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Critiques de Patricia Delahaie (158)
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Déguster le noir

Voici déjà le cinquième (et malheureusement dernier) tome de cette collection délicieusement noire, développée autour de nos cinq sens et cette fois dédié à celui du goût. Après « Ecouter le noir », « Regarder le noir », « Toucher le noir » et « Respirer le noir », Yvan Fauth du blog littéraire EmOtionS nous invite donc à « Déguster le noir » en compagnie d’auteurs de renom, le temps de treize nouvelles qui devraient pouvoir réconcilier les plus sceptiques avec le genre.



Les amateurs du genre n’hésiteront pas une seconde à se mettre à table car des chefs de grand renom sont à nouveau au programme, tels que Bernard Minier, Ian Manook ou R.J. Ellory. Mais ce qui fait pour moi la véritable saveur de ces recueils de nouvelles, c’est la possibilité de découvrir la plume d’auteurs que je ne connais pas encore, comme une sorte de mise en bouche qui me donne envie de goûter au reste de leur œuvre. Je pense par exemple à Pierre Bordage, dont j’ai bien aimé la nouvelle, mais je note surtout le nom de Patricia Delahaie, que je ne connaissais pas du tout et qui livre ici un excellent récit.



Bernard Minier – le Goût Des Autres : Une première nouvelle qui nous emmène en Irak à la découverte des goûts étranges d’un peuple affamé. Un récit assez court, teinté de fantastique, que l’on referme avec un petit goût de trop peu, mais qui met en appétit et nous plonge immédiatement dans la thématique du roman.



Anouk Langaney – Ripaille : Cette autrice que je découvre nous invite à passer à table, de l’apéro au pousse café, mais je ressors de table un peu déçu. Le récit qui m’a le moins séduit de tous.



Cédric Sire – Tous Les Régimes du Monde : Après ce repas que j’ai eu du mal à terminer, Cédric Sire a la bonne idée de nous mettre au régime, le temps d’une petite séance de torture qui pointe du doigt notre société axée sur les apparences et le monde du mannequinat en particulier. Un message qui fait mouche et une fin qui fait froid dans le dos !



Pierre Bordage – Amertumes : Un récit d’anticipation en compagnie d’un goûteur d’exception qui risque bien de consommer son dernier repas. J’ai beaucoup aimé l’idée du goûteur et le suspense tout au long du récit.



Christian Blanchard – Joé : Une sorte de revisite de « Des Souris Et Des Hommes » de Steinbeck qui invite à suivre un personnage extrêmement attachant. Une montagne de muscles, mais d’une naïveté bouleversante, qui ne manquera pas de vous transpercer le cœur. Une excellente nouvelle débordante d’émotions !



Nicolas Jaillet – Alfajores : Un récit qui aborde le burn-out en nous propulsant au cœur d’une société pour effectuer un boulot de merde, ingrédient principal d’une vie trop fade, sans goût. Sympa…enfin, on se comprend !



Jérémy Fel – Dans L’Arène : Une nouvelle plus longue qui permet de nous servir un scénario digne de l’excellente série Netflix « Black Mirror » et qui fait également penser au film « The Truman Show ». Une vision du futur, parsemée de drones et dépourvue de chocolat, qui invite à réfléchir sur l’avenir de notre société et sur les émissions de téléréalité. Excellent !



Sonja Delzongle – Jalousies : L’autrice nous invite à regarder à travers un store, pour une histoire d’adultère et de jalousie. Pas mal du tout !



Nicolas Beuglet – La Visite : Ah là, Nicolas Beuglet frappe fort avec cette nouvelle qui vente tous les bienfaits de la nourriture bio. La visite dont il est question est celle de Gilles, qui s’apprête à rencontrer les parents de sa copine mais, attention, car ceux-ci sont très à cheval sur la qualité des produits. Excellent !



Patricia Delahaie – Un Père A La Truffe : J’ai beaucoup aimé le style de cette autrice qui nous invite à suivre les pas d’une petite fille qui fête les retrouvailles avec son père dans un restaurant. Une nouvelle que j’ai beaucoup aimé et dont la fin colle à merveille au cahier des charges de ce recueil de nouvelles.



Ian Manook – Feijoada : Ian Manook propose un récit qui colle également parfaitement au titre de ce recueil. Une nouvelle certes un peu courte et légèrement prévisible, mais que j’ai tout de même bien aimée.



Jacques Expert – le Goûteur : Même si l’auteur nous livre déjà le deuxième goûteur de ce recueil de nouvelles, j’ai bien aimé son récit basé sur un chantage qui donne lieu à un choix pour le moins cornélien…



R.J. Ellory – Scène de Crime : Ah, voici la cerise sur le gâteau, servi par le maître du noir en personne ! L’auteur, grand fidèle de cette collection, nous propulse à San Francisco sur les traces d’un tueur en série, en compagnie d’un inspecteur qui va au fond des choses. Un récit plus long, qui permet à l’auteur de développer ses personnages comme il sait si bien le faire. Excellent !



Bref, il y en a de nouveau pour tous les goûts et « Déguster le noir » propose des nouvelles certes inégales, ce qui est inhérent au genre, mais que je vous invite néanmoins à goûter, surtout celles de Jérémy Fel et de R.J. Ellory, qui sont également les deux plus longues et parviennent donc à développer un peu plus les personnages.



Voilà, les fans de cette collection n’ont plus qu’à broyer du noir car c’était le dernier tome !
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La Faussaire

Cette histoire, tirée d’un fait divers, met en scène un médecin de campagne, à l’ancienne, ne comptant pas ses heures, disponible jour et nuit, aidé par une secrétaire dévouée, qui officie dans le cabinet et non sur une plate-forme d’appel située sur un autre contient.

La chance qu’ont ses patients va tourner le jour où son égard est happé par une silhouette sans doute plus sexy que la moyenne des citoyennes de la petite ville où il exerce. D’autant que la donzelle ressemble à Marylin, qui a longtemps fait fantasmer le médecin. Le piège se referme rapidement sur le naïf praticien, pris dans les rets d‘une folle malfaisante.



On sait la puissance d’une emprise. Malgré tout, le personnage du médecin tel qu’il est décrit ne semble pas pouvoir appartenir à cette catégorie des cibles fragiles, proies idéales.



