AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Patrick Ferrer (57)


Savez-vous que l’école habilitée à former les dirigeants de votre pays, comment l’appelez-vous déjà… l’ENA, c’est cela, cette école a été créée par un membre du Komintern sous les ordres du Kremlin ? Juste après son retour de Moscou où il s’était réfugié durant la guerre après avoir déserté de l’armée française. Je ne plaisante pas. Il ne s’était d’ailleurs jamais caché d’être un agent communiste, se proclamant publiquement le fils spirituel de Staline jusqu’à sa mort. Non seulement a-t-il été gracié par votre gouvernement après la guerre, à la requête directe de Staline, mais il a été nommé ministre de la Fonction publique et c’est lui qui a mis en place le système qui forme vos dirigeants depuis. Les Russes en rient encore. Nous avons même des timbres à son effigie ! D’ici une génération ou deux, c’est vous qui viendrez nous vanter les mérites de la pensée sociale-démocrate.
Commenter  J’apprécie          10
Les gens ne sont pas aveugles, ils gardent simplement la tête enfoncée dans le sable, histoire de ne pas faire de vagues, de préserver les maigres libertés que l’État cannibale ne leur a pas encore dérobées. Diogène, s’il vivait à notre époque, ne chercherait pas en vain un homme honnête au bout de sa lanterne, il chercherait un homme libre.
Commenter  J’apprécie          10
Toute la tristesse refoulée durant ces trois longues années lui retomba dessus. Il pouvait accepter la mort de sa femme, ses propres égarements l’avaient provoquée, mais ses agents étaient innocents, ils n’avaient pas à payer pour ses erreurs.
Commenter  J’apprécie          10
Elles avaient l’habitude de ce genre d’humiliation, préliminaires à une autre démonstration de cruauté de la part du camarade Bourguinov.
– Votre silence ne fait qu’aggraver votre cas. Est-ce ainsi que vous remerciez le Parti des faveurs qu’il vous fait en vous recueillant, en s’occupant de vous comme ses propres enfants, vous que même vos parents ont renié ?
Des larmes de fatigue et de peur roulaient déjà sur les joues des plus jeunes mais aucune voix ne s’éleva.
– Très bien, je vais devoir désigner l’une d’entre vous au hasard. Vous ne me laissez pas d’autre choix.
Commenter  J’apprécie          10
La maison avait l’air abandonnée, seule une odeur de bois brûlé flottait encore dans l’air.
Commenter  J’apprécie          10
Le yacht illuminé glissait lentement sur le fleuve noir comme le ciel. Debout sur le pont, Délia regardait défiler les rives obscures. Les arbres s’agitaient d’un air menaçant sur leur passage, comme si les remous du bateau avaient éveillé les Roussalki, les esprits des filles noyées qui hantent les cours d’eau. On raconte qu’elles se balancent aux branches de saules, guettant le promeneur imprudent se hasardant trop près des rives. Certaines nagent même le long des bateaux, dissimulées dans l’écume, pour attirer au fond de l’eau ceux qui, envoûtés par leur chant, se pencheraient pour les apercevoir.

