jeune garçon de 4 ans, vivra le rejet de son père... C'est qu'il ne parle pas, muet, muré dans le silence. Son père ne l'accepte pas, préfère le mettre de côté, l'ignorer. Il ternit l'image de la famille, qu'il veut faire paraître parfaite auprès des autres. Le jeune garçon se construit donc sur la mise de côté, sur l'ignorance, sur l'indifférence de son père. Heureusement que la mère est là pour substituer au père, et l'aimer gros comme le ciel et plus encore... Un très beau roman, lumineux et triste... Des personnages forts, qui marquent et dont on se prend d'affection, que l'on chérie et que l'on veut prendre dans nos bras... À lire !!!!!
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Le voile de Téhéran

Après la lecture quasiment non stop de cette saga ,je peux dire et redire pourquoi je bénis toujours ce goût reçu pour une telle activité .Quel bonheur de suivre la vie de cette jeune fille devenue mère puis grand mére ,celibataire puis mariée contre ses aspirations,.Aux portes du bonheur bien des fois mais dont la naissance dans une culture géree par des religions dictées par des hommes ,écrase les meilleures femmes ,les plus solides les plus ambitieuses intelectuellement .

Avec toute ma vision fleur bleue ,j'aurais aimé la quitter en femme épanouie ,sereine,heureuse . Le poids des traditions reste malgré tout bien lourd .
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Le voile de Téhéran

Je souhaite juste rappeler que cette journée est dédiée aux écrivains emprisonnés, qui sont nombreux, particulièrement en Iran. L obscurantisme religieux est un fléau, il engendre l autoritarisme, la dictature et la peur. Malgré les répressions violentes, mortelles pour certains, les iraniennes et les iraniens semblent déterminés à faire bouger (tomber) ce gouvernement de mollahs totalement obsolète et meurtrier. Ce combat est courageux, les vies de bcp d entre eux sont en jeu. En parler, c est déjà faire acte de résistance et de solidarité avec les intellectuels iraniens mais aussi et surtout pour le peuple iranien, qu il retrouve sa liberté.
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À ceux qui sont partis, à ceux qui sont restés

En 1979 en Iran, la révolution islamique a fracturé profondément la société, conduisant à un départ massif d’une population souvent jeune, inquiète pour sa vie et pour son futur.

Plusieurs vagues successives d’émigrations voulues ou contraintes vont conduire à une diaspora internationale, partageant les familles, imposant l’éloignement et l’absence et créant des fractures de compréhension dans le mode de vie et l’éducation.



Cette réunion familiale qui cherche à recréer les liens distendus dans une fratrie éclatée va se heurter à des tensions, des rancœurs, des jalousies, des perceptions sociales et politiques variées .

Dans ce huis-clos estival, Il faudra beaucoup d’écoute pour dépasser les différences, à l’image des jeunes enfants nés à l’étranger, ne parlant pas la même langue, pourtant capables de trouver un langage commun d’amour et d’amitié.



Une belle lecture d’une auteure blacklistée en Iran pour ses thématiques littéraires de familles iraniennes face à un état policier.



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À ceux qui sont partis, à ceux qui sont restés

Au travers d’un récit intense, Parinoush Saniée nous fait vivre les retrouvailles d'une famille iranienne qui ne s'est plus réunie depuis la révolution en 1979. Mère a eu 6 enfants et l’âge avançant, elle veut réunir sa famille car elle n'en a pas vu certain depuis 28 ans.



Certains membres sont restés en Iran tandis que d’autres se sont installés aux quatre coins du monde.

Au début du séjour, tout le monde est heureux de se revoir, ils ont tous quelques choses à raconter, ils sont curieux de l’autre.

Puis l'euphorie des retrouvailles passée, il y a comme une cassure, les membres s'observent, les différences de cultures et de croyances apparaissent, l'incompréhension et les conflits s'installent. C'est l'heure de faire les comptes, personne ne s’écoute, chacun pense que l'autre à vécu une meilleure vie que lui.



Arriveront-ils à renouer le dialogue ?



Une belle palette de personnages sert ce huis clos familiale. Chacun apporte sa part de vérité, son ressenti et c’est très intéressant à lire.

J’ai surtout été touchée par la génération des petites enfants, en particulier l'histoire de Michael, qui a vécu toute sa vie en Amérique et qui pourtant est resté attaché à ses racines iraniennes alors qu'il n'a jamais vécu là-bas.



L'autre personnage touchant est celui de Dokhi. Son père est mort et on ne lui parle jamais de sa mère. Elle est entièrement dévouée à sa grand-mère, qu'elle surveille comme le lait sur le feu. Elle espère qu'un jour sa famille lui apportera les réponses aux questions qu'elle se pose sur ses origines. Cette réunion familiale est peut-être le moment pour elle de découvrir son histoire.



Je remercie chaleureusement Babelio et les Éditions Points de m’avoir offert l’opportunité de découvrir ce roman lors de la Masse critique littérature : automne de bons livres.

