Françoise Dolto prétendait que le nourrisson fille tétant sa mère tournait le regard vers son père dès qu'elle l'entendait arriver, ce que n'aurait pas fait un garçon. Qu'elle que soit la vérité de ce propos, il prouve en tout cas l'induction parentale précoce de l'amour hétérosexuel ! Vient ensuite le complexe d'Oedipe dans lequel la fille, s'identifiant à la mère, espère avoir de son père le cadeau d'un enfant.[...] La transgression éventuelle de l'interdit de l'inceste par le père détruit ce mécanisme imaginaire indispensable à la fille. Mais d'un autre côté, un père qui n'aurait aucun regard admiratif pour sa fille comme jeune et jolie femme n'engagerait pas celle-ci vers une sexualité normale. C'est dire l'ambiguïté et tous les degrés possibles de la formation de l'image masculine pour la fille à partir de celle que lui donne son père. Pour Freud comme pour Lacan, tout désir est formé à l'image du désir incestueux. Et, à condition bien sûr qu'il ne soit pas réalisé, le désir adulte va tenter de retrouver ce désir infantile à jamais perdu.
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D'une façon générale, trop de règles ne nuit jamais, pas assez nuit toujours.
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Orphelin de mère, morte à sa naissance, René passe avec sa sœur Amélie une enfance mélancolique dans un château. La mort de son père ajoute à son désarroi et sa sœur le sauve du suicide. Mais celle-ci, atteinte d'un mal mystérieux, rentre au couvent. C'est alors que René découvre son secret : l'attachement excessif qu'elle lui porte. Désespéré, René s'enfuit en Amérique et trouve refuge auprès d'une tribu indienne.
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