D’autant que la faussaire n’y va pas de main morte avec la manipulation, très théâtrale, et il n’y a vraiment que le brave docteur pour ne pas s’apercevoir du jeu peu subtil qu’elle lui joue.



Cela rend l’’intrigue assez peu crédible : on a plus l’impression de regarder un téléfilm qu’une grande production !





Peu d’émotion ressentie pour ces personnages trop caricaturaux.


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La Faussaire

Il a rien vu venir, le gars.

Faut dire que l'amour rend aveugle, dit-on.

Un peu con aussi, sans doute.

Mais emmanché au point de passer de médecin fort respectable à potentiel candidat à la zonzon, il faut atteindre un niveau de cécité digne du Guiness World Records, rien de moins.



C'est ce qu'allait s'évertuer à démontrer Paul, cinquantenaire à la ramasse, en s'amourachant d'une jeune donzelle, Camille, fraichement débarquée dans sa petite bourgade et visiblement en mal d'amourette une fois son pilote de mari reparti en mission.



Premier roman de Patricia Delahaie se basant sur des faites réels, La Faussaire fait montre d'une écriture dynamique sans jamais parvenir à surprendre.

La faute à un processus de séduction maintes fois rebattu et de pseudos révélations anticipées sans aucun diplôme de psy ni d'investigateur requis.

Si le procès relance nettement un intérêt qui, clairement, commençait à se demander ce qu'il foutait là, le fait d'avoir développé sur plusieurs décennies, et donc de susciter de nombreuses ellipses un rien frustrantes, à forcément occasionné un récit sommaire à défaut d'être fouillé.

Et moi, vu mon degré de myopie, si on me met pas les points sur les t et les barres sur les i, j'ai du mal à m'attacher.

À noter, en sus, le prodigieux agacement suscité par un homme (amoureux) à la normalité initialement avérée et rendu non seulement incroyablement niais au contact de cette habile veuve noire mais, histoire de parachever l'image du triste gland énamouré, bien loin d'en tirer les conclusions qui s'imposent une fois la supercherie éventée.



Bref, la Faussaire s'apparente à une histoire Tefal qui n'accroche pas.

Un manque d'aspérité récidivant qui aura accouché fort logiquement d'un moment sympatoche, sans plus.



Merci à Babelio et aux éditions Belfond Noir pour la découverte.
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Déguster le noir

Je voudrais commencer par remercier deux amis babéliotes de longue date, pratiquement les premiers depuis que je me suis aventurée sur ce site si dangereux pour moi, en ce sens que les tentations y sont bien trop nombreuses !

Le premier, c'est Yvan Fauth, alias Gruz ici, pour avoir créé et dirigé cette collection sur les cinq sens dont j'ai savouré chaque opus. Grâce à lui, mes yeux, mon nez, mes oreilles, ma peau et mes papilles se sont affûtés, j'ai découvert de nouveaux auteurs (dont j'ai lu des romans par la suite), et dans ce dernier recueil, j'ai dégusté, dans tous les sens du terme ! Yvan, entend les appels de tes fans, s'il te plaît concocte-nous encore un petit dernier avec le fameux sixième sens...

Le second, c'est Messire Godefroy, autrement dit Antyrya, qui suite à un pari sur le futur titre du présent ouvrage (pari que j'ai gagné) me l'a envoyé le jour même de sa parution. Merci à toi Anty, tu es un homme de parole et tu m'as fourni une de mes meilleurs lectures de vacances.



Bon, c'est très bien tout ça, mais quand est-ce qu'on entre dans le vif du sujet, c'est-à-dire ce que j'ai pensé de ces treize nouvelles centrées sur le goût ? Premier constat : il y en a vraiment pour tous les goûts, et à toutes les sauces dans ces presque 300 pages. Du glauque, du terrifiant, du cynique, et même de l'humoristique, chacun y trouvera à boire et à manger.

Second constat : moi qui ne lisais pratiquement pas de nouvelles, excepté celles de Stephen King qui s'apparentent souvent à de courts romans, et bien j'y ai vraiment pris goût, au fur et à mesure de la parution de ces recueils, je les savoure de plus en plus. Elles concentrent les spécificités de chaque auteur, et sauf exception, ne me frustrent plus à cause de leur brièveté. Bien sûr, toutes ne m'ont pas rassasiée de la même façon, quelques-unes m'ont un peu laissée sur ma faim, mais dans l'ensemble je me suis sentie repue à la fin de mon repas, pardon, je voulais dire "de ma lecture".



Mais cessons là les métaphores gastronomiques, je crains de vous gaver !

J'évoquerai d'abord les nouvelles qui m'ont vraiment mis l'eau à la bouche (pardon !), à commencer par celle de Jérémy Fel : "Dans l'arène", dont j'ai d'ailleurs mis un certain temps à comprendre le titre. Elle se situe dans un futur qui pourrait être bientôt d'actualité, et met en scène une petite communauté familiale vivant dans les bâtiments d'une ancienne ferme. Tout est sec, plus rien ne pousse, le ciel est constamment voilé, on étouffe. Aux infos on voit des migrants se faire arrêter, la pollution atmosphérique bat des records, il n'y a presque plus d'eau, bref les curseurs d'aujourd'hui poussés un peu plus loin. Entre les épouses des deux frères qui vivent là, rien ne va plus. Bastien, le fils de Juliette et Olivier, a disparu, manifestement dénoncé pour avoir hébergé des réfugiés. Et Juliette soupçonne fortement Mathilde et Matthias, qui d'autre ? Il n'y a plus personne à des kilomètres à la ronde...Le repas d'anniversaire de Léa, fille de Mathilde et Matthias va précipiter les évènements.

J'ai adoré cette atmosphère angoissante, cette montée en puissance et la brusque révélation qui va complètement changer la perspective, un régal !



Parmi mes préférées également : "La visite" de Nicolas Beuglet, que j'ai trouvée particulièrement savoureuse de par son humour décalé et ses clins d'oeil aux adeptes du bio, du local et de la nourriture "saine". Aujourd'hui est un grand jour, car Gilles va faire la connaissance des parents de son amoureuse, Claire. Marlène et Pierre les accueillent chaleureusement, chez eux tout est beau, y compris Marlène, la très jeune maman de Claire. Pierre, le papa, manie l'humour au second degré, mais la bonne chère va vite détendre l'atmosphère. Attention à ne pas forcer sur le digestif quand même, c'est du costaud !



