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Citations de Patrick Eudeline (58)


Pas étonnant qu'il y ait partout sur cette foutue terre des statues de dieux, des clubs de spirites, des bibliothèques entières consacrées à l'occultisme, à la théosophie ou aux petits hommes verts. Tout valait mieux que cela. N'importe quel mensonge était bon à prendre, la plus absurde et obsolète des constructions mentales. Pourvu que cela fasse oublier la mort. Et la fuite du temps.
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Il était d'une génération qui n'avait eu, à quinze ans, que le spectre du sida et l'obsession du chômage comme avenirs proposés. Il était d'une génération sacrifiée, ou perdue. Qui ne pouvait vivre que dans l'adulation vaine de héros désormais morts ou trop vieux, Bowie ou Visconti, Godard ou les Stones, et l'évocation d'époques révolues.
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Cet homme-là ne voulait pas mourir. Pourquoi mourir quand on s'appelle David Bowie ?
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Les roulements, au fond, quand on a pratiqué, c’est comme la bicyclette. C’est un art qui ne se perd pas vraiment.
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Le futur, c’était maintenant. Il redécouvrait les charmes de l’urgence. Il n’avait plus, d’une manière ou d’une autre, que quelques années devant lui. Mais il se sentait, bizarrement, fort. Fort, optimiste, vigoureux, et en heureuse santé, comme il ne l’avait pas été depuis longtemps. Il s’était même laissé repousser ce qu’il lui restait de cheveux et la barbe grise, s’était racheté un « vrai jean », une chemise à pois et des boots façon Beatles. On trouvait tout sur Internet. Seule la taille avait changé. Bien sûr. Il mangeait peu, pourtant, mais c’était ainsi.
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Enfin, les conservateurs étaient contents, les médias aussi, et le public fut obéissant. Ce fut un triomphe consensuel.
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Il était venu le temps du saumâtre bilan. Quelques livres dont je n’étais pas sûr de la valeur. Et qui ne resteraient pas dans l’Histoire, de toutes les façons. Parce que rien ne reste plus dans l’Histoire. Les choses passent et s’en vont. L’Histoire, c’est le passé. Des décennies mortes et chéries, disséquées via Internet. Depuis… Il n’y a plus de cinéma, de littérature, de musique qui vaillent et demeurent. Rien. Ou si peu. L’époque ne le permet pas. Alors mes pauvres romans…
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La cuisine était une passion qui dévorait leur génération et ils n’y avaient pas échappé. Tout se passait comme si l’establishment encourageait cette mode. Les nouveaux héros étaient des cuisiniers plutôt que des artistes. Il n’y avait plus de nouveaux écrivains dont les gens puissent retenir le nom, peu de cinéastes ou de musiciens, sans parler des peintres ou des plasticiens. Mais des chefs étoilés, ça, oui ! Et des blogs à longueur de Web. Des émissions à longueur de programme. Quand on pense à son prochain repas, on ne risque certes pas de faire la révolution, ou de jouer à l’insoumis. C’était là un autre théorème quelque peu désespérant de cette frileuse époque.
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Ils sont le passé mais ne le savent pas encore.
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Elle me manque, clairement. Elle me donne peu, en fait. J'en ai conscience. Mais pour moi c'est déjà) beaucoup, ce presque rien. C'est ainsi.
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« Il voulait être Godard, il sera Nostradamus. Tout sur l'incroyable prophétie. »
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L'Internet, qui collectait, façon papier tue-mouches, tout ce qui pouvait traîner dans l'inconscient collectif, lui était apparu comme une version moderne, sophistiquée et - disons le mot - crédible des tables tournantes et du oui-ja. Dans ce chaudron de sorcière démesuré, venaient forcément se touiller toutes les vibes, frissons, synchronicités, égrégores et latences médiumniques de l'époque. Un piège à astral et dimensions parallèles. Tous les possédés dans son genre devaient s'y connecter et y accumuler leurs pouvoirs.
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Le 12 mai 2004. À dix heures du soir. Un putain de mercredi.
La fin du monde.
Un mercredi soir à dix heures. Sacré spectacle. Du pain béni pour TF1, tiens ! Vingt-deux heures, c'était le climax pour les programmes de prime time.
Ce furent ses premières pensées. Et à vrai dire, comment imaginer la fin du monde autrement que télévisée ?
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C'était ridicule. Son tortionnaire avait le visage de Phil Collins. Cela ne faisait pas sérieux. Se laisser pourrir la vie et ses nuits par un ectoplasme à tronche de Phil Collins... Il n'oserait le raconter à personne.
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Ce n'était qu'un rêve et c'était encore pire : un de ces songes éveillés, un rêve lucide, avec plein de niveaux de conscience, apnées terribles et successives, anneau de Moebius de bad trip psychédélique. Qui vous laissait avec des présences en vous. Jusqu'à ce que l'aube, enfin, chasse tous les miasmes. Et alors, il lui fallait sortir, quitter physiquement son lit et le théâtre du cauchemar : que la rue, la ville, la vie enfin, l'imprègnent et lui fassent oublier.
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Guy était si abasourdi qu’il faillit baffer son petit-fils. S’il avait bien compris, ils cherchaient à le faire enfermer, à l’accuser de sénilité, voire d’un vicieux Alzheimer, pendant qu’ils y étaient ! Histoire de mettre la main sur le magot, sur le reliquat du blé. Ils étaient allés jusqu’à voir un psychiatre. Il n’en revenait pas.
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Jamais Enzo ne s’était pris de ferveur pour une tribu ou une autre. Non, il « aimait bien ». Mais, à seize ans, « aimer bien », cela ne devrait pas exister. Et, finalement, l’adulte lui sortait par les oreilles : il devait bien se l’avouer. Il ne le reconnaissait simplement pas. Ce jeune homme frileux, obsédé de réussite médiocre, qui ne s’intéressait à rien, ne croyait en rien, ne lisait rien, était-ce son petit-fils ? Il ne savait comment le prendre, il ne savait que lui dire. Il se sentait plein d’un amour désormais sans objet.
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Après toutes ces années – quarante ans, une vie ! – où il avait essayé de « passer à autre chose », d’oublier ses obsessions de jeunesse, tout était remonté soudain, la retraite venue.
Après s’être marié avec Ghislaine, une vieille copine du Golf Drouot, il avait élevé dignement deux enfants. Un fils qu’il ne voyait plus, en chômage perpétuel, et sa fille, infirmière, aujourd’hui en quasi-dépression. Pourtant il lui semblait bien avoir fait de son mieux.
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