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La voix cachée

Si la présence de la "police de moralité" et la configuration familiale nous informe du déroulement de cette histoire en Iran, le théme du roman est bien moins socio-politique que psychologique.A travers les yeux du petit Shahaab de 4 ans,nous assistons au ravage du "désamour".Qualifié de débile par les gamins du quartier,. Cette image lui est peu à peu renvoyée également par sa famille.Cette prise de conscience est douloureuse et lorsqu'il découvre que sa mère est ,elle aussi, envahie par le doute cela devient insupportable de souffrance.L'amour maternel ne peut donc plus le protéger d'une intégration violente de cette image dévalorisante de lui même.

Mais ce roman est aussi l'histoire d'une résilience.Une faille salvatrice lui est tout d'abord offerte par un couple qui le recueille sur quelques jours;Mais c'est essentiellement sa grand mère qui, simplement avec douceur, tolérance, acceptation de ce qu'il est qui va lui permettre de retrouver "la voix" et certainement de ne pas sombrer dans la folie. Parinoush Saniee a su transmettre les dégats opérés par l'incompréhension puis le rejet dont est victime ce petit bonhomme, tout particulièrement par "le père d'Arash". Il est impossible de ne pas s'émouvoir .Je n'ai cependant pas été totalement convaincue, peut être parce que la magie de l'amour est trop rapide et donc peu crédible...Le roman est à deux voix mais j'aurais aimé ajouter celle du père qui aurait permis de devellopper un autre pan ,celle d'un parent submergé par "la différence incompréhensible" de son enfant et lui aussi atteint au plus profond de son estime de soi parce qu'en quête de reconnaissance pour exister...

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À ceux qui sont partis, à ceux qui sont restés

Cette autrice est impressionnante, elle arrive à nous faire partager, au travers du destin d'une famille iranienne, une partie de l'histoire de l'Iran moderne et de toutes ses fractures.



Vu de nos yeux d'occidentaux, personne n'aurait voulu naître iranien. Et pourtant, eux, n'auraient pas voulu être d'un autre pays, d'une autre culture..



Ils souffrent d'avoir du le quitter pour certains, et ceux qui sont restés, en veulent à ceux qui sont partis...



C'est un livre d'une grande richesse, car au delà des destins des protagonistes, c'est également une grande leçon d'humanité.



Tout comme Le Voile de Téhéran, j'ai adoré ce livre !



Grand moment de lecture pour moi...
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La voix cachée

J’avais adoré ma lecture du voile de Téhéran et j’ai donc mis beaucoup de temps avant de me décider à lire ce deuxième roman de l’auteur tout simplement par peur d’être déçue. Et bien pas du tout. Cette histoire est très différente mais j’ai été à nouveau séduite par le talent d’écriture de Parinoush Saniee qui sait à merveille nous plonger dans son univers et nous faire partager les émotions de ses personnages.



Dans ce roman, elle se met dans la peau d’un enfant de 4 ans, ou plutôt d’un adulte de 20 ans qui se souvient de son enfance. Mais on a véritablement l’impression qu’il s’agit de l’enfant qui raconte. Cet enfant est différent des autres puisqu’il ne parle pas au grand désespoir de ses parents. A une époque et dans un pays où on ne cherche pas vraiment à comprendre l’enfant et ses émotions, Shahaab est vite catalogué comme “débile” et “retardé” par son entourage. Seule sa mère persiste à affirmer qu’il est normal mais les doutes finissent aussi par l’assaillir. Au fil de l’histoire, on va progressivement comprendre les raisons du mutisme de l’enfant.



C’est un roman qui m’a beaucoup fait réfléchir à l’influence du comportement des parents sur le développement de l’enfant. La cellule familiale décrite par l’auteur est bien représentative de la dérive vers laquelle on peut tendre facilement en tant que parents lorsqu’on se laisse déborder par les soucis du quotidien. Ce roman est une belle façon de nous rappeler qu'au-delà du confort matériel c’est surtout d’affection et d’attention dont les enfants ont besoin. Derrière les bonnes intentions des parents qui veillent à ce que leurs enfants ne manquent de rien, se cache une affection difficile à ressentir pour les enfants lorsqu’elle n’est pas témoignée par les gestes ou la parole.

Merci à l’auteur pour ce beau message servi par une histoire touchante.
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Le voile de Téhéran

Je termine ce livre qui, certes, ne fait pas partie des dernières rentrées littéraires puisqu’il a déjà quelques années, mais j’avais envie de voyager par la lecture dans un pays dans lequel je ne peux pas aller.



Je suis bouleversée par ce récit sur Massoumeh que nous suivons de l’adolescence à sa vie de femme.

Je me suis sentie très proche d’elle grâce au style d’écriture, à la traduction, et aux descriptions fluides des différentes périodes de son existence.



C’est un roman que l’on n’a pas envie de terminer malgré 550 pages (qui défilent trop vite!).
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La voix cachée

Un si beau livre et très peu de critiques...

Je me sens chanceuse d'être tombée par hasard sur ce roman. Shahab ne parle pas, on le traite d'idiot. Mais le pire lui vient de son père. Pas d'affection de sa part pour le petit garçon. Pour son père, c'est le fils aîné qui mérite son affection.

C'est dur à supporter une pareille injustice. le petit comprend tout et se révolte.

L'auteure est psychologue de métier et on se rend compte durant la lecture. Elle a réussi à créer un personnage attachant dont la souffrance psychologique ne peut pas laisser indifférent.

Une lecture inoubliable.
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