Dans un tout autre registre, on passe du rire (jaune) aux larmes salées : "Joé", de Christian Blanchard, qui met en abyme l'histoire de Lenny dans "Des souris et des hommes" de Steinbeck. Joé est un doux géant qui n'a qu'un rêve dans la vie, connaître le goût de la mer. Mais elle est loin la mer, et pour l'atteindre il faudra mener bien des combats... Une histoire très courte mais qui m'a beaucoup touchée, d'un auteur que je ne connaissais pas.



Ian Manook, lui je le connais déjà bien, et il ne m'a pas déçue avec "Feijoada" ! Si, vous savez, ce plat brésilien à base de haricots noirs et de toutes sortes de viande, les restes, les bas-morceaux, ce qu'on trouve quoi ! De l'humour très noir, qui rappelle les films de gansters des années soixante, genre "Les tontons flingueurs", un vocabulaire truculent-succulent, et une chute certes attendue mais vraiment bien dans le ton du thème. Excellent !



Et puis, un peu comme le dessert qui vient en apothéose du repas, il y a cette dernière nouvelle, plus longue, un petit polar à elle toute seule, "Scène de crime" de R. J. Ellory qu'on a toujours autant de plaisir à retrouver dans les recueils d'Yvan. Pas d'humour ici, on est sur les traces d'un tueur de jeunes femmes, l'enquêteur est sur les dents, les cadavres décapités et vidés commencent à s'accumuler dans une atmosphère quasi apocalyptique. Erikson, le policier chargé de l'enquête, va en faire une affaire personnelle... Une intrigue fouillée, dont les ressorts psychologiques vont vous retourner les tripes.



Voilà pour mon quinté de tête, mais parmi les autres récits, certains valent leur pesant de cacahuètes aussi. Prenons par exemple celle qui sert d'apéritif, "Le goût des autres", de Bernard Minier. Un check-point tenu par des américains dans le désert en Irak. Leila, muséologue, et son chauffeur Hassan se font arrêter pour un contrôle qui va se prolonger...Des relents de fantastique pour une nouvelle qui aurait gagné à être un peu plus développée, à mon avis.



A suivre, "Ripaille", d'Anouk Langaney, qui nous a concocté un menu très élaboré des apéritifs aux desserts. Une des convives nous fait part de ses réflexions sur les autres invités et la maîtresse de maison, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle a une drôle de vision des plaisirs, de la table mais pas que... C'est assez tordu, mais plaisant, sans plus.



Comme nous avions beaucoup mangé, la nouvelle suivante est tombée à point nommé : "Tous les régimes du monde" de Cédric Sire nous emmène dans le monde du mannequinat, où l'idéal de beauté consiste à faire une taille 32, obtenue en mangeant trois pommes par jour, et au prix de malaises répétés. L'émulation fait des ravages entre Laura et Giulia, mais leur compétition tournera au désastre pour toutes les deux. Un récit glaçant, car certains détails sonnent hélas très vrai.



Pour ne pas rendre ce billet trop indigeste, je ne détaillerai pas les autres nouvelles, bien qu’elles ne manquent pas d’intérêt non plus. Deux d’entre elles traitent du périlleux métier de goûteur, « Amertumes » de Pierre Bordage et « Le goûteur » de Jacques Expert, deux auteurs dont la réputation n’est plus à faire.

« Jalousies » de Sonia Delzongle joue sur le double sens du mot-titre, et évoque le triste sort d’une femme réduite au rôle de poulinière et de servante de son mari à qui elle concocte sans se rebeller de bons petits plats sans attendre la moindre reconnaissance. J'avoue préférer l'auteur quand elle écrit des romans, même si la nouvelle ne manque pas d'intérêt.



"Alfajores" de Nicolas Jaillet nous parle d'un employé de Huei, où l'on transforme de la camelote asiatique en souvenirs "made in France" à grand renfort d'autocollants censés faire authentique. Un jour Pascal "n'a plus le goût"... L'histoire qui m'a le moins marquée, d'ailleurs je ne m'en souvenais plus (j'ai lu le livre pendant mes vacances, il y a un mois !).



Et enfin il nous reste une petite dernière, pour la dent creuse dirons-nous : "Un père à la truffe", de Patricia Delahaie, auteure que je découvre et qui je trouve a parfaitement saisi le concept de "déguster le noir", j'ai beaucoup aimé cet histoire de père qui ressemble un peu à un ogre et qui va passer une journée singulière avec sa gamine de douze ans, qu'il n'a pas vue depuis longtemps. C'est original, et m'a donné envie de mieux connaître l'auteure.



Pour conclure ce looong billet, plus j'en ingurgite, plus je les aime, les nouvelles ! Et je ne peux que vous inviter à une petite dégustation entre initiés, avec des hôtes de marque qui vont vous recevoir aux petits oignons !











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La Faussaire

Le docteur Paul Ménard est médecin généraliste, installé dans la Creuse, marié, belle maison, apprécié de ses patients auxquels il est très dévoué. Il ne compte pas ses heures, tandis que sa fidèle secrétaire gère l’agenda. Paul a vieilli, les enfants sont partis, assez loin, il ne les voit plus trop souvent, il a fini par ne plus prêter attention à son épouse.



Tout bascule quand il croise la route de Camille, copie conforme de Marilyn Monroe qui le fascine depuis l’adolescence. Elle envahit peu à peu son territoire, consultation à répétition pour des migraines ou n’importe quel prétexte, elle se plaint de la solitude car son époux est militaire donc souvent en mission, et tout va monter en puissance, elle joue sur la corde sensible du docteur amoureux, pour le séduire, le manipuler.



Comment résister à une femme plus jeune, mystérieux, quoi que pâle reflet de sa Marilyn adorée, surtout quand elle vous fait comprendre que vous avez encore du charme : ah ! ces magnifiques yeux violets !!!