Un frisson la parcourut. La robe de satin noir lui donnait l’impression d’être nue. Elle s’éloigna de la rambarde, remit son masque en place et s’engagea sur l’échelle menant au pont supérieur où Igor Tourgueniev recevait ses invités. Des gens mortellement insipides. Les hommes, des parvenus arrogants, la regardaient comme un dangereux animal de compagnie et ne se hasardaient à lui adresser la parole que pour glisser des allusions sexuelles à peine voilées. Les femmes ne comptaient pas.
Commenter  J’apprécie          10
Je me dirigeai vers la demeure familière et pénétrai dans le vestibule désert. La maison avait l’air abandonnée, seule une odeur de bois brûlé flottait encore dans l’air. Dans la pièce principale, le feu était en train de s’éteindre. Je jetai une bûche sur les tisons rougeoyants et les flammes jaillirent après quelques secondes. Il y avait quelqu’un dans le fauteuil, une ombre tassée sur elle-même. Les reflets du feu éclairèrent brièvement le visage blafard dont les yeux délavés me contemplaient.
— C’est gentil à vous d’être venu, je n’ai guère de visites en ce moment, murmura la voix cassée d’Anatoly Brejinsky.
Commenter  J’apprécie          10
Les oiseaux tournaient en cercle au-dessus du parc, leur masse obscurcissant la pâle lueur du jour. Les ruines à moitié ensevelies sous la végétation étaient toujours là, sentinelles immuables défiant le passage du temps.
Commenter  J’apprécie          10
Brejinsky se souvint du problème qu’avait provoqué le sort des enfants dont les parents avaient été mobilisés à la hâte en ce terrible mois de mai 1986 pour « liquider » la région de Pripiat, proche du Tchernobyl, et éteindre l’incendie du réacteur. Quelque cent mille pompiers, mineurs et ouvriers dont beaucoup ne revinrent jamais ou moururent à plus ou moins long terme des effets des radiations, laissant derrière eux des milliers d’orphelins.
Commenter  J’apprécie          10
Mes pantoufles avaient disparu. J’étais certain de les avoir laissées au pied du lit. Encore ce foutu chat. Un dernier effort pour soulever ma carcasse et je titubai, pieds nus, jusqu’au combiné, faillis le laisser tomber et finalement réussis à l’élever à proximité de l’endroit où il me semblait qu’une de mes oreilles se trouvait habituellement.
Commenter  J’apprécie          10
La peur est un animal furtif qu’il faut apprivoiser avant qu’il ne vous dévore de l’intérieur.
Commenter  J’apprécie          10
L’arme avait sectionné une artère car le sang avait giclé partout, dessinant un Jackson Pollock période fractale sur les rideaux, les murs, la moquette. Le chef légiste dut lire mes pensées et se lança comme un guide de musée dans une description détaillée de l’œuvre.
Commenter  J’apprécie          10
— Commissaire, m’interpella un des lapins blancs (comme nous appelions affectueusement nos techniciens de scène de crime) doit-on scanner la pièce pour traces d’ADN ?
Commenter  J’apprécie          10
Les innocents ont toujours l’air embarrassé. Ils ont peur d’avoir fait ce que vous leur reprochez.
Commenter  J’apprécie          10
Au contraire de ce que veulent nous faire croire les feuilletons télévisés et les romans de gare, j’ai toujours été effaré du peu d’attention que les gens accordent à ce qui se passe autour d’eux, des variations complètement surréalistes de ce qu’ils perçoivent comme étant la réalité.
Commenter  J’apprécie          10
Si Dieu devait élire un endroit où se dissimuler du regard des hommes, il ne choisirait sûrement pas le royaume des ombres. Rien n’est plus triste, ennuyeux et rancunier qu’un mort. Non, s’Il se cache, c’est dans le cœur même des hommes, là où ils sont trop effrayés de regarder.
Commenter  J’apprécie          10
(...) As-tu trouvé l’arme qui a pu provoquer ce genre de blessures ? L’investigateur pointait vers le ventre ouvert de la fille. L’assistant lui tendit un sac en plastique. Il contenait un rasoir pliant, une arme très répandue en Union soviétique vu la pénurie de lames jetables.
Commenter  J’apprécie          10
Bien sûr, je n’ai pas ton immense expérience, camarade Investigateur. Je ne suis qu’un modeste milicien et je n’ai pas étudié à Moscou comme toi. Puis-je néanmoins me permettre de te rappeler que nous n’avons pas encore atteint notre quota de cas élucidés ce mois-ci ?
Commenter  J’apprécie          10
L’investigateur se doutait bien que ses soupçons n’intéresseraient personne s’ils devaient retarder l’inévitable conclusion qu’un membre honoré de l’Ordre de Lénine ne pouvait qu’avoir été l’innocente victime de sa mission sacrée pour le plus grand bien du Parti.
Commenter  J’apprécie          10
Les gars qui arrivaient de Moscou étaient généralement KGB. Même si Anatoly semblait différent – c’était le premier gars envoyé pour les espionner qui semblait connaître le boulot – les apparences étaient souvent trompeuses.
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Patrick Ferrer (86)Voir plus

Quiz Voir plus

L'écrivain abominable

Quelle est la réaction de Manolo quand il apprend que la maîtresse a invité un écrivain?

Il est content
Il est trop heureux
Il n'est pas du tout content et il sent qu'il va passer une des pires matinées de sa vie.
Il n'est ni heureux ni triste.

10 questions
14 lecteurs ont répondu
Thème : L'écrivain abominable de Anne-Gaëlle BalpeCréer un quiz sur cet auteur

{* *}