On comprend mieux la personnalité de Paul quand on se penche sur sa relation avec son père, le brillant professeur de chirurgie cardiaque, qu’il surnomme Tarzan, est d’une dureté qui fait frémir : toute sa vie il a appelé son fil Minus, il n’était jamais à la hauteur, et en plus a choisi la médecine générale dans un coin paumé de la Creuse déchéance. Sa mère est décédée d’un cancer mais Paul, qui l’a beaucoup soutenue, a été exclu des derniers instants et de l’enterrement… il s’est construit en opposition : autant son père est dans le narcissisme et la représentation autant lui est dans l’empathie.



Patricia Delahaie décrit très bien l’emprise que Camille exerce sur Paul, dont l’estime de lui-même est limitée malgré sa réussite professionnelle (syndrome de l’imposteur ?). Au début, j’ai aimé le voir évoluer, se transformer, renouer avec le vélo pour plaire à sa belle, mais très vite, il devient horripilant par sa naïveté. On frise la bêtise, du moins l’aveuglement. J’ai adoré détester Camille, trop caricaturale elle aussi, mais cela défoule ! Sa fille au départ m’a laissée perplexe mais son évolution avec les années est intéressante car on va les suivre assez longtemps.



L’auteure s’est inspirée d’un fait réel mais les personnages et leur psychologie sont tous le fruit de son imagination. Ce qui est assez réussi car crédible, au moins au début. J’ai apprécié certains, détesté d’autres…



Ce roman se lit facilement, j’ai passé un bon moment, mais je suis restée sur ma faim quand même, le rythme est lent, on comprend trop vite ce qui va se produire… L’emprise, qu’elle se conjugue au masculin ou au féminin est tout aussi diabolique.



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Belfond Noir qui m’ont permis de découvrir ce roman, le premier de son auteure.



#PatriciaDelahaie #NetGalleyFrance !
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La Faussaire

« Pour écrire ce roman, je me suis inspirée d'un fait divers » annonce l'auteur en préface.

Le problème (pour moi), c'est que je reconnais vite l'histoire : je l'ai lue récemment sous la plume de Joyce Maynard. Deuxième hic : je sors d'un autre roman de cette auteur américaine, frôlant la perfection en matière d'écriture.

Ici : caricatures, clichés, ambiance 'terroir' à la louche et aux gros sabots. Braves citadins/Parisiens friands d'exotisme rural, venez voir comment on vit à la campagne : on est bien gentils, dévoués, mais qu'est-ce qu'on est bêtes !

Le bon médecin est aussi pathétique que Jacques Villeret dans certains de ses rôles de benêt.

Seins & cuisses savamment dévoilées, avances audacieuses, tête du quinqua qui tourne, confidences & grivoiseries entre potes (qui se vouvoient !) et nous voilà un peu dans 'L'amour est dans le pré'. Perso, ça me fait fuir.

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Heureusement, le roman devient beaucoup plus intéressant et touchant lorsqu'on arrive au procès, même si l'une des 'surprises' (et la stupeur qu'elle provoque) semble ridicule tant on l'avait vue venir.

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Encore un livre que j'ai failli abandonner rapidement. Je le conseille seulement pour la deuxième partie : procès, conditions de détention, réflexions de quelques personnages qui semblaient inanimés pendant plus de 200 pages.

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Lire plutôt : 'Femmes en colère', de Mathieu Menegaux, 'Prête à tout' de Joyce Maynard.

De très bons ouvrages qui ne donnent pas l'impression de lire le scénario d'un téléfilm formaté, eux...

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• Merci à Babelio pour cette MCS, et aux éditions Belfond.
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La Faussaire

L'amour rend aveugle...

Oh Combien de fois avons-nous entendu cette phrase qui pousse l'Homme à fermer les yeux sur l'être aimé et allant même jusqu’à accepter certaines choses tel un mouton suivant le mouvement ? 

 Dans son premier roman policier, Patricia Delahaie revient sur un tragique fait divers se déroulant dans nos campagnes françaises. Par amour et pour protéger son âme sœur, une personne peut commettre l' inévitable... 



Après avoir écrit plusieurs ouvrages, Patricia Delahaie nous offre ici son premier policier à la lecture facile et qui nous interrogera sur les différents sentiments humains et réactions auxquels l’être humain peut faire face dans certaines situations.
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Déguster le noir

Bonjour amis lecteurs,

Aujourd’hui je vous propose « Déguster le noir »sous la direction de Yvan Fauth . C’est le cinquième recueil collectif d’une collection incroyable sur les cinq sens. Des nouvelles très noires, originales, effrayantes, glaçantes, glauques, parfois émouvantes ou teintées d’humour noir se succèdent autour du goût. L’ensemble génère beaucoup d’émotions, diffuse des saveurs spéciales et dérangeantes dans une recette très réussie. J’ai tout particulièrement adoré “Scène de crime ” de R.J. Ellory , ma nouvelle préférée. Puis “Tous les régimes du monde” de Cédric Sire et “Jalousies” de Sonja Delzongle. Le tout mérite une dégustation sans modération pour les amateurs du genre !
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Déguster le noir

Les nouvelles, c’est toujours trop court, on a souvent envie que le récit continue, afin de savoir ce qu’il va se passer après. Bref, la frustration est généralement au rendez-vous.



Pourtant, même si j’ai parfois hurlé de ne pas avoir la suite, si j’ai souvent eu envie d’avoir plus, je n’ai jamais été déçue par la pentalogie "Le Noir" qui fait la part belle aux cinq sens au travers de nouvelles sombres, bien noires.



Pour être honnête, je dois reconnaître qu’au fil des recueils, certaines étaient excellentes, des petits bijoux de noirceur, de stupeur, que d’autres étaient bonnes et quelques-unes, une minorité, moins bonnes.



Certaines m’ont aussi marquée durablement, notamment dans "écouter" et "voir". Certains auteurs et autrices m’ont laissée la bouche ouverte devant leurs finals ou la noirceur de leur texte.



Ici, on passe à table, à la casserole, au resto, dans les cuisines, on peut manger "avec les doigts" ou manger "les doigts", si l'on est cannibale. Comme le disait si bien une chaîne de restaurants gastronomiques (hum) : "entre vous et nous, c’est une histoire de goût".



Le Goût Des Autres (Minier) : La première nouvelle a mis la barre très haut, avec le désert irakien et Leila Ramani qui bosse pour le Musée archéologique de Bagdad. Ce qui est le plus fort, dans ce récit, ce n’est pas le final, mais les pensées de Leila sur le conflit irakien et les extraits des discours de George W. Bush. Waw ! (5/5 ♥)



Ripaille (Langaney) : Des amis réunis pour une bonne bouffe… Jusqu’à ce que ça dérape dans les cuisines. On avait commencé fort, on continuait de la même manière. D’un côté, j’aurais aimé être avec eux pour manger les bons petits plats, mais pas en cuisine ! (3,5/5)



Tous Les Régimes Du Monde (Sire) : Le mannequinat, les régimes, les trois pommes mangées… Le culte du corps, de la minceur extrême sont traités dans cette nouvelle dont le personnage principal m’a scotchée par sa froideur, son détachement. (4/5)



Amertumes (Bordage) : Anticipation pour cette nouvelle, puisque nous sommes en 2079 et que le monde n’est plus tout à fait le même. Il y aura beaucoup d’amertume dans son récit, notamment en raison d’un manque de justice flagrant. (4/5)



Joé (Blanchard) : L’auteur rend hommage au roman de Steinbeck "Des souris et des hommes" et si elle est violente, noire, sombre, son final est bourré d’émotions. (5/5 ♥)



Alfajores (Jaillet) : Allumez le feu… Des conditions de travail merdique, pas encore de l’esclavage, mais presque. Une patronne qui gueule, qui demande toujours plus à ses ouvriers, la fatigue qui arrive et un énorme turn over dans le personnel. Jusqu’au burn out… La réalité à presque rejoint la fiction, avec les derniers événements… (4/5)



Dans L’Arène (Fel) : Le réchauffement climatique a tout changé et s’il est en toile de fond, le plus angoissant sera pour ce qu’il se passe chez les deux frères et leurs épouses. C’est un univers glaçant (surtout que le chocolat est réservé à l’élite) et la haine que voue une belle-sœur à l’autre va être un moteur puissant. Je n’avais pas vu venir le final et il m’a laissé sur le cul ! (5/5 ♥)



Jalousies (Delzongle) : Double sens pour ce titre, puisque les jalousies sont aussi des volets… Cette nouvelle est excellente aussi, j’ai adoré l’atmosphère que l’autrice a mise en place dans cette maison, avec cette femme au foyer et son mari, qui se croit le seigneur à servir. Une fin inattendue ! (5/5 ♥)



La Visite (Beuglet) : Une nouvelle qui sent bon l’écologie, les circuits courts, la bouffe locale et qui a failli me retourner l’estomac. Excellente ! Je ne verrai plus le parmesan de la même manière… (5/5 ♥ 🤢)



Un Père A La Truffe (Delahaie) : Ce sera la moins bonne de tout le recueil, celle qui m’a fait le moins vibrer, même si le jeu de mot final était bien trouvé. (2/5)



Feijoada (Manook) : Une petite perle noire ! Des dialogues parsemés d’argot avec des expressions imagées dignes d’une scène à la Audiard et deux personnages qui auraient pu être joués par Lino Ventura ou Jean Gabin (pour Raymond) et Jean Lefebvre (pour Cotentin, le pas très malin). J’ai vu venir le truc, qui m’a fait penser à la chute d’une blague horriblement noire et super trash. Mes soupçons étaient bons, on était bien dans un tel final. Vous savez quoi ? J’ai ri ! Oui, j’ai explosé de rire avec cette chute magnifique… et je n’ai même pas honte (6/5 ♥♥♥)



Le Goûteur (Expert) : Un sale chantage, un chantage dont on ne sait pas se dépatouiller et où, quelque soit la solution prise, on sait que l’on risque la mort. Comment faire et surtout quand on a une conscience et que l’on tient à sa famille ? Un final inattendu. (4/5)



Scène De Crime (R.J. Ellory) : Un serial killer que l’on n’arrive pas à attraper et un flic qui va tenter de se mettre dans sa tête pour arriver à le coincer. Étude minutieuse des crimes et tout et tout. Le final est machiavélique, même si je l’avais deviné. Que j’aie raison a amplifié la chose. (5/5)



On termine donc ce tour des sens par un super opus, comme les autres. La qualité n’a pas diminué et si toutes les nouvelles sont noires et parfois trash, pour moi, elles ont bon goût, puisque je me nourris essentiellement de polars, thrillers et romans noirs.



Les chefs ont bien travaillé, les plats étaient succulents et je m’en suis léché les babines. Maintenant, je vais prendre le cure-dents et vérifier qu’il ne me reste pas un bout de barbaque coincée entre mes canines. Vu ce que je viens d’ingurgiter…



Un roman noir déconseillé aux végétariens, végans et végétaliens.



Allez, un petit rototo et pour le digestif, je m’en vais lire le dernier Thilliez !


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Déguster le noir

Déjà le dernier volume des 5 sens du Noir !



C’est avec le premier, gagné lors d’un concours, que j’ai commencé à apprécier les nouvelles, jamais beaucoup lues jusqu’à cette rencontre ! Depuis j’en lis plus facilement et plus régulièrement.



Je pensais que ce sens serait le plus difficile à représenter et c’est ainsi que je l’ai trouvé à travers ces textes et dans la globalité c’est celui que j’ai le moins apprécié.



Certaines nouvelles sont trop courtes, donc frustrantes, avec un goût de trop peu ! Pour deux d’entre elles, je n’ai pas vraiment compris ce que l’auteur essayait de dire ! J’ai eu plaisir à découvrir des auteurs qui m’étaient inconnus et que j'aimerais recroiser à l’avenir (dans ma seconde vie, vue l’état de ma LAL) ; quelques incontournables m’ont calé une dent creuse et Ellory m’a une fois de plus embarqué dans une dimension noire, très noire, pour mon plus grand plaisir !



Merci à Yvan Fauth pour cette idée lumineuse et sans qui je n’aurais jamais découvert le plaisir de lire des nouvelles !



Challenge 50 Objets 2023/2024

Challenge Multi-Défis 2024

Challenge Entre Deux Thématique 2024

Pioche Polar mars 2024 : Mylena
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Déguster le noir

Cinquième ouvrage collectif dont les titres sont inspirés par les cinq sens, on retrouve ici treize grands noms du roman noir qui nous régalent le temps de cette lecture !



Ce livre regroupant des nouvelles noires sur le thème du goût a été pour moi l'occasion de savourer la plume d'auteurs différents mais se rejoignant tous sur un point : avoir une imagination débordante aux multiples ingrédients !



Je tiens à féliciter Yvan Fauth pour avoir laissé cuisiner nos treize chefs qui nous ont réussi à concocter un repas aux petits oignons que je conseille vivement aux connaisseurs 😉.



Je tiens également à remercier les Éditions Belfond et Netgalley France pour ce florilège gustatif marquant et inoubliable 😉.
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La Faussaire



Paul est un médecin très consciencieux. Il est marié à Hélène depuis 20 ans.



Ses jumeaux Manon et Quentin viennent de quitter la maison. Un jour il reçoit en consultation Camille, une très belle femme aux hallures de Marylin Monroe, femme qu’il idolatre.



Il tombe sous son charme bien qu'elle soit mariée, lui aussi. . Mais son mari est violent. Paul essaie d’aider Camille en allant à l’encontre de ses devoirs en tant que médecin. Camille est une femme très mystérieuse mais Paul est aveuglé.



ON finit cette revue avec un roman qui reprend un faits divers, librement inspiré pour le coup.

Diplômée en cinéma et en sciences humaines, Patricia Delahaie a été journaliste spécialisée notamment pour l’émission Les Maternelles sur France 5. Auteure d’une vingtaine d’ouvrages de non-fiction, elle se lance désormais en fiction. La Faussaire est son premier roman; un roman entre thriller psychologique et chronique judiciaire. dans sa seconde partie



C’est assez machiavélique et terrifiant comme lecture c'est aussi intrigant et très bien maîtrisé
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Un lundi de Pentecôte

Cinquante ans après les faits, l’affaire Ranucci inspire toujours commentaires, documen-taires et fictions. En 1974, l’enlèvement puis l’assassinat d’une petite fille de huit ans par un jeune pédophile a déchaîné les passions. Condamné à mort à l’issue du procès en 1976, Ranucci a été exécuté avant que trois requêtes en révision soient déposées, mais en vain.

En s’appuyant rigoureusement sur les faits réels, Patricia Delahaie a imaginé un captivant roman qui, au-delà de la procédure judiciaire (instruction, témoignages, reconstitution, plaidoiries) donne à imaginer le ressenti profond des différents protagonistes, à commencer par l’accusé qui refuse d’avouer à lui-même sa culpabilité et sa mère incapable d’imaginer le pire. Et les points de vue des policiers, des magistrats, des avocats et même des journalistes enrichissent intellectuellement le sujet en humanisant les éléments de l’instruction et du procès.

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La Faussaire

Pas de grand suspense, vous connaissez dès le début le fin mot de l’histoire. Ou du moins son principal effet dramatique.



Pas de rebondissements à foison, ce n’est pas le genre de la maison.



Difficile de parler de polar, même dans sa définition la plus large, ce roman est davantage une chronique (noire) qui mêle les aspects humains, sociétaux et judiciaires.



A ma droite, un médecin de campagne bien sous tous rapports, dévoué au serment d’Hippocrate.



A ma gauche, La faussaire aux faux airs de Marilyn, avec toute la panoplie en kit.



Au milieu, le drame. La rencontre de deux personnes que tout semble opposer. L’amour est aveugle, dit-on.



Patricia Delahaie s’est librement inspirée d’un drame réel. « Le fait divers est un miroir grossissant de ce que nous sommes », fait-elle dire à l’un de ses protagonistes.



Les gros traits sont donc vrais, mais la finesse du dessin tient à son talent de narratrice. Le but n’est donc pas de surprendre mais de comprendre.



Pénétrer dans l’intimité de ces deux personnages, entendre leurs arguments vrais ou biaisés, embrasser leur cause et les conséquences le temps de quelques pages, appréhender ce qui peut pousser à l’acte ultime.



Chercher l’humain derrière l’horreur d’un meurtre. Le trouver réellement ? C’est toute la question.



L’autrice décortique toute la psychologie de ces deux personnages, qui vont se révéler bien différents de l’image lisse qu’ils peuvent donner en public. Des aspérités, entre grandes faiblesses et cruelles manipulations, que le roman va exhiber durant 350 pages.



On comprend vite combien l’aveuglement et l’instrumentalisation vont faire leur office. On se demande, vu de l’extérieur, comment c’est possible.



C’est là tout le sujet du livre, faire cerner l’impensable, faire entendre l’invraisemblable. Expliquer comment ce médecin peut tomber sous emprise.



Le roman ne révolutionne rien, il est classique dans son approche. Ça ne l’empêche pas d’être bien mené, avec une écriture assez intemporelle. Ceux qui s’intéressent et s’interrogent sur les aspects psychologiques d’un tel drame auront de quoi s’étonner et réfléchir.



Et puis, il y a l’aspect social, dans cette France de 1998 qui voit son équipe de foot Black-Blanc-Beur atteindre le toit du monde. Que l’on fête aussi dans ce coin perdu de la Beauce, même si on est un peu loin de tout. Le côté terroir peut également expliquer bien des réactions.



Reste à parler de la chronique judiciaire, sans aucun doute le passage le plus intéressant du roman, où les personnalités se dévoilent, où les défauts et les faussetés sont mis à mal.



Avant qu’une vraie fin ne soit proposée, alors que tout semblait avoir été dit.



La faussaire est un roman noir qui développe un de ces faits divers qu’on trouve dans les rubriques des journaux. Mais au-delà des faits, la chronique de Patricia Delahaie creuse les personnalités et les rouages qui peuvent mettre des mots sur l’innommable.
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Déguster le noir

Déguster le noir, sous la direction d’Yvan Fauth

Tout d’abord, je voudrais demander pardon. Pardon Yvan car j’ai pris mon temps à lire ce 5e recueil mais tout ce temps c’était pour mieux déguster le noir, je t’assure.

J’ai en effet pris mon temps pour savourer chacune de ces treize nouvelles.

Treize nouvelles d’auteurs de thrillers français plus ou moins connus, c’est aussi cela que j’ai apprécié ici.

Si Bernard Minier, Pierre Bordage ou encore Roger J Ellory sont des incontournables, Anouk Langaney, Patricia Delahaie ou même Nicolas Jaillet sont moins prisés du grand public. Et mêler tête d’affiche et écrivaines moins mis en lumière c’est une parfaite façon de nous les faire découvrir.

Tous, ici, quelque soit leur notoriété, nous proposent une exploration sensorielle autour du goût.

13 nouvelles qui nous arrivent comme ça :

Bernard Minier – Le Goût Des Autres

Anouk Langaney – Ripaille

Cédric Sire – Tous Les Régimes Du Monde :

Pierre Bordage – Amertumes

Christian Blanchard – Joé

Nicolas Jaillet – Alfajores

Jérémy Fel – Dans L’Arène

Sonja Delzongle – Jalousies

Nicolas Beuglet – La Visite

Patricia Delahaie – Un Père A La Truffe

Ian Manook – Feijoada

Jacques Expert – Le Goûteur

R.J. Ellory – Scène De Crime

Mais je ne vous en dirais pas plus. A vous de savourer chacune d’elles.

Il y en a des sanglantes pour ne pas dire gore, il y en a qui peuvent vous dégoûter, vous provoquer la gerbe ou au contraire vous mettre en appétit.

Ce qui est certain c’est qu’elles sont toutes différentes, dans des genres différents, du polar, du noir, de l’anticipation, une dystopie, de la comédie …ou pas !

Chaque auteur s’est approprié le sujet proposé avec ses propres recettes du genre. Chacun y a mis sa patte, tous ont accommodé le sujet y ajoutant une pincé de talent. Ils nous ont mitonné un menu au petits oignons.

Bref il y en a pour tout le goût, toutes les appétences

5e et dernier volume d’une série de recueil autour des 5 sens Déguster le noir clôt magnifiquement cette aventure sensorielle unique. Moi je l’ai dévoré !

Alors…Laissez vous tenter par toutes les saveurs et les effluves du noir. Savourer le talent de chaqu’un-es auteur-es. Et délectez-vous de cette explosion de sensations.

Et n’oubliez-pas que les quatre premiers recueils, « Écouter le noir », « Regarder le noir », « Toucher le noir » et « Respirer le noir », sont tous disponibles en version poche, et en livre audio

Et je ne sais pas vous, mais moi, après avoir dégusté le noir, j’aurai bien aimé explorer mon 6e sens !
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La Faussaire

La clientèle de Paul Ménard apprécie son dévouement et sa compétence en tant que médecin généraliste. Son épouse Hélène et lui mènent une vie bien réglée, voire terne depuis le départ de leurs jumeaux Manon et Quentin, partis à l’autre bout du monde. Le médecin se contente de cette vie paisible avec peu d’amis, jusqu’à la consultation avec une patiente particulière qui va bouleverser son destin.

Le sex-appeal de Camille Ellis, cette femme qui ressemble à une star de cinéma opère, car elle répond à l’idéal Paul. Lui, flatté par la marque d’attention de cette beauté fatale se plie en quatre pour aider cette mère de famille et épouse d’un militaire souvent absent. Après être devenu son amant, il décide de divorcer de sa femme pour mieux savourer son amour avec Camille.

Mais les amours adultères entre Paul et Camille doivent rester discrètes, car celle-ci est encore mariée à Marc. Cependant, comme celui-ci est souvent retenu en mission, Paul fait presque abstraction de son existence… jusqu’à ce que Sophie la meilleure amie de Camille lui téléphone pour l’alerter d’une situation de maltraitance conjugale dont serait victime sa chère amie…

MON AVIS

Ce thriller familial s’apparente vraiment aux drames sordides relatés dans les journaux, d’ailleurs il est inspiré d’un fait divers réel. Je rapprocherai ce roman d’un autre : 👉📖 CRIMES PASSIONNELS : les grandes affaires criminelles de Sylvain Larue. La aussi, des crimes souvent crapuleux sont élaborés par l’entremise d’ententes malsaines. Fondés sur des relations adultères où l’un des amants se laisse parfois berné par l’autre pour se débarasser du conjoint encombrant. Un scénario classique où finalement les amants diaboliques révèlent leur véritable nature lors de leur procès.



Ce livre est agréable à lire. Pour moi, le titre LA FAUSSAIRE ne semble peut-être pas le plus approprié. En tout cas, le lecteur ne reste pas indifférent au scénario même s’il se devine dès le premier abord. La soumission excessive d’un protagoniste surprend autant que la manipulation magistrale de l’autre. Le machiavélisme aussi abject de Camille laisse un goût amer, en sachant qu’elle perturbe la bonté d’un homme dévoué. Calculatrice et dominatrice, elle a su séduire un mari embarqué dans une vie monotone pour bien le manipuler pour mieux atteindre son but. Camille a compris comment actionner sa marionnette pour se débarrasser de son mari.



Finalement, on parvient rapidement à détester le docteur Ménard et pourtant il avait gagné notre sympathie au début. Celui qui est devenu un pantin inspire la pitié, et le dégoût. Il se montre d’une bêtise incroyable, il est l’illustration même de celui qui perd la tête pour une femme dans tous les sens du terme.



Le déroulement du procès est assez bien décrit, tout comme le jeu des avocats. L’attitude de Céleste, la victime collatérale du crime, est décrite à la fin du livre. Cependant, je reste assez dubitative quant à sa réaction vis-à-vis de l’amant de sa mère. Je la trouve très sévère envers de lui, d’autant qu’elle aussi avait été instrumentalisée.



J’ai apprécié dans cet ouvrage l’aspect psychologique pour expliquer l’évolution des sentiments et les interactions entre les êtres humains. La philosophie de la belle-mère de Paul laisse songeur sur la durée de l’amour et du mariage.
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Un lundi de Pentecôte

J'ai mis du temps a me faire a l’écriture de l'auteur, l'affaire Ranucci n'est pas l'affaire que je connais le mieux, mais c'est justement ce qui m'a intéressé lorsque je me suis lancée dans cette lecture.



J'ai également mis du temps a me défaire de l'affaire initiale car ici beaucoup d’éléments différent de celle-ci, le pull over devenant une gourmette, le nom des protagonistes étant modifier du coup je trouve qu'il est dificile de déceler le vrai du faux dans ce récit et cela brouille un peu le message au final.



Cependant en passant outre ces éléments j'ai au final aime cette lecture, le personnage de la mère étant ici plus que présent voir même étoufant et l'auteur nous transmet également bien le fait que de nombreux doutes restent en suspens concernant cette affaire.



De mon cote par exemple je n'ai pas tellement reussi a trancher sur le fait qu'il soit coupable ou non et ce contexte si particulier ou c'est un des derniers condamne a mort.



Cependant je pense que les true crime qui racontent les faits divers en se calquant uniquement sur des faits véridiques sans changement de certains éléments majeurs me plaisent plus.



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Déguster le noir

Voilà le dernier tome de cette série de nouvelles consacrées aux cinq sens. Il ne manquait plus que le goût et Yvan Fauth a une nouvelle fois trouvé treize volontaires pour « Déguster le noir ». Quand vous laissez libre champ à des auteurs.rices de talent pour vous concocter des petits plats, vous pouvez vous attendre à des mets épicés !



Bernard Minier nous emporte dans le Moyen Orient lors d’un checkpoint américain, aux relents de fer.



Avec Anouk Langaney, nous sommes conviés à un repas amical où l’une des convives régurgite sa colère.



Cédric Sire fait subir à son héroïne un isolement forcé et surtout un régime inversé.



Pierre Bordage et Jacques Expert partagent la même idée autour d’une histoire de gouteur, qui se retrouve dans une situation inextricable.



Christian Blanchard revisite le classique « Des souris et des hommes » et nous le sert à sa sauce.



Grâce à Nicolas Jaillet, on fait la connaissance de Pascal qui perd petit à petit le goût, dans tous les sens du terme.



Jérémy Fel nous entraîne dans une dystopie dans laquelle les inégalités laissent un goût amer.



Sonja Delzongle nous propose une séance de voyeurisme à l’arrière-goût grinçant.



Avec Nicolas Beuglet, on assiste à une rencontre de beaux parents qui va vous couper l’appétit.



Patricia Delahaie suit une petite fille qui va passer du temps avec son père qu’elle n’a pas vu depuis deux ans.



Ian Manook nous invite à la confection d’une spécialité brésilienne, qui va s’avérer particulièrement salée.



Pour sa cinquième participation, le parrain RJ Ellory nous entraine dans une enquête sur un cannibale qui va vous rester en travers de la gorge.



Grâce à ce recueil, je prends plaisir à relire mes écrivains préférés et à en découvrir d’autres. En 10 ou 50 pages, ils réussissent à créer des ambiances, du suspense, des émotions. Si vous doutez de l’efficacité de ce format, cette série pourra certainement vous faire changer d’avis. Moi, c’est déjà fait !
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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La Faussaire

Ah, la crise de la cinquantaine !! Elle en a fait couler de l’encre ! Des couples qui ont plus de vingt ans de vie commune, des enfants qui quittent le foyer, et la crainte de ne plus être désirable, avec ces rides, ces cheveux en moins et ces poignées d’amour…. Elle prend de court Paul Ménard, un médecin de village dévoué et respecté lorsqu’ un jour apparaît sous ses yeux le sosie de Marilyn Monroe, à côté de laquelle Hélène, sa femme apparait bien fade…



« Et voilà que ce corps allongé dans un sac change l'ivresse en gueule de bois. » L’intrigue commence le lendemain de la victoire des Bleus en 1998. Les voisins de la famille Ellis sont éberlués de voir un corps être évacué de la maison. Mais qui a bien pu succomber en cette nuit de liesse nationale ?



« La chaleur du feu de cheminée, la lumière orangée diffusée par la bougie, le sapin illuminé de boules et de guirlandes, la photo de Marilyn si bien choisie et cette femme sublime qui le gâte... Il voudrait qu'une météorite tombe sur la Terre et arrête le temps sur ce bonheur ultime. » Retour en arrière. Notre bon docteur Ménard tombe pour une femme ; sa nouvelle patiente, Camille, femme de militaire, cette blonde diaphane et mélancolique à la manière de Marilyn, qui déjà, lui faisait penser à sa défunte mère.



« Quand un homme est volage, c'est dans sa nature, dit-on. S'agissant d'une femme, c'est un scandale. Nous sommes très habituées à cette injustice morale. » Paul Ménard ne pense pas faire de mal. Il est juste tombé amoureux ; un amour fou, partagé, qui le poussera à toutes les erreurs, même l’ultime, pour répondre au mieux à ce rôle de chevalier blanc qui sauve sa belle de toutes ses souffrances ; mais à quel prix ?



Au final, un thriller qui se dévore. La quatrième de couverture, et c’est dommage, nous annonce la fin de l’intrigue. Malgré cela, j’ai adoré voir comment une femme pouvait extrapoler pour mettre un homme dans sa poche et arriver à ses fins. J’ai adoré la retranscription (fictive, même si le récit est inspiré d’une histoire vraie) du procès qui met en lumière la complexité psychique du personnage de Camille, entre mythomanie et bêtise crasse. N’est pas le plus intelligent celui qui croit l’être. Une plume fluide et addictive à suivre !



Merci à Babelio pour la Masse critique et à Belfond pour l'envoi du livre.

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Déguster le noir

Cinquième volume de la collection consacré aux cinq sens, ce recueil regroupe une nouvelle fois de grand nom du roman noir. J'en ai lu trois et je pense que c'est mon préféré pour l'instant.

Dédié au goût, ce dernier tome aborde de nombreux sujet. Les nouvelles sont prenantes et si beaucoup touchent au polar, quelques-unes abordent des sujets fantastiques ou d'anticipation. Les nouvelles sont vraiment réussies et si j'en préfère certaines (celles de Cédric Sire, Pierre Bordage, Christian Blanchard, Jérémy Fel ou R.J. Ellory). Il va de soi que j'ai quand même apprécié les autres. Je ressors de ce recueil rave de ma lecture. Félicitations à Yvan Fauth pour cette fin en apothéose d'une série de recueil originaux.

Je suis contente : il m'en reste deux à découvrir !

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